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Jours tranquilles à Paris
28 mars 2019

Algérie : le RND, principal parti allié de Bouteflika, demande sa démission

Le Rassemblement national démocratique « recommande » son départ, un nouveau revers politique pour le président après la prise de distance de l’armée.

Le Rassemblement national démocratique (RND) – principal allié du Front de libération nationale (FLN), le parti d’Abdelaziz Bouteflika – a demandé, mercredi 27 mars, la démission du président algérien, au lendemain de l’appel à son départ par le plus haut gradé de l’armée.

Dans un communiqué reçu par l’Agence France-Presse et signé par son secrétaire général, l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia récemment limogé, le RND « recommande la démission du président de la République (…) dans le but de faciliter la période de transition ». M. Ouyahia est un fidèle de M. Bouteflika, dont il a été trois fois le premier ministre depuis 2003. Très impopulaire, il a été sacrifié le 11 mars pour tenter – en vain – de calmer la colère populaire, dont il était l’une des cibles favorites.

Ahmed Ouyahia n’est pas le seul à avoir pris ses distances avec le président algérien mercredi. Le patron de la principale centrale syndicale algérienne, soutien jusqu’ici indéfectible d’Abdelaziz Bouteflika, a lui aussi appuyé l’appel lancé par le chef d’état-major de l’armée à écarter le chef de l’Etat. L’application de l’article 102 constitue « le cadre légal à même de surmonter la crise politique à laquelle est confronté notre pays », estime dans ce communiqué le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, qui fut pourtant un zélateur enthousiaste de la candidature de M. Bouteflika à un cinquième mandat, candidature qui a jeté des millions d’Algériens dans la rue.

Article 102 de la Constitution

Mardi, le chef de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, a appelé à recourir à l’article 102 de la Constitution, qui prévoit l’« empêchement » du chef de l’Etat. Dans son communiqué, le RND dit accueillir « favorablement » cette proposition du chef d’état-major de l’armée, qui « cherche à préserver le pays du blocage ». Le parti rend aussi « hommage à Abdelaziz Bouteflika, pour tout ce qu’il a fait pour l’Algérie ».

L’affaire est à présent entre les mains du Conseil constitutionnel, seule institution formellement habilité à enclencher la procédure d’empêchement. Son président, l’ancien ministre de la justice Tayeb Belaïz, est un homme du premier cercle du président de la République.

L’Algérie connaît une importante crise depuis plus d’un mois. Chaque vendredi, des centaines de milliers d’Algériens défilent pour réclamer le départ de M. Bouteflika, en fonction depuis 1999. Le chef de l’Etat, très affaibli depuis un accident vasculaire cérébral en 2013, a renoncé à se présenter à un cinquième mandat mais a aussi reporté sine die l’élection présidentielle prévue le 18 avril, se maintenant de fait au pouvoir.

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