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Jours tranquilles à Paris
26 avril 2020

Covid-19 : De retour à Downing Street, Boris Johnson face au dilemme du déconfinement

boris472

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Alors que le Royaume-Uni compte depuis le samedi 25 avril plus de 20 000 morts du Covid-19, le Premier ministre Boris Johnson se prépare à revenir lundi aux affaires. Il doit faire face aux pressions d’une partie du clan conservateur qui appelle à un déconfinement rapide pour sauver l’économie. Mais pour les scientifiques, il est encore beaucoup trop tôt.

Trois semaines après son hospitalisation, Boris Johnson est de retour à Downing Street. Mais sa reprise de fonctions risque de ne pas être de tout repos. Selon The Sunday Times, plusieurs donateurs, ministres et députés conservateurs tentent de faire pression sur le Premier ministre britannique pour qu’il assouplisse le confinement.

L’opposition appelle de son côté à une “stratégie de sortie” de confinement, rapporte Sky News. Dans une lettre adressée à Boris Johnson, le nouveau leader du parti travailliste Keir Starmer a exprimé les mêmes inquiétudes que ses adversaires conservateurs au sujet des dommages causés par le confinement à l’économie.

“Nous ne pouvons pas rester enfermés jusqu’à ce qu’un vaccin soit trouvé”, estime également l’économiste britannique Gerard Lyons, dans une analyse publiée sur le site du Daily Telegraph. “La réponse appropriée serait de rouvrir le pays mais de le faire de manière progressive et prévisible avec des freins et des contrepoids en place. C’est ce que font déjà d’autres pays. Cela minimise le risque d’une deuxième vague, tout en revitalisant l’économie”, souligne l’expert, qui considère que si la Grande-Bretagne n’agit pas rapidement, elle “pourrait devenir l’économie occidentale la plus durement touchée par le virus”.

Boris Johnson, du côté des “colombes” pro confinement

Toutefois, pour The Independent, “les députés conservateurs et les Britanniques qui espèrent une levée partielle des restrictions après le 7 mai [date à laquelle le confinement doit être réexaminé], seront probablement déçus”. Boris Johnson, “à la suite de sa grave maladie, serait du côté des “colombes” de son cabinet, menées par le ministre de la Santé Matt Hancock, qui souhaite que le confinement reste en place pour le moment”, selon le quotidien.

Rishi Sunak, le ministre des Finances, Michael Gove, le ministre d’État au bureau du cabinet et Liz Truss, la secrétaire d’État au Commerce, seraient, eux, les principaux “faucons” poussant à un assouplissement plus précoce du confinement, selon The Independent.

“Si nous levions le confinement maintenant, le système de tests et de traçage serait débordé”

Pour les scientifiques, en revanche, pas de doute : le nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque jour est encore beaucoup trop élevé pour pouvoir envisager un assouplissement du confinement dans un futur proche, explique The Guardian.

“La stratégie de déconfinement proposée par certains est basée sur l’idée que vous pourriez contrôler l’épidémie en testant les individus puis en retrouvant les personnes avec lesquelles ils ont été en contact”, a expliqué au quotidien britannique le professeur John Edmunds, un expert qui conseille le gouvernement britannique. “Le problème, c’est que si nous levions le confinement maintenant, ce système de tests et de traçage serait totalement débordé. Nous avons besoin de réduire considérablement le nombre de cas avant de pouvoir lever les restrictions actuelles”, prévient-il.

Noémie Taylor-Rosner

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