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Jours tranquilles à Paris
27 octobre 2017

West Side Story

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27 octobre 2017

Catalogne...

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Photos : Eric Bouvet

27 octobre 2017

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27 octobre 2017

Référendum en Catalogne

Catalogne : Puigdemont renvoie la responsabilité de l’indépendance sur le Parlement

Par Isabelle Piquer, Barcelone, Espagne, envoyée spéciale

Sommé par Madrid de se prononcer sur la tenue d’élections, le chef de l’exécutif n’a pas tranché, jeudi. Le Parlement devra décider, vendredi, alors que la menace de la mise sous tutelle par Madrid se rapproche.

Suspense, rebondissements, crises, le feuilleton catalan a vécu une nouvelle journée de grande confusion, jeudi 26 octobre. Des scènes maintes fois jouées par les gouvernements de Madrid et de Barcelone qui, malgré leurs ultimatums à répétition, ne semblent vouloir s’engager ni l’un ni l’autre dans la voie de non-retour que supposerait la mise sous tutelle de la Catalogne.

Le dénouement final devrait avoir lieu vendredi 27 octobre. A Madrid, dès 10 heures, le Sénat a prévu de débattre l’article 155 de la Constitution espagnole – il donne au gouvernement du premier ministre Mariano Rajoy le pouvoir de destituer l’exécutif catalan et de contrôler, entre autres, la police et les médias publics. Au même moment à Barcelone, le Parlement régional doit se réunir pour décider s’il va voter en faveur de l’indépendance. Les débats, et la tension, devraient durer tout l’après-midi.

C’est le président catalan, Carles Puigdemont, qui a décidé de prolonger son bras de fer avec Madrid jusqu’au dernier moment. Au cours d’une journée particulièrement chaotique, et après avoir retardé puis annulé deux allocutions solennelles, il est finalement apparu devant la presse, peu après 17 heures, au siège de la Généralité (exécutif catalan) pour annoncer sa décision de ne pas convoquer des élections anticipées, car le gouvernement de M. Rajoy ne lui offrait pas « de garanties suffisantes ».

Et ce malgré la médiation de « diverses personnes », a reconnu le responsable nationaliste, notamment celles du premier secrétaire des socialistes catalans, Miquel Iceta, et, d’après la presse espagnole, du chef du gouvernement basque, Inigo Urkullu. Ils voyaient dans un scrutin régional la meilleure issue pour éviter un choc frontal avec Madrid.

Une crise aux conséquences imprévisibles

Carles Puigdemont a finalement annoncé qu’il laissait le Parlement régional se prononcer sur « les conséquences de l’application contre la Catalogne de l’article 155 » et continuer sur la voie du mandat en faveur de l’indépendance donné par les électeurs lors du référendum du 1er octobre.

C’était une manière de se délester de la responsabilité d’une rupture, même symbolique, avec l’Espagne et surtout d’éviter que sa formation, le Parti démocrate européen de Catalogne (PdeCAT), n’assume seule l’usure d’une crise aux conséquences imprévisibles. « Si nous devons tomber, toute la coalition tombera », déclare un proche du président Puigdemont.

Une stratégie qui comporte des risques d’implosion pour la coalition Junts pel si (« Ensemble pour le oui »). Au sein de la majorité indépendantiste (72 députés sur 135), les sensibilités sont très diverses. Les tensions de ces derniers jours n’ont fait qu’aviver les différends entre le PdeCAT, la Gauche républicaine (ERC) du vice-président Oriol Junqueras et la Candidature d’unité populaire (CUP, extrême gauche).

Il suffit de cinq défections pour faire couler une éventuelle déclaration d’indépendance. Et certains membres de la coalition ne sont pas sûrs de vouloir aller jusqu’au bout. Plusieurs auraient fait part de leur crainte face à de possibles poursuites judiciaires.

Retournements de situation

Jeudi soir, c’est l’un des proches de M. Puigdemont, le ministre catalan chargé des entreprises, Santi Vila, qui a annoncé sa démission sur Twitter après avoir constaté que ses efforts pour le dialogue avaient « échoué ». Peu après le référendum, M. Vila avait demandé un « cessez-le-feu » et appelé à « réfléchir à l’utilité et aux conséquences » d’une déclaration d’indépendance.

A Madrid, le Parti populaire (PP) au pouvoir et les socialistes du PSOE ont essayé tant bien que mal d’opposer un front uni face aux indépendantistes. Au Sénat, la vice-présidente du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, a poursuivi la procédure préalable au vote de l’application de l’article 155 en déclarant que l’objectif était de « rétablir la légalité et le vivre ensemble », des arguments répétés par les conservateurs.

Les socialistes, quant à eux, essayent de laisser la porte ouverte à un recul de dernière minute des indépendantistes en proposant un amendement qui permettrait de tout arrêter si Barcelone se décidait finalement à convoquer des élections. « Nous sommes toujours à temps », a martelé son secrétaire d’organisation, José Luis Abalos, qui a également dénoncé « l’irresponsabilité du sécessionnisme ».

Pour les militants indépendantistes les retournements de situation de la journée de jeudi ont été particulièrement déroutants. Dans les rues de Barcelone, dès que les rumeurs de possibles élections anticipées ont commencé à circuler, des milliers d’étudiants qui avaient convoqué une grève puis une manifestation place de l’Université, sont allés jusqu’au siège de la Généralité pour crier contre le « traître » Puigdemont. Puis, un peu désorientés par la non-déclaration du président mais pleins d’énergie revendicatrice, ils sont partis jusqu’aux grilles du parc du Parlement, fermées par un important barrage policier, pour demander l’instauration de la République.

« Nous allons vivre un moment historique »

« Ce serait une lâcheté que de faire marche arrière, explique Gerard, un étudiant en physique qui sèche ses cours depuis un mois pour soutenir la sécession, « si le PdeCat n’est pas à la hauteur, il le paiera aux urnes. »

Le noyau dur de l’indépendantisme, lui, s’est déchaîné sur les réseaux sociaux. Le porte-parole de l’Assemblée nationale catalane (ANC) a parlé de « fraude » ; la CUP, quant à elle, a répété, une fois de plus, qu’elle « ne soutiendrait pas des élections ».

Toutes les organisations indépendantistes, l’ANC et Omnium, ainsi que l’Association des municipalités en faveur de l’indépendance et d’autres collectifs de la mouvance, ont appelé leurs sympathisants à se mobiliser, vendredi, dans les jardins proches du Parlement dès 10 h 30. L’ANC leur a même conseillé d’amener de l’eau et des sandwiches en prévision d’une journée qui s’annonce longue.

« Nous allons vivre un moment historique », a déclaré le porte-parole de l’ANC, Agusti Alcoberro, celui que les militants n’ont pas pu vivre, le 10 octobre, sur cette même place, lorsque M. Puigdemont a annoncé puis suspendu la déclaration d’indépendance. Venus célébrer la République, ils étaient repartis chez eux déçus et découragés.

27 octobre 2017

Petter Hegre (photographe)

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27 octobre 2017

Ce que l’on sait du nouveau « Vélib’ »

Par Éric Béziat - Le Monde

Le modèle de vélo partagé qui équipera la nouvelle flotte à compter du 1er janvier à Paris a été présenté mercredi. 30 % de la flotte devrait être à assistance électrique.

La ville de Paris a dévoilé, mercredi 25 octobre, le nouveau modèle de vélo partagé destiné à remplacer les Vélib’. Plus léger que le précédent, il sera doté d’un système antivol censé être très robuste.

En mai, l’emblématique marché des vélos en libre-service parisiens a échappé à son créateur JCDecaux, pour revenir au consortium Smoovengo, pour une durée de quinze ans à compter du 1er janvier 2018.

Qu’est-ce qui va changer concrètement ?

Les 1 200 stations de JCDecaux sont démantelées (aux frais de l’ancien exploitant, affirme le syndicat mixte), pour être remplacées par les 1 000 à 1 600 nouvelles stations conçues par Smoovengo.

Il était prévu que 30 % de la flotte soit à assistance électrique, et le système de réservation évolue radicalement. Les usagers pourront utiliser leur smartphone pour réserver, déverrouiller, rendre leur Vélib’. L’engin sera équipé d’un support sur le guidon permettant d’arrimer son téléphone et de le transformer en GPS, connecté en Bluetooth au vélo. Enfin, les modèles électriques seront dotés d’une prise USB permettant la recharge du portable.

On pourra cependant toujours attraper son Velib’ à la station, « à l’ancienne », à l’aide d’une carte de transport ou en payant par carte bancaire pour les locations ponctuelles.

Qu’est-ce que Smoovengo, ce consortium qui a raflé le Vélib’à JCDecaux ?

C’est un quarteron d’entreprises qui a emporté le marché de 600 à 700 millions d’euros sur quinze ans. Il est mené par Smoove, une jeune PME de Montpellier qui a fait breveter un système de verrouillage pour vélos très performant et qui gère déjà des flottes en libre-service (715 stations, 8 800 vélos) dans vingt-six villes en France et dans le monde.

Avec le marché parisien, la plus grosse offre de vélo en libre-service au monde (25 000 machines, 1 000 à 1 600 stations), Smoove change de dimension. L’entreprise s’est donc adjoint le soutien logistique, financier, industriel et juridique d’acteurs de plus grande dimension : Indigo, leader mondial du stationnement, et Mobivia, champion européen de l’entretien automobile (marques Norauto, Midas).

Le quatrième larron, Moventia, est un groupe catalan spécialisé dans la mobilité et le transport public, déjà partenaire de Smoove pour les vélos en libre-service d’Helsinki. L’entreprise est chargée de mener à bien le déploiement des stations, matériel comme logiciel, et d’assurer la qualité de service pendant la durée du contrat.

Pourquoi ce consortium a-t-il gagné ?

« Nous avons gagné car notre solution est moins chère », a expliqué en conférence de presse, mercredi, le président fondateur de Smoove, Laurent Mercat. JCDecaux a d’ailleurs décidé d’attaquer en justice la décision d’attribution, dénonçant le « dumping social » de son concurrent, retenu « à cause de son faible coût ». Débouté en première instance, JCDecaux a affirmé vouloir porter l’affaire devant le Conseil d’Etat.

Mais le comparatif des deux offres a aussi pesé dans la balance. Le syndicat mixte Autolib’ et Velib’ Métropole, autorité décisionnaire dans l’appel d’offres, met en avant les « plus » de Smoovengo : la lutte contre le vandalisme améliorée, la possibilité de laisser son Velib’à une station déjà pleine, la possibilité de créer des stations éphémères lors d’événements sportifs ou culturels…

Quels seront les tarifs du nouveau Vélib’ ?

Le changement d’offre pourrait entraîner une hausse des tarifs, mais ils seront fixés par un vote du syndicat mixte a prévu à l’automne. La sénatrice (PS) de Paris Marie-Pierre de La Gontrie a reconnu que le prix de l’abonnement actuel, qui est de 29 euros par an pour un nombre illimité de trajets avec la gratuité des trente premières minutes de chaque trajet, « n’a pas grand-chose à voir avec le réel » des équilibres économiques. Mais pas question d’augmenter fortement les prix.

On devrait donc se diriger vers un système multiformule comportant un abonnement intégral vélos classiques et vélos électriques plus cher que l’offre actuelle, un abonnement pour les seuls vélos mécaniques dont le tarif ne devrait pas beaucoup augmenter par rapport aux 29 euros actuels et enfin plusieurs systèmes pour les usages ponctuels.

Que va-t-il se passer pour les abonnés actuels ?

Le syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole l’affirme : le transfert des abonnements se fera sans douleur pour les abonnés. Les abonnements souscrits en 2017 seront repris par Smoovengo. Ils basculeront sur la formule vélos mécaniques du nouveau Vélib’.

En revanche, toutes les formalités bancaires (autorisation de prélèvement, transmission de RIB, cautionnement par carte de paiement) sont à refaire avec le nouvel exploitant. Les 300 000 abonnés actuels du service Vélib’(dont 275 000 Parisiens) vont être contactés par Smoovengo afin de préparer sans trop d’à-coups la transition.

Quel est le calendrier du passage de relais ?

Le remplacement progressif des anciennes stations par les équipements Smoovengo devrait commencer en octobre. Les deux services sont censés cohabiter jusqu’au 31 décembre.

Le lendemain, 1er janvier 2018, sonnera la fin définitive du vieux Vélib’ et la mise en service officielle des nouvelles stations. Le déploiement se poursuivra de janvier à mars, avec comme objectif que 100 % des stations fonctionnent le 31 mars.

Quel sera le périmètre géographique de Vélib’ 2 ?

Il est encore incertain. La centaine de communes partenaires d’Autolib’et Vélib’Métropole a jusqu’à la fin juin pour décider si elles proposeront à leurs administrés le service modernisé de vélopartage.

Cela représente un coût – non négligeable pour les villes – de 10 000 euros par station installée. Sans une aide financière de la Métropole du Grand Paris atténuant la facture, les communes limitrophes auraient payé un prix par station de 20 000 euros, comme la capitale. Actuellement quatorze communes en plus de Paris permettent d’accéder à Vélib’, mais ce nombre pourrait augmenter en 2018.

Que va-t-il arriver aux salariés du Vélib’actuel ?

Cela reste flou, même si le sort des 315 salariés de Cyclocity, filiale de JCDecaux, a été un tant soit peu clarifié par la justice. Le 4 mai, le tribunal administratif a rappelé que si les juges administratifs confirment le choix de Smoovengo, le transfert des effectifs au 1er janvier 2018 « est une obligation légale » pour le nouvel exploitant. Une forme de garantie pour les employés inquiets.

Mais les conditions du transfert et le nombre de personnes transférées restent incertains. « Smoovengo a pris l’engagement de proposer en priorité aux salariés de l’actuel exploitant, que ce dernier ne voudrait pas garder pour ses autres activités, de rejoindre le nouvel exploitant », indique le consortium dans son communiqué de presse. Par ailleurs, Smoovengo souhaite adopter une autre convention collective pour les personnels au service des Vélib’ que celle utilisée actuellement (commerce des articles de sport), peut-être au profit de la convention collective régissant l’activité de location de cycles.

Yann Marteil, directeur général délégué de Mobivia et chargé du dossier social pour Smoovengo, s’est voulu rassurant. « On ne prévoit pas de fonctionner avec moins de gens, a-t-il affirmé le 10 mai. Vu la situation du sortant qui dans son marché actuel n’est pas que sur du vélo mais a d’autres enjeux, notamment de publicité, et vu l’extension possible du périmètre à davantage de communes, on n’a aucune raison à ce stade d’imaginer que ça puisse générer des problèmes sociaux, à partir du moment où les deux côtés ont envie que ça se passe bien. »

 

27 octobre 2017

Du bon usage d’un langage « cash »

L'édito de Muriel Pleynet - Le Parisien

« La République ne cède pas aux gens qui sont en cagoule ! ». Si l’on a pu, parfois et à juste titre, reprocher à Emmanuel Macron des mots blessants et un langage fleuri, il faut - toutefois - reconnaître au chef de l’Etat d’avoir le courage de dire ce qu’il pense et de parler... « cash ». Car non, on ne négocie pas avec des « gens qui sont en cagoule ». Et Emmanuel Macron de préciser, ce matin lors d’une conférence de presse à Cayenne, qu’il n’était pas question de « céder à des pressions, quelles qu’elles soient, en particulier lorsqu’elles n’ont pas la légitimité démocratique ». La veille, quelques heures seulement après son arrivée en Guyane, les manifestations organisées avaient dégénéré en heurts qui ont duré plusieurs heures. Le président s’est, tout de même, employé à rassurer : « La parole de l’Etat sera tenue », assurant que les accords conclus le 21 avril, sous le quinquennat de François Hollande, pour mettre fin au vaste mouvement social du printemps seraient « appliqués ». Mais dès son arrivée, Emmanuel Macron avait donné le ton en avertissant qu’il n’était « pas le Père Noël » et que « les Guyanais » n’étaient « pas des enfants ». Du bon usage d’un langage cash.

27 octobre 2017

FIAC - Jardin des Tuileries

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27 octobre 2017

Après la polémique, un site de « sugar daddies » visé par une enquête judiciaire

Par Louise Couvelaire - Le Monde

Rich Meet Beautiful se vante de mettre « en relation » des étudiant(e)s précaires avec des personnes aisées. Une enquête pour proxénétisme a été ouverte.

Sur la photo de son profil Facebook, Sigurd Vedal affiche un large sourire, des dents blanches à l’américaine, une mèche blonde bien peignée et un physique de gendre idéal ; le genre propre sur lui. Mais derrière ce cliché policé, se cache un homme d’affaires de 46 ans dont le business et les manières font scandale.

Fondateur de plusieurs sites Internet spécialisés dans les relations sexuelles éphémères, les rencontres adultères et entre parents divorcés, ce patron norvégien a lancé une nouvelle plateforme baptisée Rich Meet Beautiful (RmB). Le principe ? Mettre en relation des messieurs fortunés – appelés les « sugar daddies » – avec de jeunes étudiantes fauchées – les « sugar babies ». Et le 23 octobre, une camionnette a entamé une tournée promotionnelle dans les rues de Paris, en stationnant devant les universités et les grandes écoles. Sur l’affiche XXL de la remorque, on pouvait lire : « Hey, les étudiant(e)s ! Romantique, passion et pas de prêt étudiant. Sortez avec un sugar daddy ou une sugar mama. » La campagne a déclenché une avalanche de réactions indignées.

« Publicité honteuse », a ainsi condamné sur Twitter la mairie de Paris ; « prostitution déguisée », ont dénoncé des associations, comme Equipes d’action contre le proxénétisme (EACP) ; « est-ce qu’il s’agit de rencontres consenties ou est-ce qu’il s’agit de proxénétisme et d’une forme d’incitation à la prostitution qui pourrait tomber sous le coup de la loi ? », s’est interrogée Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, à l’antenne de Sud-radio ; « cette publicité a pour objet d’attirer les étudiant-es en situation de précarité (…) et de les inciter à accepter de se livrer à des actes sexuels avec des personnes plus âgées », s’est indigné dans un communiqué le syndicat étudiant la FAGE.

« Gros coup de pub et cynisme absolu »

Jeudi, le parquet de Paris a ouvert une enquête ; elle a été confiée à la brigade de répression du proxénétisme (BRP), pour « circulation de véhicule publicitaire en agglomération dans une zone où la publicité est interdite » et « proxénétisme aggravé ».

Dans la foulée, la remorque publicitaire a été saisie par la police. « Ce site a réalisé un gros coup de pub avec un cynisme absolu », commente Frédéric Dardel, le président de l’université Paris-Descartes, qui a porté plainte.

Aux hommes, RmB fait miroiter « 1 000 jeunes femmes magnifiques qui attendent leur mentor ». Aux femmes, il promet des papas gâteaux qui les soutiendront « en leur offrant de généraux cadeaux ou de l’argent ». « En retour, précise le site, la Sugarbaby doit comprendre qu’il faut être agréable, belle et un élément relaxant dans la vie de son Sugardaddy. »

D’autres sites avant RmB ont profité d’un flou juridique qui leur a permis d’éviter toute condamnation. En 2014, la plainte pour proxénétisme déposée par l’EACP contre SugarDaddy.fr, dont l’offre est similaire, avait été classée sans suite. Motif ? « Absence de caractérisation de l’infraction. » En d’autres termes, il ne propose pas clairement aux femmes de se prostituer, ni aux hommes de payer pour des relations sexuelles.

« Une approche comme une autre »

« Notre site se contente de mettre en relation des adultes libres de leur choix, se défend Sigurd Vedal, dont l’objectif est d’atteindre 100 000 utilisateurs en France d’ici à la fin de l’année. La situation économique de l’un des partenaires figure très souvent parmi les critères de sélection de l’autre. C’est une approche comme une autre, nous mettons simplement l’accent dessus. » « Il y a bien des sites pour les gays, pour les vieux…, poursuit le PDG de Digisec Media, société domiciliée à Malte, qui planche actuellement sur une plateforme de rencontres dédiée aux personnes en surpoids. Nous aussi nous segmentons. »

Lancé le 21 août dans une trentaine de pays, RmB compterait déjà 250 000 adhérents. Fin septembre, en Belgique, la campagne chargée de promouvoir le site avait été suspendue après plusieurs jours de polémique et l’ouverture d’une enquête pour « incitation à la débauche d’une personne majeure dans un lieu public ».

Le patron norvégien croyait avoir résolu « le problème » en procédant à « quelques ajustements » dans sa stratégie de communication. A Bruxelles, l’affiche ne s’adressait qu’aux étudiantes et aux sugar daddies. A Paris, elle faisait mention d’« étudiant(e)s » et aussi de sugar mamas. La photo qui accompagnait le slogan mettait aussi en scène un couple de jeunes gens. « Vous voyez, il n’y a aucune différence d’âge entre eux, se félicite Sigurd Vidal. C’est comme dans le film Fifty Shades of Grey : c’est son train de vie qui l’a séduite. »

Sauf que le profil type du sugar daddy est loin d’avoir les traits (et l’âge) de Christian Grey, le fringant milliardaire porté sur grand écran. Et qu’Anastasia Steele n’a rien d’une sugar baby qui peine à payer son loyer.

« Des sites qui cartonnent »

Le modèle économique de RmB s’appuie sur un double phénomène : la précarisation des étudiants – dont 20 % vivent sous le seuil de pauvreté, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales publié en 2015 – et la multiplication des sugar babies – qui seraient 40 000 dans l’Hexagone.

« Ces jeunes femmes font Sciences Po, HEC, l’Edhec, pharmacie… Leurs parents sont au chômage, dans l’impossibilité de les aider financièrement alors que la vie étudiante est de plus en plus chère. Elles travaillent beaucoup et n’ont pas le temps pour un petit boulot, raconte Nadia Le Brun, qui a recueilli les témoignages d’une dizaine d’entre elles pour son livre intitulé Les nouvelles courtisanes (éditions Kero, 192 pages, 15,90 euros). Ces sites vantent des relations romanesques et hédonistes, et déculpabilisent les jeunes filles qui n’ont pas l’impression de se prostituer. Résultat, ils cartonnent. »

Et ils se diversifient. Le précurseur américain Seeking Arrangement, qui a investi le marché français il y a trois ans, a ainsi créé, aux Etats-Unis, une école de coaching : « Let’s talk sugar », ou l’art de séduire un sugar daddy. En ligne ou en live, des expertes ès « sugaring » prodiguent leurs conseils tarifés aux aspirantes sugar babies…

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27 octobre 2017

La Loi entre vous et nous

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