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Jours tranquilles à Paris
28 avril 2020

Des députés réservés sur le traçage numérique

appli

L’application StopCovid porte-t-elle atteinte aux libertés ?

C’est la question qui fait le plus débat parmi les parlementaires. Député LR de la Manche, Philippe Gosselin exprime de vraies craintes. « Personne ne peut nous dire quand l’état d’urgence sera levé, ni à quel moment cette application ne sera plus nécessaire. De plus, des ambiguïtés existent sur l’anonymisation des données. »

Des doutes partagés également par Guillaume Garot, député socialiste de la Mayenne. « Je suis contre une société de surveillance généralisée. Et cette application ne semble pas garantir la confidentialité. » Le député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin (Libertés et territoires) estime, quant à lui, « inutile d’ouvrir la boîte de Pandore ».

Tout en rappelant que « les Français sont d’ores et déjà tracés par de très nombreux outils numériques », Laurence Maillart-Méhaignerie, députée LREM d’Ille-et-Vilaine, souhaite que l’application – « d’usage volontaire » – préserve la liberté de chacun. « Son utilisation devra être encadrée. »

Seule Sarah El Haïry, députée MoDem de Loire-Atlantique, assure que l’appli respecte les libertés. « J’ai travaillé le sujet avec une députée européenne. Et je suis rassurée. »

Est-ce un outil vraiment utile ?

Philippe Gosselin aimerait avoir plus d’informations. « Je ne refuse pas de voir comment la technologie peut être intéressante dans la lutte contre le virus. Mais pour l’instant, c’est très flou. »

Tout comme son collègue normand, Guillaume Garot craint aussi que l’usage de l’appli « soit contre-productif. Ceux qui l’utiliseront pourraient se sentir protégés. Or, le respect des gestes barrières reste fondamental ».

Laurence Maillart-Méhaignerie rappelle que les Français (notamment les plus âgés) n’ont pas tous un smartphone pour télécharger l’application, ni le même accès au réseau Internet. « Attention donc à la rupture d’égalité ! Par ailleurs, le contact humain doit rester primordial lors de la recherche des personnes contaminées, pour les conseiller, les orienter… »

Sarah El Haïry estime, elle, que cette application ne doit pas devenir « l’alpha et l’oméga de la prévention. Ce sont les gestes barrières, les traitements qui primeront toujours ». Un enthousiasme donc modéré que partage également Matthieu Orphelin. « L’apport sera très modeste. Pour que ça fonctionne, il faudrait que 60 % des Français téléchargent cette appli. »

Pour ou contre, alors ?

Philippe Gosselin y est opposé. Guillaume Garot et Matthieu Orphelin sont sur la même longueur d’onde. « À Singapour, ils parlaient d’un outil efficace. Mais ils font marche arrière maintenant », conclut Guillaume Garot.

Sarah El Haïry, elle, se dit quand même favorable à cette appli. « Elle a le mérite d’exister. Il faut s’en servir… » Laurence Maillart-Méhaignerie, de son côté, attend le débat parlementaire pour se faire une opinion.

Yves-Marie ROBIN.

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