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Jours tranquilles à Paris
29 janvier 2019

La famille Verneuil ressoudée dans un pays en crise

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Par Jacques Mandelbaum - Le Monde

Cinq ans après un premier film vu en salles par 12 millions de spectateurs, Philippe de Chauveron en propose une suite, « Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? », plus aimable et enlevée.

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Black-out chez UGC, maison productrice et distributrice du film, à quelques semaines de la sortie de Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ?, suite d’un premier volume impressionnant à 12 millions d’entrées. On aurait tort de se gêner. Hors le battage promotionnel, risque zéro, pas un cheveu ne dépasse. Sollicité, le réalisateur, à l’instar du producteur, décline. Les projections de presse brillent de même par leur absence. C’est ainsi qu’on se retrouve le mardi 1er janvier 2019, à 18 heures, à l’UGC Bercy, à l’une des nombreuses avant-premières nationales organisées dans le réseau UGC.

L’affaire commence en fanfare par une altercation entre deux spectateurs dans la salle, prolongeant vraisemblablement un début des hostilités engagées dans la file d’attente. L’un des deux, beaucoup plus trapu que l’autre, se vante à plusieurs reprises de pratiquer sur la mère de son opposant un assaut que la morale réprouve. Flagrante ineptie, puisque le vociférant ici, tout le monde peut aisément constater qu’il n’est nullement à l’ouvrage. Ce qui n’empêche pas le service de sécurité du cinéma d’intervenir à titre préventif. L’introduction semble, en tout cas, parfaite pour le film à venir, qui s’inquiète, pas tout à fait à tort, de l’état général de notre pays et de l’atmosphère délétère qui y règne.

On constate donc d’emblée un déplacement de la problématique sociétale entre le Bon Dieu numéro un et le Bon Dieu numéro deux. Autant le premier se centrait, à travers les quatre gendres multiethniques de la famille Verneuil, sur les querelles intercommunautaires et l’idée que le racisme, loin de se réduire au milieu catholique bon teint des beaux-parents, était la chose la mieux partagée au monde, autant le second recolle les morceaux de la famille, confrontée aux dysfonctionnements d’un pays en lequel ils ont perdu toute confiance.

Positivité des personnages

Ressoudés par le malaise ambiant, les quatre gendres et leurs épouses respectives décident de s’expatrier en même temps. Qui en Israël, où David compte lancer un énième business plan foireux. Qui en Algérie, où Rachid, fatigué de défendre les intégristes, veut monter un nouveau cabinet d’avocats. Qui à Hongkong, où Chao, qui voit des antichinois partout, va prendre la tête d’une agence bancaire. Qui en Inde, où Charles Koffi pense qu’il aura plus de chances de mener une carrière d’acteur que dans l’Hexagone.

Là-contre, dévastés à l’idée de perdre leurs filles, se dressent depuis leur maison de maître tourangelle Claude et Marie, qui ourdissent, en mettant largement la main au portefeuille, un complot tentaculaire à multiples ressorts pour faire changer d’avis ceux qui quittent le navire. Ce glissement sensible vers une positivité des personnages et du récit fait du bien à la saga naissante. Il la rend plus aimable, plus enlevée, plus drôle. Il allège aussi considérablement le soupçon de complaisance qui pouvait peser sur Philippe de Chauveron, eu égard à sa représentation de l’altérité, après trois films passablement bourrins consacrés à un sujet qui n’en demandait pas tant – Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? en 2014, Débarquement immédiat en 2016, A bras ouverts en 2017.

On trouve, en outre, jusque dans les motifs parallèles, de quoi sustenter sa faim de fantaisie brindezingue. Le réfugié afghan adopté par Marie, que Claude soupçonne à tout bout de jardin d’être un terroriste. La conversion de ladite Marie, totalement déprimée, à la marche scandinave dans ledit jardin. Le retour de la famille Koffi à Paris, à la tête de laquelle le patriarche supermacho et suprémaciste noir campé par Pascal Nzonzi est à mille lieues de se douter que le promis de sa fille se nomme Nicole.

Et n’oublions surtout pas le mystère récurrent de la biographie à laquelle, dans sa retraite de notaire bien méritée, Claude se consacre en la personne du Tourangeau Alfred Tonnellé. De sorte que la première chose qu’on puisse raisonnablement faire en sortant de la salle est de courir aux sources, qui le définissent comme « écrivain, poète et pyrénéiste français », étant entendu que ce dernier vocable, inventé à la fin du XIXe siècle, désigne une sorte d’alpinisme moins sportif que littéraire.

Si l’on est tenté de saluer dans cette quintessence du provincialisme culturel français une sorte de running gag flaubertien, il faut hélas aussi évoquer les limites du film. Les filles Verneuil en potiches éhontées, témoins de l’indifférence perpétuée des scénaristes à leur égard. Le monde réduit à la frange économique supérieure et au credo subséquent selon lequel il n’y a que l’argent pour faire le bonheur. Enfin, l’un des happy ends les plus hors-sol de l’histoire de la comédie française, vantant autour d’une coupe de champagne l’unité nationale reconquise à l’heure où, dans la réalité, le spectre de la rupture démocratique et de la révolution sociale bat le pavé de nos villes.

Film français de Philippe de Chauveron. Avec Chantal Lauby, Christian Clavier, Elodie Fontan, Ary Abittan Frédérique Bel, Noom Diawara, Medi Sadoun, Emilie Caen, Frédéric Chau, Pascal Nzonzi (1 h 39).

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29 janvier 2019

Dita von Teese dans le "Fashion Freak Show" de JPG aux Folies Bergère

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27 janvier 2019

CESAR 2019 - save the date

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Affiche : Isabelle Huppert

27 janvier 2019

Vous ne connaissez pas "Roi" de Bilal Hassani ? Voici la chanson qui représentera la France à l'Eurovision

Le youtubeur Bilal Hassani, idole queer des jeunes, représentera la France à l’Eurovision

Avec sa chanson « Roi », le youtubeur de 19 ans a été placé en tête du classement par les votes du public. Il a éclipsé des chanteurs confirmés comme Chimène Badi.

A 15 ans, il admirait Conchita Wurst, la diva à barbe qui avait remporté l’Eurovision. Cinq ans plus tard, le jeune Bilal Hassani représentera la France en mai à l’Eurovision après avoir remporté, samedi 26 janvier, la finale de « Destination Eurovision » avec son titre Roi, en direct sur France 2. « Merci, merci, merci, merci… Vous ne vous rendez pas compte du rêve que vous m’aidez à réaliser », s’est exclamé Bilal Hassani sous les cris du public.

Le chanteur, auteur-compositeur, de 19 ans, a été placé en tête du classement par les votes des téléspectateurs alors qu’il n’était que cinquième du classement à l’issue du vote d’un jury international.

Sa chanson Roi a été coécrite par Madame Monsieur, le duo pop qui avait remporté la première édition de « Destination Eurovision », et était arrivé 13e avec Mercy (sur le drame des migrants) l’an dernier lors du 63e concours Eurovision de la chanson à Lisbonne. « On est tous roi, on est tous reine », avait lancé Bilal Hassani à l’issue de sa prestation.

Parmi les voix qu’il affrontait lors de cette finale française figuraient des artistes confirmés comme la chanteuse Chimène Badi (avec Là haut), la plus connue du grand public qui termine troisième, et le chanteur du Roi Soleil Emmanuel Moire qui se place quatrième. Autre révélation du concours, la chanteuse de 21 ans, Seemone, termine deuxième avec sa chanson Tous les deux, une déclaration d’amour d’une fille à son père.

Une personnalité flamboyante remarquée

« L’Eurovision, j’en rêve depuis que je suis tout petit », avouait le jeune homme devenu une sensation sur les réseaux sociaux et pour les téléspectateurs de l’émission. Son succès est lié à sa personnalité flamboyante – avec ses perruques (à qui il donne des petits noms), son maquillage, son look lorgnant du côté de Kim Kardashian – et à ses messages positifs. Car le jeune homme d’origine marocaine plaide à sa façon pour l’acceptation de soi et repousse les codes classiques de la masculinité, en empruntant au vestiaire féminin tout en s’affirmant comme un homme. Ce qui ne se fait pas sans mal. Si aujourd’hui, il se moque de ceux qui doutaient du potentiel d’un « Arabe avec une perruque », il doit faire avec une violente campagne de haine sur les réseaux sociaux.

« Déjà plus de 1 500 tweets insultants, discriminants ou menaçants en raison de son orientation (sexuelle) et/ou de son apparence », a fait savoir le collectif Urgence Homophobie, qui s’est associé à Stop Homophobie pour attaquer en justice « chaque personne qui a insulté, discriminé ou menacé » en ligne le jeune chanteur.

Tout a commencé pour lui à l’âge de 15 ans, quand il apparaît dans la saison 2 de l’émission télévisée « The Voice Kids » et se fait remarquer avec sa reprise de Rise Like A Phoenix de Conchita Wurst. Une prestation en forme de renaissance. Il devient peu après youtubeur : sur la plate-forme où il popularise son tonitruant Bonjour Paris !, il fait son coming out, poste des vidéos de maquillage ou des reprises de ses idoles. Remarqué par Janet Jackson, Bilal Hassani doit sortir son premier album au printemps chez le label Low Wood.

Le public choisit son représentant

Après s’être reposée pendant plusieurs années sur un comité artistique pour désigner le candidat français à l’Eurovision, France 2 avait lancé l’an dernier « Destination Eurovision », une émission retransmise en direct dans laquelle le public contribue au choix du vainqueur.

Un processus de sélection entamé cet été a permis de choisir les dix-huit participants, sur un total de 1 500 propositions. Ils ont ensuite été départagés lors de deux demi-finales.

La finale de l’Eurovision 2018, disputée en mai dernier à Lisbonne, avait été remportée par l’Israélienne Netta. La dernière victoire française remonte à 1977, avec L’Oiseau et l’Enfant interprété par Marie Myriam.

26 janvier 2019

Au Théâtre ce soir...

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Théâtre Sulki & Sulku ont des conversations intelligentes Du 17/01 au 03/02 Théâtre du Petit Montparnasse - 75014 Paris

À peine sortis de la pièce Musée haut, musée bas, où ils figuraient en tant qu'oeuvre d'art, Sulki et Sulku ont ressenti le besoin irrépressible de continuer à discuter ensemble. Jean-Michel Ribes n'est pas parvenu à les en empêcher, et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Vous trouverez ici quelques-unes de leurs conversations qu'il a réussi à retranscrire. Ils lui ont assuré qu'elles étaient intelligentes. Il n'en est pas sûr, mais avec eux on ne sait jamais.

Avec Romain COTTARD et Damien ZANOLY De et mise en scène : Jean-Michel RIBES (photo ci-dessous)

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25 janvier 2019

« La Mule » : le crépuscule enchanté de Clint Eastwood

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Par Thomas Sotinel - Le Monde

A 88 ans, l’acteur et cinéaste américain s’abandonne au plaisir contagieux de la comédie.

CINÉMA – À NE PAS MANQUER

Clint Eastwood a fêté son 88e anniversaire le 31 mai 2018, deux mois avant le début du tournage de La Mule qu’il a réalisé et interprété. La dernière fois qu’il s’était trouvé à la fois devant et derrière la caméra, sur le plateau de Gran Torino, c’était un jeune homme de 77 ans.

Earl Stone, le protagoniste de La Mule est un peu le jumeau maléfique de Walt Kowalski, le héros de Gran Torino. Comme lui, c’est un ancien combattant de la guerre de Corée qui habite dans un Midwest ravagé par la désindustrialisation (le Michigan pour Kowalski, l’Illinois pour Stone) ; comme lui, il décide d’aider les jeunes d’une communauté issue de l’immigration. Mais plutôt que d’apporter son soutien aux Hmong contre le racket des gangs, Earl Stone se fait mule pour un cartel de narcotrafiquants mexicains, acheminant des centaines de kilos de cocaïne sur le plateau de son pick-up, du Texas à Chicago.

Inspiré du personnage de Leo Sharp, condamné à trois ans de prison pour avoir été arrêté en possession de 104 kg de cocaïne à l’âge de 87 ans, Earl Stone est l’une des plus belles créations d’Eastwood, un caractère comique ombré de contradictions, dont la trajectoire spectaculaire, absurde et pourtant d’une logique irréfutable, éclaire les paysages qu’il traverse d’une lumière impitoyable.

La mise en scène comme le jeu de Clint Eastwood trahissent le plaisir jamais assouvi que le vieil homme trouve encore à faire du cinéma. Et il suffit que le résultat soit projeté sur un écran pour que ce plaisir se communique à la salle.

Exploit physique

Comme son modèle, Earl Stone est horticulteur. A la fin des années 1990, il règne sans partage sur le circuit des hémérocalles, fleurs éphémères (en anglais elles s’appellent day lilies, « lys d’un jour ») qui offrent d’infinies possibilités d’hybridation. Dans les conventions qui réunissent amateurs et professionnels, Earl Stone affecte la gaucherie et l’élocution hésitante de James Stewart, pour le plus grand plaisir de ses admiratrices.

Dix ans plus tard, comme une librairie, un label musical ou un journal, la petite entreprise du vieil homme a été réduite à néant par l’essor du commerce en ligne. A ce moment, Eastwood et son scénariste Nick Schenck (qui avait déjà écrit Gran Torino) enclenchent un double mécanisme : chassé du paradis horticole, Earl tente de réintégrer une famille (ex-épouse, fille et petite fille) qui le honnit pour sa négligence et sa pingrerie. Et comme il ne sait comment s’y prendre sinon à coups de dollars, le banni répond aux avances d’un sympathique jeune homme qui le met en contact avec un groupe d’importateurs.

Le voilà dans un entrepôt de pneumatiques dans le désert texan, face au canon d’un fusil d’assaut, prié de charger quelques paquets et de les acheminer jusqu’à Chicago. Là-bas, l’agent Bates, de la Drug Enforcement Agency (Bradley Cooper qui, après American Sniper, consolide ainsi sa place d’héritier potentiel de Clint Eastwood) se demande qui est cette nouvelle mule surnommée Tata (papa, en espagnol).

Une part du plaisir permanent que l’on éprouve à la vision de La Mule tient à l’exploit physique accompli sous nos yeux. Le plus souvent, Clint Eastwood est dans le cadre, s’abandonnant au plaisir de la comédie avec une extraversion peu coutumière. Les décors – le sud-ouest des Etats-Unis, la région des Grands Lacs – filent paisiblement, à l’allure prudente, mais déterminée qu’impriment au film le pick-up et son chauffeur.

Résignation amusée

La forme impressionnante de l’auteur-interprète l’autorise à aller bien au-delà du programme annoncé par le scénario – descente aux enfers et rédemption via la réconciliation familiale. On dirait presque qu’il coche les cases d’une « bucket list » (liste de choses à faire avant de casser sa pipe) d’acteur-réalisateur : une dernière séquence de sexe, une ultime bagarre, une dernière poursuite en voiture, pas trop vite.

Plus essentiel est le regard que porte le cinéaste sur le pays que l’acteur sillonne : il ne le reconnaît plus, ne trouve plus les mots pour désigner les situations (d’où l’épisode délibérément embarrassant qui voit Earl Stone venir en aide à un couple d’automobilistes afro-américains qu’il appelle « my coloured friends ») et cette confusion est contagieuse.

Quand l’agent Bates arrête un automobiliste au volant d’un pick-up semblable à celui d’Earl Stone, l’homme répète sans cesse « ce sont les cinq minutes les plus dangereuses de ma vie ». Il y avait de ces étonnements dans les derniers films d’Eastwood, ils étaient formulés sur le registre de la colère, de l’indignation. Ils font place dans The Mule à une résignation amusée.

Les tribulations d’Earl Stone sont aussi l’occasion d’un voyage dans l’histoire de Clint Eastwood au cinéma. On y trouve des bandits mexicains caricaturaux, comme chez Sergio Leone (Andy Garcia se prête au jeu avec entrain), un policier austère (mais l’agent Bates est moins sanguinaire que Harry Callahan) et les routes de l’Ouest.

Un film baigné de lumière

La musique irrigue ce corpus cinématographique : suivi par des sicarios du cartel qui l’écoutent à distance, Earl Stone écoute sur son autoradio des chansons hors d’âge à la grande exaspération des jeunes mexicains, jusqu’à ce que ceux-ci succombent au charme d’Ain’t That a Kick In the Head, par Dean Martin. L’Union est dans un état catastrophique, en lambeaux, mais ceux qui l’ont construite et ceux qui veulent la rejoindre peuvent se raccommoder autour d’un classique de Cahn et Van Heusen.

Alors que Clint Eastwood a souvent enveloppé ses films d’ambiances crépusculaires, The Mule est baigné de lumière. Le chef opérateur canadien Yves Bélanger, qui a collaboré avec Jean-Marc Vallée, tire un parti inattendu – pour un film d’Eastwood – du thème floral du scénario. Quant au rythme, détendu, il marque un net ralentissement après la frénésie d’American Sniper et les expérimentations du 15 h 17 pour Paris, celui que prendrait un homme conscient qu’il ne lui reste plus beaucoup de chemin à parcourir et qui n’est pas pressé d’arriver au but.

« La Mule », film américain de et avec Clint Eastwood, avec Bradley Cooper, Diane Wiest, Taissa Farmiga, Andy Garcia (1 h 56).

24 janvier 2019

Clara Morgane

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24 janvier 2019

Dita von Teese dans le "Fashion Freak Show" de JPG aux Folies Bergère

Cheveux de jais, lèvres écarlates et courbes haute couture, Jean Paul Gaultier invite l’icône mondiale de l’effeuillage burlesque, Dita Von Teese pour 7 représentations exceptionnelles de son Fashion Freak Show aux Folies Bergère !

Sa personnalité singulière épouse parfaitement l’univers déjanté de l’enfant terrible de la mode aujourd’hui créateur du Fashion Freak Show pensé comme une grande fête et confectionné à sa démesure.

A découvrir jusqu’au 27 janvier

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23 janvier 2019

En salles à partir d'aujourd'hui

23 janvier 2019

Actuellement au Théâtre Hébertot

12 hommes

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