La France qui a du mal à aimer : « Les Habitants », de Raymond Depardon
ncien correspondant de guerre, le cinéaste et photographe est parti sur les routes avec une caravane qu’il a garée sur les grand-places de villes aussi différentes que Nice (Alpes-Maritimes), Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) ou Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Il a invité des duos d’inconnus, rencontrés dans la rue, à poursuivre leur conversation devant la caméra. C’était entre les attentats contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, et ceux du Bataclan, le 13 novembre ; pourtant il est surtout question d’argent (il manque) et d’amour (il manque aussi). De ces propos captés comme à l’insu de leurs locuteurs se dégage une impression d’extrême violence, surtout dans les rapports de couple. La bienveillance et le respect dont témoigne Depardon à ses personnages accentuent encore le malaise face à ces paroles que l’on n’entend jamais au cinéma. Thomas Sotinel
Documentaire français de Raymond Depardon (1 h 24).
Raymond Depardon: "Il faut aller sur place, on ne peut pas se contenter des éditos" https://t.co/WmUhOJn6Hi pic.twitter.com/kAdcBykwwl
— L'Express (@LEXPRESS) 30 avril 2016