Benoit Hamon : Son dernier baroud d’honneur. « Citoyennes, citoyens, réveillez-vous ! » a lancé Benoît Hamon à ses supporteurs.
Hier soir, le candidat socialiste a tenu son dernier grand meeting de campagne à Paris, place de la République. Ultime tentative pour remobiliser en sa faveur les électeurs de gauche.
Ava Djamshidi
« C’est con, il est quand même très bon », lâche un cadre socialiste. Hier, Benoît Hamon a tenu son dernier grand meeting, place de la République à Paris. Un dernier baroud d’honneur à quatre jours du premier tour pour tenter de renverser la table, d’infléchir la dynamique infernale de sa campagne, plombée par les défections survenues dans son camp alors que les enquêtes d’opinion n’ont d’yeux, à gauche, que pour Jean-Luc Mélenchon. Alors que le soleil décline, le candidat du PS prend la parole, point d’orgue de ce rassemblement hybride qui s’est conclu par un concert festif, contrôlé de près par un important dispositif de sécurité. Transis par le froid, les soutiens de Hamon se tiennent collés-serrés derrière lui, manière d’offrir l’image de cette famille unie et soudée qui lui aura tant fait défaut. Sous ses yeux, « 20 000 visages », s’enorgueillit le socialiste devant les drapeaux qui s’agitent.
Aubry pilonne Macron
Mais c’est à d’autres Français que Benoît Hamon s’adresse. « La pire ennemie de la République, c’est l’apathie des citoyens eux-mêmes, lance-t-il. Alors voilà mon appel, qui n’est ni celui d’un César, ni celui d’un tribun. Citoyennes, citoyens, réveillez-vous ! Vous seuls pouvez éviter un cauchemar à la France. » Une adresse aux indécis, nombreux, pour tenter d’enrayer la tendance et de contrer l’argument du vote utile, brandi en faveur de Jean-Luc Mélenchon ou d’Emmanuel Macron que Martine Aubry a pilonné, avant lui, à la tribune. « Quand on est de gauche, on n’aurait que deux solutions. Voter Mélenchon, qui n’a pas un projet visant à être réalisé. La sortie de l’Europe, c’est une folie, s’emporte la maire de Lille. Devrait-on voter pour Macron ? Il n’est ni de gauche ni de gauche ! Oubliez les injonctions au soi-disant vote utile. Au premier tour, on vote pour ses idées. »
Un message reçu cinq sur cinq au pied de la statue de la République. « Je vais voter pour ce que je pense », assure Claire Asseré. Cette retraitée de Saint-Chéron (Essonne) est en colère. Elle est venue pour « faire nombre », même si elle a déchiré sa carte du PS il y a peu. « J’en veux aux socialistes. Ils nous ont fait du mal avec Hollande et ils ont pourri la campagne de Benoît. Quand on est de gauche, on suit Hamon ! » s’emporte-t-elle. Avant de formuler un vœu : « Ce serait vraiment bien qu’il y ait une clarification entre le centre et la gauche au PS, ça ne peut plus durer. » Dans le public, il y a aussi Lucas Gautheron, 22 ans, venu « sentir l’ambiance » de la drôle de campagne du socialiste, badge « Mélenchon » au revers de la veste. Il sourit, un brin goguenard : « Mais ça va, ici, je ne suis pas en territoire ennemi… » @avadjamshidi - Le Parisien
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— Le JDD (@leJDD) 19 avril 2017