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Jours tranquilles à Paris
pape francois
6 mars 2020

Le pape accepte la nouvelle demande de démission du cardinal Barbarin

barbarin

Un an après l'avoir refusée, le pape François a cette fois accepté la démission du cardinal Barbarin, annonce le diocèse de Lyon. Relaxé en appel des faits de non-dénonciation d'agressions pédophiles d'un ancien prêtre, Barbarin a de nouveau présenté sa démission au pape, pour «tourner la page» a-t-il expliqué au Point début février. Il s'était mis en retrait de ses fonctions indépendamment de la première décision du pape.

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24 novembre 2019

Une « fausse sécurité » : à Nagasaki, le pape dénonce le principe de la dissuasion nucléaire

Par Cécile Chambraud, Nagasaki, Japon, envoyée spéciale

pape japon

Le chef de l’Eglise catholique, sur le lieu même du bombardement atomique du 9 juin 1945, a confirmé l’évolution de la doctrine du Saint-Siège sur le sujet. « Un monde sans armes nucléaires est possible et nécessaire », a-t-il affirmé.

Sous une pluie tenace, dans le parc de la paix de Nagasaki, qui fait mémoire des 74 000 victimes de la seconde bombe atomique lancée sur le Japon le 9 août 1945, sur le lieu même de son explosion, le pape François s’est directement adressé aux gouvernants de la planète pour leur dire que le temps était venu de renoncer aux armes nucléaires et leur demander de construire une paix qui ne repose pas sur la possession de tels armements et la menace de s’en servir pour dissuader d’éventuels agresseurs.

« Un monde sans armes nucléaires est possible et nécessaire », a affirmé le chef de l’Eglise catholique. D’autant plus que selon lui, « ces armes ne nous défendent pas des menaces contre la sécurité nationale et internationale de notre temps ».

Au premier jour de sa visite au Japon, dimanche 24 novembre, le pontife jésuite a prononcé un message, bref et dense, qui explicite les raisons qui l’on conduit, depuis deux ans, à changer la doctrine du Saint-Siège sur cette question. Auparavant, en effet, s’ils déploraient les capacités dévastatrices de l’arme nucléaire et appelaient à un désarmement concerté, les papes, depuis 1945, avaient admis la dissuasion, comme un pis-aller, à condition qu’elle soit une étape sur la voie du désarmement.

En 2017, François a franchi un cap. Il a condamné la possession des armements nucléaires et l’Etat du Vatican, abandonnant sa posture habituelle d’observateur aux Nation unies, a signé le projet de traité sur leur interdiction (TIAN), comme 132 autres Etats (mais aucun Etat possesseur de la bombe ni leurs alliés, dont le Japon).

« Solidarité » et « coopération »

A Nagasaki, où les architectes de la dissuasion ne peuvent oublier que l’arme atomique fut un jour employée, François a d’abord prié devant le monument aux victimes après y avoir déposé une couronne de fleurs blanches. « Ce lieu nous rend davantage conscients de la souffrance et de l’horreur que nous, les êtres humains, nous sommes capables de nous infliger », a-t-il commencé. Puis il a énuméré les raisons qui le conduisent aujourd’hui à condamner la possession de tels armements.

Pour le pontife argentin, loin de favoriser la paix, la possession d’armes nucléaires et « d’autres armes de destruction massive » n’instaure qu’une « fausse sécurité » fondée sur la « crainte » et la « méfiance qui finit par envenimer les relations entre les peuples et empêcher tout dialogue ».

« La paix et la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de compter sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d’anéantissement total », a-t-il affirmé, en demandant à ce que leur soient substituées la « solidarité » et « la coopération » entre des Etats conscients de leur « interdépendance ».

Le pape a ensuite appelé à « rompre la dynamique de méfiance qui prévaut actuellement » entre Etats « et qui fait courir le risque d’arriver au démantèlement de l’architecture internationale de contrôle des armes ».

« Confiance mutuelle »

De fait, les traités qui régulaient les deux principaux arsenaux, américain et russe, sont en train d’être remis en cause avec la sortie américaine du traité sur les forces nucléaires intermédiaires en Europe en août, l’échec probable de l’examen du traité de non-prolifération en 2020, les incertitudes sur le renouvellement du grand traité bilatéral New-START sur les armes stratégiques en 2021 et l’impasse du traité sur l’interdiction complète des essais.

« Nous assistons à une érosion du multilatéralisme d’autant plus grave si l’on considère le développement des nouvelles technologies des armes », a insisté François. Pour sa part, a-t-il ajouté, le Vatican ne se lassera pas « d’œuvrer et de soutenir avec une insistance persistante les principaux instruments juridiques internationaux de désarmement et de non-prolifération nucléaire, y compris le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ».

« Notre réponse à la menace des armes nucléaires doit être collective et concertée, sur la base de la construction, ardue mais constante, d’une confiance mutuelle qui brise la dynamique de méfiance qui prévaut actuellement », a-t-il affirmé. « Il devient crucial de créer des instruments qui assurent la confiance et le développement mutuel, et de compter sur des leaders qui soient à la hauteur des circonstances », a-t-il ajouté.

A Hiroshima pour un discours sur la paix

François a enfin repris un parallèle déjà établi par ses prédécesseurs entre les moyens investis dans l’armement, qui seraient autant de ressources détournées du développement. Il y a ajouté une troisième composante, celle de la préservation de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique. « L’argent de la course aux armements pourrait être utilisé pour le développement (…) et pour la protection de l’environnement naturel », a-t-il déclaré.

« Dans le monde d’aujourd’hui, où des millions d’enfants et de familles vivent dans des conditions inhumaines, l’argent dépensé et les fortunes gagnées dans la fabrication, la modernisation, l’entretien et la vente d’armes toujours plus destructrices sont un outrage continuel qui crie vers le ciel », a-t-il ajouté. Il devait se rendre à Hiroshima dans l’après-midi et y prononcer un discours sur la paix.

21 avril 2019

Le Pape François

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20 mars 2019

Le pape François critiqué...

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18 mars 2019

La démission du cardinal Barbarin pas encore acceptée par le Pape

François attend les suites de l'appel du cardinal et du parquet pour se prononcer. Pour l'instant, le primat des Gaules reste en poste.

Visiblement, il ne s'est rien passé au Vatican ce lundi entre le pape François et le cardinal Barbarin. L'archevêque de Lyon - officiellement reçu de 10 heures à 10 h 30 - a remis sa lettre de démission au chef de l'Église catholique. Les deux hommes ont échangé. Puis le rendez-vous suivant est arrivé. La matinée du Pape était très chargée. Il enchaînait les audiences. Deux heures plus tard, le bulletin officiel de la salle de presse du Vatican a confirmé sur un mode laconique que la rencontre avait bien eu lieu.

Il était par ailleurs rigoureusement impossible d'approcher le cardinal français. Ses communicants répondaient aux abonnés absents. Devant l'affluence journalistique, Alessandro Gissotti, en charge de la salle de presse du Vatican, a toutefois dû préciser, vers 13 heures, qu'«aucune autre communication» - tant de la part du Vatican que du diocèse de Lyon - n'interviendrait pour le moment.

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15 octobre 2018

Le Pape François

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28 août 2018

Après les propos du Pape François sur l'homosexualité

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27 juin 2018

Emmanuel Macron chez le Pape François (hier)

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Au Vatican, Macron et le pape font front uni face à la poussée populiste en Europe

Par Virginie Malingre, Rome, envoyée spéciale - Le Monde

François a rappelé au président français que « la vocation des gouvernants » est « de protéger les pauvres » au cours d’une visite chaleureuse.

Faire front contre l’Italie de Matteo Salvini, le groupe de Visegrad et tous les pays européens qui tirent le Vieux Continent vers le repli sur soi. A la veille du conseil européen prévu jeudi 28 et vendredi 29 juin, le pape François et le président de la République Emmanuel Macron ont voulu se sont montrer unis face à la montée des populismes, même si les choses n’ont jamais été dites en ces termes.

Il y a eu les images d’abord. Le souverain pontife a accueilli son hôte au Vatican, mardi 26 juin, avec un sourire engageant, quand il avait réservé un visage plus fermé à François Hollande. A la fin de leur entrevue, Emmanuel Macron lui a pris le bras et les deux hommes se sont longuement étreints. Quant à la rencontre elle-même, elle a duré 57 minutes, ce qui, pour les experts du Vatican, représente une performance française, alors que le souverain pontife n’avait consacré que 29 minutes à Donald Trump et 52 minutes à Barack Obama.

« Il y a eu une réflexion commune sur les perspectives du projet européen », a commenté le Saint-Siège. « Nous avons évoqué la crise politique que traverse l’Europe, mais à aucun moment la situation spécifique de l’Italie n’a été abordée », a précisé Emmanuel Macron. Pas plus que celle de l’Allemagne ou la loi asile-immigration, qui a été adoptée en première lecture au Sénat ce même mardi, sans conteste contraire aux valeurs du pape argentin.

Les élections italiennes et l’affaiblissement d’Angela Merkel sur la scène allemande ont fait converger les deux chefs d’Etat ces derniers jours. Si le pape François a souvent trouvé trop timide la réaction européenne face à l’afflux de migrants en 2015, le risque de voir l’Europe se diviser et se bloquer sous l’effet des souverainismes a pris le dessus. D’ailleurs, jeudi 21 juin, il avait rééquilibré son discours sur les migrants : « on doit », disait-il en rentrant de Suisse, mettre en œuvre quatre concepts, « accueillir, accompagner, organiser, intégrer », mais avec « la prudence » qui est la vertu du gouvernement.

« Nous sommes tous pauvres »

Paris est ainsi devenu un allié naturel. Et puis Emmanuel Macron n’est pas arrivé les mains vides. A ce chef spirituel qui se veut détaché des biens matériels, il a offert une édition en italien de 1949 du Journal d’un curé de campagne, de Bernanos, un écrivain très apprécié du pape.

Mais surtout, le souverain pontife savait, quand le président est arrivé, que le cas du Lifeline et de ses 234 migrants, bloqué au large de Malte, était réglé. La veille au soir, « j’ai eu une visite privée avec [Giuseppe] Conte [le président du conseil italien] », explique Emmanuel Macron, au cours de laquelle des contacts ont été pris avec Berlin et La Valette qui ont permis de ne pas rééditer l’affaire de l’Aquarius. La France, comme cinq autres pays européens, accueillera une partie des migrants qui étaient sur le navire humanitaire.

Parmi les signaux adressés au Vatican, le chef de l’Etat français avait également choisi de prendre son petit-déjeuner au Palais Farnèse – l’ambassade – avec la communauté Sant’Egidio, qui organise des couloirs humanitaires pour les réfugiés syriens et irakiens. Il avait surtout invité Véronique Fayet à l’accompagner. La présidente du Secours catholique, qui a eu des mots très durs contre la politique du gouvernement dans le domaine de l’immigration, a même été la seule personnalité de la délégation à avoir été conviée à partager le Falcon présidentiel lundi. « Le président veut dépasser les tensions, non pas les masquer », commente l’avocat Jean-Pierre Mignard, qui était également du voyage.

« Le pape est un chef d’Etat différent, a commenté Emmanuel Macron, Mais sa plus grande singularité, c’est qu’il ne cherche aucun rapport de force. C’est très rare, je fais moi-même partie de ces jeux de rapport de force. »

Pour autant, le pape n’hésite pas à faire passer des messages quand il le juge nécessaire. A son hôte français, il a offert un médaillon de Saint Martin, ce légionnaire romain qui avait, selon la légende, divisé son manteau en deux pour donner la partie lui appartenant à un pauvre (l’autre moitié étant la propriété de Rome). Un symbole d’altruisme et de solidarté avec les plus faibles, pour un chef d’Etat parfois accusé d’être le président des riches. « C’est la vocation des gouvernants de protéger les pauvres, lui a fait remarquer le pape, avec un regard appuyé, en remettant son présent. Nous sommes tous pauvres. »

26 juin 2018

Première rencontre entre Emmanuel Macron et le pape François

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Source : CNews

Par Virginie Malingre, Cécile Chambraud - Le Monde

Le président de la République se rend au Vatican pour la première fois, aujourd'hui. L’accueil des migrants et la situation des chrétiens d’Orient devraient être au centre des discussions privées.

Emmanuel Macron ? « Je ne sais vraiment pas d’où il vient. » Interrogé lors d’une conférence de presse le 29 avril 2017, le pape François avait ainsi justifié le fait de ne pas être en mesure d’éclairer le choix des électeurs catholiques avant le second tour de l’élection présidentielle française, qui opposait la candidate du Front national Marine Le Pen à l’ancien ministre de l’économie de François Hollande. « Je ne comprends pas la politique intérieure française », s’était encore excusé le pontife argentin. Mardi 26 juin, le chef de l’Eglise catholique aura enfin l’occasion de faire la connaissance de ce politique de fraîche date, le chef de l’Etat devant lui rendre ce jour-là la première visite de son quinquennat.

Depuis son élection, l’Eglise catholique en France aura eu le temps de faire remonter au Saint-Siège des informations sur son hôte, qui se présente comme agnostique mais avait demandé le baptême à l’âge de 12 ans. Sa vision de la place des religions dans le débat public, telle qu’elle ressort des discours prononcés depuis un an devant les représentants des différents cultes, aura sans doute rassuré un pape qui, par le passé, a fait une « petite critique » à la France, celle « d’exagérer la laïcité », comme il l’avait dit dans un entretien au quotidien La Croix, le 17 mai 2016.

Les catholiques ont apprécié l’allocution prononcée par le président de la République le 9 avril au Collège des bernardins, à l’invitation de la Conférence des évêques de France (CEF).

« Nous avons entendu la main tendue du président de la République aux catholiques, résume Olivier Ribadeau Dumas, le secrétaire général de la CEF. Dans son discours, il y avait la reconnaissance de la place du catholicisme dans notre pays comme une évidence historique et l’affirmation que les catholiques ont un rôle à jouer dans la cohésion sociale. »

Il n’y a pas d’ordre du jour à proprement parler à cet entretien privé, prévu pour durer une demi-heure. Mais sur plusieurs sujets, les deux hommes peuvent avoir des intérêts convergents. La réaction décidée d’Emmanuel Macron après la décision de Donald Trump de sortir les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, le 1er juin 2017, avait été appréciée par le premier pape à avoir rédigé une encyclique sur l’écologie, Laudato si’, publiée en juin 2015. Les deux hommes s’étaient parlé par téléphone le lendemain de l’annonce du président américain.

Protection du patrimoine des minorités

La grande préoccupation de Rome sur le sort des chrétiens d’Orient conduit aussi le Saint-Siège à rechercher le soutien des diplomaties actives dans la région. Le président français fera d’ailleurs coïncider sa visite au Vatican avec l’annonce d’une mission confiée à Charles Personnaz, haut fonctionnaire impliqué dans l’Œuvre d’Orient, l’association de l’Eglise catholique consacrée à l’aide aux chrétiens d’Orient. M. Personnaz sera chargé de proposer une stratégie pour renforcer l’action de la France dans les domaines de la protection du patrimoine des minorités du Moyen-Orient et du soutien au réseau éducatif des communautés chrétiennes de la région, qui scolarisent en français près de 400 000 élèves.

D’autres sujets sont davantage facteurs de tensions entre le Vatican et Paris. Trois semaines après le refus du gouvernement italien d’autoriser les réfugiés de l’Aquarius à débarquer sur son sol, le silence observé dans un premier temps par l’exécutif français n’est pas passé inaperçu, dans une Eglise dont le chef plaide inlassablement pour l’accueil de ces migrants depuis le début de son pontificat.

« Sur la question des migrants, les dirigeants font en ce moment preuve de cynisme et d’indécence », estime Olivier Ribadeau Dumas. Emmanuel Macron devra s’employer à convaincre son interlocuteur du bien-fondé de sa politique et de la stratégie européenne sur le sujet au moment où les Vingt-Huit sont plus divisés que jamais.

Le chef de l’Etat rencontrera la communauté catholique de Sant’Egidio, qui participe à des « couloirs humanitaires » permettant à des réfugiés syriens d’être accueillis en Europe, et qui est en contact étroit avec le Vatican. Il a aussi eu l’habileté d’inviter dans sa délégation Véronique Fayet, la présidente du Secours catholique, qui n’a pas eu de mots assez durs contre la loi asile et immigration, en navette devant le Parlement, et contre la circulaire du ministre de l’intérieur sur les contrôles dans les centres d’hébergement d’urgence.

« Cette invitation me donnera l’occasion de demander [à Emmanuel Macron] une stratégie de lutte contre la pauvreté ambitieuse », commente Véronique Fayet. Vatican News, le portail d’informations du Saint-Siège, a publié lors du premier anniversaire de l’élection du président français, un entretien avec Dominique Quinio, la présidente des Semaines sociales, duquel il ressortait que, accusé d’être le « président des riches », « le chef de l’Etat n’a pour le moment pas montré de politique sociale claire malgré les nombreuses réformes engagées ».

Titre de chanoine

Alors que le mariage pour tous avait empoisonné les relations entre François Hollande et le Saint-Siège pendant les premières années de son quinquennat, il n’est pas certain que la question de la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes se pose de façon aussi brûlante pour son successeur. Le Vatican a vu d’un œil intéressé l’organisation des Etats généraux de la bioéthique en France. Et les catholiques présents aux Bernardins ont bien compris que, si Emmanuel Macron a dit vouloir « réparer le lien » entre l’Eglise et l’Etat qui a été « abîmé », il a aussi prévenu qu’il ne trancherait pas toujours en leur faveur.

Un autre combat porté avec insistance par le pape François pourrait aussi préoccuper la diplomatie française. Il touche à la dissuasion nucléaire, base de la doctrine française de défense. Si le Saint-Siège a condamné depuis longtemps l’emploi d’armes de destruction massive, Jean Paul II avait admis, au début des années 1980, qu’« une dissuasion basée sur l’équilibre » pouvait « être jugée comme moralement acceptable » comme « une étape sur la voie du désarmement progressif ». Avec le pape François, la condamnation morale de l’Eglise catholique semble s’étendre désormais à la « possession » même d’armes nucléaires. Le Saint-Siège ne se contente pas de mots : il s’est beaucoup investi dans l’adoption, par 122 pays sur 192, du traité sur l’interdiction des armes nucléaires à l’ONU, en juillet 2017. Il a été l’un des premiers Etats à le ratifier.

Emmanuel Macron se rendra dans l’après-midi à Saint-Jean-de-Latran pour recevoir le titre de chanoine (laïc) d’honneur de cette basilique, distinction symbolique qui revient automatiquement au chef de l’Etat français selon une tradition qui remonte au roi Henri IV – même si Georges Pompidou, François Mitterrand et François Hollande ne sont pas venus en prendre possession.

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29 novembre 2017

Minorité rohingya : Le pape François ne prononce pas le mot Rohingya en Birmanie

Par Cécile Chambraud, Rangoun, Naypyidaw, envoyée spéciale - Le Monde

Le pontife a appelé au « respect des droits de tous ceux qui considèrent cette terre comme leur maison » sans mentionner le nom de la minorité musulmane persécutée.

Le pape François a choisi de donner une chance au gouvernement d’Aung San Suu Kyi afin de favoriser la transition politique en Birmanie. En ne prononçant pas le mot Rohingya devant les autorités du pays, mardi 28 novembre, le chef de l’Eglise catholique a évité de braquer les militaires, qui conservent un poids institutionnel très important – un quart des sièges au Parlement et les ministères de la défense, de l’intérieur et des frontières – après avoir dirigé le pays pendant cinquante ans.

Pourtant, il a clairement évoqué le sort dramatique de cette minorité musulmane. Dans un discours très engagé, devant les représentants politiques et de la société civile, il a appelé les dirigeants birmans à « construire un ordre social juste, réconcilié et inclusif » qui garantisse « le respect des droits de tous ceux qui considèrent cette terre comme leur maison ».

Cette formule englobe les Rohingya, installés souvent depuis des générations dans l’Etat Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie, mais auxquels l’Etat birman ne reconnaît pas le statut de minorité nationale et refuse la nationalité.

Depuis août, quelque 600 000 de ces apatrides ont fui vers le Bangladesh voisin, chassés par les agissements de l’armée, accusée par les Nations unies (ONU) et les organisations humanitaires de se livrer à un « nettoyage ethnique » à coup d’exécutions sommaires, de viols et de déplacements forcés de populations. La plupart des Birmans considèrent les Rohingya comme des immigrés et les dénomment des « Bengalis ».

« Tapisserie de différents peuples »

Le chef de l’Eglise catholique est entré dans le vif du sujet dès les premières heures de sa présence sur le sol birman, lundi. A peine était-il arrivé à Rangoun, le chef des forces armées, le général Min Aung Hlaing, devançait le calendrier prévu et venait lui rendre visite à l’archevêché, où le pontife est logé. Le général, accompagné de trois adjoints, pouvait ainsi s’entretenir avec son hôte avant que celui-ci ne rencontre la prix Nobel de la paix et de facto cheffe du gouvernement, mardi.

De cette brève rencontre, le porte-parole du Vatican, Greg Burke, a simplement dit qu’il avait « été question de la grande responsabilité des autorités du pays dans ces moments de transition » d’une dictature militaire vers la démocratie. Sur sa page Facebook, le militaire a pour sa part affirmé qu’il n’y avait pas de persécution ethnique ou religieuse dans son pays.

Juste avant de céder la parole au pape, mardi, dans la capitale Naypyidaw, Aung San Suu Kyi a elle aussi évoqué la situation en Arakan (l’ancien nom de l’Etat Rakhine). Comme à son habitude, elle a évité toute critique de la répression sanglante de l’armée, mais elle a donné acte à son hôte de son soutien.

« Parmi les nombreux défis qu’affronte notre gouvernement, la situation dans le Rakhine a le plus fortement attiré l’attention du monde. Au moment où nous affrontons des problèmes anciens, économiques et politiques, qui ont érodé la confiance et la compréhension, l’harmonie et la coopération, entre les différentes communautés du Rakhine, le soutien de notre peuple et de nos bons amis qui veulent seulement nous voir réussir dans nos efforts a été inestimable. »

Relevant que la Birmanie est « une riche tapisserie de différents peuples, langues et religions », Aung San Suu Kyi a affirmé que le but de son gouvernement est « de mettre en évidence la beauté de notre diversité et d’en faire notre force, en protégeant les droits, forgeant la tolérance, assurant la sécurité pour tous ». Elle n’a pas précisé si les Rohigya étaient compris dans ce « tous ».

135 minorités ethniques

Parlant juste après elle, et devant une assemblée qui comprenait aussi des militaires, le pape François a pressé les autorités de respecter les droits de l’Homme, dans un pays aux 135 minorités ethniques officielles et aux nombreuses guérillas locales. « Le processus ardu de construction de la paix et de la réconciliation nationale ne peut avancer qu’à travers l’engagement pour la justice et le respect des droits humains », a-t-il affirmé.

« L’avenir du Myanmar doit être la paix, une paix fondée sur le respect de la dignité et des droits de tout membre de la société, sur le respect de tout groupe ethnique et de son identité, sur le respect de l’Etat de droit et d’un ordre démocratique qui permette à chaque individu et à tout groupe – aucun n’étant exclu – d’offrir sa contribution légitime au bien commun. »

Le pontife argentin, qui doit rencontrer mercredi le haut-clergé bouddhiste, a tenu le même discours à d’autres acteurs essentiels de cette transition politique, à savoir les représentants des différentes religions. Depuis 2011, une partie du clergé bouddhiste (88 % de la population appartient à cette tradition) a joué un rôle important dans la radicalisation anti-musulmane, qui s’est traduite par des violences dès 2012. Les autres confessions, notamment chrétiennes, sont le plus souvent présentes dans les minorités ethniques (30 % de la population), dont certaines sont de longue date en conflit avec le pouvoir central.

Mardi matin, à Rangoun, lors d’une rencontre interreligieuse, François a exhorté à l’acceptation des différences dans un pays aussi complexe. « L’unité n’est pas l’uniformité, a-t-il fait valoir. Nous sommes tous différents et chaque confession a ses richesses à offrir. Et on ne peut le faire que si on vit en paix. Et la paix se construit au cœur des différences. »

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