Ces fruits stars de l'été ont des vertus très proches, mais qui est le meilleur ? Marie-Laure André, diététicienne-nutritionniste, arbitre le match. Verdict.
CŒUR ET CANCER : AVANTAGE AU MELONLe melon renferme des vitamines A et C, des caroténoïdes et des composés phénoliques, un cocktail d'antioxydants extrêmement efficace pour protéger l'organisme des cancers et des maladies cardiaques. C'est également une très bonne source de potassium, un minéral qui s'oppose aux effets délétères du sel dans l'organisme et lutte donc contre l'hypertension artérielle, responsable du durcissement des artères.La pastèque doit sa belle couleur rouge au lycopène, un pigment naturel puissamment antioxydant, puisqu'il serait deux fois plus efficace que le bêtacarotène pour contrer l'action des radicaux libres. Différentes études ont montré qu'il pouvait limiter le risque de développer des cancers, celui de la prostate en tête. Une étude finlandaise, parue en 2012, souligne également qu'en consommer est bénéfique pour la santé des artères, diminuant de 55 % la probabilité de développer un accident vasculaire cérébral et de 59 % celle de faire un infarctus. Une équipe de chercheurs français a en outre découvert qu'une carence en lycopène jouait un rôle dans la survenue de la maladie d'Alzheimer.L'avis de la diététicienne : Le melon est un fruit particulièrement riche en composés antioxydants variés. La pastèque ne concentre pas autant de nutriments protecteurs, même si sa teneur en lycopène est très intéressante. A savoir : les lycopène et carotène sont mieux absorbés en présence de corps gras. Privilégiez donc le melon et la pastèque au cours d'un repas plutôt qu'en collation.
MINCEUR : LA PASTEQUE ARRIVE EN TÊTELe melon se situe parmi les fruits les moins caloriques (42 Kcal/100 g) et les moins riches en sucres (8 g/100 g), alors qu'il développe un goût délicieusement sucré. La raison de ce paradoxe : parmi les glucides (ou sucres) qu'il contient, on trouve en grande quantité du fructose (qui affIche un pouvoir sucrant important), ainsi que du saccharose (qui donne un goût sucréLa pastèque se révèle encore plus légère, puisque 100 g ne fournissent que 34 Kcal, et d'un apport en sucres modeste – à peine 7 g de glucides aux 100 g. Là encore, le saccharose et le fructose en sont les chefs de file, d'où son appréciable goût sucré.L'avis de la diététicienne : Ces deux fruits sont des alliés minceur précieux dans le cadre d'une collation ou d'un dessert léger. Toutefois, la pastèque l'emporte grâce à sa teneur en sucres un peu plus faible, qui permet d'en consommer une belle tranche (de 200 à 250 g) sans culpabiliser.
PEAU ET YEUX : LE MELON GAGNANTLe melon fait partie, avec la mangue et l'abricot, des fruits les plus riches en bêtacarotène. Ce précurseur de la vitamine A préserve la peau de l'apparition précoce des signes de l'âge. Il favorise également la cicatrisation. Enfin, il stimule la régénération du pourpre rétinien, améliorant la vision, notamment nocturne.La pastèque contient, elle aussi, du bêtacarotène, mais en quantité nettement moindre que le melon. En revanche, le lycopène qu'elle renferme protège notre vision, en prévenant la cataracte et la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).L'avis de la diététicienne : Les bêtacarotènes du melon sont de puissants composés antioxydants qui préparent la peau au soleil tout en la préservant du vieillissement prématuré. A côté de ces avantages, la pastèque ne fait pas le poids !
LIBIDO : PLACE A LA PASTEQUELe melon, moyennant une portion de 200 g, couvre 75 % de nos besoins en vitamine C, une vitamine clé pour favoriser l'absorption par l'organisme du fer non héminique (que l'on trouve dans les végétaux, contrairement à celui présent dans la viande rouge). S'y ajoute le fait que ce fruit estival contient quasi toutes les vitamines du groupe B, en particulier la B2 antifatigue et la B5 indispensable aux performances intellectuelles. Et qu'il n'est pas en reste côté minéraux. Outre du magnésium et du phosphore, il nous apporte lui-même une belle quantité de fer antianémie.La pastèque, consommée dans les mêmes proportions, satisfait seulement 25 % de nos besoins quotidiens en vitamine C. Mais elle est très reminéralisante grâce à sa teneur en potassium, calcium, phosphore, fer, zinc, cuivre et manganèse. Qui plus est, elle booste… la libido grâce à la présence de citrulline et d'arginine, deux acides aminés qui, en favorisant la dilatation des vaisseaux sanguins, soutiennent la fonction érectile.L'avis de la diététicienne : Le melon concentre davantage de minéraux, de vitamine C et de vitamines du groupe B que la pastèque, ce qui lui permet de combattre la fatigue – à condition de le consommer à maturité et de limiter le temps de stockage. Mais, contrairement à la pastèque, il n'a pas d'effet direct sur la libido.
TRANSIT : LE MELON VAINQUEUR MAIS…Le melon contient des fibres solubles qui ont pour particularité de réveiller efficacement les intestins les plus paresseux. Elles absorbent l'eau contenue dans le tube digestif comme une éponge, augmentent le volume des selles et stimulent les contractions de l'intestin, ce qui accroît la vitesse du transit. En quarante-huit heures, la constipation n'est plus qu'un lointain souvenir !La pastèque renferme également, bien qu'en moindre quantité, des fibres alimentaires. Facilement digérables, elles aussi permettent de lutter contre la constipation et apportent une sensation de satiété, sans provoquer douleurs et ballonnements chez les personnes les plus sensibles.L'avis de la diététicienne : Le melon contient davantage de fibres que la pastèque, et celles-ci sont plus efficaces en cas de constipation passagère. Mais il peut occasionner des douleurs par irritation de la muqueuse. Pour ne pas vous en priver, mieux vaut le couper en petits dés, le préparer en smoothie ou en granité. Ses fibres seront plus digestes.
ANTIGONFLETTE : LA PASTEQUE SUR LE PODIUMLe melon, connu pour sa richesse en eau (90 %) et en potassium (329 mg/100 g), un minéral diurétique, se révèle assez pauvre en sodium (0,022 g/100 g), à l'effet inverse. C'est pourquoi il est recommandé en cas de rétention d'eau.La pastèque renferme 92 % d'eau ! Grâce à cette teneur, elle assure un apport hydrique précieux quand il fait chaud. Egalement riche en potassium (129 mg/100 g) et quasi dépourvue de sodium (0,0073 g/100 g), c'est le fruit de l'élimination.L'avis de la diététicienne : Un peu plus riche en eau et un peu plus pauvre en sodium que le melon, la pastèque désaltère et hydrate davantage l'organisme. A privilégier chez les personnes qui ont du mal à boire régulièrement, comme les enfants et les personnes âgées. Proposée en jus mixé au blender avec des glaçons, c'est un vrai délice !