Valls et Delanoë condamnent l'action des Femen à Notre-Dame de Paris
Mardi matin, huit femmes du collectif féministe Femen ont mené une nouvelle action seins nus, cette fois-ci à l'intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Les militantes entendaient "fêter le départ du pape". Une action dénoncée non seulement par les autorités religieuses, mais aussi par des personnalités politiques, dont le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
Les Femen sont-elles allées trop loin ? Leur dernière intervention, ce mardi en la cathédrale Notre-Dame de Paris, a du mal à passer auprès des autorités politiques. Aux alentours de 10h, huit militantes du groupe féministe ont fait irruption dans le lieu de culte, vêtues de grands manteaux, qu'elles ont retiré quelques minutes plus tard, laissant apparaître leurs torses nus, marqués d'inscriptions "No homophobe", "Crise de la foi" ou "Bye bye Benoît".
Les jeunes femmes entendaient fêter le départ du pape Benoît XVI, qui a annoncé son renoncement à son ministère lundi. Munies de bâtons de bois, elles ont fait tinter les trois cloches rénovées, exposées actuellement dans la nef de l'église. Emmenées sans blessures à l'extérieur de la cathédrale, elles ont continuer à scander des slogans, sous l'œil choqué des fidèles. "Ici c'est sacré, vous n'avez pas à vous dénuder ici" leur a signifié une touriste. Une idée partagée par Mgr Jacquin, le recteur-archiprêtre de Notre-Dame : "Nous, comme on est les gentils chrétiens, on ne dit rien. Mais je suis quand même scandalisé" (Mgr Jacquin)
L'action condamnée par des élus de droite et de gauche
Les faits n'ont pas manqué de faire réagir la classe politique : deux sénateurs de Paris, Yves Pozzo di Borgo (UDI) et Pierre Charon (UDI) se sont indignés de cette "provocation". "Il est incompréhensible que ces activistes étrangères ne soient pas empêchées d'agir, surtout aujourd'hui où il y a une conjoncture spéciale", ont-ils déclaré dans un communiqué". Ils dénoncent le laxisme du gouvernement.
Et pourtant, le gouvernement a lui aussi réagi, par la voix de Manuel Valls. Le ministre de l'Intérieur a lui aussi condamné l'action des Femen. Il s'est dit "consterné" par ce happening qu'il qualifie de "provocation inutile" et "témoigne de son soutien aux catholiques de France qui ont pu être offensés par ce geste grossier". Le maire de Paris Bertrand Delanoë a lui aussi réprouvé "un acte qui caricature le beau combat pour l'égalité femmes-hommes et choque inutilement de nombreux croyants", déclare-t-il.