Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
16 août 2015

AURAY : En Tire-Bouchon, on évite embouteillages et ronchons

Chaque semaine, direction la plage dans un moyen de transport différent. Aujourd’hui : le TER Auray-Quiberon. Pratique et écolo, il a la cote auprès des vacanciers et des Morbihannais depuis la réouverture de la ligne en 1985. Chargé d’histoire, le bien nommé « Tirebouchon » relie la presqu’île au continent, l’été, pour 3,20 €, charmant près de 140 000 voyageurs.

En gare d’Auray, on les voit arriver de loin. Glacière à la main, planche de surf sous le bras, ils se dirigent vers la voie 3, située à l’écart. Tous s’apprêtent à monter dans le Tire-bouchon pour Quiberon. Touristes de passage comme personnel de la SNCF se décontractent une fois assis dans les fauteuils vert d’eau.« Hier, j’ai fait un Quimper-Nantes, c’était plus froid comme ambiance. Ici, les gens sont détendus, ils discutent facilement avec nous » , explique Ludwig, 19 ans, étudiant à Vannes, mais aussi contrôleur SNCF pour l’été.« Quand il fait un peu plus chaud, on sent la crème solaire en passant dans les voitures. On voit les gens débarquer en tongs, en maillot, parfois même torse nu » ,s’amuse Anne Dewulf, responsable de la ligne. Chaque semaine, elle et son collègue Dan Moulinec, responsable des contrôleurs, empruntent cette voie pour aller à la rencontre de leurs équipes. Les passagers n’ont pas à se soucier de la route et profitent du paysage varié, entre forêt et océan. Cela fait trente ans que le Tire-bouchon évite les embouteillages à bien des usagers de la presqu’île, ce qui lui vaut son petit nom, facile à mémoriser.« Pour le premier trajet du mois de juin, on entend le conducteur klaxonner tout au long du chemin, ça marque le début de la saison », raconte Michel, monté en gare de Belz-Ploemel. Localement, le train est apprécié des familles.« Comme n’importe quel transport de proximité, il pousse nos enfants à s’émanciper. En été, ils montent dedans pour rejoindre leurs copains en bord de mer », complète ce père. Face à lui, Charles, 15 ans, va rester quelques jours sur place avec des amis.« Il arrive que les riverains organisent un barbecue pour fêter le début de la saison. Tout comme à la fin, certains tirent un feu d’artifice où l’équipe du Tire-bouchon est conviée », reprend Anne Dewulf.« Et pour le dernier trajet, les voyageurs arrivent déguisés… Ils se donnent le mot, c’est la tradition ! », ajoute Dan Moulinec, lui-même étonné de cette convivialité.

« Jamais un TGV ne passerait ici ! »

Loin du train-train parisien, AnneClaire et Guillaume arrivent à Quiberon pour des vacances en famille.« C’est la première fois que je prends le Tire-bouchon, c’est un peu vétuste mais ça fait son charme », souligne la jeune femme. Pas tout neuf, ce train, certes, mais c’est qu’il roule toute l’année.« Quand il n’est pas ici, il sert dans la région de Chateaubriant (Ille-et-Vilaine)», précise Anne Dewulf. Mais sur la ligne morbihannaise, son fonctionnement est spécifique :« Il ne roule qu’au diesel et sur une voie unique. » Oubliés les lourdes caténaires de 25 000 volts au-dessus du train.« Jamais un TGV ne pourrait passer par ici ! », appuie Dan Moulinec. Pendant l’année, les voies sont surveillées, avant d’être testées à l’arrivée du mois de juin.« Ce qui pourrait être dangereux, ce sont les herbes hautes qui poussent autour des voies, et qui sont particulièrement sèches en été », explique Anne Dewulf. Un mégot mal éteint pourrait déclencher un incendie et endommager les traverses en bois qui composent la majeure partie du chemin ferroviaire. Depuis trois ans, la SNCF accueille régulièrement à son bord une guide touristique. Tous les mardis matins, Valérie Lothoré passe ainsi un allerretour à conter des anecdotes du coin.« Au début, la ligne servait à distribuer des marchandises venant des ports sardiniers de la presqu’île vers le continent. Ensuite, quand la guerre a été déclarée, il fallait transporter de grosses pièces d’artillerie par voie ferrée », raconte-t-elle à l’aide d’un micro-portatif. Michelle, une voyageuse, emmène ses trois petits-enfants et ses deux filles pique-niquer à Quiberon. Manque de bol, la pluie est au rendez-vous. Ça n’empêche pas la petite famille de rigoler en exposant les souvenirs de la grand-mère.« Je me souviens, petite, je prenais déjà le Tire-bouchon, mais ça ne s’appelait pas encore comme ça. À l’époque, c’était le jeudi, on allait à la plage avec les instits. On s’arrêtait à Penthièvre. » Les voyages de classe autrefois, les colos de vacances maintenant.« T’es un peu la mémoire de ce train », lui lance, amusée, sa fille Émilie, gentiment provocatrice.« Elle dit ça parce qu’en juillet 1977, on a profité du mariage de ma sœur pour manifester sur les rails. Ils voulaient supprimer notre arrêt, à Ploemel, évoque Michèle encore scandalisée.Grâce à nous, ça n’a jamais fermé ! » Texte : Aliénor CARRIÈRE.

Voir mes préécdents billets sur le tire-bouchon :

AURAY => QUIBERON - Le Tire-Bouchon...11/06/2015

Auray => Quiberon : Avec le... 20/08/2014

Extrait d'un shooting - mode 25/09/2013

Au milieu de nulle part, la gare des..16/08/2013

Bretagne : le tire-bouchon      13/08/2013

La gare des Sables Blancs sur la...  02/08/2012

Pour y accéder (après avoir noté les différentes dates) voir l'historique en cliquant sur le lien suivant : http://jourstranquilles.canalblog.com/archives/index.html 

104695143_o

Extrait d'un shooting en extérieur aux "Sables blancs" - Presqu'ile de Quiberon - Avec Virginie et le tire-bouchon

Publicité
Commentaires
Publicité