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11 juillet 2019

La lettre politique de Laurent Joffrin - Affaire Rugy : la République et les ors

Ce Rugy est un maladroit, c’est entendu. Se faire servir du homard (qu’il n’aime pas, dit-il) à l’heure des téléphones mobiles qui sont autant d’yeux indiscrets et dont les images circulent par nature sur le Net, c’est une faute politique autant qu’une faute de goût. Une sole aurait suffi. De même, demander des travaux par définition dispendieux dans l’appartement privé du ministère, seraient-ils nécessaires, c’est s’exposer à la rumeur publique. Fautes très évitables, difficiles à comprendre quand la vie de la République est rythmée par les révoltes populaires, dans les urnes ou dans la rue. Et si les enquêtes en cours montrent qu’il a confondu argent public et argent privé, alors qu’il s’en défend, son sort est scellé.

Mais la question va plus loin que le sort d’un ministre vert pâle. Beaucoup de gens savent – les journalistes notamment – que l’hôtel de Lassay est un endroit marqué par le luxe, qu’il soit discret ou ostentatoire. Palais aristocratique bâti dans le goût italien, il offre au visiteur une cuisine raffinée et l’une des meilleures caves de France, constituée à l’origine par le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, descendant par la main gauche de Talleyrand, ministre de l’Intérieur puis président du Corps législatif, spéculateur et jouisseur célèbre en son temps. L’édifice abrite depuis un siècle et demi la résidence du président de l’Assemblée, sans que la chose ait soulevé polémique. Ce président reçoit beaucoup : ses visiteurs sont bien traités.

Faut-il désormais s’en gendarmer ? Question plus complexe qu’il y paraît. Revenant au pouvoir après l’Empire, la République a considéré qu’elle ne pouvait se passer d’apparat. Tout pouvoir a besoin d’une mise en scène. Ainsi les thuriféraires de l’égalité ont investi sans mauvaise conscience les palais parisiens de l’ancienne aristocratie : l’Assemblée nationale au Palais-Bourbon, ancienne demeure de la famille de Condé, qui n’était guère républicaine ; le Président à l’Elysée, naguère propriété de la marquise de Pompadour puis du prince Murat ; les ministères dans les hôtels particuliers du Faubourg Saint-Germain ; le Sénat au Palais du Luxembourg, etc. Napoléon installa les préfets dans des demeures imposantes, considérant que le représentant de l’Etat dans les départements devait soutenir le train de vie des grandes familles locales. Ils y sont toujours.

Mœurs anciennes ? Pas tout à fait. François Mitterrand porté au pouvoir par l’Union de la Gauche conserva les rituels monarchiques de la Ve. Recevant les grands de ce monde, il écarta l’idée de les convier dans d’anciennes usines réhabilitées et choisit délibérément le château de Versailles pour son premier sommet international. La France socialiste, disait-il, doit impressionner autant que celle du Général ou de Giscard. Emmanuel Macron pense comme lui.

On dira que les démocraties scandinaves contraignent leurs gouvernements à un maintien sobre et à des demeures modestes. De même le Premier ministre britannique loge au 10 Downing Street dans un appartement cossu mais exigu. C’est oublier que ces pays sont des monarchies. Les gouvernants sont modestement traités. Mais le faste demeure, réservé aux familles royales qui règnent encore aujourd’hui sur ces nations qu’on dit austères.

Ayant coupé la tête du Roi, la République a hérité des deux fonctions du Prince : l’incarnation symbolique et l’exercice de la responsabilité. Elle a donc fusionné apparat et efficacité. On peut rêver d’un pouvoir sans faste, entièrement dédié à sa tâche, sans symboles ni dorures. Après tout, Robespierre habitait chez le menuisier Duplay. Mais l’Incorruptible a laissé dans la mémoire française un souvenir, disons, mélangé. Ni en Suède, ni au Danemark, ni en Grande-Bretagne, le peuple ne demande l’abolition de la monarchie, alors même que ces monarques, à la différence des ministres, ne font à peu près rien tout en vivant comme des nababs.

Mieux réguler l’usage des palais officiels par les élus, surveiller de plus près leurs dépenses ? A coup sûr. Mais exiger un régime de moines-soldats ? Hum… De la dénonciation générale et systématique des élus au poujadisme, il n’y a qu’un pas. Faut-il faire déménager l’Assemblée, transformer le Palais-Bourbon en musée et loger les députés dans un immeuble impersonnel et fonctionnel ? Mettre le président de la République dans un bureau de comptable ? Les Savonarole de la presse y seraient sans doute favorables. Constatons que personne ne le demande.

LAURENT JOFFRIN

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