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Jours tranquilles à Paris
24 août 2020

Etats-Unis : TikTok a annoncé vouloir déposer plainte contre le gouvernement américain

Un décret, signé le 6 août dernier par Donald Trump, prévoit d’interdire aux citoyens américains toute transaction avec l’application, propriété du groupe chinois ByteDance.

L’application chinoise de partage de vidéos TikTok, menacée d’interdiction par le président américain Donald Trump qui l’accuse d’espionnage pour le compte de Pékin, a annoncé, samedi 22 août, qu’elle prévoyait de porter plainte contre le gouvernement des Etats-Unis dans la semaine à venir.

« Pour garantir que le droit est respecté et que notre entreprise et nos utilisateurs sont traités équitablement, nous n’avons pas d’autre choix que de contester le décret [signé par M. Trump] par le biais du système judiciaire », a écrit le groupe dans un message transmis à l’Agence France-Presse (AFP).

Décret signé le 6 août pour une échéance à mi-septembre

Le président américain a signé un décret, jeudi 6 août, interdisant après un délai de quarante-cinq jours aux Américains toute transaction avec ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok. Un « executive order » similaire a aussi été signé, qui vise WeChat, une application de messagerie très utilisée en Chine et détenue par le géant chinois Tencent.

Concrètement, ces décrets présidentiels établissent que, dans quarante-cinq jours, une entreprise américaine ou un citoyen américain n’auront plus le droit de procéder à des opérations commerciales avec WeChat et TikTok – dans le cas où cette application serait toujours détenue par ByteDance, entreprise chinoise, des discussions ayant lieu en vue d’un possible rachat par le groupe américain Microsoft.

Dès le lendemain de cette signature, les représentants de TikTok avaient menacé de contester ce décret devant la justice américaine.

« Nous utiliserons tous les moyens disponibles pour nous assurer que l’Etat de droit est respecté et que notre entreprise et nos utilisateurs reçoivent un traitement équitable, si ce n’est auprès du gouvernement américain, alors auprès des tribunaux américains », a annoncé TikTok dans un communiqué ; l’entreprise se dit par ailleurs « choquée » et promet à ses utilisateurs américains de faire respecter « leurs droits à être entendus ».

« Aucune attention aux faits »

Les décrets ne précisent pas les conséquences pratiques, mais l’interdiction de toute transaction avec les deux entreprises pourrait obliger Google et Apple à retirer les deux réseaux de leurs magasins d’applis, empêchant, de fait, de les utiliser aux Etats-Unis.

TikTok, qui avait déjà menacé d’engager des poursuites judiciaires contre cette décision, prévoit donc de mettre sa menace à exécution dans les jours à venir. « Bien que nous ne soyons pas du tout d’accord avec les accusations de l’administration américaine, nous cherchons depuis près d’un an à engager des discussions de bonne foi pour trouver une solution », explique l’application samedi. « Mais nous nous sommes heurtés à la place à un manque de respect des procédures légales dans la mesure où l’administration ne prête aucune attention aux faits et tente de s’immiscer dans des négociations entre entreprises privées », ajoute TikTok.

L’application n’a pas précisé auprès de quelle juridiction elle prévoit d’engager ses poursuites ni sur quels motifs exacts.

TikTok a construit son succès sur des outils de création et de partage de vidéos courtes, décalées, jouant sur la musique et l’humour, et diffusées par des algorithmes en fonction des goûts de chacun et non des contacts.

Microsoft et Oracle intéressées

La plateforme de divertissement compte près d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, avec une popularité qui s’est renforcée à la faveur des mois de confinement.

Elle est engagée dans une campagne de relations publiques depuis plusieurs mois pour installer une image de réseau responsable et ancré aux Etats-Unis, lançant par exemple lundi un nouveau site web pour combattre les « rumeurs » sur son compte.

Arguant de problèmes de sécurité nationale, le locataire de la Maison Blanche a aussi donné jusqu’à environ mi-novembre à ByteDance pour vendre les opérations américaines du réseau, sous peine de le bloquer aux Etats-Unis. Le géant des logiciels Microsoft était le premier sur les rangs.

Mais Donald Trump a récemment exprimé son soutien à une éventuelle offre d’achat par Oracle. Ce groupe informatique a été co-fondé par Larry Ellison, qui a levé des millions de dollars de fonds pour la campagne du locataire de la Maison Blanche.

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