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Jours tranquilles à Paris
9 mai 2017

D’ici à la passation de pouvoirs, une semaine chargée pour le nouveau président Macron

Cérémonies au côté de François Hollande, déplacements, passation de pouvoirs… la transition avant la prise de fonction, le 14 mai, est courte.

A peine élu, dimanche 7 mai, et fort d’une large victoire (66,1 % des voix, contre 33,9 % pour son opposante, Marine Le Pen), le huitième président de la Ve République, Emmanuel Macron, va devoir composer avec un agenda chargé d’ici à la passation de pouvoirs avec le président sortant, François Hollande. Celle-ci aura lieu dimanche 14 mai, jour où le mandat de M. Hollande expirera officiellement.

La semaine qui s’ouvre fait ainsi office de transition entre les deux mandats.

Des cérémonies et des déplacements

Dès lundi matin, Emmanuel Macron a accompagné M. Hollande aux cérémonies du 72e anniversaire du 8 mai 1945, au pied de l’arc de triomphe de l’Etoile, à Paris. Arrivé avec quelques minutes d’avance sur les lieux, le nouveau président a été accueilli par plusieurs personnalités, dont l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui lui a glissé un « bravo » lors d’une longue poignée de main.

MM. Hollande et Macron ont ensuite déposé ensemble la traditionnelle gerbe sur la tombe du Soldat inconnu.

Lundi encore, M. Macron a assisté à un conseil d’administration d’En marche ! à son QG du 15e arrondissement, au cours duquel il a démissionné de sa fonction de président du mouvement. Il y est remplacé par Catherine Barbaroux, qui était jusque-là déléguée du mouvement, a annoncé le secrétaire général d’En marche !, Richard Ferrand, lundi après-midi au cours d’une conférence de presse.

L’après-midi a également été consacré à des réunions de travail à son QG, notamment pour préparer l’agenda, ainsi que l’a confié un membre de son équipe au Monde.

Mardi 9 mai, le président proeuropéen souhaite célébrer la journée de l’Europe, mais la forme n’en a pas encore été arrêtée, d’après son équipe.

Mercredi 10 mai, il sera, le matin, de nouveau au côté de son prédécesseur à la journée nationale des Mémoires de l’esclavage, au jardin du Luxembourg, juste après le dernier conseil des ministres du quinquennat Hollande. L’après-midi, il se rendra en Bretagne pour assister à l’enterrement de Corinne Erhel. La députée socialiste des Côtes-d’Armor est morte vendredi après un « malaise » lors d’une réunion publique dans son département.

Mercredi également, les résultats officiels du second tour de l’élection présidentielle doivent être proclamés à 10 h 30. Ils seront publiés au Journal officiel le lendemain, ainsi que le détail du patrimoine du chef de l’Etat.

L’agenda de M. Macron pour jeudi et vendredi n’est pas encore connu.

La composition de son gouvernement

Le nouveau président élu va aussi devoir s’atteler à la composition de son gouvernement en prévision des législatives, où il doit transformer l’essai après sa large victoire à la présidentielle (66,06 % des voix).

En Marche ! doit, de son côté, trancher cette semaine les délicates investitures pour les législatives.

La passation de pouvoirs

Point d’orgue de la semaine, la cérémonie de passation de pouvoirs avec le président sortant à l’Elysée. Elle aura lieu dimanche 14 mai, a annoncé François Hollande. Soit le jour où son mandat doit officiellement expirer, cinq ans après sa prise de fonction.

Cette journée suit un programme rodé et respecte un certain protocole. Le président élu se rend successivement à l’Elysée, sur le tombeau du Soldat inconnu, au pied de l’arc de triomphe de l’Etoile puis à la mairie de Paris.

Cette cérémonie de passation de pouvoirs terminée, le programme s’accélérera pour le nouveau président, qui entrera désormais pleinement en fonction : installation à l’Elysée, nomination du premier ministre, composition du gouvernement, sollicitation d’une majorité aux législatives, premier déplacement à l’étranger, premières mesures…

Son premier déplacement à l’étranger sera pour les soldats français en opération extérieure, a confirmé son équipe, sans préciser le lieu, la date et la forme. Il se rendra ensuite en Allemagne pour rencontrer la chancelière Angela Merkel, premier dirigeant étranger à qui il serrera la main en tant que chef d’Etat.

Résultats définitifs Emmanuel Macron a été élu, dimanche, président de la République, avec 66,10 % des voix, contre 33,90 % à Marine Le Pen, selon les résultats définitifs du second tour de l’élection présidentielle diffusés lundi par le ministère de l’intérieur. L’abstention s’est élevée à 25,44 % des inscrits sur les listes électorales, en hausse par rapport au premier tour (22,23 %). Emmanuel Macron a recueilli 20 753 797 voix, Marine Le Pen 10 644 118 suffrages, selon les chiffres de l’intérieur pour la France entière. Le pourcentage des bulletins blancs, 8,51 %, et nuls 2,96 %, soit un total de 11,47 % des votants – plus de 4 millions d’électeurs –, est le plus élevé enregistré lors des scrutins présidentiels depuis le début de la Ve République.

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9 mai 2017

Macron devant l'Everest

Si la victoire d'Emmanuel Macron a été largement anticipée par les marchés financiers, ces derniers vont scruter de près le résultat des législatives de juin.

Vu par Henry Lauret

En pénétrant à l'Élysée, Emmanuel Macron n'entend pas perdre de temps et veut réformer le droit du travail par ordonnances, ce qui nécessite le vote d'une loi d'habilitation par le Parlement, dont l'Assemblée nationale qui sortira des urnes, en juin.

Le nouveau Président était bien placé pour le savoir : la gangrène d'un chômage à 3,5 millions d'inscrits (et le matraquage fiscal) a détruit le quinquennat Hollande. La refonte du Code du travail, considéré comme l'un des principaux freins à l'embauche, est la pierre angulaire de son action estivale, en dépit du concert de critiques sur le recours aux ordonnances. Quoi qu'il en soit, Macron espère profiter d'une opportune fenêtre de tir pour réformer et générer une dynamique d'investissement et d'embauche. C'est d'autant plus le moment d'agir que les efforts du quinquennat Hollande produisent des premiers résultats ; que le climat des affaires est bien meilleur en France ; que l'inversion de la courbe des demandeurs d'emploi devrait, enfin, se confirmer. Pôle Emploi indique que les sorties des fichiers pour reprise d'emploi dépassent les 100.000 par mois. Et l'Insee, que les promesses d'embauche pourraient atteindre deux millions en 2017. Un record vieux de 15 ans !

Les marchés aux aguets

Autre facteur-clé au moment d'attaquer l'Everest du chômage et des réformes structurelles, la zone euro baigne dans une légère embellie économique et le FMI lui promet 1,7 % de croissance. La France reste en retrait mais pourrait faire mieux que 1,4 %. Sans croissance, Emmanuel Macron sait que le chemin de ses réformes serait d'autant plus escarpé que le chômage et les inégalités ne sont pas les seuls sujets. Citons, entre autres, le commerce extérieur qui s'enfonce malgré les efforts de productivité. Et les marchés qui, certes, ont salué l'élection à leur manière mais qui attendent maintenant de voir la couleur de l'Assemblée nationale pour juger de la solidité du successeur de Hollande.

9 mai 2017

Catherine Barbaroux nommée présidente par intérim d'En Marche !

Catherine Barbaroux, jusque-là déléguée d'En Marche !, est, après la démission d'Emmanuel Macron, nommée présidente par intérim du mouvement qui revendique 285.000 adhérents et sera rebaptisé « La République en marche », lors d'un congrès fondateur qui aura lieu avant le 15 juillet prochain.

Catherine Barbaroux, âgée de 68 ans, a travaillé au cabinet du ministère de l'Environnement puis du ministère du Commerce entre 1981 et 1986. Elle a également été déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle au ministère du Travail de Martine Aubry, puis d'Élisabeth Guigou, de François Fillon et de Jean-Louis Borloo, entre 1997 et 2005. Directrice des ressources humaines de Prisunic et du groupe Pinault-Printemps-Redoute entre les années 80 et 90, elle a été présidente de l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique), pionnière dans le microcrédit, entre 2011 et 2016, et a rapidement intégré le premier cercle d'Emmanuel Macron auquel elle a remis, lorsqu'il était ministre en 2015, un rapport sur la levée des freins à l'entrepreneuriat individuel.

8 mai 2017

Coup de vieux sur la République !

L'édito de Henri Vernet - Le Parisien

D’accord, lire et entendre répéter qu’avec ce nouveau président de 39 ans la République prend un coup de jeune va vite devenir lassant. Alors regardons les choses sous un autre angle : les jeunes loups et lionceaux d’hier prennent un coup de vieux. C’était frappant dimanche soir sur les plateaux de télévision. Prenez François Baroin, par exemple, éternelle carte jeune de la droite, depuis l’époque du RPR jusqu’aux Républicains (LR) d’aujourd’hui : lui qui mènera la bataille des législatives est apparu plus usé, voire désabusé que fringuant futur Premier ministre de cohabitation. Ou Bruno Le Maire, qui désespère de voir fâner dans l’opposition ses plus belles années. Il fait déjà don à Macron de ses mille pages et quatre kilos de propositions rédigées du temps de la primaire de droite : personne ne les avait lues, ça pourrait passer ! NKM rongerait son frein, prête elle aussi au transfert. La gauche n’est pas en reste. Disparus ou à la peine, les Montebourg, Valls, Hamon, Peillon, jeunes quinquas qui se rêvaient un destin à la Obama et voient passer devant eux, médusés, un blanc-bec pas même quadra ! Et il fallait voir ce lundi, au cérémonial du 8 mai, le contraste entre le « président élu » et le sortant, Hollande, flanqué de hiérarques de la République tels que Sarkozy, Larcher, Le Drian, Bartolone, Cazeneuve, Baylet... Tous faisant soudain figure de grands anciens. Un coup de vieux, en somme !

8 mai 2017

Au pied du mur...

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8 mai 2017

François Hollande et Emmanuel Macron à l'Arc de Triomphe

Emmanuel Macron s’est joint à François Hollande ce lundi pour la cérémonie du 8 mai 1945 à Paris. Le nouveau président fraîchement élu a ainsi effectué son tout premier déplacement officiel en sa qualité de chef de l’Etat et ce, aux côtés de son prédécesseur. Ce dernier effectuait quant à lui sa dernière remontée des Champs-Elysées. Leur rencontre a donc été chargée d’émotion. "Emmanuel Macron est visiblement ému quand François Hollande s'avance vers lui. Les deux hommes se dirigent ensuite vers l'Arc de Triomphe. Ils déposent ensemble la gerbe", a commenté Le Parisien au moment où les deux hommes se sont retrouvés. Tous les deux ont ensuite signé le livre d’or avant d’aller à la rencontre des personnalités présentes. Puis, François Hollande a pris la parole.

«C'est un hommage que nous devons à tous ceux qui nous ont libérés et je voulais qu'Emmanuel Macron puisse être là à côté de moi, pour qu'une sorte de flambeau puisse être passé», a déclaré le locataire de l’Elysée. "Emmanuel Macron m'a suivi tout au long de ces dernières années (...) il s'est émancipé, il est le président c'est à lui fort de l'expérience qu'il a pu acquérir auprès de moi de continuer", a-t-il poursuivi avant d’annoncer qu’il se tenait à sa disposition si celui-ci avait besoin "d'informations et de conseils". Et François Hollande d’ajouter : "Je serai toujours à côté de lui".

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26 avril 2017

François Fillon

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8 janvier 2017

Ce soir sur France 2 à 20h50 : la Guerre des Gauches

Quelques mois avant l'élection présidentielle de 2012, Dominique Strauss-Kahn faisait figure de favori. Tous les sondages concordaient pour désigner le directeur général du Fonds monétaire international comme le meilleur candidat de la gauche, jusqu'au jour où une image en provenance de New York a fait le tour du monde : DSK est menotté. Il est alors soupçonné de tentative de viol sur une femme de chambre de l'hôtel où il venait de séjourner. Grâce aux témoignages de ses proches et au moyen d'images d'archives, ce documentaire retrace les événements qui ont conduit à la chute de l'un des hommes les plus puissants de la planète

31 décembre 2016

Le texte des Vœux du Président de la République pour 2017

Publié le 31 Décembre 2016

RUBRIQUE : NATION, INSTITUTIONS ET RÉFORME DE L'ETAT

Elysée – Samedi 31 décembre 2016

Mes chers compatriotes,

Ce soir, c'est la dernière fois que je vous présente mes vœux comme Président de la République.

C'est pour moi un moment d'émotion et de gravité. Je veux le partager avec vous, Françaises et Français de toutes origines, de toutes convictions, de toutes confessions, de métropole et d'outre-mer.

Je veux d'abord vous parler de ce que vous avez enduré cette dernière année lorsque notre pays a été frappé par de terribles attentats : celui de Nice le 14 juillet dernier mais aussi de Magnanville, de Saint-Etienne-du-Rouvray. Je pense en cet instant aux victimes, à leur famille, aux blessés qui souffrent dans leur cœur et dans leur chair.

Je sais aussi l'inquiétude qui est toujours la vôtre face à cette menace terroriste qui ne faiblit pas, comme hélas en témoigne ce qui s'est produit à Berlin ces derniers jours. Il me revient donc avec le gouvernement de Bernard CAZENEUVE d'assurer votre protection. J'y consacre tous les moyens nécessaires et je veux rendre hommage à nos policiers, à nos gendarmes, à nos militaires qui se dévouent jusqu'au sacrifice pour assurer notre sécurité.

Face aux attaques, vous avez tenu bon. Les terroristes voulaient vous diviser, vous séparer, vous effrayer, vous avez montré que vous étiez plus forts, rassemblés, solidaires et unis. Vous n'avez pas céder aux amalgames, aux stigmatisations, aux vaines querelles. Vous avez continué à vivre, à travailler, à sortir, à circuler, à chérir la liberté. Vous pouvez être fiers de vous.

Mais nous n’en avons pas terminé avec le fléau du terrorisme. Il nous faudra continuer à le combattre -à l'extérieur, c'est le sens de nos opérations militaires au Mali, en Syrie, en Irak- Irak où je me rendrai après-demain pour saluer nos soldats. Le combattre aussi à l'intérieur pour déjouer des attentats, mettre hors d'état de nuire les individus dangereux et prévenir la radicalisation djihadiste.

Soyez certains d'une chose : que de cette lutte contre la barbarie, notre démocratie sortira victorieuse.

Mes chers compatriotes, cinq années de présidence m’ont forgé une expérience que je veux vous livrer ce soir : la France est un pays admiré, attendu et même espéré partout dans le monde. C'est sans doute l'héritage de notre Histoire, de notre langue, de notre culture mais c'est surtout le respect qu'inspirent nos valeurs, notre mode de vie, notre attachement pour la liberté. C'est ce qui explique que lorsque nous sommes attaqués, le monde entier est à nos côtés. C'est ce qui donne du crédit à la parole de la France pour porter de grandes causes -je pense à la lutte contre le réchauffement climatique, rappelez-vous, c'est à Paris qu'un accord historique a été conclu ; vous en voyez avec les pics de pollution l'impérieuse nécessité surtout de le mettre en œuvre. Alors je vous l'affirme : la France ne laissera personne ni aucun Etat, fût-il le plus grand, remettre en cause cet acquis majeur de la communauté internationale.

Face aux puissances, les anciennes comme les nouvelles, la France doit réaffirmer son indépendance. Dans un environnement international plein d'incertitudes, avec un climat de guerre froide, peu de pays ont par leur défense, c'est-à-dire leur armée et la politique étrangère, la capacité de décider souverainement. Nous l'avons. Et nous devons tout faire pour préserver cette liberté stratégique parce que la France a un rang et un message à défendre. Elle n'accepte pas les violations des droits humains les plus élémentaires -l'utilisation des armes chimiques, les massacres de populations civiles comme à Alep, les persécutions des minorités religieuses, la soumission de la femme. La France n'admet jamais le fait accompli, la mise en cause des frontières. Elle cherche partout par le dialogue, des solutions, y compris au Proche et au Moyen-Orient. La France se bat pour le développement de l'Afrique et la réduction des inégalités car elle sait que là se situe le règlement des migrations. Voilà ce que signifie être Français aujourd'hui et je voudrais que vous puissiez, là-encore, en être fiers.

Mes chers compatriotes, tout au long de mon mandat, je n'ai qu'une priorité : redresser notre économie pour faire baisser le chômage. Je revendique les choix que j'ai fait -les résultats arrivent, plus tard que je ne les avais prévus, j'en conviens mais ils sont là- les comptes publics ont été rétablis, la Sécurité sociale est à l'équilibre, la compétitivité de nos entreprises a été retrouvée, la construction de logements atteint un niveau record, l'investissement repart et, surtout le nombre de demandeurs d'emploi baisse enfin depuis un an. Parallèlement, je l'ai voulu ainsi, le progrès social n'a pas arrêté sa course ; de nouveaux droits ont été ouverts pour les salariés, pour la formation tout au long de leur vie, pour l'insertion des jeunes, pour l'accès de tous à la santé. Il reste encore à faire mais le socle est là, les bases sont solides.

Ces succès, ce sont les vôtres. Vous devez vous en emparer, non pour nier les difficultés -elles demeurent- occulter les souffrances -elles sont là- ou repousser les choix -il y en aura à faire- mais pour prendre conscience de vos atouts, de vos talents, de vos capacités, de vos réussites. Notre principal adversaire, c’est le doute. Vous devez avoir confiance en vous, surtout face aux défis qui nous attendent. En cette fin d’année, ce que nous croyions acquis parfois pour toujours -la démocratie, la liberté, les droits sociaux, l'Europe et même la paix- tout cela devient vulnérable, réversible. On l’a vu au Royaume-Uni avec le Brexit et aux Etats-Unis lors de l'élection du mois de novembre, on le voit sur notre continent à travers la montée des extrémismes. Il y a dans l'Histoire des périodes où tout peut basculer. Nous en vivons une.

Dans à peine cinq mois, vous aurez, mes chers compatriotes, à faire un choix. Il sera décisif pour la France, il y va de son modèle social auquel vous êtes attachés car il garantit l'égalité de tous face aux aléas de la vie et notamment la santé. Il y va de ses services publics, essentiels, et notamment l'école de la République, là où beaucoup se joue et notamment pour la jeunesse qui est notre espérance. Il y va aussi de la capacité de notre pays à saisir les grandes mutations que sont la révolution numérique et la transition énergétique pour en faire des facteurs de croissance, de bien-être, d'emplois et non des éléments supplémentaires de précarité et d'instabilité. Il y va enfin de nos valeurs. La France est ouverte au monde, elle est européenne, elle est fraternelle. Comment imaginer notre pays recroquevillé derrière des murs, réduit à son seul marché intérieur, revenant à sa monnaie nationale et en plus en discriminant ses enfants selon leurs origines ! Mais ce ne serait plus la France !

Voilà les enjeux majeurs. Les débats qui s'ouvrent les éclaireront mais dans ces circonstances, le rôle des forces et des personnalités politiques est immense. Elles doivent être à la hauteur de la situation, faire preuve de lucidité, éviter de brutaliser la société et puis aussi écarter la dispersion pour certaines de nos forces politiques qui entraînerait d'ailleurs leur élimination. Mais c'est vous quoi qu'il arrive, qui aurez le dernier mot. C’est pourquoi votre responsabilité est aussi grande et la France compte sur vous.

Pour ma part, jusqu'au dernier jour de mon mandat, je serai pleinement à ma tâche pour servir notre pays ; agir pour la France, se battre pour la justice et le progrès, c'est l'engagement de toute ma vie. Je n'y renoncerai jamais. J’ai partagé avec vous des épreuves et des souffrances mais aussi des joies et des bonheurs.

J'ai eu l’immense fierté d'avoir été à la tête d'un peuple debout, fidèle à lui-même et à sa vocation universelle. C’est un lien indéfectible qui nous unit et que rien n'altèrera. C'est fort de cette conviction que je vous adresse du fond du cœur mes vœux les plus chaleureux pour cette nouvelle année.

Vive la République ! Vive la France !

31 décembre 2016

«En 2017, le risque le plus grave est de voir encore un président élu par défaut»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - David Desgouilles fait le bilan de l'année politique 2016 pour FigaroVox et dresse les perspectives de l'année 2017.

David Desgouilles est membre de la rédaction de Causeur. Il a publié Le bruit de la douche, une uchronie qui imagine le destin de DSK sans l'affaire du Sofitel (éd. Michalon, juin 2015). Son prochain roman de politique-fiction, Dérapage, paraît le 11 janvier 2017 aux éditions du Rocher.

Quel bilan tirez-vous de l'année politique? Si vous deviez retenir trois évènements marquants?

Sur le plan international, le Brexit et l'élection de Trump figurent comme les deux événements les plus marquants, sachant qu'ils ont forcément des interactions avec notre vie politique nationale. Sur le plan national, toute l'année a été jalonnée par la primaire de droite. La victoire de François Fillon figure donc parmi les évènements marquants. Il ne faut surtout pas omettre les attentats de cet été, à Nice et Saint-Etienne de Rouvray. Enfin, le renoncement de François Hollande puisque c'est la première fois qu'un président de la Ve République n'était pas candidat à un second mandat (si on excepte évidemment Georges Pompidou qui n'en a pas eu la possibilité).

Selon un récent sondage, Macron serait l'homme politique de l'année. Que cela vous inspire-t-il?

Emmanuel Macron aurait en tout cas tort de se laisser griser par ce palmarès. Les hommes politiques de l'année précédant celle du scrutin présidentiel confirment rarement les espoirs portés en eux. L'an dernier, c'était qui déjà? Alain Juppé? Edouard Balladur, Lionel Jospin, Dominique de Villepin et d'autres encore figuraient sans doute en tête de ce type de sondage.

Cela dit, j'aurais grand tort de considérer qu'Emmanuel Macron n'a pas marqué 2016. Il a créé son mouvement politique, a démissionné puis s'est porté candidat, les sondages le créditant aujourd'hui d'un score à deux chiffres. Sans être béat d'admiration, on peut au minimum accorder de l'intérêt à cette trajectoire, pour un homme encore complètement inconnu en août 2014.

Qui sont les autres vainqueurs? Les perdants?

François Fillon constitue évidemment l'un des vainqueurs, puisqu'il a créé la surprise en mettant à la retraite deux figures marquantes de la droite française des trente dernières années, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. J'ajouterai deux personnalités: Jean-Luc Mélenchon qui a lancé une candidature dans l'esprit des institutions de la Ve, dédaignant le jeu des partis, et qui s'en trouve finalement récompensé et beaucoup plus libre de ses mouvements. Marine Le Pen figure aussi dans le camp des gagnants de 2016. En cette fin d'année, on observe qu'elle a encore progressé en popularité tout en adoptant une stratégie de distance médiatique. Mais il faudra que tout le monde tire dans le même sens qu'elle dans son parti dans la campagne et cela n'a pas l'air d'être gagné.

Côté perdants, Sarkozy, Juppé et Hollande évidemment. Nous pouvons ajouter à ceux-là Bruno Le Maire qui, l'an dernier, figurait parmi les espoirs de 2016. Il n'a pas su les confirmer.

La rupture idéologique est moins caractérisée à mon sens par le renvoi à la retraite de Sarkozy et Hollande que par les soubresauts voire les mutations sur le plan international.

2016 a vu deux anciens présidents de la République disparaître définitivement de la scène politique. S'agit-il d'une année de rupture historique?

Nicolas Sarkozy souhaitait réussir là où Valéry Giscard d'Estaing avait échoué: redevenir président avoir été battu. Tous les deux sont passés par la case «président de parti», l'un en 1988 à la tête de l'UDF, l'autre en 2014 à celle de l'UMP. Nicolas Sarkozy n'a pas su écouter ceux qui lui disaient que redevenir un chef de parti après avoir été président était rédhibitoire. Cette mise en garde a éclaté lors des débats télévisés de la primaire où on voyait un ancien Chef d'Etat contredit et peu respecté par ses anciens ministres. Le seul chemin, même s'il était aussi très escarpé, était de s'affranchir des contingences partisanes et d'être candidat en homme libre. Il n'a pas voulu de cette stratégie qui était pourtant le plan prévu en mai 2012, selon Laureline Dupont et Philippe Cohen, dans un livre publié il y a deux ans (C'était pas le plan, Fayard). Quant à François Hollande, c'est aussi parce qu'il n'était plus considéré comme un chef par son camp qu'il a été contraint à sa décision du 1er décembre. Mais c'est beaucoup plus grave car il est le président de la République en exercice. Pour autant, évoquer «une rupture historique» me paraîtrait galvaudé.

Au-delà des changements d'hommes, peut-on parler de rupture idéologique?

La rupture idéologique est moins caractérisée à mon sens par le renvoi à la retraite de Sarkozy et Hollande que par les soubresauts voire les mutations sur le plan international. La guerre contre le djihadisme, l'Union européenne qui agonise, le rôle de Vladimir Poutine ont bien davantage d'influence sur les ruptures qui pourraient bientôt intervenir dans notre pays.

Justement, sur le plan international, l'année a été marquée par le Brexit, l'élection de Donald Trump et l'échec du référendum de Matteo Renzi en Italie. Doit-on s'attendre à de pareils bouleversements en France?

Serai-je original en répondant qu'il ne faut rien écarter? L'euroscepticisme marque autant notre pays que l'Italie qui a sanctionné Renzi et le Royaume-Uni qui a voté le Brexit. La question est de savoir s'il trouvera sa traduction politique et si les Français jugeront celle-ci crédible. Il en va de même pour François Fillon dont l'élection due à sa posture conservatrice pourrait entrer en contradiction avec un programme économique dont les tenants et aboutissants sont loin de susciter une large adhésion dans le pays. Il aura à surmonter deux contradictions: celle, magnifiquement incarnée par la sentence de Russel Jacoby, «d'une droite qui vénère le Marché, mais qui en maudit la culture qu'elle engendre» ; et celle portée en germe par la primaire: 4 millions de participants alors que plus de 36 millions se rendront aux urnes. Et face à lui, on a du mal à percevoir quelqu'un capable d'être élu avec une large adhésion à son projet. Le risque à la fois le plus important et le plus grave que nous risquons de vivre en mai 2017, c'est encore un Président élu par défaut, dans un monde très dangereux.

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