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Jours tranquilles à Paris
11 juin 2015

Raif Badawi

raif

"Je suis originaire de Djizan. un petit village du Sud brûlant saoudien. J'ai eu une enfance heureuse, avec sept frères et trois sœurs. Mes parents étaient très conservateurs, mais nous nous entendions bien. Jusqu'à ce que je rencontre Raif. Je me souviens... c'était par téléphone. Raif a passé un coup de fil chez moi par erreur, et nous avons commencé à parler. Un véritable coup de foudre ! Un mois après, il me demade en mariage.

Eperdument amoureuse je suis obligée de prendre mes distances avec ma famille. Mon père n'accepte pas Raif et cet amour si soudain. Qu'importe. Avec mon nouvel époux, écrivain aux idées  progressistes, nous nous créons notre paradis Je donne naissance à nos trois enfants : deux filles et un garçon. En 2006, Raif crée son blog au nom de la liberté d'expression et des droits de l'homme. Notre vie devient alors un cauchemar. Dès 2008, Raif est sous le coup d'une fatwa pour apostasie. On doit déménager, se cacher... Nous tentons de quitter le pays, mais nos comptes sont gelé& Un an plus tard, parce qu'un fils en Arabie Saoudite,  quel que soit son âge, doit une obéissance totale à son père, Mon beau-père fait ordonner à Raif, devant un tribunal, de stopper ses activités. Nous sommes des lors surveillés : Raif ne peut plus travailler ni sortir du territoire... Pour nous protéger je pars en Egypte, puis au Liban avec nos enfants. Quand le père de Raif tente de me les prendre, nous filons au Canada, le 31 octobre 2013. Derrière moi, je laisse Raif en enfer. On s'appelle plusieurs fois par jour. Un matin de 2012, un homme me répond : « Qu'est-ce que vous voulez ? » Je comprends très vite que Raif est en prison. Dévastée, trois jours plus tard, je parle à mon man. On tente d'organiser sa défense. En vain ! Ilest condamné le 7 mai 2014 pour «insulte envers l'islam». Il sera flagellé cinquante fois le 9 janvier 2015, sur la place de la masquée de Djedda, devant une centaine de personnes. Depuis, il est en attente d'un nouveau jugement dans une cellule sordide. Je ne perds pas espoir, C'est mon combat. Ma raison de vivre."

proxy

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