Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
31 décembre 2016

Hollande soigne sa sortie

Elysée (Paris VIIe), le 31 décembre 2015. Lors de ses vœux présidentiels, ce soir, François Hollande devrait insister sur le côté positif de son bilan.

VŒUX Le message de fin d’année qu’il adressera ce soir aux Français aura forcément un goût un peu amer pour le président, sorti de la bataille de 2017.

Par   Ava Djamshidi et Philippe Martinat

Jours tranquilles à l’Elysée. Comme tous les ans, François Hollande se prépare à prononcer son allocution depuis le salon Napoléon III. Pour cette dernière intervention de l’année, la scénographie reste la même que lors des vœux en 2015 : le chef de l’Etat sera debout, derrière un pupitre. Mais cette sobriété, cette apparente routine ne doivent pas cacher le caractère forcément historique du moment, puisque Hollande, qui a annoncé le 1  er décembre qu’il renonçait à briguer un nouveau mandat, adressera aux Français ses derniers vœux. Ceux d’un président sortant qui, pour la première fois sous la V e République, ne se représente pas.

Motus sur la primaire

Sa déclaration devrait durer sept à huit minutes. Enregistrée juste avant, elle sera diffusée à 20 heures et retransmise sur les chaînes de télévision. « Il réfléchit depuis longtemps à ce discours », confie un de ses proches. Il a commencé à l’écrire jeudi. Fidèle à sa méthode, il retouchera le texte jusqu’au dernier moment. Hier, François Hollande a soumis la première mouture lors d’un déjeuner avec trois de ses plus proches collaborateurs. Dans cette intervention, le président va remettre en perspective les épreuves traversées par la France. Il évoquera aussi le contexte international, l’Irak et la Syrie, la paix fragile au Mali et dans les pays menacés par le djihadisme. L’Europe, avec la future négociation sur le Brexit, devrait aussi être abordée.

Mais ces vœux ne seront pas tragiques : Hollande entend évoquer le côté positif de son bilan, le début de redressement économique, la baisse du chômage. Et se posera en défenseur du modèle social français. Une façon de cibler François Fillon, dont il critique depuis des semaines — mais sans le nommer — le programme très libéral.

Pas question en revanche de mettre un pied dans la primaire de la gauche. « Il ne veut pas se mêler des chicailleries internes », assure un de ses amis. Les conseillers de l’Elysée ont d’ailleurs reçu pour consigne de s’abstenir de tout commentaire sur la primaire. « François Hollande a considéré que, pour sa fonction comme pour lui-même, il était préférable qu’il exerce sa présidence jusqu’au bout », dit son ex-favori Emmanuel Macron. Même s’il tient toujours rigueur à ce dernier de l’avoir abandonné, Hollande est secrètement blessé par l’attitude de Valls, qui l’a poussé à renoncer. « S’il fallait faire une hiérarchie, je crois qu’il en veut plus à Valls qu’à Macron », confie un de ses proches.

Il reste que, de l’aveu d’un fidèle, le président n’a jamais été aussi libéré. « Il ne craint plus l’appréciation de tel ou tel proche, il a toujours cherché à trouver des points d’équilibre, mais là, il n’a plus rien à perdre. » « Le fait de ne pas être candidat lui donne plus de marge de manœuvre, constate un proche collaborateur. C’est triste, mais c’est comme ça. » Commentaire plein d’amertume d’un de ses proches : « On voit enfin quel président il aurait dû être. »

Publicité
Commentaires
Publicité