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Jours tranquilles à Paris
31 août 2019

Milo Moiré

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milo77Photos : Peter Palm

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31 août 2019

Entretien - Patrick Chauvel : « Il faut savoir ne pas sortir une photo »

chauvel

 Ci-dessus montage de photos - Patrick Chauvel

Par Claire Guillot, Propos recueillis par

Le photographe et conteur expose 50 ans d’images de guerre au festival Visa pour l’image. Une fondation portant son nom rassemble 380 000 de ses photos, bientôt déposées au Mémorial de Caen.

Avec Patrick Chauvel, la réalité dépasse toujours la fiction. Le photographe de guerre raconte ses reportages comme autant d’épopées où la mort et l’humour forment un détonant mélange. A 70 ans, ce baroudeur à peine assagi continue de courir la planète, d’Irak en Ukraine, pour plonger dans la guerre, sa passion première qu’il partage depuis cinquante ans, en continu, en photographies, en films ou dans ses livres. Et dans une exposition rétrospective au festival Visa pour l’image.

Pourquoi la photo de guerre, pendant toutes ces années ?

J’aime le danger, j’aime le risque, j’aime l’inconnu, j’aime la vitesse… Et puis, j’aime être avec des gens qui avancent et qui croient à ce qu’ils font. Au Vietnam, à 18 ans, j’avais d’abord envie d’être là, avec les marines, dans les hélicoptères, à 200 à l’heure, au ras du sol, avec la musique à fond, voir si j’étais courageux, résistant, invincible. Le prétexte, c’était l’appareil photo. Puis j’ai compris que c’était un métier, que j’avais une responsabilité. En plus, je pense que c’est utile, que c’est mieux que de ne rien faire. Pour Visa, j’ai écrit un texte où la guerre est comme une personne. Elle est toujours pareille, et elle est toujours là. L’exposition finit avec l’Ukraine : à deux heures et demie d’avion de Paris, actuellement, il y a des tranchées comme en 1914, et des morts.

Mais je ne couvre pas que la guerre, j’ai aussi fait les gangs, la police, et puis récemment pour Paris Match un reportage sans un coup de feu, sur le second amendement aux Etats-Unis. Comme une carte du Tendre des armes : 7 000 kilomètres en bagnole pour aller voir des gens qui ont 200 armes chez eux. Des fous furieux qui t’invitent à dormir chez eux, le plus gentiment du monde.

Vous avez fait peu d’expositions, pourquoi ?

« PARFOIS T’AVANCES ET UNE GICLÉE D’OBUS ARRIVE, LES MECS PARTENT EN MORCEAUX. LÀ T’AS UN GRAND MOMENT DE SOLITUDE »

La photo de guerre au mur, c’est compliqué. J’aime pas trop ce truc d’auteur, ce côté selfie… Quand tu rentres d’un reportage, tu as toujours l’impression que tu laisses les gens dans leur merde. Tu arrives à Paris, c’est la fête, les gens se marrent, draguent, boivent du champagne… Il y a tes photos au mur, tout le monde te dit : « C’est formidable. » Ça me met mal à l’aise. Mais c’est vrai que ça fait cinquante ans de guerre. Donc j’ai accepté la proposition de Visa. Mais faire la sélection, c’était horrible : j’ai couvert six à sept guerres par an ! Et ça ne veut pas dire que j’arrête : je n’ai pas fini mon histoire sur l’Ukraine, j’ai bien l’intention de retourner en Syrie.

On vous a vu passer au numérique, à la vidéo, et même à la vidéo à 360°. Qu’est-ce que cela change ?

Ce qui m’intéresse, c’est de raconter des histoires, quel que soit le moyen, et ça m’amuse d’en trouver de nouveaux. Le numérique est génial. Au Vietnam, à partir de 4 heures de l’après-midi, dans la jungle, on ne pouvait plus faire de photos, il n’y avait plus de lumière. Aujourd’hui, tu peux retrouver tes clés la nuit avec ton appareil photo ! C’est plus facile, plus léger, ça coûte rien et tu peux envoyer tes images tout de suite. La conséquence, c’est qu’on passe de 20 photographes à 20 000 sur le terrain. Avec des tas d’abrutis qui ne savent pas que c’est un métier avec une déontologie. Parfois, il faut savoir ne pas sortir une photo, qui peut être mal interprétée dans le contexte. Mon fils Antoine a pris une photo très forte à la libération de Mossoul, en Irak, qui aurait pu lui rapporter pas mal de blé et une petite notoriété : des types de l’armée régulière avaient chopé un djihadiste, ils l’ont attaché avec du fil de fer, et l’ont traîné dans la rue à poil pour l’exécuter. Je lui ai dit : « Fais gaffe, cette photo-là risque de symboliser toute l’opération. On ne va pas cacher le fait qu’il y a des exactions, mais on peut attendre un peu pour la sortir. » C’est ce qu’il a fait.

A quel prix dure-t-on dans ce métier ?

J’ai un paquet d’amis qui sont morts, alors je ne sais pas. Je ne suis pas du tout le casse-cou qu’on dit. Parfois t’avances et une giclée d’obus arrive, les mecs partent en morceaux. Là, t’as un grand moment de solitude, pendant dix minutes, tu te dis quel con !, j’ai été trop loin. Mais je n’ai pas peur, sinon je ne ferais pas ce métier. Le corps parle de temps en temps. Avec la balle dans le ventre, je ne peux pas trop manger. J’ai un éclat dans le cou qui me gêne. Mais je suis habitué. Le seul truc embêtant, c’est un éclat d’obus fiché dans la colonne depuis 1974. J’ai eu du bol, il n’a rien cassé – sinon j’aurais eu une carrière courte ! Mais ça fait une pression dans la moelle épinière, va falloir l’enlever.

Et les conséquences psychologiques ? On a beaucoup parlé récemment du syndrome post-traumatique chez les photographes.

Je ne fais pas de cauchemars. D’ailleurs, je ne rêve pas du tout. Une amie psychiatre, Frédérique Drogoul, m’a dit que c’était la preuve que j’étais « verrouillé » et qu’il ne fallait surtout pas essayer de me déverrouiller ! Après, la vie personnelle, c’est un peu la catastrophe. J’ai divorcé quatre fois, les gens te quittent pour la même raison que celle qui les a fait venir : tu es grand reporter, tu es l’aventurier. Ça plaît, ça fatigue. Quand tu reviens de reportage, tu fais de la moto trop vite, tu te bagarres avec tout le monde. Moi, je déteste la foule, les gens qui se marrent m’énervent. La justice a fonctionné : à un moment, j’ai pris quatre mois ferme, j’ai envoyé un photographe à l’hosto, je revenais de trois mois de Beyrouth. Ça m’a calmé. Mais je ne crois pas que ce soit le métier qui rende comme ça, moi, je me bagarrais avant le Vietnam, je me suis fait virer de toutes les pensions, et j’ai passé l’armée au trou, à jouer au poker. Je n’ai jamais supporté l’autorité.

Quel rôle a joué votre père dans votre vocation, l’écrivain et journaliste Jean-François Chauvel ?

Ce qui m’a nourri et donné envie, ce sont les récits de mon père, qui a été grand reporter à l’AFP et au Figaro, et de son ami, Pierre Schoendoerffer, réalisateur et écrivain. C’étaient des gens qui avaient fait la guerre, mon père avait pris une balle dans la tête en Normandie, il avait un trou dans l’oreille et mettait sa cigarette dedans. Je ne l’ai jamais appelé papa, on ne s’est jamais embrassés. Mais on s’adorait. C’est surtout l’aventurier en lui que j’aimais. Il m’a même piqué une nana ! Je lui avais fait lire mon récit sur l’Indien que j’avais rencontré au Vietnam, et il m’avait dit « c’est quoi, cette BD débile ? »… J’ai laissé tomber. Jusqu’à ce qu’un éditeur, Florent Massot, me convainque que j’avais un style, et c’est devenu Sky (éd. Oh et J’ai lu). J’ai deux livres en cours, des romans à partir de faits réels. J’adore raconter des histoires, la photo pour moi, c’est le plus facile, les livres sont un plus grand défi. J’aimerais écrire un livre sur leur amitié, à Pierre et à Jean-François, mais, de mon point de vue, avec la vision romantique que j’en ai. Pas un livre de journaliste.

Votre fils a repris le flambeau ?

« IL Y A 380 000 PHOTOS DIGITALISÉES ET LÉGENDÉES, 1 500 HEURES DE VIDÉOS DE COMBATS »

Il s’y est mis sur le tard, alors qu’il a déjà fondé une famille, c’est courageux. Il est bon, et il n’a pas peur. Il m’a demandé d’aller en Irak avec moi, pour la libération de Mossoul. Il s’est bien débrouillé, sauf la photo où il est dessus ! On avançait avec la Golden Division, une unité d’élite, une bagnole kamikaze est arrivée, elle a bousillé tous les mecs devant, et il y a eu une énorme explosion. Antoine a eu les appareils coupés en deux par des éclats, comme des rasoirs. Un coup de bol, il aurait pu être décapité. Sauf qu’il est sur ma photo. Et il a le doigt en l’air sur l’image, je lui ai dit : « Le doigt, c’est pour appuyer ! » Il était vert… On en a fait un reportage dans VSD. Mais le métier est sinistré, moi-même je ne pourrais pas continuer sans l’aide des mécènes suisses pour ma fondation, et ma petite retraite qui vient de mes années à l’agence Sigma. Lui, il est chauffeur Uber, il devient fou, car il connaît tous les copains journalistes et il passe son temps à les conduire à l’aéroport.

Pourquoi une fondation Patrick Chauvel ?

Ce sont deux Suisses, des mécènes qui veulent rester anonymes, qui m’ont contacté en 2014. J’ai cru à une blague. Ils m’ont dit que tous ces conflits, c’était l’Histoire, qu’il fallait classer mes images, les numériser. J’en avais partout, dans les chiottes, dans plein de rédactions. Je leur ai dit, vous savez, mes photos n’ont rien d’exceptionnel, ce sont des photos de journaliste, je ne suis pas un artiste. Et vous n’y gagnerez rien. Mais ils m’ont dit : « Ne soyez pas vulgaire. » Ils ont tout financé, le local et les assistants, pendant quatre ans. Il y a 380 000 photos digitalisées et légendées, 1 500 heures de vidéos de combats. Il y aura un film et un livre quand on sera prêt. Le fonds va être en dépôt au Mémorial de Caen, avec une expo permanente à l’entrée. J’y passerai chaque mois, mes photos serviront de support pour des débats avec des militaires, des historiens… J’y ajouterai les nouvelles guerres chaque année pour que ça ne soit pas mort. C’est avec cette idée que je pars en reportage maintenant, moins pour la presse.

31 août 2019

Nobuyoshi Araki

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30 août 2019

Pauline Moulettes photographiée par Nicolas Guérin

pauline guérinHommage à Helmut Newton

 

30 août 2019

Petter Hegre - photographe

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29 août 2019

Nobuyoshi Araki

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29 août 2019

Jean Marie Périer

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jeanmarieperierofficial Dans la série: « Aujourd'hui on change de style car la vie sans contraste est un plat de nouilles triste »: Jacques Dutronc et les filles de « LUI ». La dernière fois que j'ai montré cette photo de Jacques sur internet, aussitôt « Monte à vous, scandale, vulgarité, misogynie... » Je suis donc intéressé de voir revolution dans l'étrange période que traverse notre beau pays.

Cette photo date de 1968, autrement dit il y a cinquante ans. Eh oui, c'était une autre époque. Non messieurs dames, il n'y avait aucun mépris dans cette photographie, ce n'était qu'une illustration un peu primaire de sa chanson « J'aime les filles ! » (Si vous êtes comme ça, téléphonez-moi, si vous êtes comme ci, téléphonez-mi...) et elle était destinée au journal « LUI, le magazine de l'homme moderne ». On a les modernités qu'on peut.

Les jeunes personnes qui posaient ce jour-là étaient très contentes d'être dans ce numéro consacré à l'insolence de Dutronc, elles s'amusaient comme nous, avec nous, il n'y avait aucun geste salace et, non non, nous n'y touchions pas. D'ailleurs ce soir-là je m'en souviens très bien, nous avions fini par dîner Jacques et moi, seuls dans un restaurant indien.

Quelle chance ce fut d'être jeune dans les années 60 ( à part pour le dentiste quand même)...

#jeanmarieperier #luimagazine #girls #car

#jacquesdutronc #picoftheday

28 août 2019

Le Turk (photographe)

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28 août 2019

Annas Workshops

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annas68

annas69

annas70

28 août 2019

Pierre et Gilles

pierre et gilles

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