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Jours tranquilles à Paris
droits de la femme
30 juin 2019

Sur le trottoir à Nantes...

agression

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10 mai 2019

La chrétienne Asia Bibi a quitté le Pakistan, plus de six mois après son acquittement

Son avocat a affirmé qu’elle était arrivée au Canada, après avoir été acquittée d’une condamnation à mort pour blasphème qui avait suscité l’indignation à l’étranger.

Plus de six mois après avoir été acquittée d’une condamnation à mort pour blasphème qui avait suscité l’indignation à l’étranger, la chrétienne Asia Bibi a quitté le Pakistan. « J’ai interrogé les canaux disponibles, et selon eux, elle est partie pour le Canada », où ses filles se sont réfugiées il y a plusieurs mois, a déclaré, mercredi 8 mai, son avocat, Saif Ul-Malook.

« Asia Bibi a quitté le Pakistan de son plein gré », a confirmé de son côté un cadre du gouvernement pakistanais à l’AFP. Dawn, le quotidien en anglais le plus lu au Pakistan, a également titré qu’Asia Bibi avait « quitté le pays », en citant une source anonyme au sein du ministère pakistanais des affaires étrangères.

La première ministre britannique, Theresa May, a également évoqué, devant la Chambre des communes, un départ d’Asia Bibi vers le Canada. « Ottawa a fait cette offre et nous pensions qu’il était juste et approprié que nous [la] soutenions », a-t-elle affirmé, tout en saluant les informations selon lesquelles Asia Bibi « a pu voyager librement » et peut maintenant « prendre des décisions concernant son propre avenir ».

« Je ne peux pas confirmer quoi que ce soit pour des raisons de vie privée et de sécurité », a expliqué le premier ministre canadien Justin Trudeau, mercredi, à des journalistes. Mi-novembre 2018, il avait indiqué à l’AFP être « en discussions avec le gouvernement du Pakistan » au sujet d’Asia Bibi.

Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010, après avoir été accusée par deux villageoises musulmanes avec qui elle travaillait d’avoir « insulté le prophète » lors d’une querelle autour d’un verre d’eau, écoute des responsables de la prison de Sheikhupura, près de Lahore au Pakistan, le 20 novembre 2010. | AP

Asia Bibi avait été condamnée à mort pour blasphème en 2010, après avoir été accusée par deux villageoises musulmanes avec qui elle travaillait d’avoir « insulté le prophète » lors d’une querelle autour d’un verre d’eau.

Dérives de la loi sur le blasphème

Son cas était devenu emblématique des dérives de la loi sur le blasphème au Pakistan, souvent instrumentalisée, selon ses détracteurs, pour régler des conflits personnels via la diffusion de fausses accusations.

Cette quinquagénaire avait fini par être acquittée en octobre 2018 par la Cour suprême pakistanaise, la plus haute instance judiciaire du pays, après avoir passé plus de huit ans dans les couloirs de la mort.

Cette décision avait provoqué des violences dans de nombreux endroits du Pakistan, où le blasphème est une question incendiaire. Des milliers d’islamistes du groupe Tehrik-e-Labaik Pakistan (TLP) avaient notamment bloqué pendant trois jours les principaux axes du pays pour exiger sa pendaison. A la suite de ces manifestations, le gouvernement du premier ministre Imran Khan avait signé un accord controversé avec les islamistes : l’exécutif s’était engagé à lancer une procédure visant à interdire à Asia Bibi de quitter le territoire et à ne pas bloquer la requête en révision du jugement que devait examiner la Cour suprême. L’accord a été critiqué par de nombreux Pakistanais, furieux que l’Etat ait cédé face aux extrémistes.

Malgré cette pression, la Cour suprême avait ensuite définitivement blanchi Asia Bibi, en janvier, en rejetant un recours contre son acquittement.

« C’est un grand soulagement que cette épreuve honteuse soit enfin arrivée à son terme et qu’Asia Bibi et sa famille soient en sécurité », s’est réjoui Omar Waraich, directeur adjoint du programme Asie du Sud d’Amnesty International. « Elle n’aurait jamais dû être emprisonnée, et encore moins subir les menaces constantes qui pèsent sur sa vie », a-t-il poursuivi, appelant à « abroger » la loi sur le blasphème au Pakistan.

8 mars 2019

"Jusque dans les années 70, le #8Mars n'est pas une journée féministe"

8 mars 2019

International Women’s Day : journée de la femme ou journée internationale des droits des femmes?

femmes

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Selon les Nations-Unies, le 8 mars est officiellement appelé la journée internationale des femmes. En France, on a plutôt tendance à évoquer la journée des droits des femmes. Mais doit-on parler d’une journée de la femme, d’une journée des femmes ou d’une journée de lutte pour les droits des femmes ? L’appellation a son importance et contribue à changer la manière dont est perçue cette journée. En bref, doit-on la voir comme un évènement politique ou comme une occasion d’offrir des sous-vêtements à sa copine (grâce aux prix « sexy » spéciaux 8 mars…) ?

Parler de la journée de la femme, n’est-ce pas en plus accentuer un certain stéréotype et célébrer l’idéal de la femme véhiculé comme étant jeune, mince, blanche ? Arrêtons aussi d’utiliser le 8 mars comme « fête de la femme », qui pourrait pourtant bien servir comme opération de communication pour faire gonfler le chiffre d’affaires de certains fleuristes après la Saint-Valentin.

Doit-on alors parler de la journée des femmes ? Encore une fois, c’est réduire le 8 mars à un aspect trop superficiel qui en supprime l’essence de lutte pour l’égalité. Tant que les femmes ne seront pas considérées et traitées à l’égal des hommes, il est important de parler du 8 mars comme de la journée internationale des droits des femmes. Cela doit rester une journée de mobilisation générale qui serait l’occasion de dresser un bilan sur les luttes menées pendant l’année et sur les injustices qu’il reste à combattre. Il s’agit d’une journée pour rappeler qu’encore en 2019 en France, les femmes sont payées 15% de moins que les hommes à travail égal, qu’en Australie, plus d’une femme sur deux a déjà subi du harcèlement sexuel, que dans le monde, 12 millions de jeunes filles sont mariées de force ou encore qu’au moins 3 millions de filles sont excisées chaque année.

C’est donc dans ce sens là que l’International Women’s day devrait être interprété, comme étant un événement politique mettant en lumière le combat pour l’égalité des droits entre les sexes.

1 décembre 2018

1er décembre 1955 : Rosa Parks refuse de céder sa place dans l’autobus…

Le 1ᴱᴿ décembre 1955, Rosa Parks a 42 ans. Cette couturière noire termine sa journée de travail très fatiguée, comme elle le rapporte plus tard. Pour retourner à la maison, elle prend l’autobus à Montgomery en Alabama, un bastion de la ségrégation raciale du sud-est des États-Unis. Assise à l’avant de l’autobus, elle refuse de se lever pour céder sa place à un homme blanc. Le chauffeur contacte alors la police et elle est emprisonnée.

Le 5 décembre suivant, Rosa est jugée et mise à l’amende. Cette sanction provoque une réaction de boycott des autobus de Montgomery. La direction du boycott est assumée par Martin Luther King, un jeune pasteur noir peu connu à l’époque. Le mouvement revendique la liberté pour les Noirs comme pour les Blancs de s’asseoir où ils veulent dans les autobus, la courtoisie des chauffeurs à l’égard de tous les passagers ainsi que l’embauche de chauffeurs noirs.

Cet évènement marque le début de la campagne pour les droits civiques. Les revendications pour l’égalité raciale vont prendre de l’ampleur, d’abord aux États-Unis, ensuite à travers le monde. Plusieurs historiens qualifient Rosa Parks de « la femme qui s’est tenue debout en restant assise ». Son geste symbolise la force de la non violence dans la lutte pour l’égalité raciale.

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24 novembre 2018

Manifestations contre les violences sexistes et sexuelles : « On veut du respect, on n’est pas des objets »

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Par Le Monde.fr, avec Solène Cordier

Entre environ 20 000 et 80 000 personnes, selon les sources, ont défilé dans une cinquantaine de villes en France pour réclamer « des mesures ambitieuses et des moyens financiers ».

« Pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles » : plusieurs milliers de manifestantes et manifestants ont défilé partout en France, samedi 24 novembre, à l’appel d’un collectif citoyen, #NousToutes. Ils réclamaient la fin de « l’impunité des agresseurs », ainsi que « des mesures ambitieuses et des moyens financiers suffisants pour que l’action publique mette la lutte contre les violences en top des priorités ».

Des défilés ont eu lieu dans une cinquantaine de villes, parés de violet, couleur choisie par le mouvement. « C’est la plus grosse mobilisation contre les violences sexuelles et sexistes qu’on ait connu en France », s’est félicité à Paris la militante féministe Caroline De Haas. Selon les associations organisatrices, les défilés ont rassemblé près de 30 000 personnes à Paris - contre 12 000 selon la préfecture de police -, et 80 000 sur l’ensemble du territoire. Les autorités ont annoncé 2 400 manifestants à Lyon, 1 500 à Marseille ou encore 950 à Rennes.

Une plateforme de signalement

En fin de journée, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est réjoui sur son compte Twitter que « la lutte contre les violences faites aux femmes progresse chaque jour ». « Mais notre société part de loin : chacun doit agir et lutter car c’est l’affaire de tous », a-t-il poursuivi. De son côté, la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a « salué » cette « grande manifestation (…) qui doit être vue et entendue ».

Une plateforme de signalement en ligne des violences sexistes et sexuelles sera lancée mardi par le gouvernement, a annoncé en parallèle dimanche le premier ministre Edouard Philippe dans une tribune publiée sur le réseau social Facebook. Initialement attendue pour octobre, cette plateforme sera « opérationnelle 24H/24 via le site service-public.fr ». « Elle permettra aux victimes ou aux témoins d’échanger avec un policier ou un gendarme spécialement formé pour les aider dans leurs démarches », a ajouté Edouard Philippe.

« C’est important d’être visible »

« On veut du respect, on n’est pas des objets », pouvait-on ainsi lire samedi sur une des pancartes du cortège de tête de la manifestation à Paris. En milieu d’après-midi, le défilé est arrivé place de la République, après s’être élancé deux heures plus tôt de la place de l’Opéra. Les manifestantes (une majorité sont des femmes) ont clamé dans une ambiance joyeuse différents slogans « anti-patriarcat ». « Nous sommes des putains de féministes » martelaient-elles, après avoir chanté des slogans de soutien aux « femmes racisées » et aux « trans ».

D’autres mots d’ordre ont été entonnés, contre les violences policières et le système capitaliste. Une critique qui va de soi pour Elisabeth, 69 ans, qui se définit comme « féministe, syndicaliste et libertaire ». « C’est important d’être là un an après #MeToo, pour dire qu’on n’accepte plus les violences », explique-t-elle. Marie, 36 ans, est venue avec son fils dans sa poussette. « J’ai été victime de violences sexistes et sexuelles, j’ai mis vingt ans à le comprendre, explique la jeune femme. C’est important d’être visible pour que les choses changent, et pas seulement en théorie. » « C’est formidable, ça prouve que les gens se sentent concernés, j’espère que ça va faire bouger les choses », a commenté Damien, la trentaine, venu avec sa petite amie pour « témoigner de sa solidarité » avec les femmes.

Du témoignage à l’action

Ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, les féministes – femmes et hommes – ont multiplié les messages à l’attention des « gilets jaunes », mobilisés également ce samedi, les exhortant à ne pas éclipser leurs marches.

Né en septembre et appuyé par plusieurs associations, le mouvement #NousToutes souhaitait « passer du témoignage à l’action », un an après #MeToo, qui a fait bondir de 23 % le nombre de cas de violences sexuelles signalées à la police, et six semaines après la mobilisation d’un millier de femmes à Paris autour de Muriel Robin. La comédienne était d’ailleurs de nouveau dans la rue samedi, aux côtés d’autres actrices comme Eva Darlan et Vanessa Demouy ou de la responsable CGT Sophie Binet.

« Sans argent, les politiques publiques ne suivront pas »

En France, en 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit environ une tous les trois jours. Chaque année, près de 220 000 femmes subissent des violences de la part de leur conjoint ou ex-compagnon, selon des chiffres officiels datant de 2017. En outre, plus de 250 femmes sont violées chaque jour, et une sur trois a déjà été harcelée ou agressée sexuellement au travail.

Il y a un an, le président Emmanuel Macron avait décrété l’égalité femmes-hommes « grande cause du quinquennat », lors d’un discours à l’Elysée. Mais « s’il n’y a pas d’argent, les politiques publiques ne suivront pas, a prévenu Caroline De Haas. En Espagne, ils ont sorti un milliard d’euros supplémentaire en cinq ans pour en finir avec les violences. En France, il faudrait 2 milliards ».

Les fonds consacrés à l’aide aux femmes victimes de violences conjugales devraient être portés à au moins 506 millions d’euros par an, contre 79 millions d’euros aujourd’hui, ont plaidé, le 22 novembre, cinq organisations, dont la Fondation des femmes, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes et le Conseil économique, social et environnemental.

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21 novembre 2018

La lettre politique de Laurent Joffrin : Féminisme et intégrisme musulman

Neuf militantes féministes saoudiennes, si l’on en croit Amnesty International et le Monde, emprisonnées depuis plusieurs mois, ont été torturées à l’électricité et battues à coups de fouet, au point que plusieurs d’entre elles en gardent de graves stigmates physiques. Voilà qui en dit long sur la réalité de la libéralisation décrétée dans le royaume par le prince Mohammed Ben Salmane, dit «MBS», qui avait suscité l’enthousiasme de nombre de commentateurs en autorisant – audace folle – les femmes saoudiennes à conduire leur voiture. Il semble que ces féministes avaient eu le front de prendre au mot le cours nouveau de la politique du royaume, de conduire effectivement une voiture, et de réclamer d’autres mesures d’adoucissement du sort des femmes dans cette monarchie du Golfe.

Comment mieux dire que cette libéralisation avait surtout une visée extérieure – améliorer quelque peu l’image de l’Arabie Saoudite auprès de ses alliés occidentaux - et était subordonnée à une condition stricte : qu’aucune militante ne vienne, au sein du royaume, s’appuyer sur elles pour promouvoir leurs revendications ? Autant que l’affaire Khashoggi, ce journaliste assassiné à Istanbul dans les locaux de l’ambassade saoudienne, cette information vient relativiser le modernisme soi-disant débridé dudit MBS.

Au Pakistan, Asia Bibi, la paysanne chrétienne condamnée à mort pour blasphème, puis innocentée par la Cour suprême, doit toujours se terrer pour échapper aux menaces d’assassinat proférées par un puissant groupe intégriste. Les autorités la protègent (après l’avoir enfermée à tort pendant huit ans), mais le risque d’assassinat demeure. Asia Bibi a demandé par l’intermédiaire de sa famille à être recueillie en Grande-Bretagne ou au Canada. Le Premier ministre canadien a répondu par l’affirmative (encore faut-il qu’elle puisse sortir de son pays), mais le gouvernement britannique est resté sourd à cette supplique. Il semble que Theresa May et ses ministres ne soient guère pressés d’accueillir la jeune femme, en raison des risques d’attentat qui pourraient survenir en Grande-Bretagne à l’instigation de ce groupe extrémiste. Ainsi les fanatiques pakistanais réussissent à intimider un grand pays occidental par ailleurs très souci eux de sa souveraineté.

Deux informations parmi beaucoup d’autres qui traduisent la condition subie par les femmes, à des degrés divers, dans de nombreux pays musulmans (pas tous, fort heureusement). Curieusement, les organisations féministes musulmanes en France et les intellectuels qui les soutiennent au nom de «l’intersectionnalité des luttes», sont à notre connaissance étrangement muets sur ces pratiques moyenâgeuses. Seules les organisations de défense des droits humains, comme Amnesty, ont pris fait et cause pour ces victimes de l’intégrisme. «L’intersectionnalité», mot compliqué, veut dire qu’il faut défendre en priorité les femmes «racisées», c’est-à-dire membres de telle ou telle minorité visible, en butte à une double discrimination, comme femme et comme membre d’une minorité culturel le ou ethnique. Manifestement, les femmes opprimées en pays musulman par l’obscurantisme intégriste intéressent moins. Il ne reste pour s’en occuper que les ONG platement universalistes, qui pensent, avec un affligeant conformisme, que les droits des individus doivent être les mêmes partout.

21 novembre 2018

Enquête : « No Bra », la révolution du sans soutien-gorge est en marche

Par Catherine Rollot

Exit le soutif ? Plébiscité par les stars américaines, le mouvement a gagné l’Hexagone. L’accessoire de lingerie est désormais considéré par de nombreuses femmes comme inutile, voire néfaste. Une libération qui ne va pas de soi.

Adieu baleines, bretelles, bonnets, balconnet ! Se délester de sa lingerie fine est devenu synonyme de liberté pour une communauté grandissante de femmes, adeptes du « No Bra » (« pas de soutien-gorge »). Fini les seins entravés et les poitrines obligatoirement hautes, fermes et rebondies. Place au naturel, à l’acceptation de son corps sans artifices.

Repéré sur les podiums, encouragé par des stars américaines comme Rihanna ou Jennifer Lawrence, le mouvement « No Bra » séduit aujourd’hui une frange d’anonymes. Sur les réseaux sociaux, posts de blog et vidéos vantent les avantages de la vie sans maintien. Et on se motive à grands coups de hashtags tel #NoBraChallenge. Comme on le ferait pour arrêter de fumer ou perdre du poids. Deux mois, un an, trois ans… le passage du push-up au rien du tout est célébré comme une révélation par les sevrées du soutif.

« LE LUNDI MATIN, J’AI REGARDÉ MON SOUTIEN-GORGE ET JE N’AI PAS PÛ ME RÉSOUDRE À LE PORTER. » CLÉMENTINE LAVOTE, CHARGÉE DE COMMUNICATION À NANTES

« J’ai toujours adoré la lingerie, mais porter un soutien-gorge n’a jamais été une partie de plaisir, raconte Clémentine Lavote, 26 ans, chargée de communication à Nantes. Les armatures me faisaient mal, les triangles en dentelle ne gardaient jamais mes seins à leur place. Finalement, je ne me sentais libre que le soir, lorsque ma poitrine n’était plus enfermée. » Avec son 90B, la jeune femme se considère pourtant dans « la norme », et n’a eu de cesse qu’elle ne trouve « le soutien-gorge idéal », depuis qu’elle a commencé à en mettre, « comme tout le monde, à l’adolescence, autour de 12 ans ».

La transition s’est faite lors d’un long week-end de mars 2017, après des lectures sur le sujet. « On portait encore des pulls, je me suis dit que c’était le bon moment d’essayer car ça ne se verrait pas trop. »

« Me réapproprier mon corps »

Pour Clémentine Lavote, aucun doute, « il s’agit d’une libération physique. Le lundi matin, j’ai regardé mon soutien-gorge et je n’ai pas pu me résoudre à le porter. Pour la première fois de ma vie, je suis allée travailler sans et depuis je ne l’ai plus jamais remis. »

Si le confort est l’une des principales raisons évoquées par les adeptes du « No Bra », il s’agit aussi de s’affranchir des normes esthétiques. « Aujourd’hui, j’accepte ma petite poitrine ; un 85B. Je ne cherche plus à la faire paraître plus sexy par des artifices, explique Gala Avanzi, 28 ans, autoentrepreneuse et blogueuse lifestyle (www.galasblog.com), longtemps adepte des push-up. Le “No Bra” m’a aidée à reprendre confiance en moi, à me défaire de mes complexes et à me réapproprier mon corps. »

Dans la veine du « body positive », un mouvement féministe américain en faveur de l’acceptation de toutes les beautés, le « No Bra » relève aussi d’un acte militant, contre l’hypersexualisation de la poitrine. « Les seins, il faut les montrer, il faut les voir, mais jusqu’à une certaine limite : la zone téton, s’insurge Gala Avanzi. Celle-là, elle est classée X : le téton féminin pose problème, contrairement à celui des hommes. » Les voir pointer sous un tee-shirt gêne encore. En juin, une serveuse canadienne de 25 ans a porté plainte contre son ancien employeur, qui exigeait qu’elle porte un soutien-gorge. Sur les réseaux sociaux, les images de tétons ont été longtemps bannies. Une censure dénoncée par le mouvement #FreeTheNipple (#LibérezLeTéton) né aux Etats-Unis en 2014, ou encore par Katie Vigos, une infirmière américaine qui s’est battue pour que les photos d’accouchement et d’allaitement soient autorisées (depuis mars 2018 seulement) sur Instagram et Facebook.

Face à cette pression sociale, pour ne pas paraître trop « aguicheuses », beaucoup de femmes ayant renoncé au soutien-gorge avouent prendre quelques précautions. « J’évite les hauts blancs, les transparences. Même si c’est rare, j’en ai gardé deux que je remets dans certaines circonstances professionnelles, si je dois faire une intervention par exemple », reconnaît Virginie Oks, documentariste indépendante. Cette mère de famille de 42 ans a lâché le soutien-gorge à l’occasion d’un film réalisé sur le sujet, Ma vie sans soutif (2013). « Je suis sortie du geste réflexe par étapes. D’abord, je n’en ai plus porté chez moi, ensuite plus tous les jours à l’extérieur et quasiment jamais aujourd’hui. »

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Une certaine idée de la féminité

Pour toutes ces femmes, un jour la question s’est posée : pourquoi je porte un soutien-gorge ? « Par automatisme, parce que j’ai toujours vu ma mère en mettre », se risque Laurence (certaines femmes ont requis l’anonymat), 35 ans, commerciale chez un géant de l’agroalimentaire, qui alterne périodes avec et sans selon les saisons et les circonstances. « L’achat du premier soutien-gorge est souvent une étape symbolique, qui relève de la transmission mère-fille, d’un rituel de la féminité », confirme l’historienne de la mode Catherine Örmen. Il se fait aux premiers signes de la puberté, parfois dès l’âge de 10 ans, pour masquer l’apparition des bourgeons mammaires.

A 90 ans, Irène Montifroy, elle, n’en a jamais porté. « Maman ne m’en a jamais acheté – de fait avec mes deux œufs sur le plat, je n’en avais pas besoin », se rappelle la vieille dame, qui a travaillé jusqu’à sa retraite dans une exploitation maraîchère dans les Yvelines. Pour cette fille d’agriculteurs, toujours aux champs, le sujet n’était pas abordé en famille. « Seul le travail comptait, alors les seins, pensez… » Un schéma familial qu’Irène n’a pas reproduit avec sa fille unique, Claudine, 62 ans, avec qui elle a parlé « chiffons ».

Au-delà de leur utilité sur le soutien et la fermeté des seins, contestée par de rares études sur le sujet, dentelles et tulles participent à une certaine idée de la féminité, voire de la séduction. Un aspect qui ne semble pas être un problème pour l’entourage des « No Bra ».

« Mon mari n’a pas spécialement tiqué, et je n’ai pas l’impression d’être moins séduisante sans cet accessoire vestimentaire », témoigne Elodie, 39 ans, consultante en ressources humaines en région parisienne, qui laisse ses seins libres de toute entrave le week-end et de façon moins systématique en semaine. « En revanche, quelques réflexions sont venues d’amies qui m’ont dit : “Tiens, tu ne portes plus de soutien-gorge, moi je ne pourrais pas, j’ai une trop grosse poitrine”, ou alors la sempiternelle question : “Tu n’as pas peur que ça tombe ?”. »

Effet « Slow Bra »

Œillades un peu trop appuyées, petite gêne chez le médecin quand, à l’injonction « mettez-vous en culotte, soutien-gorge », on se sent obligée de préciser « ah désolée, je n’ai pas de haut »… De l’avis de toutes, l’inconvénient majeur de ce choix tient au regard des autres. Pour autant, rares sont celles qui, une fois franchi le pas, envisagent de revenir en arrière, même si elles sont nombreuses à garder une ou deux reliques à bretelles au fond de leur tiroir.

Les fabricants s’adaptent eux-mêmes à ce désir de décorsetage. Ils proposent de plus en plus de brassières et de dessous sans armatures. Dans un marché global de la lingerie en léger recul (– 1,9 % en valeur en 2017 par rapport à l’année précédente), baleines et push-up ont les ventes dans les chaussettes.

Chez Princesse tam-tam, qui cible les 30-40 ans, Marion Grandrie, responsable marketing de l’offre, scrute les envies de cette « nouvelle génération de clientes qui plébiscitent le confort et la légèreté, qui veulent être bien et belles dans leurs sous-vêtements. Pour elles, et non pour le plaisir des hommes. » Les chiffres du fabricant en disent long : en 2017, les soutiens-gorge avec armatures ne représentaient plus que 30 % des achats (contre 50 % en 2016), au profit des modèles souples comme les brassières ou les triangles, en augmentation de 105 %.

Même les marques plus traditionnelles, comme Lejaby, « corsetier créateur depuis 1930 », n’échappent pas à l’effet « Slow Bra », comme le qualifient blogueuses et instagrameuses. Le best-seller du moment est un modèle triangle tout en dentelle élastique, de la collection « l’air du temps ». La bien-nommée.

18 juillet 2018

DES PHOTOS DE FEMMES NON RETOUCHÉES AFFICHÉES DANS LE MÉTRO

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Par cette action militante, le collectif «52 » vous souhaite un été décomplexé.

52 comme le pourcentage de femme dans la société française. Le collectif «52» a mené une campagne d’affichage sauvage lundi pour décomplexer les femmes et rappeler aux hommes que les corps photoshoppés des top-modèles restent des mirages construits par des heures de travail.

Dans l’esprit du hashtag #ObjectifBikiniFermeTaGueule qui moque les injonctions sur les couvertures des magazines féminins, le collectif a collé six images pour représenter la diversité des physiques sous toutes ses formes: ethnique, générationnelle, morphologique. Les photos ont été posées dans des rames des lignes 4 et 9, de 6h à 9h du matin.

Même si le slogan affirme « Le collectif 52 et la RATP vous souhaitent un bel été décomplexé », cette initiative n’a pas été réalisée en partenariat avec la RATP.

Si le collectif a choisi le métro, c’est « parce que c’est un lieu ou les usagers sont très confrontés à la publicité ». Les militantes affirment leur «ral le bol des injonctions au corps parfait véhiculé par la publicité ». Un beau message pour accepter son corps !

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https://www.instagram.com/noussommes52/

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27 juin 2018

Libération de la Femme

 

Sexualité : laissez les femmes se libérer elles-mêmes Réponse à une tribune publiée dans "Libération" de gynécologues inquiets de voir les Françaises se détourner de la pilule pour des méthodes "naturelles" d'un autre âge. Mais qu'est-ce que se libérer ? Refuser l'aliénation technique et chimique n'équivaut-il pas à se défaire des contraintes qui pèsent sur le corps féminin ? A lire sur liberation.fr Photo @amandinekuhlmann #contraception #sexualite



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