19novembre : Psttt, c’est la journée mondiale des toilettes

Un vrai problème

C’est aujourd’hui la Journée mondiale des toilettes. Et c’est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Quelque 2,6 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à des sanitaires privés. En cas de catastrophe naturelle, comme aux Philippines, l’accès aux sanitaires est l’un des problèmes les plus urgents. La très respectable WTO, Organisation mondiale des toilettes ( worldtoilet.org ), créée en 2001, tient sa conférence annuelle aujourd’hui, en Indonésie. Elle a notamment développé SaniShop, un concept de toilettes individuelles à bas coût, proposées en franchise à des entrepreneurs locaux, qui permet d’équiper une famille pour 30 €. Dans les pays développés, la WTO appelle à améliorer l’accès des femmes et des handicapés aux toilettes publiques.

L’Europe au chevet des toilettes

Après trois années de travail, la Commission européenne a établi un document de 122 pages visant à normaliser les contenances des chasses d’eau. Préconisations : des chasses à double détente avec 5 litres d’eau pour l’évacuation maximale, 3 litres dans la position mini. Et 1 litre pour les urinoirs. Selon cette étude, la France, avec quelque 42 millions de WC et d’urinoirs, arrive bien loin derrière l’Allemagne (77 millions), et ne se place que cinquième, derrière l’Espagne (49 millions), l’Italie (46,5 millions) et le Royaume-Uni (45 millions).

Que deviennent les vespasiennes ?

Ces urinoirs pour hommes sont apparus en France, à Paris, en 1834. Ils ont emprunté leur nom à l’empereur romain Vespasien, qui avait établi un impôt sur la collecte de l’urine (utilisée par les teinturiers et les tanneurs). Il faudra attendre les années 1980 pour que les femmes aient accès aux toilettes installées sur la voie publique, avec les sanisettes. Les vespasiennes ont presque disparu du paysage français, mais il en reste, dans une version modernisée, à Hambourg ou Amsterdam.

Des toilettes au fond du smartphone

Profitant de la journée mondiale, l’Afa, une association de personnes souffrant des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, lance la nouvelle version de son application localisant les toilettes publiques (AfaMICI). En quelques gestes, on trouve sur son téléphone le petit coin public le plus proche de sa position. Près de 10 000 toilettes y sont déjà référencées en France.« Cette application gratuite n’est pas utile qu’à nos malades , assure l’association.Elle peut servir à tout le monde. » Une autre application gratuite pour smartphones, Où sont les toilettes ? ,sponsorisée par une marque de papiers hygiéniques, a été développée par une société bordelaise et revendique quelque 60 000 toilettes publiques géolocalisées en Europe, toujours grâce aux infos des utilisateurs. Et cette appli est l’une des plus téléchargées ! Article de Philippe RICHARD et Gaël CÉREZ.