Eh non, ce ne sont pas les
Arabes, mais les Indiens! Jusqu'au Moyen Âge, en Europe, on employait encore
les chiffres romains: 1 s'écrivait l, 5 s'écrivait V, 10 s'écrivait X, 50 s'écrivait
L et 100 s'écrivait C. Pour écrire 138, il fallait écrire 100 + 10 + 10 + 10 +
5 + 1 + 1 + 1, soit CXXXVIlI. Avec ce système, les multiplications devenaient
vite très compliquées.
En Inde, à la même époque, on
avait inventé un système bien meilleur: chaque chiffre était représenté par un
signe, y compris le zéro. Pour écrire un nombre avec des dizaines, il suffisait
d'inscrire deux chiffres l'un à côté de l'autre. Les Arabes, qui étaient de
grands voyageurs et de grands mathématiciens, comprirent tout de suite
l'intérêt du système indien: ils l'adoptèrent et le propagèrent jusqu'au Proche-Orient.
C'est là que, vers le Xeme siècle, les Européens le découvrirent et l'adoptèrent
à leur tour. Comme ces chiffres étaient utilisés par les Arabes, les Européens
les baptisèrent «chiffres arabes », ignorant qu'ils avaient été inventés par
les Indiens.
Le mot « algèbre» vient de
l'arabe al-jabr. Vrai ou faux?
Vrai. Si les Arabes n'ont pas
inventé les chiffres, ils ont tout de même eu, du IXe au XVIe siècle,
d'immenses savants: des mathématiciens, des astronomes, des chimistes, des
philosophes... Ils ont notamment développé l'algèbre, qui sert à résoudre les
problèmes mathématiques. En arabe, «jabr» signifie «réduction».