Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
24 août 2019

Amazonie en feu. Une crise diplomatique

Face à une forêt amazonienne ravagée par les flammes, les grands dirigeants européens ont tapé du poing sur la table, vendredi, Emmanuel Macron accusant son homologue brésilien Jair Bolsonaro d’avoir « menti » sur ses engagements en faveur de l’environnement.

L’ampleur des feux qui ravagent la plus vaste forêt tropicale de la planète préoccupe le monde entier. Selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE) du Brésil, il y a eu près de 2 500 nouveaux départs de feu en l’espace de 48 heures dans l’ensemble du Brésil. La déforestation, qui avance rapidement, en est la principale cause.

Une série de manifestations a été lancée à travers le monde en faveur du poumon « en feu » de la planète. Des rassemblements ont eu lieu à Londres, Barcelone, Genève, Amsterdam… Vendredi soir, des manifestations devaient avoir lieu à São Paulo et Rio.

Devant « l’inaction de Jair Bolsonaro face au changement climatique, y compris sur les incendies », la France dira « non » au traité de libre-échange controversé entre l’UE et le Mercosur, a prévenu la présidence française, à la veille du sommet du G7, qui se tient, de samedi à lundi, à Biarritz. 

macron bresil

« Bolsonaro a menti »

« Compte tenu de l’attitude du Brésil ces dernières semaines, le président de la République ne peut que constater que le président Bolsonaro lui a menti lors du sommet (du G20, ndlr) d’Osaka », a déclaré, vendredi, l’Élysée, estimant que « le président Bolsonaro a décidé de ne pas respecter ses engagements climatiques ni de s’engager en matière de biodiversité ».

Auparavant, le chef de l’État brésilien avait accusé son homologue français de « mentalité colonialiste » pour avoir appelé à discuter des feux au Brésil lors du sommet de Biarritz, en son absence.

Dans l’urgence, les conseillers diplomatiques des chefs d’État « se mobilisent pour avoir des initiatives concrètes pour l’Amazonie, qui pourraient se matérialiser au G7 », selon la présidence française.

L’Irlande a elle aussi menacé de voter contre l’accord avec le Mercosur. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s’est dit « extrêmement soucieux » et la chancelière allemande, Angela Merkel, a réclamé que cette « situation d’urgence aiguë » figure en bonne place au menu des discussions du G7.

« Pas la réponse appropriée »

Un porte-parole du gouvernement allemand a cependant fait savoir que la décision du président français Emmanuel Macron de s’opposer à l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur n’était pas « la réponse appropriée » aux incendies dans la forêt amazonienne au Brésil. « L’échec de la conclusion de l’accord Mercosur ne contribuerait pas à réduire le défrichement de la forêt tropicale au Brésil. »

L’armée contre les incendies ?

Le président brésilien Jair Bolsonaro, sous forte pression internationale, « penchait », vendredi, pour l’envoi de l’armée en Amazonie afin de lutter contre les incendies. Plus tôt dans la semaine, ce climato-sceptique assumé avait déclaré avoir des « soupçons » sur une responsabilité des ONG dans les feux en Amazonie. Il avait également accusé les gouverneurs des États amazoniens « de ne pas avoir levé le petit doigt » contre les incendies et même de « connivence ».

Publicité
Commentaires
Publicité