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Jours tranquilles à Paris
19 avril 2020

Technologie - Comment fonctionne la nouvelle appli italienne qui “traque” le coronavirus ?

traçage

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Le jeudi 16 avril, le gouvernement italien a annoncé avoir sélectionné l’application qui devra aider le pays à contenir la diffusion du coronavirus une fois la phase 2 enclenchée. Elle s’appelle “Immuni” et devrait être disponible d’ici quelques semaines.

Le nom choisi sonne presque comme une promesse. “Immuni”, c’est ainsi que la société milanaise Bending Spoons a baptisé son application conçue dans le but d’enrayer la diffusion du coronavirus. Elle a été sélectionnée par le gouvernement italien “parmi 319 autres propositions”, détaille le quotidien turinois La Stampa, qui explique qu’Immuni “sera d’abord testée dans certaines régions avant que son utilisation ne soit étendue à tout le pays”. L’objectif affiché est que ce système soit pleinement opérationnel pour le 4 mai, date à laquelle le confinement italien devrait se terminer.

Comment fonctionnera cette application ? Comme l’explique le quotidien milanais Il Foglio, “Immuni propose un système de ‘suivi’ des contacts qui – en exploitant la technologie Bluetooth – révèle la proximité de deux smartphones dans un rayon d’un mètre. De cette façon, l’application va conserver sur le téléphone de chaque citoyen une liste de codes d’identification anonymes de tous les autres dispositifs dont l’utilisateur s’est approché au cours d’un certain laps de temps.”

Lorsqu’un citoyen se soumettra à un test de dépistage du coronavirus, un membre du personnel de santé (qui aura à disposition une version légèrement différente de l’application), générera un code qu’il transmettra au patient. À travers celui-ci, poursuit Il Foglio, Immuni pourra “calculer le risque d’exposition au coronavirus [pour les situations enregistrées précédemment], mesuré sur la base de la proximité physique et de la durée de la rencontre”.

Grâce à cette procédure “le serveur va générer une liste des personnes les plus à risque, auxquelles il sera possible d’envoyer une notification via smartphone”, conclut le quotidien milanais.

“Pour être efficace l’application devra être téléchargée par 60 % des Italiens”

Immuni sera également dotée d’une seconde fonctionnalité, précise Il Foglio :

Il s’agira d’une sorte de ‘journal clinique’, dans lequel les utilisateurs rentreront des informations comme leur âge, leurs antécédents médicaux ou leur prise de médicaments. Ce journal devra être mis à jour, selon l’évolution de l’état de santé du patient ; il restera privé, mais pourrait être utile pour contrôler l’évolution de l’état de santé de l’utilisateur et ainsi agir promptement en cas de développement de symptômes.”

Comme le précisent tous les titres de presse transalpins, le téléchargement d’Immuni se fera sur le principe du volontariat et ne saurait être rendu obligatoire. Néanmoins, estime La Repubblica, “pour que l’application soit efficace, elle devra être téléchargée par 60 % des Italiens. Un pourcentage qui ne sera pas facile à atteindre”, regrette le quotidien romain.

Voilà pourquoi La Stampa se demande purement et simplement si cette application “est vraiment utile”. Le quotidien turinois relaie les propos de Marco Trombetti – un des plus grands experts italiens en technologie – qui signale l’expérience négative de Singapour :

Dans ce pays, l’application adoptée par le gouvernement a été téléchargée moins d’un million de fois, pour une population de six millions de personnes, et parmi ceux qui l’ont installée seuls 50 % l’ont activée. De plus, le Bluetooth ne traçait pas automatiquement les iPhone, qui représentent environ 38 % des smartphones utilisés à Singapour.”

Immuni sera testée au sein de Ferrari

Voilà qui fait dire à La Stampa que, pour être efficace, “Immuni devra nécessairement fonctionner de la même façon sur les systèmes iOS et Android”. Selon le quotidien turinois, les deux géants seraient en train de travailler ensemble à un système commun, qui – comme l’a conseillé l’Union européenne – ne prévoirait pas l’exploitation des données GPS. Néanmoins, “les premiers résultats de la collaboration entre les deux groupes ne devraient être disponibles que vers la mi-mai. Jusque-là, Immuni pourrait ne pas fonctionner au maximum de son potentiel”, prévient La Stampa.

Fait surprenant, enfin : avant même que l’application ne fasse ses débuts dans certaines régions italiennes, selon les informations du quotidien milanais Corriere della Sera, “Immuni sera testée au siège de Ferrari, près de Modène, où le téléchargement de l’application sera proposé au personnel”.

Beniamino Morante

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