La politique et l'intelligence
L'ÉDITO de Didier Micoine - Le Parisien
L’intelligence des mots
Gilles Le Gendre chercherait-il à décrocher le prix de l’humour politique ? Sinon pourquoi le très sérieux patron du groupe La République en marche (LREM) à l’Assemblée nationale aurait-il lâché cette saillie, estimant ce lundi sur Public Sénat que l’exécutif et la majorité avaient « probablement été trop intelligents, trop subtils » dans les mesures sur le pouvoir d’achat ? Alors que le gouvernement vient de s’offrir un mois de crise sociale, et que l’addition pour tenter d’en sortir va dépasser les dix milliards d'euros, la formule de Le Gendre est osée. Pour ne pas dire stupide. Le député de Paris a cherché à se justifier, assurant que ces mots ont été « sortis de leur contexte », et il s’est dit « désolé » s’il a choqué certains. Dont acte. Sa petite phrase a au moins le mérite d’illustrer le fossé qui sépare les parlementaires des citoyens -et pas seulement des Gilets jaunes ! Et elle amène quand même à s’interroger sur le sens politique de celui qui est censé piloter et fédérer le pléthorique groupe des Marcheurs à l’Assemblée.
Je n’ai pas oublié le constant et principal reproche fait à Obama par ces américains qui s’apprêtaient à voter Trump. Leur haine de son intelligence, la subtilité de son vocabulaire et de sa pensée vécues par ces gens là comme une humiliation personnelle. On connaît la suite..
— Michel Mompontet (@mompontet) 17 décembre 2018