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Jours tranquilles à Paris
27 juillet 2017

Un distributeur automatique d’huîtres, ça existe !

Par  Adeline Daboval

Au bord de la départementale 929, entre Rosières-en-Santerre (Somme) et Saint-Just-en-Chaussée (Oise), un distributeur automatique permet aux habitants et aux automobilistes de passage d’acheter 7 jours sur7, 24 heures sur 24, la pomme de terre cultivée dans la région. Directement du champ au coffre… à des prix imbattables : 2,50 € les 5 kg et 4 € les 10 kg pour la Marabel, 3 € les 5 kg et 5 € les 10 kg pour l’Allians, une variété parfaite pour les purées et les frites. « Je m’arrête souvent. C’est pratique. Il y a un autre distributeur un peu plus loin, mais les pommes de terre sont plus chères », dit un retraité.

Fruits et légumes mais aussi jus, confitures, œufs, fromages, viande, baguettes et même glaces, surgelés et fruits de mer… Les distributeurs automatiques poussent au bord des routes à mesure qu’exploitants agricoles et consommateurs se convertissent à la vente directe. La société spécialisée Filbing en a déjà vendu et installé près de 300 en France depuis 2008. L’Huîtrière de Ré a franchi le pas le 1 er avril. Elle propose ses huîtres par deux, trois ou quatre douzaines dans un distributeur au même prix qu’en magasin : 6,90 € la douzaine et 1,50 € de frais d’emballage. « On espère rentabiliser notre distributeur d’ici un an et demi à deux ans », explique Brigitte Berthelot, qui exploite 4 ha de parcs à huîtres autour d’Ars-en-Ré et assure réapprovisionner partiellement ses vingt casiers réfrigérés deux fois par jour.

Angélique, dans l’Aube, écoule une centaine de fromages par jour

« C’est un service rendu aux clients, affirme l’ostréicultrice. Désormais, ils peuvent venir à n’importe quelle heure, y compris la nuit en rentrant du cinéma ! Les habitants de l’île peuvent même commander par téléphone et venir retirer avec un code leurs huîtres au distributeur après les embouteillages. »

Même confort pour les clients et la productrice de fromages Angélique Krawczuk. La dynamique jeune femme, surnommée Mademoiselle Chèvre, a mis en service un distributeur à Coussegrey, dans l’Aube. « Ma ferme est au bord d’une route très passagère, entre l’A 5 et l’A 6, explique Angélique. Les gens s’arrêtaient tout le temps, mais comme je n’ai pas de sonnette, je ratais beaucoup de ventes. » Coût de son appareil : 3 600 €. Comme son banquier ne voulait pas suivre, elle a rassemblé la somme grâce à la plate-forme de financement participatif agricole Miimosa.

Installée en septembre 2016, la machine est déjà amortie. C’est un tel succès que la jeune femme n’a même plus besoin de faire sécher ses fromages. « Tout part vite en frais et demi-frais ! constate-t-elle, heureuse d’écouler (en plus de ses deux marchés hebdomadaires) une centaine de fromages par jour au distributeur. Je suis enceinte et toute seule sur une exploitation de quarante-cinq chèvres en lait, auxquelles s’ajoutent bouc et chevreaux, je n’ai pas le temps de rester toute la journée derrière un comptoir. » Au lieu de quoi Mademoiselle Chèvre approvisionne ses quatre-vingts petits casiers réfrigérés les jeudis, vendredis, samedis, dimanches et lundis. Elle y place ses fromages mais aussi des spécialités d’autres producteurs locaux tels que fromages au lait de vache, jus de pomme en cannette, confitures et miel.

« C’est vrai que c’est pratique côté horaires, témoigne Madeleine, qui a déjà acheté des pommes de terre, des fraises et des asperges dans un autre distributeur automatique de légumes, à Bresles (Oise). Mais ce que j’aime, surtout, c’est de pouvoir acheter de bons produits locaux directement à la ferme. »

@adaboval

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