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Jours tranquilles à Paris
12 avril 2019

L'ÉDITO de Charles de Saint Sauveur - Splendide isolement

macron seul

Coup sur coup, Emmanuel Macron s’est retrouvé à faire cavalier seul au sein de la famille européenne. Dans la nuit de mercredi à jeudi, c’est face aux Britanniques qu’il a tenu une ligne dure, plus intransigeante vis-à-vis de Londres que celle de Merkel et de la plupart des autres partenaires européens. En clair, il défendait (et a seulement en partie obtenu) un report le plus court possible du Brexit, en insistant pour que des conditions les plus strictes possible soient imposées à Londres. Quelques heures plus tard, l’Elysée a fait savoir que la France voterait lundi à Bruxelles contre l’ouverture de négociations commerciales entre l’UE et les Etats-Unis. Et ce, alors que les 27 autres Etats membres en avaient approuvé le principe jeudi. Pourquoi ? Macron refuse tout accord commercial avec un pays non-signataire de l’Accord de Paris sur le climat… ce qui est le cas des Etats-Unis de Trump.Dans les deux cas, cette fermeté affichée procède d’un calcul stratégique (l’avenir de l’Union européenne) et politique (les élections du 26 mai). Le risque, c’est l’isolement sur le vieux continent, et le fossé qui se creuse avec l’Allemagne. De couple, il n’est plus trop question ces jours-ci. Car Macron, affranchi des accommodements de Merkel, entend incarner une Europe qui ne se couche pas ; qui porte une voix forte, affiche sa fermeté… Bref, une Europe qui ne serait plus celle du plus petit dénominateur commun. Puisqu’il a mis le projet européen au cœur de son quinquennat, le président ne peut pas incarner aux yeux de l’opinion française une UE molle qui s’ouvre à tous vents et ne protège pas ses citoyens. Cette posture de « splendide isolement » - oxymore avec lequel on qualifiait la diplomatie britannique à la fin du XIXe siècle - sera peut-être payante en France le 26 mai. Sur la scène européenne, elle suppose que Paris ait les moyens de son leadership supposé. Pour l’instant, il relève surtout de l’illusion. Le Parisien

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