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Jours tranquilles à Paris
24 janvier 2015

LE MONDE ENTIER SE MOBILISE POUR LIBÉRER RAIF

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À 32 ans, Raif Badawi, blogueur saoudien, a été emprisonné et condamné à recevoir 1 000 coups de fouet pour avoir défendu la liberté d'expression. La communauté internationale se mobilise pour le faire libérer.

QUI EST RAIF BADAWI ?

Âgé de 32 ans, le Saoudien Raif Badawi, marié et père de trois enfants, se fait remarquer pour la première fois en 2006. Le jeune homme lance son blog, et créé un forum militant baptisé Free Saudi Liberals ("Liberez les libéraux saoudiens") sur lequel il invite les citoyens à s'exprimer librement, sur la religion, la société, ou la politique. Fervent défenseur de la laïcité et de la liberté d'expression dans un pays conservateur, dès ses débuts, le blogueur se fait surveiller de près par les instances religieuses de son pays. Raif Badawi reçoit d'abord l’interdiction de quitter l'Arabie Saoudite en 2008, puis fait l'objet d'une fatwa en 2011 (une sentence prononcée par un chef juridique et religieux). Il est finalement emprisonné en 2012, et son site est fermé. Deux ans après, le blogueur remporte le prix Reporters sans frontières pour la liberté de la presse. Une façon pour le jury de récompenser son courage et son combat en faveur des droits de l’homme, dans un pays où ils ne sont pas toujours reconnus.

DE QUOI EST-IL ACCUSÉ ?

Pour avoir "insulté" l'islam (il a remis en cause la place de la religion dans la société saoudienne) et critiqué plusieurs dignitaires religieux de son pays, Raif Badawi, athée convaincu, risque une peine lourde. Après plusieurs procès, le verdict tombe en mai 2014 : il est condamné par la cour d’appel de Riyad à 10 ans de détention, 227 500 euros d’amende et à 1 000 coups de fouet, répartis sur 20 semaines, soit 50 coups donnés chaque vendredi dos à la foule près de la mosquée d’al-Jafali à Jeddah. Les premiers coups lui ont été administrés le 9 janvier, après la prière, devant de nombreux fidèles.

LE MONDE ENTIER SE MOBILISE POUR LIBÉRER RAIF

Depuis, les mobilisations pour stopper cette torture se multiplient sur les réseaux sociaux. Les ONG aussi se font entendre, comme Human Right Watch ou Amnesty International. Le 14 janvier dernier, le Haut-Commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme a appelé l’Arabie Saoudite à suspendre la peine infligée au blogueur, jugée "cruelle, inhumaine et interdite par le droit international".

Cette situation a également indigné les membres du parti Europe-Ecologie-Les Verts, qui sont montés au créneau le 18 janvier : "On ne peut plus se poser de question surtout après ce que nous venons de vivre. Il faut en finir avec cette tolérance - On détourne le regard, on tolère des accointances de l'Arabie Saoudite avec des groupes terroristes" s’alarme Julien Bayou, conseiller régional d’Ile-de-France et porte-parole du parti. J'attends que la France ne refuse pas une marque de soutien à ce blogueur sinon ça ne valait pas le coup de manifester le 11 janvier" a-t-il expliqué. Pour l'instant le gouvernement français ne s'est pas exprimé sur le sujet.

18 lauréats en lice pour le prix Nobel de la Paix se sont également exprimés dans une lettre publiée par le magazine The Independent en faveur du blogueur.

Dernière initiative en date, à l’image du hashtag #JeSuisCharlie créé suite à l'attentat au siège de Charlie Hebdo, #JeSuisRaif est apparu sur le web. Objectif ? Mobiliser un maximum de personnes dans le monde et faire pression sur les autorités saoudiennes pour que Raif soit enfin libéré.

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