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Jours tranquilles à Paris
pape francois
5 septembre 2015

Guy Gilbert, le "curé des loubards", va fêter ses 80 ans avec le pape

Le père français Guy Gilbert a été invité par le pape François à célébrer ses 80 ans, le vendredi 11 septembre, lors d'une messe au Vatican. Et il l'a dit sur France Info : "ça sera super !".

Guy Gilbert a répondu "oui" à l'invitation du pape François. Celui qu'on appelle le "curé des loubards" sera au Vatican, vendredi 11 septembre, pour fêter ses 80 ans et ses 50 ans de sacerdoce au cours d'une messe en compagnie du Saint-Père.

Pour l'instant, le curé français ne connaît pas exactement les raisons de cette invitation personnelle formulée il y a 15 jours, mais il en est sûr : "ca sera chouette, ça sera super!"

D'autant qu'il apprécie énormément les façons de faire de François : "c'est ce que je désirais depuis longtemps. Cette simplicité, cette ouverture qu'il a, c'est extraordinaire". Il se retrouve aussi dans les discours du pape et son engagement pour les plus démunis. "Sur l'immigration, il a eu des mots extraordinaires, se réjouit-il. "Il a été voir les gens tout de suite avant de rencontrer les chefs d'Etats. Au Vatican, il a fait des pissotières et des douches pour les SDF."

Guy Gilbert se demande quand même quel sera le regard du pape sur ces longs cheveux gris et son blouson en cuir couvert de pin's. "Je verrai le visage qu'il aura en me regardant, s'amuse-t-il. "Il me demandera certainement la signification de mes pin's". Pour cela, il devra attendre la messe du 11 septembre prochain dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

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Christiane Taubira Garde des Sceaux, Ministre de la Justice en discussion avec Guy Gilbert, le curé des motards au Salon du Livre le 24 mars 2013

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Le curé des motards à Porcaro le 14 août 2009

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11 juin 2015

Le pape François a reçu le président russe Vladimir Poutine (hier mercredi)

Le pape François a exhorté mercredi le président russe Vladimir Poutine à "faire un effort sincère" pour la paix en Ukraine, quelques heures après que le maître du Kremlin eût fustigé les sanctions contre son pays aux côtés de Matteo Renzi. Lors de cette rencontre au Vatican, la seconde en moins de deux ans entre les deux hommes, "le Saint-père a affirmé qu'il fallait s'engager dans un effort important et sincère pour réaliser la paix (en Ukraine)", a indiqué dans la soirée un communiqué du Vatican. Jorge Bergoglio a également appelé "toutes les parties" à respecter les accords de Minsk entre rebelles séparatistes prorusses et gouvernement de Kiev, selon ce texte. Le président Poutine a été reçu mercredi au Vatican pendant 50 minutes par le pape François, en présence d'interprètes. Le pape est apparu sérieux et peu souriant, même si l'atmosphère semblait s'être un peu réchauffée à l'issue de l'entretien. En Ukraine, les rebelles sont en majorité des orthodoxes rattachés au patriarcat de Moscou et se battent contre d'autres orthodoxes et contre les grecs-catholiques (uniates) rattachés à Rome. A la veille de cette rencontre, le primat de l'Eglise gréco-catholique (uniate) d'Ukraine, Mgr Sviatoslav Chevtchuk, a déclaré mardi espérer que le pape François "serait la voix des gens opprimés". Mais le Vatican est resté très prudent dans cette crise, au grand dam des catholiques uniates qui souhaiteraient une condamnation directe de la politique russe en Ukraine.

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7 juin 2015

Le Pape ressent un climat de guerre mondiale

François a célébré une messe devant 65 000 fidèles, hier, à Sarajevo. Il a dénoncé ceux qui cherchent l’affrontement entre les cultures. Un message lourd de sens dans cette ville meurtrie.

Sarajevo. « Bienheureux les artisans de paix ! » Devant quelque 65 000 fidèles rassemblés sous un soleil de plomb, le pape François a évoqué le« climat de guerre » qui s’installe dans le monde.« C’est une sorte de troisième guerre mondiale livrée par morceaux » , s’est-il exclamé dans son homélie prononcée en italien et traduite en croate. Il a dénoncé« ceux qui veulent provoquer un conflit entre les cultures et les civilisations » , tout en rappelant la réalité de la guerre, avec son cortège de destructions et de vies perdues. Des Croates souvent oubliés Le message prenait tout son sens à Sarajevo, dans le stade construit pour les Jeux olympiques d’hiver de 1984, envahi dès l’aube par la foule des pèlerins venus de toute la Bosnie-Herzégovine, mais aussi de Croatie. De plus petites délégations avaient fait le voyage depuis les autres pays voisins, majoritairement orthodoxes, la Serbie, le Monténégro ou la Macédoine. Darko est venu en famille depuis Stolac, une petite ville d’Herzégovine occidentale. Les cars affrétés par sa paroisse sont partis à minuit. Ils se sont garés à Sarajevo à 4 h du matin, mais à l’autre bout de la ville, les rues du centre étant déjà bloquées par de drastiques mesures de sécurité.« Nous avons marché un bon kilomètre, et le soleil commence à taper dur , lâche cet homme d’une cinquantaine d’années, peu avant l’arrivée du Pape.Mais peu importe, ce n’est pas tous les jours que l’on a une occasion pareille. » À l’image de nombreux fidèles croates, Darko conserve pourtant une réserve à l’égard du message de réconciliation lancé par le Pape.« Vivre avec les musulmans et les orthodoxes, bien sûr, c’est le destin de la Bosnie-Herzégovine, mais le peuple croate est trop souvent oublié. Il doit faire entendre sa voix. » À son arrivée à Sarajevo, le Pape avait d’abord rencontré les membres de la présidence collégiale du pays, l’occasion de rappeler que« Sarajevo et la Bosnie ont une signification particulière pour l’Europe et pour le monde entier. » En effet, la coexistence de trois communautés aux confessions différentes« témoigne que la collaboration entre diverses ethnies et religions en vue du bien commun est possible » , un message réitéré l’après-midi, lors d’une rencontre œcuménique et d’une rencontre interreligieuse, en présence de Kavazovic, le chef de la communauté musulmane. Article de Jean-Arnault DÉRENS.

7 juin 2015

Le Pape François...

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16 avril 2015

Réflexion sur GENOCIDE

Qu'est-ce qu'un " génocide " ?

L'utilisation du mot " génocide " pour qualifier les grands massacres de l'Histoire, comme l'extermination des Arméniens en  1915 ou la tragédie du Cambodge (1975-1979), n'en finit pas de susciter le débat

Ici, il n'y a pas de pourquoi ", s'entendit répondre Primo Levi à son arrivée à Auschwitz. En  2015, année de commémoration des 70  ans de la libération des camps nazis, du centenaire du génocide arménien et des 40  ans de la prise de Phnom Penh -ouvrant la voie au massacre de 1,7  million de Cambodgiens par les Khmers rouges -, ceux qui ont tenté de décortiquer l'Histoire ne sont pas parvenus à apporter de réponse satisfaisante à la lancinante question du " pourquoi ? ".

Le caractère " impensable " des horreurs révélées en  1945 explique peut-être qu'il fallut un mot nouveau pour les qualifier. En  1948, l'ONU adopta le terme de " génocide ", inventé quatre ans plus tôt par le juriste américain Raphael Lemkin. Malgré une définition complexe - commettre des massacres ou causer un préjudice mental ou physique grave avec l'intention de détruire tout ou partie d'un groupe national ethnique, racial ou religieux -, le mot est passé dans le langage courant pour qualifier les crimes de masse, non sans provoquer des débats enflammés. Comme le 12  avril, lorsque le pape François évoquait le massacre des Arméniens, " considéré comme le premier génocide du XXe  siècle ".

Identifier le crime

La qualification de " génocide " cambodgien suscite aussi la polémique. Le 17  avril  1975, Phnom Penh tombait aux mains des Khmers rouges. Jusqu'à leur chute, le 6  janvier  1979, les maîtres du " Kampuchéa démocratique " entraînèrent la mort d'environ 20  % de la population. Mais sont-elles nécessaires, ces querelles de vocabulaire, pour qualifier ces atrocités ?

Richard Rechtman, directeur d'études à l'EHESS, psychiatre et anthropologue, en est convaincu : " Moins pour les victimes que pour l'histoire collective, précise-t-il. On ne juge pas l'Histoire au regard de l'intérêt immédiat des victimes. Sinon, comme le pensent certains, il faudrait se taire afin de ne pas rouvrir les blessures. Au Cambodge, la qualification de «génocide» souligne bien l'intentionnalité criminelle, qui va au-delà de l'élimination physique des opposants pour viser tout un peuple, le peuple dit «nouveau» dans le langage khmer rouge. Les Khmers rouges ont voulu tuer les hommes, les femmes, les enfants, mais aussi les morts en interdisant les rites funéraires ou en laissant les dépouilles à l'abandon - ce que l'on ne retrouve que dans les pratiques génocidaires. "

" Pour délester les survivants du fardeau de leurs défunts, dont ils sont souvent les seuls à se souvenir, il est nécessaire que l'ensemble de la collectivité les porte, poursuit M. Rechtman. Cela passe par l'aveu des bourreaux. Or, seule la scène judiciaire contient ce dispositif qui les fait - parfois - parler. " A la différence d'un procès pénal ordinaire où l'on cherche des mobiles, note-t-il, il s'agit ici d'identifier le crime, même si la responsabilité des accusés ne sera parfois pas engagée. C'est le sens de la mémoire collective, dit-il. Il faut permettre aux défunts de réintégrer l'espace collectif, y compris par la polémique. Il ne s'agit pas d'une démarche compassionnelle à l'égard des survivants, ajoute-t-il, mais d'un acte politique de refus de l'effacement.

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Le génocide des Arméniens ne doit pas seulement être reconnu par le pape

Ankara doit admettre que le temps des petits pas vers la reconnaissance du crime ne suffit plus et que le soutien au négationnisme altère son image. Les voix musulmanes doivent se joindre à celles des démocrates laïques

Depuis que la demande de justice des Arméniens s'est cristallisée dans la reconnaissance internationale du génocide commis en  1915, ses résultats dépendent, dans chaque pays, de la combinaison de deux forces contraires  : le poids de la communauté arménienne et l'influence de la diplomatie turque. Ainsi, la France et la Grande-Bretagne, unies pendant la Grande Guerre dans la dénonciation du "  crime contre l'humanité  " et la promesse de juger pénalement les auteurs du plan d'extermination, ont aujourd'hui des positions inverses. La France, avec sa forte diaspora arménienne et sa liberté au sein du camp occidental, est le fer de lance de cette reconnaissance.

La Grande-Bretagne, où les Arméniens sont peu nombreux et dont la vision stratégique est celle d'une Europe vaste et relâchée, se garde de toute pression sur la Turquie. A première vue, la déclaration du pape, qui vient de soulever l'ire d'Ankara en prononçant le mot de"  génocide  ", n'échappe pas à cette loi politique.

L'ex-cardinal Bergoglio vient, en effet, d'un pays où la colonie arménienne est prospère - et qui, de son "  bout du monde  ", n'ayant pas à ménager la Turquie, a reconnu solennellement le génocide - et où, aussi, le combat pour la vérité n'est pas un vain mot après la dictature...

Certes, une telle qualification pontificale n'est pas inédite, et François a pris soin de citer Jean Paul II. Mais sa prise de position est d'une tout autre portée. Jean Paul II avait choisi la forme d'un communiqué cosigné avec le chef de l'Eglise apostolique arménienne, qui avait l'allure d'un compromis de chancellerie.

Le 12  avril, c'est une voix personnelle qu'on a entendue restituer l'horreur du génocide, de ceux qui ont été "  décapités, crucifiés, brûlés vifs... pour leur foi  ", et lier ces crimes à ceux commis aujourd'hui contre les chrétiens d'Orient et d'ailleurs. En comparant cette extermination aux deux grands crimes du nazisme et du stalinisme, il lui a donné le statut d'événement préfigurateur du mal actuel, le "  génocide par morceaux  ".

Enfin la circonstance du centenaire d'un génocide encore contesté lui a donné l'occasion de légitimer sur un plan universel le "  devoir de mémoire  " des Arméniens et d'interpeller les responsables politiques sur la nécessité de s'opposer au mal "  sans compromis ni ambiguïté  ".

OEcuménisme

En désenclavant le crime de 1915 de son caractère périphérique, François renoue avec l'attitude de son prédécesseur au moment des faits, Benoît XV, qui fit connaître son indignation publiquement et multiplia les interventions auprès des puissances alliées de la Turquie pour qu'elles arrêtent l'assassinat d'un peuple. En vain, et les travaux d'un chercheur allemand ont montré que cet échec de la dénonciation frontale avait influencé par la suite le choix de Pie XII de ne pas dénoncer Hitler par souci d'efficacité. On peut tout de même se demander pourquoi l'Eglise catholique des décennies récentes a été si retenue face à la mémoire de l'éradication, sans exemple, d'un peuple chrétien.

Comme si deux gênes inverses s'étaient conjuguées. D'un côté la réticence à défendre des chrétiens dans l'attitude des Occidentaux face aux crimes djihadistes. De l'autre, le fait que ces victimes chrétiennes n'étaient pas majoritairement catholiques a peut-être diminué l'empathie de papes moins oecuméniques que François. En concélébrant la messe avec le chef des catholiques arméniens, le pape a manifesté une communauté d'appartenance moins assumée jusque-là. La résonance de l'homélie du 12  avril ne tient pas seulement à l'extension du devoir de mémoire au-delà des repentirs de l'Eglise pratiqués par Jean Paul II. Elle incarne et exprime un tournant moral, une décantation de la demande de reconnaissance du génocide arménien, que le centenaire commence à mettre en lumière.

Alors que François Hollande va occuper le devant de la scène en Arménie, le 24  avril, et qu'on attend toujours le choix d'Obama, les évolutions les plus profondes viennent d'ailleurs. D'Allemagne, où des chercheurs se penchent sur la façon dont leur pays a laissé faire, et sur l'empreinte laissée par ce cynisme. Des communautés juives, qui multiplient les accueils de débats et d'expositions sur le génocide arménien, au diapason du discours vibrant du président israélien Rivlin à l'ONU le jour anniversaire de la libération des camps. Ces trois foyers, l'allemand, le juif et le catholique, renforcent le caractère éthique du rappel à la mémoire, dont le déni signifie, selon le pape, que "  le mal tient encore la blessure ouverte  ".

" déclaration inappropriée "

Le gouvernement turc lui a opposé une fin de non-recevoir  : rappel d'ambassadeur, repli sur l'absence "  légale  " de condamnation du génocide, critiques sur la mémoire sélective du pape qui oublie les souffrances endurées par les musulmans. Comme souvent, on peut noter le ton relativement modéré du premier ministre Davutoglu qui, en jugeant la déclaration pontificale "  partiale et inappropriée  ", n'insulte pas l'avenir.

Du dépit a aussi percé devant une "  déviation  " par rapport à la visite du pape en novembre dernier. Le pape y avait pourtant appelé la Turquie à "  de petits gestes, de petits pas de rapprochement  ". Ils ne sont pas venus, ce qui explique sans doute la vigueur de l'homélie du 12  avril. Mais quelle influence peut-elle avoir sur un pays à 99  % musulman, où les contestataires sont des laïques  ? Elle accroît sans doute la gêne des dirigeants à qui le rappel du scandale moral de la négation fait perdre de la respectabilité internationale. Elle leur signifie que les ouvertures rhétoriques sans lendemain ne peuvent plus passer pour des étapes vers la réconciliation nécessaire.

Toutefois, le vrai changement ne pourra venir que lorsque des voix musulmanes se joindront à celles des démocrates laïques pour rompre avec l'équivalence de toutes les souffrances et dénoncer la radicalité du mal commis par un Etat qui condamna une partie de son peuple à la disparition. Article de Michel Marian

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12 avril 2015

Pour la première fois, un pape reconnaît le "génocide" arménien

Le pape François est devenu, dimanche, le premier pape à reconnaître publiquement le génocide arménien de 1915-1917. Le souverain pontife a estimé qu'il s'agissait de l'une des "trois tragédies massives" du XXe siècle.

Le pape François a utilisé, dimanche 12 avril, dans le cadre solennel de la basilique Saint-Pierre de Rome le terme "génocide" pour décrire le massacre des Arméniens il y a cent ans, au risque de fortement perturber ses relations diplomatiques avec la Turquie.

"Au siècle dernier, notre famille humaine a traversé trois tragédies massives et sans précédent. La première, qui est largement considérée comme 'le premier génocide du XXe siècle' a frappé votre peuple arménien", a déclaré le pontife en citant un document signé en 2001 par le pape Jean Paul II et le patriarche arménien.

12 avril 2015

Génocide Arménien

Voir mes précédents billets sur le génocide arménien :

Génocide arménien 08/04/2015 La Mairie de Paris va accueillir une... 08/04/2015 Génocide arménien 08/07/2012 A propos de la loi sur la pénalisation... 25/01/2012 Génocide arménien 23/01/2012 Génocide arménien : Rassemblement... 23/01/2012 Génocide arménien : Rassemblement... 21/01/2012 Des milliers de manifestants à Paris... 21/01/2012 Génocide arménien 23/12/2011 Le génocide arménien 24/04/2010.

Pour y accéder (après avoir noté les différentes dates) voir l'historique en cliquant sur le lien suivant : http://jourstranquilles.canalblog.com/archives/index.html 

22 mars 2015

François dénonce « la corruption qui pue »

Le pape effectuait sa première visite à Naples, hier. Il a condamné la mafia et la corruption dans cette ville marquée par la précarité.

« Comme un animal mort pue, la corruption pue. La société corrompue pue. Et un chrétien qui fait entrer en lui la corruption pue. » François n’a pas mâché ses mots, hier, en visite à Naples. Il s’est adressé aux habitants du quartier défavorisé de la Scampia, fief de la Camorra (la mafia locale), où le chômage dépasse les 40 %. Il a écouté les témoignages d’un Italien sans emploi et d’une immigrante philippine. François a dénoncé le chômage structurel et a assimilé le travail au noir, répandu dans l’économie parallèle napolitaine, à de l’« esclavage ». Il a plaidé pour que les personnes sans domicile aient un toit :« Ils sont des citoyens, pas des citoyens de seconde classe ! »

Retourner à une vie honnête

Le pape s’est ensuite rendu dans le centre de Naples en papamobile découverte, accompagné du cardinal de la ville Crescenzio Sepe. 3 000 agents des forces de l’ordre, dont des tireurs d’élite, ont été déployés, indique la presse locale. Il a célébré une messe devant environ 100 000 personnes, sur la place du Plebiscito.« Aux criminels et tous leurs complices, avec humilité, je répète : convertissez-vous à l’amour et à la justice. Il est toujours possible de retourner à une vie honnête. Des mères en larmes le demandent. » Il a appelé les Napolitains à« réagir avec fermeté face aux organisations qui exploitent et corrompent les jeunes, les pauvres et les défavorisés. Que la corruption et la délinquance ne défigurent pas cette belle ville ! » Puis le pape s’est rendu à la prison Poggioreale. Il y est resté une heure et demie et a déjeuné avec 120 détenus dont une dizaine de transsexuels. Malgré un sombre tableau, François a tenu à souligner la vitalité d’une culture napolitaine millénaire :« La vie à Naples n’a jamais été facile mais n’est jamais triste. Sa grande ressource est la joie. »

28 décembre 2014

François, Le Pape putschiste

Après les sept péchés capitaux, voici les quinze maladies curiales. A écouter la charge dévastatrice livrée par le pape François contre la curie romaine lundi 22  décembre, on est en droit de se demander si les deuxièmes ne sont pas plus graves que les premiers. Et de s'extasier sur l'extraordinaire témérité de ce premier pape venu du Sud.

Les quinze maux de la curie, décrits avec un luxe féroce de détails en guise de voeux de Noël une demi-heure durant devant les accusés eux-mêmes, cardinaux et évêques cloués sur leurs sièges dans la salle Clémentine du Vatican, vont de " l'Alzheimer spirituel " au " terrorisme du bavardage " en passant par la " maladie du blocage mental ", " l'arrogance ", " la médiocrité " et l'hypocrisie d'une " vie cachée et souvent dissolue ". De mémoire de prélat, on a peine à se souvenir d'un discours d'une telle violence prononcé dans cette auguste enceinte.

Cette offensive, après un certain nombre d'escarmouches, n'est ni plus ni moins qu'une déclaration de guerre à la curie. Que veut donc François ? Jorge Bergoglio n'oublie pas la raison pour laquelle il a été choisi lui, jésuite, cardinal argentin, il y a vingt mois, par ses pairs cardinaux pour succéder à Benoît XVI, démissionnaire : nettoyer les écuries d'Augias du Vatican, voilà la mission qui a été confiée au nouveau souverain pontife. Cette mission, François s'en sent investi et, de toute évidence, il entend la mener à bien, quoi qu'il en coûte - et quoi qu'il lui en coûte.

Audit dans les finances

Aux grands maux les grands moyens, donc. Le pape François a déjà lancé plusieurs chantiers, dont certains sont bien avancés. Il a fait le ménage dans les finances du Vatican, il a commandé un audit externe de la gestion de la cité-Etat et a redessiné le pouvoir économique. Mais le gros morceau est la réforme de la curie, cette " cour papale " dénoncée dans plusieurs entretiens à la presse par l'un des hommes de confiance du souverain pontife, l'archevêque de Tegucigalpa, Oscar Maradiaga.

Mais le véritable chantier du pape François va bien au-delà de la réorganisation de la curie. Ce que veut ce pape est proprement révolutionnaire : il entend redistribuer le pouvoir dans l'Eglise en en élargissant la base. Affaiblir la domination du centre au profit de la périphérie. Il veut ouvrir les structures du pouvoir au-delà des clercs, aux laïques, hommes et femmes, et aux fidèles de l'Eglise dans toute leur diversité. Et cette diversité, dans l'Eglise catholique, s'entend aussi dans le sens géographique.

C'est donc aussi comme une attaque contre l'emprise de l'Eglise d'Italie sur le Vatican qu'il faut comprendre cette charge de François devant la curie. Après le Polonais Jean Paul II et l'Allemand Benoît XVI, Jorge Bergoglio est le troisième pape non italien depuis plus de quatre siècles, mais il est surtout le premier non-Européen. Il est, en ce sens, très représentatif de la masse des fidèles catholiques, qui sont aujourd'hui, majoritairement, non Européens. Et il souhaite que la représentativité de cette masse de fidèles ne se limite pas à la personne du souverain pontife.

François peut-il gagner un pari aussi audacieux ? Quelles sont ses chances de réussir cette offensive en règle contre l'appareil de l'Eglise ? Même les observateurs les plus fins du Vatican évitent de se hasarder à des pronostics. Mais il est clair, désormais, que l'année qui s'ouvre sera cruciale pour l'Eglise - et pour son chef.

30 novembre 2014

L’émotion du Pape dans la Mosquée bleue

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Le pape François s’est recueilli dans la célèbre Mosquée bleue d’Istanbul au deuxième jour de son voyage en Turquie. Objectif : promouvoir le dialogue entre religions dans ce pays proche de l’Irak et de la Syrie.

La visite du Pape a été suivie de très près en Turquie. Les chaînes télévisées ont transmis en direct, hier, les moments forts du programme d’Istanbul. Après avoir prié à la Mosquée bleue avec le Grand Mufti de la ville, le souverain pontife a admiré les mosaïques de la Vierge Marie et du bébé Jésus à la cathédrale byzantine de Sainte Sophie, aujourd’hui utilisée comme un musée. Il a ensuite rencontré, dans les jardins de l’ambassade du Vatican, des catholiques des différents rites. Les moindres détails de sa visite ont été commentés dans les journaux et les réseaux sociaux. Les Turcs ont surtout été impressionnés par les humbles choix de François qui a notamment refusé une Mercedes , optant pour une voiture plus modeste. Ce choix a été interprété par certains observateurs comme un message au président turc Recep Tayyip Erdogan, connu pour ses choix luxueux. Par ailleurs, le Pape a été le premier invité étranger du nouveau palais présidentiel d’Erdogan, qui aurait coûté plus de 280 millions d’euros.

Discours ambigu d’Erdogan

À l’issue de leur rencontre à Ankara, vendredi, François a plaidé pour un« dialogue interreligieux et interculturel » devant permettre de« bannir toute forme de fondamentalisme et de terrorisme qui humilie gravement la dignité de tous les hommes et instrumentalise la religion ». Il a rappelé que se perpétraient, en Syrie et en Irak,« de graves persécutions aux dépens de groupes minoritaires, spécialement – mais pas seulement – les chrétiens et les yézidis ». Le chef de l’Église catholique a ensuite demandé à la communauté internationale« d’aider » la Turquie à faire face à l’accueil sur son territoire de centaines de milliers de réfugiés. Lors d’une conférence de presse commune, Recep Tayyip Erdogan a déclaré« n ’avoir presque aucune différence de point de vue » avec le Pape. Pourtant, le discours adopté depuis quelque temps par le président turc est assez loin du dialogue interculturel plaidé par François. Mettant en avant l’héritage ottoman de la Turquie, Erdogan aime créer des polémiques au sujet des relations entre l’Occident et l’Orient.« Les Occidentaux ne nous aiment pas, ils n ’aiment que la maind’œuvre pas chère, les conflits et la mort de nos enfants », avait-t-il ainsi martelé lors d’une réunion, le 27 novembre, à Istanbul. À chaque crise qui ébranle son pouvoir, le président turc accuse en premier« un complot des pays Occidentaux ». Malgré les réformes effectuées dans les premières années de son pouvoir, son bilan concernant les droits des minorités non musulmanes n’est pas non plus très brillant. Le chroniqueur Orhan Kemal Cengiz a souligné, hier, dans le journal Bugün :« Alors que le gouvernement reçoit le Pape conformément à un protocole du plus haut niveau, il ne reconnaît pas le statut œcuménique du Patriarcat orthodoxe à Istanbul et refuse toujours d ’ouvrir le séminaire de l ’île de Heybeli. » À ce sujet, le Pape a rappelé vendredi« qu ’il est essentiel que tous citoyens, qu’ils soient musulmans juifs ou chrétiens, bénéficient des mêmes droits et respectent les mêmes devoirs » en Turquie. Dans la soirée, hier, François a retrouvé Bartholomée 1er , patriarche œcuménique orthodoxe. Les deux dignitaires doivent publier une déclaration commune aujourd’hui sur les relations entre les deux Églises, divisées depuis le schisme de 1054. Article de Burçin GERÇEK.

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