Une couronne d'épines pour Fillon
Le parquet financier est-il adepte du supplice chinois ? Le quart de décision qu’il vient de prendre en déclarant qu’il ne pouvait pas classer sans suite le dossier Fillon – ce dont on se doutait – prolonge d’autant le chemin de croix du candidat LR. Le non-classement ne signifie nullement que Fillon soit coupable. Mais que des charges consistantes (ou des doutes sérieux) pèsent sur son affaire d’emplois supposés fictifs.
Ce nouveau délai, s’il se prolongeait, pose deux problèmes contradictoires. Si les juges financiers décident de renvoyer directement Fillon devant le tribunal correctionnel, avec procès à la clé, cet événement surviendra au plus fort de la campagne. Le candidat ne manquera pas de hurler à l’ingérence judiciaire dans le processus démocratique, même si la procédure est strictement légale. S’il s’agit d’une information judiciaire, l’enquête recommencera, avec un risque de mise en examen, et donc d’interruption brutale de la candidature Fillon.
Mais si les choses restent indéfiniment en suspens, et que Fillon est élu, la conclusion judiciaire de l’affaire sera repoussée de cinq ans. Une partie de l’opinion aura, à juste titre, le sentiment qu’un responsable politique, une nouvelle fois, passe au travers des procédures, à la différence de tant de citoyens lambda. François Fillon avait demandé une décision judiciaire rapide. Il en est réduit à tabler sur la lenteur. Malsain à tous égards.
Théâtre La Huchette
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— Théâtre La Huchette (@theatrehuchette) 16 février 2017
Ils en ont « rat-le-bol »
Les rats sont toujours là et les commerçants n’en peuvent plus. Une nouvelle opération de dératisation a été lancée, square Saint-Jacques.
Par Éric Le mitouard
Reza s’est installé au Petit Bistrot depuis sept mois, rue Saint-Martin (IV e), vue imprenable sur la tour Saint-Jacques. Et il n’en revient pas. « C’est réellement choquant de voir autant de rats venir jusqu’à la terrasse de notre café, le soir et au petit matin. » Rien n’y fait. Depuis le mois de décembre dernier, la Ville de Paris a lancé un protocole d’intervention avec fermeture de square, pose de boîtes sécurisées contenant des appâts anticoagulants et rebouchage des terriers. L’opération devait durer quinze jours à trois semaines. Et lundi, deux mois plus tard, le square Saint-Jacques et le jardin des Rosiers notamment n’étaient toujours pas rouverts.
Une seconde opération a même été lancée avec la mise en place d’une impressionnante palissade en bambou tout autour du square. « C’est fermé, oui. Mais les rats passent en dessous », dénonce Reza qui montre les passages, sous la grande grille fermée. Pour lui, comme pour les autres commerçants de la rue Saint-Martin, la soupe populaire qui est organisée aux abords du square est mise en cause. « C’est affreux de voir les rats passant entre les jambes des gens qui viennent ici se nourrir », estime Anna. « Le matin, on voit des gobelets et des barquettes partout. Les restes de nourriture font la joie des rats qui montent sur les poubelles. Il suffirait peut-être d’organiser cette distribution de repas un peu plus loin, au moins sur l’autre trottoir. »
Un problème pour les touristes
Patrick, douze années au Café In, est découragé. « On a essayé les pétitions il y a quelques années pour que ce soit mieux nettoyé. Mais cela ne change rien. Nous n’avons aucune réponse. C’est le problème de la propreté dans le quartier. »
A la mairie du IV e, on affirme que « le nettoyage des trottoirs est assuré et que l’envahissement par les rats est jugulé petit à petit. » Les poubelles ont été retirées à certains endroits. Et les palissades en bambou ont été placées. « Nous allons installer, au jardin de la rue des Rosiers, des poubelles enfermées dans des coques en bois, pour éviter qu’elles ne soient attaquées par les rats. Au square Saint-Jacques, nous devons étudier la question avec les monuments historiques. »
En attendant, le square reste fermé. « Du coup tout s’arrête, estime Gilles, à la Civette depuis deux ans. Les touristes ne peuvent pas venir visiter la tour. On voit les cars de touristes passer et repartir. Les gens ne peuvent plus venir lire sur les bancs… » Comme si les rats avaient pris possession du quartier.
Reportage photographique : Jacques Snap