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Jours tranquilles à Paris
16 décembre 2019

Démission de Jean-Paul Delevoye : les syndicats saluent un « homme de dialogue », l’opposition applaudit

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Le « Monsieur Retraites » du gouvernement a quitté son poste de haut-commissaire aux retraites lundi après une semaine de révélations sur ses activités et mandats non déclarés.

La démission de Jean-Paul Delevoye de son poste de haut-commissaire aux retraites, lundi 16 décembre vers midi, a provoqué de nombreuses réactions politiques et syndicales, à la veille d’une journée de mobilisation contre la réforme des retraites qu’il avait portée jusque-là.

Emmanuel Macron a fait savoir lundi avoir accepté « avec regrets » sa démission. Samedi, il avait reconnu auprès du Monde n’avoir pas déclaré initialement dix mandats et avoir sous-estimé des rémunérations d’autres activités, par ailleurs incompatibles avec sa fonction ministérielle.

Des leaders syndicaux saluent les qualités de « dialogue » de Delevoye

« Ça doit être très difficile pour lui. C’est un homme de dialogue. Il portait avec une conviction qu’on ne peut pas lui reprocher le projet du gouvernement », a réagi le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Yves Veyrier, sur LCI. « J’aime bien M. Delevoye [en tant que] personne, mais ce n’est pas le sujet », a-t-il ajouté, rappelant que son syndicat était vent debout contre le projet.

Cette démission « tombe mal », a jugé, de son côté, Laurent Escure, de l’UNSA, également sur LCI. Il a dit « espérer » que le successeur de M. Delevoye « ait la même connaissance technique et le même respect pour les partenaires sociaux ». De toute façon, a souligné M. Escure, « les arbitrages et le dialogue se font [désormais] avec l’Elysée et Matignon » et « le haut-commissaire n’était pas au premier plan ».

Avant l’annonce de la démission de M. Delevoye, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, avait lui aussi loué la « loyauté » du haut-commissaire. Tout en se disant « ébahi » et « abasourdi » par les révélations sur les mandats non déclarés du « Monsieur Retraites » du gouvernement, M. Berger a souligné que « la concertation avec lui a été loyale, il y a eu une confrontation d’idées intelligente, pour essayer de faire avancer les choses ».

« Il ne nous a jamais pris en traîtres », a-t-il dit sur Franceinfo. La polémique sur les mandats non déclarés de M. Delevoye nuit « évidemment » à sa « crédibilité », mais « sur le fond, (…) il connaît très bien le sujet, il est celui qui connaît le mieux les positions des différents interlocuteurs », a jugé M. Berger.

La porte-parole du gouvernement souligne son « sens du collectif »

La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a salué « le sens du collectif » et « le grand esprit de responsabilité » de M. Delevoye, qui a démissionné pour « ne pas handicaper l’action du gouvernement ».

« C’est avec un grand esprit de responsabilité qu’il a ainsi décidé de ne pas handicaper l’action du gouvernement en demeurant à son poste », a insisté la porte-parole du gouvernement à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme.

Le remerciant « pour l’ensemble du travail accompli depuis le début de la mandature », Mme Ndiaye a également loué son « esprit de dialogue » et « son esprit constructif », témoignant, selon elle, « d’une volonté sans faille de mener à bien et dans l’échange une réforme majeure pour le pays ».

« Il était temps », juge le Parti socialiste

L’opposition a, finalement, réussi son pari, en demandant à de multiples reprises la démission du ministre, effective depuis lundi. « Il était temps », a jugé le Parti socialiste.

Pour Marine le Pen, la position du ministre était « intenable ». « Les Français doivent garder à l’esprit que toute la macronie a défendu un homme fautif en contradiction avec notre Constitution ! » Le leader de La France Insoumise en a profité, lui, pour attaquer la réforme des retraites.

#Delevoye a démissionné. Son projet doit s'en aller aussi. On veut un joyeux Noël. #DelevoyeDemission

— JLMelenchon (@Jean-Luc Mélenchon)

La majorité, elle, « respecte » la décision du ministre, comme l’écrit le président du groupe LRM à l’Assemblée nationale.

Les députés @LaREM_AN expriment @delevoye tristesse et respect après la décision courageuse qu'il vient de prendre… https://t.co/arfcWa0xNU

— GillesLeGendre (@Gilles Le Gendre)

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