Après Rome, Rouhani poursuit son voyage à Paris - Les FEMEN manifestent...
28 janvier 2016 - Action des militantes des #Femen contre la venue de Hassan #Rohani, Président d'Iran, en France. Une militante, le torse peint aux couleurs du drapeau iranien, simule une pendaison depuis la passerelle Debilly où est accrochée une banderolle "welcome rohani, executionner of freedom" (ndlr. bienvenue Rohani, bourreau de la liberté). @femen_international #photojournalisme
Le périple marque le frappant rapprochement entre l’Iran et les puissances européennes depuis la levée des sanctions liées au dossier nucléaire
Plus l'image est frappante, plus les Femen font parler d'elles. Alors, comment accueillir de la manière la plus percutante le président iranien, Hassan Rohani, en visite officielle à Paris ? Les Femen ont tranché, ce sera une fausse pendaison du haut d'un pont ! « Bienvenue Rohani, bourreau de la liberté », peut-on lire le long de la passerelle Debilly à Paris, près de la tour Eiffel. « Nous voulions qu'il se sente comme à la maison », explique la leader du mouvement, Inna Shevchenko, sur son compte Twitter. Effet garanti.
Les forces de l'ordre ont mis près d'un quart d'heure avant d'intervenir, mettant fin à la manifestation et interpellant cinq militantes. « Près de 800 personnes subissent la peine de mort chaque année, et des milliers croupissent dans les couloirs de la mort de la prison d'Evin de Téhéran : féministes, homosexuels, poètes, progressistes accusés d'opposition au régime, etc. C'est également le pays qui exécute le plus de mineurs dans le monde », expliquent-elles sur leur compte Facebook.
À l'occasion de cette visite dominée par des accords économiques avec Total et PSA Peugeot Citroën, l'Iran et la France se sont dits prêts à tisser « une relation nouvelle ». « Oublions les rancoeurs », a déclaré Hassan Rohani en appelant à profiter de « l'atmosphère positive » suscitée par la levée des sanctions contre son pays pour donner « un nouvel élan » aux relations bilatérales.
Honneurs militaires
D'autres manifestations ont eu lieu. La plus importante a rassemblé quelque 800 personnes pour une marche à l'appel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), coalition d'opposants en exil dont les plus connus sont les Moudjahidin du peuple. Les participants ont défilé de la place Denfert-Rochereau jusqu'aux Invalides, où le président iranien avait eu droit en début de journée aux honneurs militaires. « En tant que haut responsable durant les trente-sept années de la dictature religieuse en Iran, Rohani a trempé dans toutes les atrocités de ce régime », a dénoncé Maryam Radjavi, présidente du CNRI.
Près de l'Assemblée nationale, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées jeudi après-midi à l'appel de plusieurs organisations juives. Les protestataires, dont certains arboraient le drapeau israélien, ont déployé une grande banderole montrant le tapis rouge du perron de l'Élysée se transformant en une mare de sang et clamant « Tapis rouge sang pour Rohani, ne mettons pas les droits de l'homme sous le tapis ». Sur une autre banderole, on pouvait lire « En Iran, en 2016, on exécute une personne toutes les huit heures ». Selon Amnesty International, la République islamique est le pays qui exécute le plus de mineurs au monde. Reporters sans frontières a dénoncé un pays devenu « l'une des cinq plus grandes prisons au monde pour les journalistes ».