Paris : avant et maintenant... (lu dans 20 Minutes)
« Ce qui me frappe le plus, c’est un changement profond dans les marges de liberté de circulation dans la ville. Avant, Paris, c’était un jardin de rêve. Aujourd’hui, il y a des barrières partout. » Claude Renaud, photographe septuagénaire, avait photographié Paris dans les années 1960 et expose actuellement ses clichés*. Il reçoit son premier appareil à 12 ans, et commence à shooter la capitale « au hasard » et au gré de ses déménagements : Montparnasse, rue d’Aubervilliers, porte Maillot... Cinquante ans plus tard, 20 Minutes lui a demandé de capturer les mêmes places, les mêmes rues, les mêmes quais. Si son oeil sur la ville est le même, ce qu’il voit est bien différent. « Je m’intéresse particulièrement aux scènes de la vie quotidienne et je me rends compte que la ville est plus fébrile, stressée. Il y a une urgence à aller quelque part. En 1967, les Champs-Elysées étaient bon enfant. Les décors sont quasiment les mêmes, mais l’évolution sociologique est subtile. J’ai l’impression que rien n’a changé, mais tout bouge. » Il ne reconnaît plus Ménilmontant ou Belleville, rasés dans les années 1970. Mais il estime que « la façade touristique de Paris, ses monuments, ses avenues, ont été préservés ». W * Exposition : « Paris en noir et blanc argentique », au restaurant Contre-allée, 83, av. Denfert-Rochereau (14e). Ouvrages : Paris en mémoire et Paris murmures, de Claude Renaud, Editions Alternatives, 23 € et 25 €.