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Jours tranquilles à Paris
11 décembre 2016

"Ce rêve fou, vous le réalisez" : la démonstration de force de Macron à Paris

macron

En réponse à ceux qui le disent isolé ou sans idées, l'ancien ministre de l'Economie a montré les muscles et déroulé son programme, ce samedi, en meeting au Parc des expositions.

"Bravo à tous ! Merci !" Les bras en V, au centre de la scène, Emmanuel Macron savoure l'ovation et les "Macron président" qui fusent en retour. Il n'a pourtant pas encore commencé à parler, il ne vient même que d'arriver. Mais ce samedi après-midi, l'ancien ministre qui s'est mué en présidentiable est comme porté par la foule. Il peut suggérer, dire, faire ce qu'il veut, le public du Parc des expositions à Paris lui est tout entier acquis.

Alors, il continue, s'en donne à coeur joie. "Est-ce que nous sommes seuls ? Est-ce que vous avez peur ?" A chaque question, l'assistance répond en criant, par la négative bien entendu. Macron bombe plus que jamais le torse : "Nous sommes 15.000 ! 15.000 !" Et de scander :

"Ce que nous voulons, ce n'est pas rassembler la gauche, ce n'est pas rassembler la droite, c'est rassembler la France. Ce rêve fou, vous êtes en train de le réaliser. Certains ne l'ont toujours pas compris."

S'il débute son meeting par ce qui ressemble à une mise au point, c'est d'abord pour répondre à ses contempteurs, qui n'ont de cesse de le présenter comme celui qui divise, comme celui qui craint de passer par la case primaire. Mais c'est aussi parce qu'il peut se le permettre. Il y a pile une semaine, Porte de la Villette à Paris, le PS espérait 10.000 participants à sa grande convention de la Belle alliance populaire, censée lancer la primaire de la gauche. Ils furent moins de 3.000.

"Vieux système"

Ce samedi, le contraste est sur toutes les lèvres. Avant même que Macron ne discourt, ses partisans n'ont pas assez de mots pour le souligner. Dans les travées du Parc des expositions, Gérard Collomb, le maire socialiste de Lyon, boit du petit lait. Les appels de son propre parti à participer à la primaire le font ricaner :

"Les partis politiques sont dépassés. Quand on compare les deux meetings, on voit où est le mouvement. C'est plutôt à Emmanuel Macron d'appeler Manuel Valls à se rassembler au sein d'un grand pôle réformiste. Il dit qu'il veut faire la révolution, ça tombe bien, nous aussi !"

Sur scène également, les macronistes balayent la voie pour leur champion. Avec un seul mot d'ordre : le rassemblement, c'est ici et nulle part ailleurs. L'ancien ministre de Chirac Renaud Dutreil ouvre les hostilités :

"Je devrais être dans la boîte de la droite, je ne devrais pas parler à la boîte de la gauche. Il faut en finir avec le vieux système. Les Français sont mécontents, en souffrent. Sauf les politiciens, toujours les mêmes, qui en profitent et qui reviennent encore et encore. Nous, nous sommes les enfants terribles de la République !"

A l'enfant de la droite succède une enfant de la gauche. En l'occurence, Catherine Barbaroux. L'ancienne déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle, nommée par Martine Aubry, fait la même démonstration :

"Je suis génétiquement de gauche et je compte bien le rester. Mais la gauche est en train de se perdre, elle propose le progrès du passé, là où il faut un progrès d'avenir."

"Révolution démocratique"

Et puis Macron est arrivé. Aussitôt ses bras repliés, il s'est échiné à répondre à la mère des critiques qui s'abattent sur lui. Il ne serait pas qu'un diviseur, il serait surtout un prestidigitateur. Comprendre : il n'aurait pas de programme. Les faits ne donnent pas forcément tort à ses adversaires. S'il a commencé à esquisser les grandes lignes de son projet dans "l'Obs" début novembre, il s'est fait bien plus discret, depuis, sur le sujet.

Place, alors, aux propositions. Place aux explications de ce qu'il appelle sa "révolution démocratique" ou encore son "plan de transformation". Il promet d'emblée d'autres précisions à venir sur la culture, l'agriculture, l'environnement, la défense "d'ici la fin du mois de février". Mais ce samedi est consacré à "la première des batailles, la bataille économique et sociale".

Pour "libérer le travail", il transformera le CICE en allègement pérenne de charges. De même, il renforcera la négociation à l'échelle de l'entreprise et de la branche, pendant que la loi ne fixera plus que les grands principes du droit du travail (35 heures, salaire minimum et principes fondamentaux). Le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi fut critiqué par une partie de la gauche, la négociation sur le travail du dimanche aussi, mais cet après-midi les deux mesures sont applaudies.

Il ralliera, en revanche, les faveurs de presque toute la gauche avec sa proposition suivante : "L'augmentation du salaire net de chacun, non pas payée par les employeurs, mais transférée sur la CSG." Puis de se lancer dans une explication détaillée et enflammée :

"Pout tous ceux qui travaillent, le salaire net augmentera, tandis que la CSG n'augmentera que de manière limitée car son assiette est plus large, sauf pour les chômeurs et 40% des retraités les plus modestes. Ainsi, un couple au Smic gagnera 500 euros par an de pouvoir d'achat.

A qui je demanderai un effort ? Aux revenus du capital et à la moitié des retraités les plus aisés. Un effort pour leurs enfants et leurs petits-enfants. Un effort pour que le travail paye !"

"Aventure solitaire"

Il a beau dire vouloir l'éviter, il tombe parfois dans le catalogue ou les généralités. Emmanuel Macron promet ainsi, pêle-mêle, l'absorption des départements par les grandes métropoles, le droit à l'erreur au travail pour tous les Français, l'autonomie des écoles et des universités.

Le "triple bouclier" qu'il propose est davantage cadré. Un bouclier sécuritaire (reconstituer un renseignement territorial et une police de proximité), social (étendre l'assurance-chômage aux indépendants, aux artisans, aux entrepreneurs, mais aussi aux salariés qui démissionnent) et européen (instaurer un marché unique du numérique).

A chaque mesure, même celles qui font le moins recette en meeting, Macron réussit le tour de force de se faire applaudir. Qui peut se targuer d'avoir reçu une standing ovation sur le renseignement ou sur l'Europe ? Ce samedi, au Parc des expositions, il pouvait continuer à pérorer en guise de conclusion :

"Pour ceux qui avaient peur qu'En Marche soit une aventure solitaire, ce soir, vous les avez rassurés !"

Article de Julien Martin

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8 décembre 2016

Elections Présidentielles 2017

6 décembre 2016

La revanche des premiers ministres

Les « doublures » se portent mieux que les numéros un qu’elles étaient censées servir. C’est un paradoxe, car on ne donnait pas cher de la fonction de premier ministre, lorsque le quinquennat advint en 2000.

Par Françoise Fressoz

On les disait condamnés, ils s’imposent. C’est la grande revanche des premiers ministres. A droite, l’ancien chef de gouvernement François Fillon est parvenu à battre à plate couture Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la République qu’il avait servi durant cinq ans, à la faveur d’une primaire qui a mobilisé plus de 4 millions de votants. Sur l’autre rive politique, un premier ministre (pour quelques heures encore), Manuel Valls, s’apprête à concourir à la primaire à gauche à la place de l’actuel président de la République, François Hollande, contraint de déclarer forfait, faute d’avoir pu rassembler son camp. Une première sous la Ve République.

Les « doublures », comme les a immédiatement appelés Marine Le Pen, se portent bien. Mieux en tout cas que les numéros un qu’elles étaient censées servir. C’est un vrai paradoxe, car on ne donnait pas cher de la fonction de premier ministre lorsque le quinquennat advint, le 20 septembre 2000, par la triple volonté de Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing et Lionel Jospin. Que faire du numéro deux, alors que le président de la République perdait de facto son rôle d’arbitre du long terme pour devenir capitaine d’équipe, chef de la majorité présidentielle, investi sur tout, responsable de tout ?

Nicolas Sarkozy avait cru régler le problème en taxant François Fillon de « collaborateur ». Mal lui en prit. « Au moment où le nouveau premier ministre gravit les marches de Matignon, il commence à penser à l’Elysée », avait pourtant prévenu Georges Pompidou. Chez Manuel Valls, l’envie avouée était même antérieure. Le plus curieux n’est donc pas qu’à peine installés à Matignon, ils guignent le trône, mais que les Français leur donnent l’espoir d’y croire. Car, après tout, ils sont intimement associés au bilan de ceux qu’ils ont servis, en principe responsables des mêmes échecs et donc sujets au même coup de balai.

Fusible du couple exécutif

Et pourtant, non ! François Fillon a réussi à s’imposer dans l’électorat de droite comme l’antithèse de Nicolas Sarkozy en termes de style et de capacité à engager les réformes. Lui, c’est sûr, oserait. Il était si sérieux. Quant à Manuel Valls, le moteur de l’épopée qu’il mène depuis le début du quinquennat de François Hollande réside dans sa capacité à « cheffer », jugée sensiblement supérieure à celle du président de la République.

Par une étrange inversion des rôles, le chef de l’Etat est devenu le fusible du couple exécutif, alors que le premier ministre, à force de durer et d’endurer, peut, s’il s’y prend habilement, faire figure de recours : on le crédite en effet de bien connaître les dossiers, ce qui, par temps de crise, est un incontestable « plus » sur tous les autres concurrents. A condition, aussi, qu’il ait su envoyer les bons messages au bon moment, on le perçoit comme moins sensible aux humeurs de l’opinion que le monarque qu’il a servi, donc apte à prétendre à son tour au changement.

LE PLUS CURIEUX EST QUE LES FRANÇAIS LEUR DONNENT L’ESPOIR D’Y CROIRE. CAR ILS SONT INTIMEMENT ASSOCIÉS AU BILAN DE CEUX QU’ILS ONT SERVIS, EN PRINCIPE RESPONSABLES DES MÊMES ÉCHECS

Encore faut-il que le meurtre du père s’accomplisse proprement. Après avoir trébuché au lendemain de la défaite de 2012, François Fillon a triomphé quatre ans plus tard. Son score à la primaire des 20 et 27 novembre était tellement incontestable que Nicolas Sarkozy n’a pu que se rallier à son ancien premier ministre. Manuel Valls est dans une situation autrement plus inconfortable. Il part à la bataille dans un champ de ruines, sans le soutien de François Hollande et avec l’image de Brutus qui lui colle à la peau. Le chef de l’Etat a beau être à terre, il n’a pas encore dit son dernier mot.

5 décembre 2016

Manuel Valls officiellement candidat à la primaire

Le Premier ministre vient d'officialiser sa candidature à la primaire de la gauche. Depuis son fief d'Evry, Manuel Valls a prononcé la phrase magique : "Alors oui, je suis candidat à la présidence de la République. Je veux tout donner pour la France qui m'a tout donné" a-t-il ajouté. Et de se justifier : "Le temps est venu d'aller plus loin dans mes engagements". Manuel Valls a annoncé qu'il quitterait Matignon dès demain.

2 décembre 2016

La Presse ce matin

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2 décembre 2016

La une de Libération ce matin

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1 décembre 2016

François Hollande

1 décembre 2016

"Je ne suis pas candidat au renouvellement de mon mandat" - François Hollande

28 novembre 2016

Deuxième tour de la Primaire de la Droite

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27 novembre 2016

Deuxième tour de la Primaire

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