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Jours tranquilles à Paris
23 janvier 2019

Gare à l’effet «je-sais-tout»

Sur un point au moins, Emmanuel Macron peut être satisfait de sa contre-offensive. Grâce à sa lettre aux Français et deux rencontres marathon avec les maires, on a vu moins de jaune sur les chaînes info et plus de président mouillant la chemise. Ses deux prestations ont été suffisamment saluées pour que l’on s’interroge : a-t-il si bien réussi son coup ?On s’explique : le chef de l’Etat a hérité rapidement de deux étiquettes qui ont fini par peser très lourd : « président des riches » et « président des villes ». Il a tenté de rectifier la première en lâchant plus de dix milliards sur le pouvoir d’achat, début décembre. Il essaie actuellement de modifier la deuxième, au contact d’élus dont certains - ah, la symbolique de l’accent ! - respirent le terroir.Difficile de mesurer l’impact de cette double correction dans l’opinion. Pour l’instant, ils semblent applaudir le numéro d’estrade, les sept heures sur « scène », la répartie et surtout, la maîtrise des sujets les plus obscurs. C’est peut-être de là que peut venir le danger s’il continue à jouer les premier de la classe. Les Français peuvent saluer un jour la « performance », comme on dit des acteurs oscarisables, et se lasser le lendemain. Voire s’agacer et même être rebutés… L’effet « waouh » n’aura qu’un temps.Lorsqu’il s’était « mesuré » en avril dernier à Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, deux journalistes à la réputation « teigneuse », on avait deviné chez Emmanuel Macron le désir d’épater la galerie. Avec cette séquence « grand débat », un autre soupçon commence à s’insinuer : celui d’un président moins là pour écouter que pour parler et donner les réponses. Une troisième étiquette pourrait vite lui être collée sur le dos : celle, à peine plus enviable, de « monsieur je-sais-tout ». Le Parisien

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