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Jours tranquilles à Paris
21 août 2020

Gotha : Palace, soleil et maîtresse… Les dessous de l’exil doré de Juan Carlos d’Espagne

juan en exil

Après avoir quitté son pays en catimini au début du mois d’août, l’ancien roi Juan Carlos, soupçonné de corruptions et de fraude fiscale, s’est réfugié dans un palace d’Abu Dhabi. Qui paie la facture de sa suite ? S’est-il enfui avec l’une de ses maîtresses ? En Espagne, on s’interroge sur cet exil qui fait mauvais genre.

Voilà presque quinze jours que tout le monde avait perdu sa trace. Même le président Pedro Sanchez assurait n’avoir aucune idée de là où se trouvait le roi émérite. Au Palais, on restait également silencieux sur la destination de Juan Carlos, qui a quitté de son propre chef l’Espagne le 3 août dernier, pour éviter que « certains événements passés de [sa] vie privée » n’entravent « l’exercice des hautes responsabilités [du roi actuel] dans le calme et la tranquillité ». La presse avait dû se contenter de ce succinct communiqué. Puis plus rien. Où s’était-il réfugié ? Au Portugal, disaient certains. En République dominicaine, assuraient d’autres.

Finalement, le plan de vol de son jet privé avait été retrouvé, indiquant qu’il s’était posé aux Émirats arabes unis. Puis, une photo de paparazzi l’avait montré descendant de son avion, masque sur le visage, à l’aéroport d’Abu Dhabi. Le 17 août, la Maison royale a tout de même confirmé cette information par un simple sms envoyé aux journalistes : « Sa Majesté le roi Juan Carlos a indiqué à la Maison de Sa Majesté le roi de communiquer que le 3 août dernier, elle s’est déplacée aux Émirats arabes unis, où elle demeure actuellement. »

Sous le soleil du Moyen-Orient, l’ancien roi d’Espagne a été accueilli comme il se doit. Il bénéficie d’une suite présidentielle à l’Emirates Palace, l’un des plus beaux hôtels du pays, qu’aurait gracieusement mis à sa disposition l’émir Khalifa ben Zayed Al Nahyane. Cet établissement, ouvert en 2005, comprend 302 chambres et 92 suites, le tout sur un terrain de 850 000 mètres carrés. Les prix varient entre 300 euros la nuit pour une petite chambre à plus de 10 000 euros pour une suite. Bien évidemment, Juan Carlos bénéficierait de la plus grande et la plus luxueuse…

La pire des destinations

Le financement de cet exil pose donc question en Espagne. En mars dernier, Felipe VI avait retiré la dotation attribuée à son père, qui s’élevait à 195 000 euros par an. Sans cet argent, le roi émérite peut difficilement couvrir les frais de séjour avec ses propres deniers. Deuxième possibilité : Juan Carlos est invité, en pension complète, par son ami l’émir d’Abu Dhabi. Mais là aussi, cela poserait problème. Car s’il n’exerce plus de rôle officiel, l’ancien roi fait toujours partie de la famille royale et doit, à ce titre, rendre publics les cadeaux qu’il reçoit. Serait-ce alors le gouvernement - et donc le contribuable espagnol - qui financerait la villégiature du vieux souverain ? Une chose est sûre, l’Espagne doit prendre à sa charge la protection rapprochée et le service de sécurité de Juan Carlos.

Selon la presse espagnole, le roi émérite ne pouvait pas choisir pire destination pour son exil. Même le quotidien conservateur et royaliste ABC a désapprouvé ce choix. « On parle non seulement de pays où les droits de l'Homme ne sont pas respectés (...), mais aussi de l'endroit où il est soupçonné d'avoir joué un rôle d'intermédiaire pour le versement de commissions, tout en se goinfrant lui-même au passage », a expliqué à l'AFP le journaliste Alberto Lardies, spécialiste de la maison de Bourbon. Ce sont en effet les liens qu’entretient Juan Carlos avec les monarchies du Golfe qui font actuellement l’objet d’investigations. En mars dernier, La Tribune de Genève affirmait notamment que l'ancien souverain aurait reçu 100 millions de dollars du roi Abdallah d'Arabie saoudite, sur l'un de ses comptes en Suisse.

Que l’ancien roi s’installe dans un palace sous les cocotiers au moment où son pays peine à se relever de la pandémie du coronavirus rappelle un épisode peu glorieux de son propre règne. En 2012, encore sur le trône, il avait été surpris en train de chasser des éléphants au Botswana, alors que l’Espagne faisait face à la pire crise économique de son Histoire. Ce scandale avait d’ailleurs précipité son abdication.

Dernière rumeur en date : Juan Carlos ne serait pas seul dans cet exil. Il aurait été rejoint par Marta Gayá, une décoratrice originaire de Majorque, avec laquelle il entretient une relation depuis plus de trente ans. C’est en tout cas ce que croit savoir la presse à scandales qui a toujours tenu la liste des nombreuses conquêtes et maîtresses de l’ancien monarque. Juan Carlos pourrait d’ailleurs très bientôt déménager en Suisse, où réside cette femme qui serait le véritable amour de sa vie.

Une chose est certaine, en quittant l’Espagne, le roi émérite a définitivement abandonné celle qui a partagé son quotidien durant 58 ans. La reine Sophie est restée sur ses terres, et réside actuellement à Majorque, au palais de Marivent, où l’ont retrouvée Felipe, Letizia, Leonor et Sofia pour les vacances. Si le mot « divorce » n’a pas été prononcé, et ne le sera certainement jamais, la séparation est bien consommée pour ce couple qui ne partageait plus rien - mis à part des événements officiels - depuis plusieurs années déjà. L’ancienne reine consort semble vouloir définitivement tourner la page de ce mariage, trop souvent ponctué par les adultères et les mensonges. S’il y a désormais une personne en Espagne qui ne souhaite pas savoir ce que fait Juan Carlos et avec qui il se trouve, c’est bien la reine Sophie…

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