Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
coronavirus
16 février 2020

Chronique - « Le pangolin tient-il sa revanche avec le nouveau coronavirus ? »

pangolin

Par Hervé Morin

L’animal, protégé, fait l’objet d’un vaste trafic international à destination de l’Asie. Il est soupçonné d’avoir servi d’hôte intermédiaire au nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Une chance pour sa survie, s’interroge, dans sa chronique, Hervé Morin, chef adjoint du service Planète Science.

Le pangolin, inoffensif mammifère poussé vers l’extinction par la gloutonnerie et la cupidité humaines, tient-il sa revanche ? Le petit animal, qui fait l’objet d’une « journée mondiale » le 15 février, est soupçonné d’avoir servi d’hôte intermédiaire au nouveau coronavirus SARS-CoV-2, entre la chauve-souris et l’homme. Des analyses conduites en 2019 par des chercheurs cantonais sur des pangolins javanais, issus d’une saisie des douanes chinoises, avaient déjà de quoi inquiéter : les animaux, finalement morts d’infections respiratoires, étaient porteurs de nombreux coronavirus. Certains étaient très proches du SARS-CoV, responsable de l’épidémie de SRAS qui a eu la Chine pour épicentre entre 2002 et 2004, faisant près de 800 morts.

Prolongeant ces observations, une équipe du Baylor College of Medicine (Houston) a mis en ligne le 13 février une analyse montrant une très grande proximité entre un coronavirus prélevé sur ces pangolins et SARS-CoV-2, particulièrement sur la séquence génétique codant la structure qui permet au virus de se lier aux cellules de l’arbre respiratoire humain. Elle est plus proche que ne l’étaient celles des coronavirus infectant les chauves-souris, suspectes n° 1 jusqu’alors.

Que cette piste – aussi évoquée par une équipe chinoise – soit ou non confirmée, le principe de précaution voudrait qu’on bannisse toute promiscuité entre humains et pangolins. Force est de constater les parallèles avec l’épidémie du SRAS. Le SARS-CoV avait transité de la chauve-souris à l’homme en passant par la civette, prisée par certains gourmets asiatiques. Les autorités chinoises l’ont depuis bannie des étals des marchés : la farouche civette masquée est retournée à sa clandestinité forestière. L’histoire repasserait-elle les plats, avec un autre ingrédient ?

Danger critique d’extinction

La famille des pangolins, ces insectivores couverts d’écailles, compte huit espèces, toutes inscrites dans l’annexe 1 de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites) : leur commerce international est interdit depuis 2017. Prisé en Afrique et plus encore en Asie pour sa viande comme pour ses écailles parées de mille vertus thérapeutiques, l’animal fait pourtant l’objet d’un trafic international qui met en péril sa survie.

Le pangolin de Chine et son cousin javanais sont les plus menacés, classés en danger critique d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui en décembre 2019 a ajouté celui des Philippines dans cette catégorie. Leurs populations auraient régressé de respectivement 90 % et 80 % au cours des vingt dernières années. Celui d’Inde est lui « en danger », avec une chute des populations de 50 % en deux décennies.

Parmi les quatre espèces africaines, deux sont encore considérées comme seulement « vulnérables ». Le pangolin à ventre blanc et le géant terrestre sont désormais eux aussi classés « en danger », en raison d’un déclin probable de 50 % en vingt ans en partie dû au report du trafic international vers l’Afrique comme source d’approvisionnement.

Un rapport de l’ONG Wildlife Justice Commission (WJC) rendu public le 10 février, documente « la croissance rapide du trafic à l’échelle industrielle des écailles de pangolin (2016-2019) ». L’enquête du WJC – dont les photos illustrant cet article sont tirées – fait état de 206 tonnes d’écailles confisquées aux trafiquants au cours de 52 saisies sur cette période. Cela représentait entre 57 000 et 570 000 animaux sacrifiés, selon l’espèce prise comme base de calcul (le pangolin géant d’Afrique porte environ 3,6 kg d’écailles, contre 360 g pour son cousin des forêts). Près des deux tiers des saisies ont eu lieu au cours des deux dernières années, signe d’une intensification et d’une industrialisation du trafic.

« Nous pensons que ces chiffres ne représentent qu’une fraction du trafic, car il est probable qu’une proportion importante de la contrebande passe inaperçue », estime Sarah Stoner, directrice du renseignement du WJC, dans un communiqué. Selon l’ONG néerlandaise, en raison de la baisse de la valeur de l’ivoire d’éléphant, les réseaux du crime organisé ont diversifié les produits écoulés mais doivent transporter de grandes quantités d’écailles pour maintenir leurs marges : le prix du kilo d’écailles est inférieur à celui de l’ivoire. Il se négociait à 52 dollars en 2018 au Nigeria, pour atteindre respectivement 226 et 283 dollars en Indonésie et au Vietnam. Le prix de détail le plus élevé relevé par les enquêteurs de l’ONG atteignait 739 dollars le kilo au Laos.

Une nouvelle « route des écailles »

Le Nigeria et le Vietnam jouent un rôle éminent dans une nouvelle « route des écailles », les deux pays étant impliqués dans 84 % des cargaisons détectées entre 2018 et 2019. « Le Nigeria est une plaque tournante en Afrique », confirme le naturaliste Ray Jansen (Université de technologie de Tshwane, Afrique du Sud), qui a collecté les données concernant ce continent pour le WJC et anime l’African Pangolin Working Group qui, depuis 2011, œuvre à la préservation de l’animal et de son habitat.

Le marché était jusqu’alors dopé par une forte demande asiatique, notamment chinoise. Même si en Chine le braconnage et le commerce des pangolins sont illégaux, l’industrie pharmaceutique est autorisée à produire des traitements en médecine traditionnelle : en 2016, 700 hôpitaux disposaient de licences pour vendre quelque 66 médicaments à base d’écailles. La vente en ligne serait aussi un moyen commode pour « blanchir » le trafic illégal. La décision en août 2019 des autorités chinoises de suspendre à compter de janvier 2020 le remboursement de la pharmacopée à base de pangolin – et de nombreuses autres espèces – pourrait changer la donne, espère le WJC. L’apparition du nouveau SARS-CoV-2 et sa paternité encore douteuse aussi.

« S’il se confirme que le nouveau coronavirus a bien muté dans le pangolin avant d’être transmis à l’homme, cela pourrait être une bonne chose pour cet animal, estime Ray Jansen. La consommation de viande pourrait baisser. Mais certains pourraient être tentés de tuer les pangolins pour éliminer le virus. » Des singes hurleurs se sont ainsi retrouvés doublement victimes de la fièvre jaune, en 2017, au Brésil. « Mais les gens pourraient décider qu’il est simplement plus prudent de laisser les pangolins tranquilles… », espère Ray Jansen.

Publicité
15 février 2020

Coronavirus

Coronavirus : plus de 1 500 morts en Chine. Le bilan de l’épidémie du nouveau coronavirus a dépassé samedi les 1 500 morts en Chine, rapporte le South China Morning Post. Selon le quotidien, 1 523 personnes ont succombé à la maladie, alors que près de 66 500 personnes sont contaminées par le virus à travers le pays. Les médecins et personnels soignants, qui font face à l’épidémie dans des établissements débordés, ne sont pas épargnés par le virus. Les autorités chinoises estiment à plus de 1 700 le nombre de membres du personnel médical contaminés. Six d’entre eux sont décédés.

13 février 2020

Coronavirus : le nombre de cas bondit après un changement dans le mode de détection dans le Hubei

Par Frédéric Lemaître, Pékin, correspondant

Les autorités ont annoncé 14 840 nouveaux cas de personnes contaminées et 242 morts durant la journée de mercredi dans la région, que Pékin reprend en main.

Constatant que les autorités de la province du Hubei, épicentre de la crise du Covid-19, sont totalement incapables de faire face à la situation, Pékin fait tomber les têtes et change de politique sanitaire.

A la suite d’une réunion du comité permanent du bureau politique du Parti communiste (PCC) – la plus haute instance du PCC – mercredi 12 février, Ying Yong, jusqu’ici maire de Shanghaï et considéré comme un proche du président Xi Jinping, a été nommé secrétaire du Parti dans le Hubei. Il y remplace Jiang Chaoliang. Le secrétaire du PCC à Wuhan, le vrai patron de la ville, a également été limogé.

Surtout, tout juste arrivé de Pékin pour cumuler les postes de directeur de la commission de la santé du Hubei et de secrétaire du PCC au sein de cette dernière – ils ont été eux-mêmes limogés il y a trois jours –, Wang Hesheng, jusque-là numéro deux de la commission nationale de la santé, a pris une mesure spectaculaire : annoncer un nombre de nouveaux cas environ dix fois plus élevé que les jours précédents.

Selon les chiffres publiés jeudi 13 février, le nombre de nouveaux cas de personnes contaminées par le virus dans le Hubei s’est élevé la veille à 14 840. Les jours précédents, ce chiffre se situait entre 1 500 et 3 000. Le nombre de morts s’est élevé à 242. Des données qui font bondir les statistiques nationales avec plus de 50 000 personnes affectées et plus de 1 300 décès. La situation sanitaire ne s’est pas nécessairement aggravée dans le Hubei, mais la commission a changé de politique : elle accepte désormais qu’une radio des poumons soit considérée comme suffisante pour diagnostiquer le virus.

Hôpitaux débordés

Jusqu’à présent, dans le Hubei, les autorités exigeaient des tests standards d’acide nucléique. Or, non seulement les kits des tests n’étaient pas disponibles en quantité suffisante mais nombre de médecins remettaient leurs résultats en cause. Selon le Financial Times, Tong Chaohui, un expert qui conseille le gouvernement, aurait révélé aux médias locaux que, dans les bons hôpitaux du Hubei, les résultats des tests étaient fiables une fois sur deux. Le chiffre tombe à un sur dix dans les mauvais.

Neil Ferguson, professeur d’épidémiologie à l’Imperial College de Londres, estime lui que seuls 10 % des cas sont détectés. Pour qu’un test de cette nature soit valable, il faut insérer un endoscope dans les poumons. Débordés, les hôpitaux du Hubei se contentent de prélèvement dans les voies respiratoires. Par ailleurs, les résultats ne sont connus qu’au bout de 48 heures alors qu’ils sont immédiats dans le cas d’une radio.

Malgré la censure sur l’information, de nombreux témoignages montrent que des personnes qui, selon leur médecin, sont porteuses du virus, sont jugées négatives à l’issue du test et envoyées chez elles. Quitte à contaminer leur entourage. Qui plus est, seules les dépenses des personnes reconnues porteuses du virus sont prises en charge par l’Etat. Pour les autres, la facture se monte à plusieurs milliers voire dizaine de milliers d’euros.

Ainsi sur le réseau social Weibo, Xue Dan, une jeune femme de 23 ans habitant Wuhan, raconte qu’elle a eu de la fièvre le 25 janvier. Le 29, une radio confirme la présence d’un virus. Les responsables de son quartier ne lui trouvant pas de place à l’hôpital, elle en cherche une elle-même, en vain. Placée en quarantaine dans une école réquisitionnée, on lui fait subir un test. Négatif. Le 10 février, elle commence à tousser. Le lendemain, une deuxième radio constate que sa santé se détériore. Elle repasse un test : à nouveau négatif. Entre-temps, son mari présente quelques symptômes ainsi que son grand-père qui, lui, décède le 11 février.

Médecins et infirmières venus de toute la Chine

Entre les chiffres rassurants chaque jour à la baisse et de tels témoignages, l’écart devenait insupportable. Sans compter que plus de quarante avions se sont posés lundi 10 février sur l’aéroport de Wuhan, officiellement fermé. A bord, plusieurs milliers de médecins et d’infirmières, venus de toute la Chine prêter main-forte aux équipes médicales locales débordées… et souvent, elles-mêmes contaminées par le virus.

Autre signe de la perte de crédibilité des autorités locales : il y a quelques jours, la mairie de Wuhan avait annoncé fièrement avoir vérifié la température des habitants dans 98,6 % des foyers de la ville. A peine cette annonce faite, des centaines de personnes ont ironisé et expliqué qu’elles devaient faire partie des 1,4 % restant car elles n’avaient pas reçu la moindre visite d’un représentant de la mairie.

Alors que Pékin resserre clairement son emprise sur Wuhan et sur le Hubei, Xi JInping semble s’inquiéter des excès de réaction des responsables politiques dans les autres régions. « Nous devons corriger les surréactions et les mesures extrêmes et éviter une approche simpliste comme la fermeture ou la suspension de tous les commerces », aurait dit le président chinois.

De fait, désormais, à tous les niveaux, de la ville au comité de quartier, fleurissent les mises en quarantaine ou les limitations de circulation assorties de menaces comme l’interdiction de passer des concours administratifs ou d’envoyer son enfant dans une école publique. Des mesures que ne contrôle plus Pékin, qui s’inquiète désormais des conséquences économiques de l’épidémie.

12 février 2020

Coronavirus: 1 100 morts et 44 653 personnes contaminées en Chine

coronaaaa

Le bilan de l'épidémie du nouveau coronavirus a dépassé mercredi les 1 100 morts, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) disant redouter une «très grave menace» pour la planète, même si le nombre journalier de nouvelles contaminations diminue. Jusqu'à présent, 99,9% des décès enregistrés dans le monde l'ont été en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), où est apparue la maladie en décembre dans la grande ville de Wuhan (centre).

Le virus, désormais officiellement appelé par l'OMS «Covid-19» a provoqué la mort de 1 113 personnes, selon les autorités sanitaires chinoises. Un total de 44 653 personnes contaminées ont désormais été répertoriées en Chine continentale. Signe encourageant toutefois: le nombre de nouveaux cas quotidiens rapporté mercredi (2 015) a sensiblement diminué par rapport à mardi (2 478) et lundi (3 062), selon la Commission nationale de la santé. Et le nombre de nouveaux morts (97) constitue la première baisse journalière depuis le 2 février. Pékin avait fait état de 108 morts la veille. (Photo AFP).

=====================

Le nouveau coronavirus s'appelle désormais «Covid-19»

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé vient de l'annoncer ce mardi à Genève : le nouveau coronavirus s'appelle officiellement «Covid-19». Cette dénomination remplace celle de 2019-nCoV, décidée à titre provisoire après l'apparition de la maladie. La nouvelle dénomination a été choisie de manière à être «facile à prononcer, tout en restant sans référence «stigmatisante» à un pays ou une population particulière.

11 février 2020

Coronavirus en Afrique aussi ?

Le ministère russe des Affaires étrangère a annoncé le 11 février devant la presse qu’il y avait bien des cas de coronavirus sur le continent africain.

L'épidémie de pneumonie virale s’est propagée jusqu’à l’Afrique où des cas ont été détectés, a annoncé mardi 11 février lors d’une conférence de presse Oleg Ozerov, directeur adjoint du département d’Afrique du ministère russe des Affaires étrangère.

«Il y en a», a notamment dit M.Ozerov au sujet de l’information selon laquelle aucun cas confirmé de coronavirus sur le continent africain n’avait été repéré.

Publicité
11 février 2020

Coronavirus : le président chinois veut des mesures « plus fortes » alors que le bilan dépasse les 1 000 morts

La province du Hubei déplore une centaine de nouveaux morts en une journée. Xi Jinping est apparu à la télévision nationale le visage recouvert d’un masque de protection.

Le chiffre et l’image sont hautement symboliques. Le nombre de morts en Chine dus au coronavirus 2019-nCoV a dépassé la barre des mille après l’annonce par les autorités, mardi 11 février au matin, de 103 nouveaux décès dans la province du Hubei, portant à 1 011 le bilan des victimes. Et parallèlement à cette progression, le président Xi Jinping est apparu à la télévision nationale le visage recouvert d’un masque de protection.

Alors que l’épidémie apparue en décembre dans un marché de Wuhan (au centre du pays) a contaminé plus de 42 200 personnes selon le dernier bilan quotidien, le numéro un chinois s’est rendu lundi dans un quartier résidentiel de Pékin pour assister aux efforts de lutte contre la contagion et visiter un hôpital.

Dans un long reportage diffusé au journal télévisé du soir, M. Xi est apparu pour la première fois avec le visage recouvert d’un masque de protection, comme le fait désormais l’immense majorité de ses compatriotes. Il s’est laissé prendre la température de l’avant-bras à l’aide d’un thermomètre électronique, un rituel désormais courant dans le pays à l’entrée des lieux publics. On l’a vu ensuite discuter à distance respectable avec des habitants du quartier, masqués eux aussi.

Le président chinois a évoqué la situation à Wuhan, placée de facto en quarantaine depuis le 23 janvier, ainsi qu’une grande partie de sa province, le Hubei, où se comptent le plus grand nombre de victimes. « L’épidémie au Hubei et à Wuhan reste très grave », a-t-il reconnu, appelant à prendre « des mesures plus fortes et décisives pour enrayer résolument l’élan de la contagion ».

Son gouvernement a déjà pris des mesures radicales en interdisant à quelque 56 millions d’habitants du Hubei de quitter la province. En outre, deux hauts responsables de la province ont été limogés, a annoncé mardi la télévision d’Etat, après des critiques de l’opinion sur leur gestion de la crise.

Zhang Jin, le principal responsable communiste à la Commission provinciale de la santé, et Liu Yingzi, la directrice, ont été démis de leurs fonctions sur décision du comité permanent du Parti communiste chinois (PCC) pour le Hubei. Cette décision semble vouloir apaiser l’opinion publique, qui réclamait des têtes après la mort de Li Wenliang. Cet ophtalmologue fait désormais figure de héros national face à des responsables locaux accusés d’avoir cherché à étouffer ses révélations.

Un ancien vice-ministre de la Commission nationale (ministère) de la santé, Wang Hesheng, remplace les deux responsables limogés.

Le Hubei est au cœur de l’épidémie, loin devant les autres régions de Chine et l’étranger : il concentre 96 % des plus de 1 000 morts enregistrés jusqu’à présent, et 74 % des cas de contamination.

Les transmissions hors de Chine inquiètent l’OMS

Le bilan des morts dépasse désormais celui du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait traumatisé le pays en 2002-2003 et coûté la vie à 774 personnes dans le monde. En dehors de la Chine continentale, le virus a tué deux personnes, une aux Philippines et une autre à Hong Kong. Plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires. Les ministres européens de la santé se réuniront en urgence jeudi à Bruxelles pour discuter de mesures coordonnées contre l’épidémie.

L’expansion du virus hors de Chine pourrait s’accroître avec la transmission de la maladie par des personnes n’ayant jamais voyagé dans ce pays, a prévenu dimanche le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Nous ne voyons peut-être que la partie émergée de l’iceberg », a averti Tedros Adhanom Ghebreyesus, alors qu’une « mission internationale d’experts » de l’OMS est arrivée lundi en Chine.

Pas de nouveaux cas en France, les tests de Haute-Savoie négatifs

« En ce qui concerne la situation en France, il n’y a pas de nouveaux cas ce jour. Nous avons toujours onze cas confirmés dont un cas sévère », a indiqué lundi le directeur général de la santé, le professeur Jérôme Salomon, faisant le point de l’évolution de l’épidémie en France lors d’un point presse.

A propos des six malades hospitalisés à Bordeaux et dans les établissements parisiens Bichat et La Pitié, leur état « est tout à fait satisfaisant », hormis celui d’un patient chinois âgé « toujours en réanimation dans un état critique à Bichat ». Les cinq personnes porteuses du virus aux Contamines-Montjoie (Haute-Savoie) « sont hospitalisées et dans une situation clinique tout à fait rassurante, il n’y a pas d’inquiétude aujourd’hui sur leur état de santé », a-t-il poursuivi.

En Haute-Savoie, ce sont jusqu’ici « 61 personnes qui ont été testées, et 61 personnes ont eu un test négatif », a-t-il ajouté, soulignant qu’à cette date, « il n’y a pas de chaîne de transmission », ce qui est « rassurant pour la population concernée » dans ce département.

La ministre de la santé Agnès Buzyn et la ministre de la recherche, Frédérique Vidal, ont annoncé lors de ce point presse avoir décidé de débloquer 2,5 millions d’euros pour des travaux de recherche autour du coronavirus, menés en France par des consortiums multidisciplinaires.

xi21

La Chine au ralenti

En Chine même, la sortie du président Xi coïncide avec une timide reprise du travail lundi en dehors des régions sous quarantaine, même si les étudiants restent en vacances et que les entreprises sont incitées à laisser leurs employés travailler à domicile.

A Pékin comme à Shanghai, la circulation automobile connaissait un léger regain d’activité, même si les deux mégapoles restaient très loin de leurs embouteillages habituels. Le métro de Pékin n’enregistrait que 50 % de sa fréquentation normale pour un jour de semaine, selon les médias publics.

Dans les bureaux, la mairie de Shanghai conseille d’éviter les regroupements de personnel en adoptant des horaires décalés, en évitant les repas entre collègues qui doivent conserver entre eux une distance d’au moins un mètre. Les systèmes d’aération par soufflerie doivent rester éteints.

Signe des difficultés économiques provoquées par le virus, Pékin a annoncé lundi un bond de plus de 20 % des prix de l’alimentation en janvier. Une flambée liée aux différents blocages routiers imposés dans l’ensemble du pays dans l’espoir d’endiguer l’épidémie. A la télévision, Xi Jinping s’est voulu rassurant, affirmant que l’impact du virus serait « de courte durée ». Il a appelé à « faire très attention à la question du chômage » et à « éviter des licenciements à grande échelle ».

Les Etats-Unis envoient du matériel médical au Laos

Les Etats-Unis ont annoncé lundi avoir envoyé du matériel médical au Laos, pays frontalier de la Chine, dans le cadre d’un programme de 100 millions de dollars (environ 90 millions d’euros) destiné à enrayer la propagation du nouveau coronavirus.

L’Agence internationale pour le développement (USAID) a indiqué avoir notamment envoyé 440 lunettes de protection et 1 500 blouses chirurgicales au Laos.

De son côté, le président américain Donald Trump s’est voulu rassurant : « D’ici avril, ou au cours du mois d’avril, la chaleur en général tue ce genre de virus, a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche. Ce serait une bonne chose. » Une affirmation jugée discutable par les experts, alors que beaucoup d’aspects du virus restent à découvrir.

11 février 2020

Coronavirus : Le bilan dépasse les 1.000 morts et 42.500 infections

coronavirus99

Un dernier bilan du coronavirus fait état de 908 morts en Chine continentale, où le nombre des personnes infectées dépasse les 40.000.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de contaminations relevées quotidiennement en Chine se stabilise, mais il est trop tôt pour conclure que l’épidémie a dépassé son pic.

Le virus 2019-nCoV, apparu en décembre sur un marché de Wuhan, a en outre tué deux autres personnes dans le monde, une aux Philippines et une autre à Hong Kong.

10 février 2020

Coronavirus : la semaine où tout peut basculer

Par Frédéric Lemaître, Pékin, correspondant

La fin des fêtes du Nouvel An lunaire fait peser le risque d’une nouvelle aggravation de l’épidémie en Chine. Mais le risque est aussi politique, alors que les critiques contre le pouvoir se multiplient.

Les jours à venir pourraient être décisifs – tant sur le plan sanitaire que politique – dans la lutte contre le coronavirus 2019-nCoV. D’abord parce que, si l’on en croit les chiffres officiels, le nombre de nouveaux cas commence à diminuer tant dans le Hubei que dans le reste de la Chine.

Dans le Hubei, la décrue aurait commencé le 4 février. Il y eut ce jour-là 3 156 nouveaux cas, un chiffre descendu à 2 147 cas samedi 8 février. Mais, signe que cette amélioration reste fragile, le nombre de nouveaux cas est remonté, dimanche, à 2 618 dans le Hubei. Le reste de la Chine connaîtrait lui aussi la même évolution avec 731 nouveaux cas, le 4 février, et 446, dimanche 9 février.

Il y a de multiples raisons, à la fois politiques et pratiques, de ne pas se fier aux données officielles, mais on ne peut pas non plus exclure qu’elles reflètent une tendance en cours. Une tendance à la stabilisation davantage qu’à l’amélioration. D’ailleurs, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le docteur Tedros, qui, depuis le début de la crise, est critiqué en Occident pour ses éloges de la Chine, semble à nouveau prudent. Evoquant la propagation internationale du virus, il estime que « nous ne voyons peut-être que le sommet de l’iceberg ». Là aussi, tout peut basculer.

Si l’OMS se garde bien de critiquer Pékin, elle y a envoyé dimanche une nouvelle mission internationale d’experts, dirigée par Bruce Aylward, un scientifique canadien qui, selon le site de l’OMS, a coordonné la réponse internationale à la crise du virus Ebola. L’envoi de Bruce Aylward tend à montrer que, même pour l’OMS, la situation en Chine est loin d’être stabilisée.

Les Chinois eux-mêmes sont inquiets : symboliquement, depuis ce week-end, le coronavirus a déjà tué davantage de personnes — 908 — que son redoutable prédécesseur : le SRAS. Un des problèmes est qu’après avoir tout fait pour retarder la reprise du travail en prolongeant les fêtes du Nouvel An lunaire, celles-ci devraient malgré tout prendre fin ce 9 février.

Un volcan en passe de se réveiller

Tant les employeurs que les salariés ont besoin, pour des raisons économiques évidentes, de reprendre le travail. Du coup, les Chinois cantonnés chez eux devraient progressivement recommencer à sortir et à voyager. Shenzhen, Canton, Shanghaï et Pékin : ces quatre villes de plus de 20 millions d’habitants chacune devraient finir par sortir de leur léthargie actuelle. Rien qu’à Pékin, 8 millions d’habitants – un sur trois – partis en province pour les fêtes seraient sur le point de rentrer.

Peut-on éviter que ce retour à une certaine normalité ne débouche sur une nouvelle aggravation de l’épidémie hors du Hubei ? C’est toute la question pour les autorités, qui multiplient les contrôles un peu partout dans le pays, afin de mettre en quarantaine la moindre personne ayant de la fièvre. Signe de leur inquiétude : malgré les risques évidents de ralentissement de l’économie, les responsables chinois se seraient résolus à exiger ce week-end de Foxconn — le principal sous-traitant mondial d’électronique — de repousser d’une à deux semaines la reprise du travail dans certaines de ses gigantesques usines. Un cas qui est loin d’être unique même si aucune consigne nationale n’est donnée.

L’enjeu n’est pas que sanitaire ou économique. Il est aussi politique. Depuis la mort, officiellement reconnue le vendredi 7 février, du docteur Li Wenliang, qui avait été l’un des premiers à essayer – en vain – d’attirer l’attention des autorités sur la gravité du nouveau virus, la Chine ressemble à un volcan en passe de se réveiller. Malgré la censure sur les réseaux sociaux, les critiques contre le pouvoir se multiplient à tous les niveaux de la société.

Journée nationale de la liberté d’expression

Parmi les initiatives les plus marquantes, une lettre ouverte de neuf universitaires pékinois de renom comportant cinq revendications, dont la première n’est autre que de faire du 6 février la journée nationale de la liberté d’expression. Le 6 et non le 7 car, pour nombre de Chinois, le docteur Li est mort dans la soirée du 6 avant que le pouvoir chinois, paniqué, tente par tous les moyens de le réanimer – en vain – et ne finisse par reconnaître sa mort le vendredi 7 février.

Le nombre de revendications – cinq – ne doit rien au hasard. Fin 1978, alors que Deng Xiaoping avait promis quatre modernisations, toutes relevant du champ économique, un électricien, Wei Jinsheng, allait spectaculairement en revendiquer une cinquième : la démocratie, donnant le coup d’envoi du « printemps de Pékfin ».

Une autre lettre ouverte, signée par dix universitaires de Wuhan, réclame également la liberté d’expression – prévue par la Constitution, rappellent-ils –, des excuses du pouvoir aux médecins lanceurs d’alerte et la reconnaissance du docteur Li comme « martyr national ».

« Cygnes noirs » et « rhinocéros gris »

Par ailleurs, le pouvoir a dépêché à Wuhan ces derniers jours des milliers de médecins et d’infirmières venus de tout le pays. De nombreuses images montrent ceux-ci se couper les cheveux comme les soldats qui, hier, acceptaient de se sacrifier en partant au combat. Si la propagande vante la solidarité que manifeste le pays à l’égard de Wuhan, nul doute que leurs familles demanderaient des comptes au gouvernement s’il apparaissait que leur sacrifice ait été vain.

Pour le moment, rien ne dit que le pouvoir soit tenté de faire la moindre concession. Ces derniers jours ont d’ailleurs été marqués par un surcroît de répression à l’égard des voix contestataires. Rien ne dit non plus que Xi Jinping soit contesté par les dirigeants du Parti communiste chinois (PCC) pour sa gestion de la crise du coronavirus. D’habitude omniprésent dans les médias, le secrétaire général du PCC laisse d’ailleurs son premier ministre – et rival politique – Li Keqiang piloter les différentes instances mises en place pour combattre l’épidémie.

Mais dans ce climat tendu, un incident, a priori mineur, peut avoir des conséquences politiques majeures. Il y a un an, en janvier 2019, Xi Jinping mettait en garde les dirigeants communistes contre deux types de menaces : les « cygnes noirs » – des événements improbables qui ont de graves conséquences – et les « rhinocéros gris » – des risques perçus de tous mais que personne ne parvient à contenir.

A l’époque l’image avait frappé les esprits. Nul n’avait pourtant imaginé qu’un an plus tard, son sort dépendrait peut-être d’animaux bien réels : des chauves-souris et des pangolins, mets un peu trop appréciés de ses compatriotes.

10 février 2020

Le coronavirus scruté à l'institut Pasteur : « on reçoit 10 échantillons par jour »

Coronavirus : au cœur du laboratoire de l’Institut Pasteur qui traque le virus

Nous avons pu pénétrer dans le laboratoire où les chercheurs analysent les prélèvements réalisés sur les cas suspects. À eux de déterminer si les malades sont touchés ou non par le nouveau virus.

Par Elsa Mari

« On a reçu les prélèvements de la nuit? » Une secrétaire acquiesce d'une voix calme. Ce matin-là, 9h30, le facteur est bien passé à l'Institut Pasteur à Paris. Trois colis blancs attendent déjà sur une étagère du Centre national de référence des virus des infections respiratoires, au 4e étage d'un immeuble en verre, ultra-sécurisé. C'est ici que, depuis des semaines, les scientifiques unissent leurs forces pour gagner le combat contre le nouveau coronavirus chinois, provisoirement baptisé 2019-nCoV, qui affole le monde.

« Bip », la porte s'ouvre sur un laboratoire très confidentiel auquel nous aurons accès durant une heure. Loin de la panique et des rumeurs, le long des couloirs, des blouses blanches concentrées, l'œil sur un microscope ou leur ordinateur, sont sur le pont jour et nuit depuis le début de l'épidémie. À ce jour, onze cas de contamination ont été recensés en France, dont cinq ce week-end dans la station de ski des Contamines (Haute-Savoie), toujours hospitalisées.

À l'intérieur des paquets, protégés d'un triple emballage et livrés par des transporteurs spécialisés, les chercheurs récupèrent des prélèvements respiratoires ou des échantillons de sang, d'urines, de selles, de patients peut-être infectés par le coronavirus.

Sont-ils contaminés ? Aux chercheurs de réaliser les tests. Leur mission, signaler le plus rapidement une infection. Surtout éviter la propagation. « Ce sont des échantillons suspects, envoyés par des hôpitaux, prévient Vincent Enouf, le directeur adjoint du centre, petites lunettes rondes sur le nez. On a besoin de quatre heures pour dire si la personne est positive ou non ». Cinq malades ont déjà été diagnostiqués par cette équipe de sept personnes à Pasteur.

pasteur coronavirus

« On prend toutes les précautions »

Il faut faire vite, d'autres colis arriveront dans la journée, une dizaine en moyenne. Pas une seconde à perdre. Derrière une baie vitrée, on aperçoit Maxence, un des quatre techniciens, méconnaissable dans la combinaison blanche qui le couvre de la tête aux pieds. C'est lui qui, le premier, va être confronté à l'échantillon suspect.

Le laboratoire est de sécurité niveau 2, le port du vêtement, lui, est de catégorie 3, employé pour approcher les virus les plus dangereux : « Comme on ne connaît pas bien ce coronavirus, on prend toutes les précautions pour protéger le personnel », prévient Vincent Enouf.

Rodé aux gestes de haute précision, Maxence a d'abord enfilé sa tenue en papier, couvert ses pieds et enfilé deux paires de gants dans un sas où l'air filtré ne ressort jamais. Un rempart contre une éventuelle contamination.

Quelques minutes plus tard, le technicien, assis à sa paillasse commence par inactiver le virus du prélèvement au cas où l'ennemi s'y trouverait ! On l'observe derrière une vitre. « Ce qu'il y a dans son tube ne sera plus vivant, il ne risque pas d'attraper le coronavirus », précise le directeur adjoint.

Si Maxence veille à se protéger, il fait de même avec son prélèvement qui doit rester intact. Jamais il ne met ses mains, mêmes gantées, au-dessus des tubes. Chaque geste est millimétré grâce à des heures d'apprentissage.

Deuxième étape, dans une autre pièce il va désormais extraire le génome du virus, son information génétique. « J'imagine que vous allez me poser la question mais non, ils n'ont pas peur, ils ont l'habitude, anticipe Vincent Enouf. Ils ont travaillé sur d'autres virus comme le H1N1 en 2009, le Sras, le Mers ». Fin du travail pour Maxence. Pour des raisons de sécurité, un collègue prend le relais. À ce dernier de mélanger ce génome avec un liquide réactionnel qui permet de révéler la présence du virus.

pasteur2

Afin de connaître le résultat, il faut introduire dans une grosse machine la plaque où se trouve le mélange. Pour cela, direction une pièce à l'autre bout du couloir. De chaque côté d'un ordinateur, des sortes de grandes imprimantes apparaissent. Dans une fente semblable à un lecteur CD, la plaque est introduite.

« Voilà, on attend une heure trente et si des courbes rouges sont visibles sur l'ordinateur, cela veut dire que le virus est bien là, sinon l'écran reste blanc », raconte Vincent Enouf qui, en cas de contamination, doit tout de suite appeler les autorités de santé.

Si des courbes rouges sur l’ordinateur confirment la présence du coronavirus, le centre doit immédiatement alerter les autorités de santé./LP/Guillaume Georges

Si des courbes rouges sur l’ordinateur confirment la présence du coronavirus, le centre doit immédiatement alerter les autorités de santé./LP/Guillaume Georges 

Outre cette dizaine de vérifications quotidiennes, les chercheurs continuent d'analyser, plusieurs fois par jour, les prélèvements des malades français. Objectif, suivre leur évolution. Si le virus disparaît deux jours de suite de leur organisme, ils pourront quitter l'hôpital. Pour l'instant, aucun des six premiers patients infectés, isolés dans des chambres d'hôpitaux parisiens et bordelais, n'a pu en partir.

« En Chine, on a observé qu'il fallait entre 10 et 14 jours pour que le coronavirus ne soit plus détecté dans l'organisme. Cela peut aller jusqu'à 20 ! Voilà pourquoi ils ont dû construire deux hôpitaux en dix jours, poursuit le spécialiste. C'est totalement justifié ! »

« On est à flux tendus depuis trois semaines »

Les chercheurs de Pasteur croulent aussi sous le travail. « Il y a tellement la queue pour faire les tests sur les machines qu'on nous en a prêté une autre », poursuit le spécialiste alors que derrière lui ronronnent de gros réfrigérateurs à −80 degrés. C'est ce qu'on appelle la virothèque, la bibliothèque de virus. Une partie de chaque prélèvement est mise au frigo comme une archive que l'on garderait. On appelle ça « les réserves absolues ». « Je reviens », s'interrompt le directeur adjoint, dérangé à nouveau par un appel urgent.

Malgré le calme ambiant du labo, les traits des visages commencent à se tirer, les organismes à flancher. « On est à flux tendu depuis trois semaines, les équipes démarrent vers 8 heures et finissent à 23 heures, concède-t-il. On a dû demander du renfort ! Il faut gérer les départs en vacances, l'épuisement… ».

Alors quand on demande à parler à d'autres chercheurs, la réponse est d'abord catégorique : « Prenez ce qu'on vous donne », réagit-on, déjà chanceux, nous fait-on comprendre, de pénétrer dans ce labo qu'une centaine de journalistes du monde entier demande à visiter chaque jour. L'heure s'achève comme prévu, pas plus ! Avec le coronavirus, les chercheurs du centre des virus respiratoires doivent également surveiller la grippe, actuellement en pleine épidémie. « On vit une situation exceptionnelle », reprend Vincent Enouf.

Devant un microscope, casque sur les oreilles, un doctorant étudie justement la grippe. « Il y a toujours beaucoup de travail, lâche-t-il. Une pandémie peut se déclarer n'importe quand. » En face, dans un bureau, Flora, 30 ans, jongle d'un virus à l'autre : « On a tellement de prélèvements, entre l'épidémie de grippe et le coronavirus, que je fais aussi les tests de détection pour aider mon équipe », lâche cette ingénieure qui tient grâce « au café ». « C'est dans mes missions, dépanner en cas de besoin ».

D'autres travaillent sur le nouveau coronavirus que les chercheurs parisiens ont réussi à isoler et à multiplier afin d'en obtenir une grande quantité pour mieux l'étudier, le connaître, l'analyser. Où est-il? Peut-on le voir? Interdit. Le labo, lui, ne peut être visité. Une mesure pour éviter que le coronavirus ne soit volé sur ce site sensible. Par crainte, sait-on jamais, du bioterrorisme.

pasteur3

9 février 2020

Coronavirus : pourquoi la Chine a mis du temps à réagir

Publicité
<< < 10 20 30 40 41 42 43 44 > >>
Publicité