L'assureur de l'armateur turc a confié le chantier aux Néerlandais d'Euro Demolition, l'un des quatre grands spécialistes européens du démantèlement de navires échoués. La société était notamment intervenue pour le Rokia Delmas, en 2006 près de La Rochelle, et le MSC Napoli, porte-conteneurs échoué sur les côtes britanniques en 2007.
« Les 109 mètres du TK Bremen ne nous effraient pas, jauge Ber Mak, le patron d'Euro Demolition. C'est même relativement facile, comparé aux navires immergés qui nous donnent plus de fil à retordre. Il ne nous faudra pas plus de quatre semaines pour en venir à bout. » Début février, la silhouette du cargo, déjà ancrée dans le paysage, ne devrait plus être qu'un mauvais souvenir.
La semaine dernière, le TK Bremen a été vidé de son contenu, dont le fioul restant. « Pas plus de 200 litres », estiment les Néerlandais. Il a fallu aussi désamianter la salle des machines. Une grue de 270 t dotée d'un dispositif de pinces géantes est acheminée d'Allemagne. Elle sera opérationnelle jeudi. C'est la plus grande de ce type en Europe. Pour protéger la dune lors du passage des engins, une route a été aménagée avec des plaques métalliques.
Durant trois semaines, quarante hommes se relaieront 24 heures sur 24 pour découper, comme une boîte de conserve, les 2 200 tonnes d'acier. Au chalumeau ? « Pas besoin, pas assez rapide. Nous commençons par la proue, puis le château (poste de commandement du navire), puis nous découpons les superstructures de la coque avant de cisailler la coque elle-même, de la proue à la poupe. » Jusqu'aux moteurs qui n'échapperont pas, non plus, aux immenses cisailles du démolisseur.