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Jours tranquilles à Paris
18 avril 2016

Michel Polnareff

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18 avril 2016

Une Canopée trop commerciale

La Canopée prend l’eau. Le parapluie géant qui coiffe le Forum des Halles, au cœur de Paris, cette vague chaloupée de fer et de lames de verre, grande comme la place des Vosges et lourde comme la tour Eiffel, n’est pas étanche. Nous y sommes allés, au petit matin du 13 avril, pour vérifier. Par chance, il pleut. Pas beaucoup. Et pourtant, en maints endroits, il y a des flaques. L’eau tombe par filets. Un agent de sécurité se marre : « Il faut zigzaguer entre les gouttes. » Un autre : « Ça dépend du vent. » Un troisième : « Il est mal barré, l’architecte. »

L’OBJECTIF EST D’ATTIRER 44 MILLIONS DE VISITEURS, CONTRE 33 MILLIONS AVANT

Les architectes, Patrick Berger et Jacques Anziutti, sont agacés. La Mairie aussi. Ils ont dit au Parisien, le 13 avril, que c’était prévu, cette eau, puisque les lamelles de verre laissent passer l’air. Mais il y a aussi des fuites. Voulue ou pas, une eau qui tombe d’un toit qui a coûté 216 millions d’euros, avec, en prime 450 000 euros d’entretien annuel selon Le Point, ça fait tache. Une de plus.

Elle est mal née, cette canopée. Notre confrère Frédéric Edelmann l’a raconté dans Le Monde daté 3-4 avril. On est loin de la « feuille translucide et légère » annoncée ; plutôt un pudding pesant. Il y a aussi la couleur jaune. Au jeu subtil des comparaisons, on voit qui aime ou pas. Les premiers évoquent le bronze, la pierre de Bourgogne ou le champagne. Les autres, bien plus nombreux, parlent de couleur jaunasse, pisseuse, blafarde, lavasse, évoquent une crème anglaise ou le beurre rance.

Ajoutons la facture globale, du trou au toit, qui a enflé pour atteindre le milliard d’euros. Et enfin cette bourde incroyable : inaugurer un toit alors que le jardin de 4,5 hectares qui se développe devant est en chantier. Ce jardin, il pourrait donner de l’air, de l’ampleur, de la perspective à la canopée, mais il ne sera fini qu’en 2018.

Le projet souffre de sa trivialité

C’est pourtant mieux qu’avant. Pas difficile, et la moindre des choses, disent les mauvaises langues. Avant, on descendait dans un boyau noir par des escalators sinistres pour atteindre un labyrinthe de boutiques et de services, le métro et le RER. Là, avec un grand patio à l’air libre mais sous la Canopée, qui devrait être très animé aux beaux jours, le site n’est plus anxiogène. La circulation des passants est plus fluide avec l’ouverture d’un axe Est-Ouest qui aura de l’allure, en gros du Centre Pompidou à la Bourse du commerce. Attendons un peu, et on dira peut-être que le site est une réussite. Pour l’instant, tout le monde ou presque lui tape dessus. Le plus dur est Oliver Wainwright, qui, dans le Guardian du 6 avril, évoque un fiasco « insipide, institutionnel et tordu ». Surfait et mal fait.

Car ce projet souffre de sa trivialité : il magnifie le centre commercial, le shopping. O.K., la ville a ajouté un conservatoire de musique, un centre de hip-hop, une bibliothèque, mais s’il fallait résumer, on dirait ceci : l’ancien Forum des Halles était un trou noir qui cachait la gare et le commerce ; avec la Canopée, la gare reste cachée, mais le commerce est au grand jour. On est passé de 115 à 150 boutiques, qui plus est ouvertes le dimanche. Une vingtaine ne sont plus au sous-sol, mais au niveau de la rue. L’objectif est d’attirer 44 millions de visiteurs, contre 33 millions avant. Et de monter en gamme. Le site, sur ses ailes, est occupé par deux restaurants, dont l’un est piloté par Alain Ducasse, chef multi-étoilé, qui érige en spécialité le soufflé, et l’autre est dessiné par Philippe Starck.

ON NE FAIT PAS RÊVER AVEC UN TOIT DE CENTRE COMMERCIAL. MAIS C’EST DANS L’AIR DU TEMPS.

Les grandes architectures sont portées par un projet excitant. Le Centre Pompidou conçoit autrement la culture. La Pyramide du Louvre dit qu’un musée est aussi un enjeu politique et économique. On ne fait pas rêver avec un toit de centre commercial. Mais c’est dans l’air du temps. Le 5 mars a été inaugurée une gare sur le site du World Trade Center, à New York, dont l’aspect extérieur s’apparente à une sculpture dingue signée Santiago Calatrava. Mais le New York Times a surtout remarqué que la gare est un centre commercial dominé par la firme Apple.

La conséquence d’un jeu de dupe

La Canopée est la conséquence d’un jeu de dupe similaire, qui s’est joué en 2004. La municipalité de Bertrand Delanoë veut redessiner le Forum des Halles, que tout le monde déteste. Quatre architectes restent en course. Jean Nouvel densifie le site. Rem Koolhaas construit haut (21 pyramides de verre à 30 mètres) et creuse bas. Winy Maas pose une cloche de verre sur le sol et illumine le sous-sol. David Mangin, lui, ne change pas la philosophie du lieu, mais trouve un slogan agréable – « un toit dans un jardin ». La porte-verrière, c’est pour acheter, le jardin pour respirer. C’est lui qui gagne. Logique, il ne réveille pas les cauchemars des Halles. « Un choix tranquillisant », écrit Frédéric Edelmann. Alors que les autres…

Mangin, c’est le choix de l’opinion qui est invitée à voir les quatre projets dans une exposition et même à voter. Le choix des riverains réfractaires à toute audace. Le choix des écologistes qui ne veulent pas de tours, des élus qui ne veulent pas de vagues. Et surtout le choix d’Unibail, l’exploitant du centre commercial, qui s’y retrouve très bien. Bref, une collusion d’intérêts de bric et de broc. Un choix bien de l’époque.

Le New York Times qualifie le projet Mangin de « tragique bas niveau d’ambition ». La ville sait qu’il est terne, et c’est gênant, car « il ne se passait rien à Paris à l’époque, en architecture, confie Jean-Philippe Hugron, qui anime le site Le Courrier de l’architecte. Les Halles, c’était l’espoir. » La ville met alors à la poubelle le toit plat de Mangin et lance un autre concours. Elle rêve d’un « geste architectural », mais sans heurter. « De la créativité et de la douceur », demande Bertrand Delanoë. Le chemin est étroit. Il débouche sur cette Canopée, perchée à 14,5 mètres au-dessus du sol. Qui provoque grogne et hurlements. Comme toujours. Comme quoi, autant choisir l’audace. article de Michel Guerrin - Journaliste au Monde

 

18 avril 2016

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