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11 avril 2020

Coronavirus : Apple et Google proposent un outil commun pour les applications de traçage des malades

Par Damien Leloup, Alexandre Piquard

Les deux géants de la téléphonie vont mettre en place une solution technique mise à disposition des gouvernements.

Apple et Google ont annoncé, vendredi 10 avril, dans une rare démarche commune, travailler à la mise en place d’une infrastructure logicielle pour les applications de « traçage social », dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

Les applications de suivi des contacts font partie des outils envisagés pour permettre de mieux suivre la propagation du virus : en permettant de prévenir les personnes qui ont été au contact de malades, elles peuvent faciliter les quarantaines sélectives et les dépistages. En Asie, plusieurs pays ont mis en place des systèmes de ce type et plusieurs pays européens, dont la France, étudient actuellement la création de logiciels similaires.

Baptisé StopCovid, le projet français a été confié à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) ; seules quelques informations sur les grands principes de fonctionnement sur lesquels s’appuierait le logiciel sont connues.

Comme la quasi-totalité des projets à l’étude en Europe, il fonctionnerait en utilisant la technologie Bluetooth pour déterminer si une personne a été en contact avec une autre personne malade, et non sur un suivi permanent de la géolocalisation. Lorsque deux utilisateurs se trouvent à proximité, cette information serait enregistrée par l’application ; si, et seulement si l’un des deux déclare par la suite les symptômes du Covid-19, l’application enverra un message d’alerte.

Aux Etats de développer des applications s’ils le souhaitent

Les nouvelles fonctionnalités annoncées par Apple et Google formeraient a priori une brique logicielle simple pour la mise en place d’applications sur le modèle de StopCovid, sans s’y substituer. Google et Apple insistent sur le fait qu’elles ne créent qu’une « couche technique ». Celle-ci doit permettre aux gouvernements ou autorités sanitaires de développer des applications de traçage si elles le souhaitent.

Les deux entreprises disent avoir travaillé ensemble pour permettre aux solutions de traçage d’être plus « interopérables » : c’est-à-dire qu’elles fonctionneront indifféremment sur les téléphones équipés du système d’exploitation de Google (Android) ou d’Apple (iOS).

Apple et Google disent avoir travaillé au respect de la vie privée : le système fonctionne en utilisant des codes uniques qui seront générés toutes les quinze minutes pour chaque téléphone. C’est pour cela que les deux entreprises assurent que leur solution n’utilise pas de données personnelles en tant que telles. Les numéros uniques ne seront stockés que sur les téléphones des utilisateurs, localement. Google et Apple assurent que l’identité des personnes infectées ne sera partagée avec personne, ni les gouvernements, ni les entreprises elles-mêmes.

Les numéros uniques ne seront envoyés aux serveurs de Google et Apple que lorsqu’un utilisateur sera diagnostiqué positif au Covid-19 et le déclarera sur l’application. Les entreprises de technologie donneront alors aux autorités publiques les identifiants techniques des personnes qui auront été en contact avec le malade. Les pouvoirs publics pourront alors leur envoyer, uniquement par le biais de l’application, un message avec les consignes de leur choix : aller voir un médecin, s’autoconfiner…

Cette brique logicielle devrait être active de manière provisoire à partir du mois de mai, avant d’être, cet été, intégrée directement dans le cœur logiciel d’iOS et d’Android. Google assure dans son communiqué que la technique mise en place sera désactivée quand l’épidémie due au coronavirus prendra fin.

11 avril 2020

Coronavirus : qu’est-ce que StopCovid, l’appli de traçage étudiée par le gouvernement ?

Dans le sillage d’autres pays, la France a mis en place un groupe de travail pour réfléchir à l’opportunité et à la conception d’une application de « suivi de contacts » des malades.

Dans une interview accordée au Monde mercredi 8 avril, le ministre de la santé, Olivier Véran, et le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, ont annoncé réfléchir au développement d’une application pour smartphone, « StopCovid », pour aider à juguler la pandémie due au coronavirus. Une initiative dans le sillage de celles qui sont menées par d’autres pays en Europe ou en Asie. Tour d’horizon du fonctionnement – pour l’instant – d’un tel outil.

En quoi consiste cette application ?

« StopCovid » est un projet d’application de contact tracing, ou « suivi de contacts ». C’est-à-dire le pistage, grâce à des applications installées sur les smartphones, des malades et des personnes qu’ils sont susceptibles d’avoir été infectées.

« L’idée serait de prévenir les personnes qui ont été en contact avec un malade testé positif afin de pouvoir se faire tester soi-même, et si besoin d’être pris en charge très tôt, ou bien de se confiner », explique Cedric O au Monde.

Le contact tracing est déjà effectué manuellement par les équipes médicales quand celles-ci cherchent à identifier les rencontres, trajets et activités des personnes contaminées pour remonter à d’autres patients, mais aussi à identifier des chaînes de contamination afin de freiner la pandémie. Là, il s’agirait de faire de même, mais de façon plus étendue et en s’appuyant sur le parc de smartphones des Français.

Comment va-t-elle fonctionner et qui va la développer ?

On sait encore peu de choses. Aux manettes du projet se trouve une « task force », mobilisée et supervisée par le gouvernement, et qui sera pilotée par l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). Le groupe de travail est composé de chercheurs et de développeurs issus du public et du privé dont l’identité n’a pas été révélée.

Les modalités de fonctionnement de cette application, qui ne sera pas prête avant plusieurs semaines, sont encore à l’étude. Toutefois, dans leur entretien, les deux membres du gouvernement ont précisé que « lorsque deux personnes se croisent pendant une certaine durée, et à une distance rapprochée, le téléphone portable de l’un enregistre les références de l’autre dans son historique. Si un cas positif se déclare, ceux qui auront été en contact avec cette personne sont prévenus de manière automatique ».

Comment le téléphone va-t-il repérer les contacts à proximité ?

L’application ne recourra pas à la géolocalisation, assurent les ministres. Le groupe de travail se focalise sur l’utilisation de la technologie sans fil Bluetooth, capable de détecter si un autre téléphone mobile équipé de cette même application se trouve à proximité immédiate.

L’application envisagée n’accéderait à rien d’autre qu’à cette technologie, et donc ne consulterait pas le répertoire ou les messages. Elle se contenterait d’enregistrer les appareils munis de la même application ayant été dans son environnement immédiat pendant un temps à définir au-delà duquel il représente un risque d’infection au coronavirus si l’un des deux utilisateurs est lui-même contaminé.

Pourquoi lancer une telle application ?

Dans la communauté scientifique, des chercheurs estiment qu’une application de ce genre permettrait d’élaborer un suivi plus rapidement et plus largement que celui qui est réalisé à la main par le corps médical à un niveau local, car cela demande de remplir des questionnaires et des enquêtes de terrain pour retracer les parcours et les interactions sociales.

Dans une étude parue dans Science, le 31 mars, et menée par l’université d’Oxford, les auteurs ont travaillé sur deux types d’actions censées ralentir le moteur de l’épidémie : isoler efficacement les cas, d’une part, et la mise en quarantaine des personnes ayant été en contact avec un malade, d’autre part.

« La transmission, dans le cas du Covid-19, est rapide et intervient avant que des symptômes n’apparaissent, cela implique que l’épidémie ne peut être contenue par le seul isolement des malades symptomatiques », préviennent les chercheurs. D’où l’idée d’isoler aussi les contacts d’une personne contaminée.

Cette appli serait-elle une solution de rechange au confinement ?

Certains chercheurs estiment que ces applications pourraient être utiles lors du déconfinement des populations pour éviter une flambée épidémique, mais il n’est pas prévu qu’elle se substitue au confinement.

En France, « StopCovid » pourrait être un des outils accompagnant le déconfinement, si l’exécutif décide de lancer l’application au terme de son étude et de la réalisation d’un prototype, pour distinguer qui, dans la population, doit encore s’isoler et qui peut reprendre une activité sociale. Toutefois, le gouvernement français n’a pas encore arrêté sa stratégie de déconfinement ni son calendrier.

Quelles sont les limites d’un tel outil ?

Le projet est confronté à des interrogations de faisabilité : les chercheurs n’ont pas encore établi si la technologie Bluetooth serait suffisamment efficace. « Nous ne sommes pas certains de réussir à franchir toutes les barrières technologiques, car le Bluetooth n’a pas été prévu pour mesurer des distances entre les personnes. Nous ne déciderons que plus tard de l’opportunité de déployer ou non une telle application », expliquait Cédric O, mercredi.

Par ailleurs, l’utilisation de cette application sera forcément basée sur le volontariat, assure le gouvernement. Mais pour qu’elle soit efficace, il faudrait qu’une « masse critique » de Français choisissent de l’installer, faute de quoi elle ne pourrait signaler qu’une infime partie des contacts « à risque ».

Même si plusieurs sondages montrent que les Français semblent prêts à l’installer, de fortes inquiétudes demeurent sur les risques de surveillance numérique liés au suivi, quand bien même elle ne collecte pas, d’après le projet du gouvernement, la géolocalisation complète des utilisateurs.

Les applications de suivi ne sont pas non plus des remèdes miracles : leur rôle est de permettre aux personnes à risque de prendre toutes les précautions. Elles peuvent jouer un rôle utile dans une période de déconfinement, notamment, mais elles ne peuvent se substituer aux autres mesures (gestes barrières, port du masque, confinement des personnes présentant des symptômes…).

La mise en place d’une telle application comporte-t-elle des risques ?

Il serait difficile de s’avancer sur les risques, notamment en matière de protection de la vie privée, qu’engendrerait l’utilisation d’un tel dispositif : les modalités précises de fonctionnement de l’application sont encore inconnues.

A ce sujet, Marie-Laure Denis, présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), listait au Monde le 5 avril les principaux points de vigilance :

« D’abord, ne doivent être collectées que les données nécessaires à des finalités explicites. S’agit-il d’informer celles et ceux ayant été en contact avec une personne porteuse du virus ou de vérifier le respect du confinement ? Il faut aussi respecter le principe du consentement. Les modalités techniques des dispositifs doivent, par ailleurs, être minutieusement analysées, parce qu’elles ont une incidence sur la protection de la vie privée. Il faut enfin que ce soit temporaire, c’est un point essentiel. Tout dispositif visant à limiter (…) la protection des données des individus pourrait, selon la situation, constituer une ligne rouge à ne pas dépasser. »

Le dispositif est-il légal en France ?

Oui, à certaines conditions rappelées par la présidente de la CNIL au Monde. « Aujourd’hui, le cadre réglementaire de l’Union européenne en matière de protection des données est à la fois souple et protecteur, et permet de tenir compte de situations d’urgence comme celle que nous traversons », expliquait-elle.

Mais le suivi doit reposer sur le consentement explicite des utilisateurs. « Il ne faut pas qu’il y ait des conséquences pour celui qui refuserait de télécharger une application, par exemple. » Les premiers éléments connus du projet semblent aller dans ce sens. « Notre hypothèse est celle d’un outil installé volontairement, et qui pourrait être désinstallé à tout moment. Les données seraient anonymes et effacées au bout d’une période donnée. Personne n’aura accès à la liste des personnes contaminées, et il sera impossible de savoir qui a contaminé qui », ont expliqué les ministres, assurant que la CNIL serait consultée.

Que font les autres pays ?

Certains, principalement en Asie, ont mis en place des applications de suivi social. A Singapour, une application fonctionnant sur des principes similaires est téléchargeable. En Chine, les données sont partagées avec la police, et, en Corée du Sud, les informations personnelles des utilisateurs peuvent être partagées à des tiers pour leur permettre d’identifier des personnes potentiellement infectées. En Israël, l’implication d’entreprises liées à la sécurité nationale dans un projet d’application a soulevé d’importantes inquiétudes. Des projets comparables à celui étudié en France sont également en cours en Allemagne et au Royaume-Uni ainsi que dans plusieurs Etats américains.

11 avril 2020

Thomas Piketty : « L’urgence absolue est de prendre la mesure de la crise en cours et de tout faire pour éviter le pire

Par Thomas Piketty, Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Ecole d’économie de Paris

Face à la crise sanitaire due au coronavirus, l’urgence est de créer une fiscalité plus juste afin de pouvoir mettre à contribution les plus riches et les grandes entreprises autant que nécessaire, estime l’économiste dans sa chronique au « Monde ».

La crise épidémique Covid-19 va-t-elle précipiter la fin de la mondialisation marchande et libérale et l’émergence d’un nouveau modèle de développement, plus équitable et plus durable ? C’est possible, mais rien n’est gagné.

A ce stade, l’urgence absolue est surtout de prendre la mesure de la crise en cours, et de tout faire pour éviter le pire, c’est-à-dire l’hécatombe de masse.

Rappelons les prédictions des modèles épidémiologiques. Sans intervention, le Covid-19 aurait pu causer la mort de quelque 40 millions de personnes dans le monde, dont 400 000 en France, soit environ 0,6 % de la population (plus de 7 milliards d’habitants dans le monde, près de 70 millions en France). Cela correspond quasiment à une année de mortalité supplémentaire (550 000 morts par an en France, 55 millions dans le monde).

En pratique, cela veut dire que pour les régions les plus touchées et au cours des mois les plus sombres le nombre de cercueils aurait pu être de cinq à dix fois plus élevé que d’ordinaire (ce que l’on a malheureusement commencé à voir dans certains clusters italiens).

D’immenses disparités

Aussi incertaines soient-elles, ce sont ces prédictions qui ont convaincu les gouvernements qu’il ne s’agissait pas d’une simple grippe, et qu’il fallait confiner d’urgence les populations.

Certes, personne ne sait très bien jusqu’où vont monter les pertes humaines (actuellement près de 100 000 morts dans le monde, dont presque 20 000 en Italie, 15 000 en Espagne et aux Etats-Unis et 13 000 en France), et jusqu’où elles auraient pu monter sans confinement.

Les épidémiologistes espèrent que l’on parvienne à diviser le bilan final par dix ou par vingt par rapport aux prévisions initiales, mais les incertitudes sont considérables. D’après le rapport publié par l’Imperial College le 27 mars, seule une politique massive de tests et d’isolement des personnes contaminées permettrait de réduire fortement les pertes. Autrement dit, le confinement ne suffira pas pour éviter le pire.

Le seul précédent historique auquel on puisse se raccrocher est celui de la grippe espagnole de 1918-1920, dont on sait maintenant qu’elle n’avait rien d’espagnole et qu’elle a causé près de 50 millions de morts dans le monde (environ 2 % de la population mondiale de l’époque). En exploitant les données d’état civil, les chercheurs ont montré que cette mortalité moyenne cachait d’immenses disparités : entre 0,5 % et 1 % aux Etats-Unis et en Europe, contre 3 % en Indonésie et en Afrique du Sud, et plus de 5 % en Inde.

CETTE CRISE PEUT ÊTRE L’OCCASION DE RÉFLÉCHIR À UNE DOTATION SANITAIRE ET ÉDUCATIVE MINIMALE POUR TOUS LES HABITANTS DE LA PLANÈTE

C’est cela qui devrait nous préoccuper : l’épidémie pourrait atteindre des sommets dans les pays pauvres, dont les systèmes de santé ne sont pas en état de faire face aux chocs, d’autant plus qu’ils ont subi les politiques d’austérité imposées par l’idéologie dominante des dernières décennies.

Le confinement appliqué dans des écosystèmes fragiles pourrait en outre se révéler totalement inadapté. En l’absence de revenu minimum, les plus pauvres devront vite ressortir chercher du travail, ce qui relancera l’épidémie. En Inde, le confinement a surtout consisté à chasser les ruraux et les migrants des villes, ce qui a conduit à des violences et des déplacements de masse, au risque d’aggraver la diffusion du virus. Pour éviter l’hécatombe, on a besoin de l’Etat social, pas de l’Etat carcéral.

Dans l’urgence, les dépenses sociales indispensables (santé, revenu minimum) ne pourront être financées que par l’emprunt et la monnaie.

En Afrique de l’Ouest, c’est l’occasion de repenser la nouvelle monnaie commune et de la mettre au service d’un projet de développement fondé sur l’investissement dans la jeunesse et les infrastructures (et non pas au service de la mobilité des capitaux des plus riches). Le tout devra s’appuyer sur une architecture démocratique et parlementaire plus réussie que l’opacité toujours en vigueur dans la zone euro (où l’on continue de s’égayer dans des réunions de ministres des finances à huis clos, avec la même inefficacité qu’au temps de la crise financière).

Une régulation mondiale

Très vite, ce nouvel Etat social demandera une fiscalité juste et un registre financier international, afin de pouvoir mettre à contribution les plus riches et les grandes entreprises autant que nécessaire.

Le régime actuel de libre circulation du capital, mis en place à partir des années 1980-1990 sous l’influence des pays riches (et singulièrement de l’Europe), favorise de facto l’évasion des milliardaires et des multinationales du monde entier. Il empêche les administrations fiscales fragiles des pays pauvres de développer un impôt juste et légitime, ce qui mine gravement la construction de l’Etat tout court.

Cette crise peut aussi être l’occasion de réfléchir à une dotation sanitaire et éducative minimale pour tous les habitants de la planète, financée par un droit universel de tous les pays sur une partie des recettes fiscales acquittées par les acteurs économiques les plus prospères : grandes entreprises, ménages à hauts revenus et patrimoines (par exemple au-delà de dix fois la moyenne mondiale, soit les 1 % les plus riches du monde).

Après tout, cette prospérité s’appuie sur un système économique mondial (et accessoirement sur l’exploitation effrénée des ressources naturelles et humaines planétaires depuis plusieurs siècles). Elle demande donc une régulation mondiale pour assurer sa soutenabilité sociale et écologique, avec notamment la mise en place d’une carte carbone permettant d’interdire les plus hautes émissions.

Il va de soi qu’une telle transformation exigera bien des remises en cause. Par exemple, Emmanuel Macron et Donald Trump sont-ils prêts à annuler les cadeaux fiscaux aux plus aisés de leur début de mandat ? La réponse dépendra de la mobilisation des oppositions autant que de leur propre camp. On peut être certain d’une chose : les grands bouleversements politico-idéologiques ne font que commencer.

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10 avril 2020

The Wall Street Journal - coronavirus

fosse commmune

Photo d’un « potter’s field » une fosse commune où des détenus enterrent des défunts sans famille ou sans moyens, sur Hart Island, une île située dans le Bronx, au nord de New York (Une quotidien économique The Wall Street Journal)

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Coronavirus: New York enterre des victimes dans une fosse commune près de Manhattan

Aux Etats-Unis, 7000 personnes sont mortes rien que dans l’Etat de New York depuis le début de la pandémie. Les morgues sont débordées et ne parviennent plus à entreposer tous les corps. Ceux qui ne sont pas réclamés au bout de 14 jours sont envoyés sur Hart Island, où ils sont enterrés dans une fosse commune.

Elle est surnommée "l’île aux morts". Depuis près d’un siècle et demi, Hart Island, au nord de Manhattan, enterre les corps que personne ne réclame - des gens morts sans famille ou dont les proches n’ont pas les moyens d’organiser les funérailles. Tous les jeudis, une vingtaine de cercueils en pin sont enfouis dans la fosse commune. Mais depuis le mois de mars, le rythme s’est drastiquement accéléré au point que deux nouvelles tranchées ont dû d’être creusées.

L’îlot de 1,6 km de long et de 500 mètres de large reçoit désormais deux douzaines de cercueils, cinq jours sur sept. Quarante boîtes, sur lesquelles sont gravés les noms des défunts, ont été ensevelies au cours de la seule journée de jeudi. Conséquence de la pandémie de coronavirus qui frappe de plein fouet les Etats-Unis, et notamment l’Etat de New York, nouvel épicentre mondial de la maladie infectieuse?

40 cercueils enterrés en 24 heures

Les autorités de la ville ne se prononcent pas clairement, avançant que les personnes retrouvées mortes à leur domicile ne sont pas soumises à des tests. Toutefois, cette hypothèse reste "probable", selon Aja Worthy-Davis, porte-parole du bureau du médecin légiste.

Celle-ci déclare au New York Post qu’il "faudra du temps pour déterminer les causes de chacun des décès, mais il est fort possible que certaines des inhumations récentes incluent des personnes mortes du coronavirus".

A mass grave being filled in NYC’s Hart Island park. #COVID #StayAtHome pic.twitter.com/wkc2wrYtvR

— MI6 Rogue 🇬🇧 (@mi6rogue) April 10, 2020

morgue

"L’île a toujours été utilisée pour enterrer les corps que personne ne réclame. Nous continuerons à l’utiliser de cette manière, à plus forte raison durant la pandémie de Covid-19", ajoute Freddi Goldstein, le porte-parole de la mairie de New York. La ville déplore 5000 morts depuis le début de la pandémie, et l’Etat de New York recense 799 nouveaux décès au cours des dernières 24 heures pour un total de 7000 morts.

Habituellement, des détenus s’occupent d’enterrer les cercueils dans la fosse commune de Hart Island. Mais l’afflux de cadavres a poussé la ville à embaucher des contractuels pour les remplacer.

"Pour des questions de sécurité sanitaire, les détenus ne s’occupent plus de ces enterrement durant la pandémie" - les risques de propagation du virus dans les prisons surpeuplées étant très importants - précise Jason Kersten, porte-parole du département correctionnel de la mairie.

Les morgues dépassées

Malgré la vague de décès liés au coronavirus au cours des derniers jours, le gouverneur de l’Etat de New York a fait valoir les "bonnes nouvelles" que constituent la baisse du nombre de nouvelles hospitalisations et la baisse des admissions en soins intensifs. Il a aussi souligné que les pires scénarios des différents modèles de projection ne semblaient pas se matérialiser, grâce aux mesures de confinement et de distanciation, et aux mesures prises pour augmenter le nombre de lits disponibles dans le système hospitalier.

Reste que les images de camions réfrigérés devant les hôpitaux new-yorkais pour recevoir les corps que les morgues n’ont plus la place d’entreposer ont profondément choqué les habitants.

Ambre Lepoivre

10 avril 2020

La visite surprise d’Emmanuel Macron au microbiologiste Didier Raoult

raoult57

Par Olivier Faye, Alexandre Lemarié

Le président de la République a rencontré, jeudi à Marseille, l’infectiologue, célèbre pour avoir promu l’hydroxychloroquine dans la lutte contre le coronavirus.

Emmanuel Macron ne pouvait pas se tenir trop longtemps éloigné de l’« effet Raoult », comme dit un proche du chef de l’Etat. Jeudi 9 avril, le président de la République s’est rendu à Marseille pour rencontrer le microbiologiste Didier Raoult, patron de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, devenu célèbre dans le monde entier pour avoir promu l’hydroxychloroquine comme remède – controversé – au Covid-19. Une visite surprise, qui n’avait pas été annoncée à la presse et s’est effectuée sans journalistes.

Plus tôt dans la journée, M. Macron s’était déjà rendu, sans avoir convié la presse, à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) pour y rencontrer des équipes hospitalo-universitaires impliquées dans le programme de recherche européen Discovery, chargé de lutter contre l’épidémie. Mais c’est bien sa visite marseillaise qui capte toute l’attention, à quatre jours d’une nouvelle allocution du chef de l’Etat, prévue lundi 13 avril.

Officiellement, l’objectif de la journée était de « faire le point sur la question des traitements, au lendemain d’un échange avec le directeur général de l’OMS [Organisation mondiale de la santé] sur les vaccins », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron. Il ne faudrait pas donner le sentiment de favoriser telle ou telle équipe scientifique, alors que le débat autour de l’hydroxychloroquine fait rage. Cette dernière n’est autorisée, pour l’heure, que dans le traitement de cas graves.

Mais de nombreuses voix sur la scène politique, à droite en particulier, plaident en faveur de sa généralisation à tous les malades du Covid-19. « Ce n’est pas au président de trancher ce débat, il doit être tranché scientifiquement, estime-t-on dans son entourage. Une visite ne légitime pas un protocole scientifique, elle acte et marque l’intérêt du chef de l’Etat pour des essais thérapeutiques, qu’ils soient prometteurs ou pas. »

Ce qui n’empêche pas un proche du président de la République de souligner que « le professeur Raoult est un scientifique reconnu » et l’IHU de Marseille un « centre d’excellence ». « La lutte contre le Covid-19 n’est ni de droite ni de gauche », poursuit ce proche, qui jure : « Il n’y a pas de dimension politique à ce déplacement. »

« Pas d’ostracisme »

Depuis plusieurs semaines, M. Macron n’a de cesse de vouloir multiplier ses sources d’information. « Le président a très vite saisi que ce virus nouveau finirait tôt ou tard par faire l’objet d’analyses différentes de la part du corps médical. Il appelle quantité de médecins », assure un habitué de l’Elysée.

Pas question de se contenter d’échanger avec le seul conseil scientifique, réuni depuis mars pour l’épauler dans la gestion de la crise sanitaire. Des « médecins de bureau », a raillé Didier Raoult, qui entretient des rapports houleux avec son président, Jean-François Delfraissy.

« EMMANUEL MACRON VEUT MONTRER QUE TOUS LES ACTEURS DE LA LUTTE ONT LEUR PLACE. PAS D’OSTRACISME », RÉSUME LE DÉPUTÉ LRM DE L’EURE, BRUNO QUESTEL.

Selon l’Elysée, ce dernier accompagnait pourtant Emmanuel Macron dans son périple marseillais. « Compte tenu de l’effet Raoult, il est logique qu’à un moment le président aille le voir. Il ne peut pas s’abstraire d’un tel débat national », estime un proche. Ni se couper d’un homme qui, en développant une image de rebelle, est devenu, en l’espace de quelques semaines, une star des réseaux sociaux.

Cette visite représente une manière pour le chef de l’Etat d’établir un dialogue avec une catégorie de la population qui nourrit de la défiance vis-à-vis du discours des autorités depuis le début de la crise sanitaire. « Emmanuel Macron veut montrer que tous les acteurs de la lutte ont leur place. Pas d’ostracisme », résume le député (La République en marche, LRM) de l’Eure, Bruno Questel.

Théories conspirationnistes

Ces dernières semaines, les débats autour du traitement à l’hydroxychloroquine ont inspiré des théories conspirationnistes. Avec une question récurrente : pourquoi ce médicament, présenté comme efficace par ce médecin marseillais reconnu mondialement, n’est-il pas généralisé ?

Certains, en particulier parmi les sympathisants de droite ou d’extrême droite, croient y voir un complot de la part de l’industrie pharmaceutique. « L’idée que le bon sens du terrain doit prévaloir face aux élites déconnectées est réactivée à l’occasion de la crise du coronavirus, en particulier à travers le professeur Raoult, note Jérôme Fourquet, directeur du département opinion à l’IFOP. Le fait qu’il soit parti bille en tête face aux institutions le rend sympathique aux yeux des antisystèmes, voire des complotistes. »

Une partie des Français – sous la pression notamment du monde politique – ont ainsi reproché aux autorités de faire preuve d’une trop grande prudence pour généraliser rapidement l’utilisation de l’hydroxychloroquine, sans même attendre les résultats d’études standardisées. Une pétition, lancée par l’ancien ministre de la santé Philippe Douste-Blazy, baptisée « Ne perdons plus de temps », réunissait, jeudi soir, plus de 462 000 signatures.

« Discrédit des scientifiques »

« Nous avons manqué d’une prise de parole plus limpide sur ce sujet, ce qui a donné l’impression qu’on serait trop frileux quant à son utilisation », regrette un responsable de la majorité. Deux décrets successifs ont en effet été nécessaires pour préciser la position de l’exécutif sur le sujet.

« Raoult a réussi une prouesse : à lui seul, il a accéléré le délitement de la parole politique et provoqué le discrédit des scientifiques, analyse un poids lourd du groupe LRM à l’Assemblée nationale. Par sa prise de position frondeuse, il a rompu dès le départ l’unité nationale. C’est pour tenter de résorber cette entaille dans l’unité nationale que Macron vient le voir. »

« LE PRÉSIDENT Y VA POUR FAIRE CESSER LES RUMEURS ABSURDES DE COMPLOT CONTRE RAOULT. JE COMPRENDS POURQUOI IL LE FAIT. MAIS ÇA LE NORMALISE », REGRETTE UN DÉPUTÉ

Cette visite présidentielle est diversement appréciée au sein de la majorité. « Je trouve que c’est utile, il n’est pas nécessaire d’affronter le professeur Raoult, ce n’est pas un adversaire, juge Sacha Houlié, député (LRM) de la Vienne. Soit il a une solution, et tant mieux, il devra être reconnu pour cela ; soit il ne l’a pas, et il devra alors répondre des espoirs qu’il a suscités. »

« Le président se positionne au-dessus des guerres de chapelles entre scientifiques, abonde son collègue des Deux-Sèvres Guillaume Chiche. Tous les travaux méritent d’être menés et appréciés à l’aune de leur efficacité en termes de santé publique. Pas en fonction de ceux qui les conduisent. »

D’autres craignent que le locataire de l’Elysée n’ait apporté un blanc-seing à un homme qui propose un remède dont l’efficacité et la dangerosité potentielle continuent de faire débat au sein du monde scientifique. « Le président y va pour faire cesser les rumeurs absurdes de complot contre Raoult. Je comprends pourquoi il le fait. Mais ça le normalise », regrette un député. Le président (Les Républicains) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, fervent soutien de Didier Raoult, ne s’y est pas trompé. « C’est une marque de reconnaissance de l’Etat pour ce grand médecin, mais c’est aussi la démonstration qu’Emmanuel Macron sait écouter », a-t-il affirmé.

Olivier Faye et Alexandre Lemarié

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En France, première baisse du nombre de patients en réanimation. Pour la première fois, jeudi, le solde des entrées est des sorties de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation était en baisse en France. Cet indicateur, qui permet de mesurer le nombre d’ouvertures de lits, est très suivi par les professionnels, car il montre la pression sur le système de santé. Le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a déclaré lors de son point quotidien sur l’épidémie : « Le besoin de trouver de nouvelles places, de nouvelles équipes et de nouvelles machines diminue pour la première fois. On peut donc espérer un plateau, mais c’est un plateau très haut. Il faut donc rester extrêmement prudent. » Entre mercredi et jeudi, 412 morts supplémentaires ont été comptabilisés en milieu hospitalier, portant au total le bilan à 8 044 personnes mortes à l’hôpital depuis le 1er mars ; 30 767 personnes sont hospitalisées pour une infection au coronavirus (soit 392 places de lits supplémentaires attribués aux malades du Covid-19 en vingt-quatre heures), dont 7 066 cas graves en réanimation ; 369 personnes ont été transférées en réanimation depuis la veille ; toutefois, avec les sorties, l’écart nette du nombre de patients en réanimation entre hier et aujourd’hui est, pour la première fois, en baisse, avec un solde de – 82 (contre + 17 mercredi, + 59 mardi, + 94 lundi et + 140 dimanche) ; le bilan total est estimé à 12 210 personnes mortes en France du Covid-19. La mort de 4 166 personnes a été déclarée dans les Ehpad et autres établissements sociaux et médico-sociaux recevant des personnes âgées ; 86 334 cas ont été confirmés par test PCR, soit 4 286 cas de plus que le chiffre communiqué hier. Plus de 23 200 personnes sont sorties de l’hôpital depuis le début de l’épidémie. La surmortalité au niveau national, calculée par l’Insee sur la base de l’état civil, atteint + 41 % pour la semaine 14 (du 30 mars au 5 avril). Cette surmortalité prend en compte toutes les causes de décès en France, et pas seulement les morts du Covid-19.

 

10 avril 2020

Coronavirus : les Européens s’entendent sur un plan de soutien à plus de 500 milliards d’euros

Par Virginie Malingre, Bruxelles, bureau européen

Les Vingt-Sept vont étudier la mise en place d’un fonds de relance, destiné à investir massivement quand la pandémie sera terminée.

Finalement, la réunion des ministres des finances de l’Union européenne (UE) – qui se tenait par vidéoconférence jeudi 9 avril – n’a duré que quarante-cinq minutes et s’est soldée par un accord sur la réponse économique à apporter à la crise du coronavirus. Le 7 avril, les mêmes avaient discuté pendant seize heures, sans succès. « La réunion s’est achevée sous les applaudissements des ministres », a annoncé, sur Twitter, le porte-parole de Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe (qui rassemble les ministres des finances de la zone euro).

Le rendez-vous de jeudi a été précédé de tractations à tous les niveaux. Il a commencé avec plus de quatre heures de retard pour laisser le temps aux argentiers de cinq pays – France, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas – et à Mario Centeno de trouver un compromis. Dans la matinée, les chefs d’Etat avaient déblayé le terrain ; le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel avaient tous deux parlé à leur homologue néerlandais Mark Rutte, dont les positions empêchaient jusque-là toute avancée.

Les Européens se sont finalement entendus pour consacrer jusqu’à 540 milliards d’euros face aux ravages économiques du coronavirus. « C’est un grand jour pour la solidarité européenne », a commenté le ministre allemand des finances Olaf Scholz, quand son homologue français Bruno Le Maire a jugé qu’il s’agissait d’« un plan massif ». Les chefs d’Etat et de gouvernement devraient se retrouver bientôt pour l’entériner.

Ce plan comporte trois volets. Le premier, le plus consensuel, passe par la Banque européenne d’investissements (BEI) et s’adresse aux entreprises. Grâce à des garanties de 25 milliards d’euros que lui apporteront les pays européens, la BEI pourra accorder jusqu’à 200 milliards d’euros de nouveaux prêts aux entreprises.

Une récession sans précédent s’annonce

Le deuxième volet de ce plan – qui n’a pas d’emblée fait l’unanimité – répond aux besoins d’aide des Etats membres de l’UE pour financer un chômage partiel qui explose. Avant la crise, dix-huit pays, dont la France et l’Allemagne, avaient un mécanisme de ce type. Depuis, tous s’y sont mis, espérant ainsi limiter les licenciements, protéger le pouvoir d’achat et faire en sorte que les entreprises soient en mesure, une fois le confinement terminé, de se remettre au travail.

Dans ce contexte, jeudi soir, les Vingt-Sept se sont engagés à apporter, là aussi, 25 milliards d’euros de garanties à la Commission européenne, qui pourra dès lors lever 100 milliards sur les marchés pour financer cette initiative. Une initiative dont les Pays-Bas ont tenu à ce qu’elle soit temporaire.

C’est sur le troisième volet de la réponse économique de l’UE à la récession sans précédent qui s’annonce que les Vingt-Sept ont eu le plus de mal à s’entendre. Il concerne l’utilisation du Mécanisme européen de stabilité (MES), ce fonds de sauvetage de la zone euro créé en 2012, quand l’union monétaire menaçait d’exploser. Doté d’une force de frappe de 410 milliards d’euros, il a en théorie pour mission de voler au secours des Etats membres qui n’arrivent plus à se financer sur les marchés.

Désormais, ont décidé les ministres, il pourra accorder aux pays les plus affectés par le virus des lignes de crédits dites « préventives », dont la seule existence doit rassurer les marchés et leur ôter toute envie d’imposer des taux discriminatoires à ces Etats dans le besoin. Et ce, dans la limite de 240 milliards d’euros.

Blessures mal cicatrisées entre le Nord et le Sud

Mais – et c’est à ce sujet que la bataille a fait rage – les Pays-Bas souhaitaient que les pays qui y auront recours s’engagent ensuite dans des réformes afin d’assainir leurs finances publiques. Une forme de mise sous tutelle qui rappelait les pires heures de la crise grecque entre 2010 et 2012, et dont Rome ne voulait pas entendre parler, évoquant la montée du sentiment anti-européen et des populismes sur ses terres.

Isolée, alors que Paris et Berlin redoutaient que cet épisode ne ravive les blessures mal cicatrisées entre le Nord et le Sud du continent, La Haye a fini par lever son veto.

Mais un pays ne pourra pas emprunter plus de 2 % de son produit intérieur brut (PIB) au Mécanisme européen de stabilité. Pour l’Italie, cela représente 36 milliards d’euros. « Peanuts », confiait un diplomate avant la réunion. Une somme en tout cas modeste au regard des besoins auxquels Rome pourrait devoir faire face si jamais la situation se dégradait dans les prochains mois, d’autant que la péninsule est déjà surendettée.

Et seules « les dépenses, directes et indirectes, de santé et de prévention liées au Covid 19 », précise le rapport de l’Eurogroupe, pourront être couvertes par le Mécanisme européen de stabilité (MES). « Un soutien économique » hors dépenses de santé sera assorti de « certaines conditions », a expliqué le ministre néerlandais des finances, Wopke Hoekstra : « En clair, c’est hors de question qu’un magasin qui aura fermé ses portes pour éviter la contagion en bénéficie. »

Un excellent compromis

Quelques minutes plus tôt, Bruno Le Maire prenait le même exemple, pour en tirer la conclusion inverse… Avant de reconnaître : « Il n’y a pas de bon compromis sans bonnes ambiguïtés. » De ce point de vue, la partie de l’accord conclu entre les ministres des finances sur un futur « fonds de relance » – destiné à intervenir quand la pandémie sera terminée et quand il s’agira d’investir massivement pour aider les économies européennes à se reconstruire – est un excellent compromis.

Pour Paris, la formulation à laquelle sont arrivés les Vingt-Sept permet tous les espoirs. La France a largement plaidé, avec huit autres pays, dont l’Italie et l’Espagne, pour la création d’un instrument commun de dette afin de financer ce futur fonds, que Bruno Le Maire imagine à 500 milliards d’euros. Pour Berlin et La Haye, viscéralement opposés à toute mutualisation de l’endettement, c’est tout l’inverse. Toujours est-il que le sujet est officiellement sur la table, ce qui est, en soi, une avancée. Aux chefs d’Etat et de gouvernement, désormais, de trancher le débat.

En attendant, ce sont déjà 540 milliards d’euros qui vont compléter la panoplie déjà déployée par l’Europe dans cette crise. La Commission a fait tomber ses tabous, les uns après les autres, en suspendant le pacte de stabilité et ses règles en matière d’aide d’Etat. Les Etats membres ont déjà consacré plus de 3 % de leur PIB à lutter contre le virus, et il ne se passe pas un jour sans nouvelle annonce.

Quant à la Banque centrale européenne (BCE), elle a décidé d’injecter plus de 1 000 milliards d’euros dans l’économie continentale et promet de faire plus si nécessaire.

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