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Jours tranquilles à Paris
13 août 2019

Salah Abdeslam inculpé pour « participation » aux attentats de Bruxelles

Incarcéré à Fleury-Mérogis depuis avril 2016, il attend, en gardant le silence, son procès pour l’attentat du 13 novembre.

Déjà condamné à vingt ans de prison pour une fusillade et en attente du procès sur les attentats du 13-novembre, Salah Abdeslam voit les procédures judiciaires à son encontre s’alourdir encore. Le trentenaire a été formellement inculpé pour « participation aux activités d’un groupe terroriste » dans le dossier des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, a annoncé le parquet fédéral lundi 12 août. Cette annonce a confirmé une information circulant dans la presse belge depuis quelques jours.

Ces attentats-suicides, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), avaient fait 32 morts et plus de 340 blessés à l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem et dans une station de métro de la capitale européenne. Ils avaient été commandités depuis la Syrie et organisés par une cellule franco-belge également à l’origine des attaques du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts).

Procès des attentats du 13 novembre en 2021

Avant cette annonce, douze personnes avaient déjà été inculpées dans le dossier du 22 mars à Bruxelles, qui compte aussi quelque 800 parties civiles. Le procès des attentats djihadistes de la capitale belge s’ouvrira l’an prochain et se tiendra sur l’ancien site de l’OTAN. Il devrait durer de six à huit mois. Mohamed Abrini et Osama Krayem, arrêtés en avril 2016, comptent parmi les principaux suspects de ces attentats. Le premier a reconnu être « l’homme au chapeau » poussant une valise bourrée d’explosifs sur un chariot aux côtés des deux kamikazes de l’aéroport. Il l’a ensuite abandonnée et a fui.

Le procès des attentats de Paris doit se tenir en 2021, au plus tôt. Au total, quatorze personnes, dont onze en détention provisoire, sont mises en examen dans cette enquête tentaculaire.

Un petit délinquant radicalisé

Petit délinquant radicalisé dans la commune bruxelloise de Molenbeek, Salah Abdeslam, incarcéré en France, est le seul membre encore vivant des commandos djihadistes des attentats du 13-novembre. En avril 2018, il a été condamné en son absence à vingt ans de prison à Bruxelles pour tentatives d’assassinat à caractère terroriste. Il avait participé à une fusillade contre des policiers à Bruxelles le 15 mars 2016, trois jours avant son arrestation à Molenbeek.

Salah Abdeslam avait aussi déposé les trois kamikazes du Stade de France le soir des attaques avant d’abandonner une ceinture explosive, laissant penser qu’il devait lui aussi mener une attaque-suicide.

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16 juin 2019

Attentats du 13 novembre 2015

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En Une du @le_Parisien ce dimanche, Guillaume Valette, 131e victime des attentats du 13 novembre 2015.

Guillaume Valette a mis fin à ses jours deux ans après avoir vécu le 13-Novembre au Bataclan. La justice pourrait le considérer comme la 131e victime de ces attaques.

C'est un combat lourd de sens pour les parents de Guillaume Valette. Ce survivant de l'attaque terroriste du Bataclan s'est donné la mort en novembre 2017. Selon Le Parisien, la justice, pourrait, comme le souhaitent ses parents, reconnaître son statut de victime directe des attaques. S'il n'avait pas conservé de blessures physiques, cet analyste dans un laboratoire scientifique souffrait d'un fort stress post-traumatique. 

Si la cour d'assises qui sera en charge du dossier des attaques terroristes du 13 novembre 2015 confirme la position des juges d'instruction, Guillaume Valette sera bien considéré comme le 131e mort. Le quotidien indique que ce trentenaire avait été interné dans une clinique psychiatrique du Val-de-Marne un mois et demi avant de se pendre. Son état psychologique se serait aggravé au fil des mois, depuis l'été 2017. 

"La conséquence ultime de l'attentat du 13-Novembre"

"Il était devenu hyper-vigilant. Il n'allait plus au cinéma, car il avait peur d'être confiné, il faisait attention aux paquets abandonnés dans le métro... Et comme il ne supportait pas qu'on reparle de l'attentat, il fallait couper la télévision ou la radio dès qu'un sujet y faisait référence", avaient déclaré ses parents, après son décès, dans une touchante interview donnée au Parisien.

Depuis, tous les deux ont reçu un avis des juges, afin de se constituer partie civile au futur procès qui devra juger les auteurs et complices des attaques. Les juges d'instruction qui demandent sa reconnaissance en tant que victime directe estiment, en se basant sur un rapport médical, que son suicide est lié à l'attaque puisque l'homme ne présentait pas d'antécédent psychiatrique avant les attentats. "Le suicide de M. Valette Guillaume est donc bien la conséquence ultime de l'attentat du 13-Novembre", écrit dans son rapport confié aux magistrats une psychiatre spécialisée dans la réparation juridique du dommage corporel.

"L'histoire de Guillaume doit alerter les pouvoirs publics"

"L'histoire de Guillaume doit alerter les pouvoirs publics sur le nécessaire accompagnement des victimes d'attentats sur la durée", a commenté auprès du Parisien Me Claire Josserand Schmidt, l'avocate des parents du jeune homme. "Notre système d'indemnisation devrait aussi en tirer les conséquences : si les atteintes fonctionnelles sont plutôt bien évaluées en cas de blessures corporelles, nous en sommes encore très loin s'agissant des blessures psychiques", insiste-t-elle.

Cette nouvelle intervient alors que Tahar Mejri, un homme de 42 ans qui avait perdu son fils de 4 ans Kylan et sa femme Olfa dans l'attentat de Nice le 14 juillet 2016, s'est éteint, à l'âge de 42 ans. Pour ses proches, le suicide ne fait que peu de doutes. Pour l'association des victimes La Promenade des Anges, le père de famille "n'a pas réussi à le sortir de son indicible souffrance".

12 mai 2019

La une du JDD

otages

10 mai 2019

Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello

2 mai 2019

Attentat déjoué : la cellule terroriste voulait s’attaquer à l’Elysée

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Les personnes arrêtées, mardi, envisageaient d’attaquer le palais de l’Élysée à la Kalachnikov. LP/Frédéric Dugit

Selon nos informations, les quatre hommes interpellés en région parisienne vendredi dernier avaient effectué des repérages aux abords de la présidence de la République.

En garde à vue, ils n’ont pas caché leur adhésion à l’islam radical. Ni leur projet d’action violente, déjà à un stade avancé lors de leurs interpellations. Selon des sources concordantes, les quatre suspects, Alexandre B., Karim B., Anis M. et M.C., arrêtés vendredi et mis en examen mardi pour « association de malfaiteurs terroriste et criminelle » et écroués, envisageaient d’attaquer l’Élysée à la Kalachnikov, mais aussi le commissariat d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). C’est ce qui ressort des investigations menées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui a fait usage de techniques de surveillance très intrusives, pour mettre hors d’état de nuire le groupe.

Plusieurs des suspects, âgés de 17 à 39 ans et interpellés à Paris, dans le Val-d’Oise ainsi qu’en Seine-Saint-Denis, ont effectué des repérages rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans le VIIIe arrondissement de Paris, où est située la présidence de la République. Des analyses téléphoniques laissent penser qu’ils se trouvaient dans le secteur. Dans leurs discussions, l’un des suspects se serait même vanté de bien connaître l’endroit. L’enquête vise à déterminer s’ils cherchaient à attaquer des policiers en faction ou s’ils envisageaient de rentrer dans le bâtiment pour frapper aveuglément. Fait inquiétant : l’un des terroristes présumés aurait évoqué l’idée de chercher une entrée de service. LE PARISIEN.

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1 mai 2019

Le chef djihadiste Abou Bakr Al-Baghdadi réapparaît et entérine la nouvelle stratégie de l’EI

Par Hélène Sallon - Le Monde

Dans une vidéo – sa première apparition depuis 2014 –, le leader du groupe Etat islamique se met en scène en chef de guerre, pilotant une organisation revenue à la clandestinité.

Abou Bakr Al-Baghdadi n’était plus jamais apparu en public depuis le sermon délivré à la mosquée Al-Nouri, à Mossoul en Irak, pour proclamer son « califat », en juin 2014.

Aucun message audio ne lui a plus été attribué après août 2018, alimentant toutes les spéculations sur son sort. Donné plusieurs fois mort ou blessé, le chef de l’organisation Etat islamique (EI) est réapparu dans un enregistrement vidéo de dix-huit minutes, diffusé lundi 29 avril par la « maison de production » de propagande de l’EI Al-Fourqan, et authentifié par le centre américain de surveillance des mouvements extrémistes SITE.

Bien portant et sans blessure apparente, le djihadiste irakien de 47 ans a peu changé, si ce n’est une barbe poivre et sel, teintée de henné à son extrémité. Le discours qu’il assène est attendu. D’une voix basse, Abou Bakr Al-Baghdadi promet que l’EI « se vengera » au nom de ses membres tués et que le combat contre l’Occident sera « une longue bataille » à l’échelle internationale.

La vidéo aurait été tournée après la chute du « califat » à Baghouz, le dernier réduit territorial de l’EI, reconquis le 23 mars dans l’est de la Syrie, et avant les attentats au Sri Lanka, le 21 avril, qui sont évoqués en fin d’enregistrement dans un message audio qui pourrait avoir été ajouté après le tournage.

Un fusil d’assaut AK47 à ses côtés

Des événements récents comme la victoire de Benyamin Nétanyahou aux élections législatives en Israël, le 9 avril, ainsi que la chute d’Abdelaziz Bouteflika en Algérie et d’Omar Al-Bachir au Soudan, le 11 avril, sont évoqués. S’il salue la chute des « tyrans en Algérie et au Soudan », Abou Bakr Al-Baghdadi dit regretter que les gens aient « replacé un tyran par un autre » et estime que seul « le djihad peut réprimer les tyrans ».

La mise en scène est étudiée pour réaffirmer le rôle central et actif d’Abou Bakr Al-Baghdadi à la tête de l’EI et redonner confiance en l’organisation après les dissensions qui ont traversé le groupe à la suite de la chute du « califat ».

Assis les jambes croisées sur un matelas fleuri, vêtu d’une tunique noire et d’un gilet de combattant beige, il pose un fusil d’assaut AK47 à ses côtés. Le même modèle qu’affichaient jadis Oussama Ben Laden, le chef d’Al-Qaida, et Abou Mousab Al-Zarkaoui, le premier chef de l’EI. Il n’apparaît pas isolé mais entouré de trois hommes de son cercle restreint, le visage flouté, parcourant avec eux les derniers rapports d’activité des provinces de l’EI.

« Il est présenté non pas comme un calife distant et lointain qui se cache de ses ennemis, mais comme quelqu’un qui continue de commander », commente sur Twitter Charlie Winter, chercheur au centre sur la radicalisation du King’s College de Londres (ICSR). « Ce n’est pas un appel aux armes mais un appel à la continuité. L’EI se présente comme dynamique, vivant et en forme, et appelle son noyau dur à poursuivre la cause quoiqu’il arrive », poursuit-il.

« La barbarie et la brutalité » de l’Occident

« La bataille pour Baghouz est maintenant terminée », débute le chef de l’EI, imputant la défaite à « la barbarie et la brutalité » de l’Occident. Il salue l’« endurance » et la « détermination » des combattants assiégés à Baghouz, citant notamment Fabien et Jean-Michel Clain, deux djihadistes français appartenant à la branche médiatique de l’EI, qui y ont été visés par une frappe de drone fin février. La mort de Fabien Clain a été confirmée par la coalition internationale.

La perte du califat actée, Abou Bakr Al-Baghdadi promet d’autres actions « contre les Croisés », comme les attentats ayant tué 253 personnes dans des églises et hôtels du Sri Lanka – une « vengeance pour les frères à Baghouz » – ou 92 autres attaques dans huit pays qu’il revendique au nom de l’EI.

Le chef djihadiste remercie les groupes qui lui ont prêté allégeance ces derniers mois, notamment au Burkina Faso et au Mali. « Nous leur recommandons à tous d’attaquer leurs ennemis et d’épuiser toutes leurs capacités – humaines, militaires, économiques et logistiques », dit-il, parlant d’une « guerre d’attrition » et promettant le djihad « jusqu’au jugement dernier ». Il exhorte l’émir de l’EI pour le Grand Sahara, Abou Walid Al-Sahrawi, à intensifier les attaques contre la France.

Les rapports d’activité mensuelle des provinces d’opérations de l’EI qu’il étudie devant la caméra donnent un aperçu de la toile tissée par le groupe djihadiste dans une vingtaine de pays à travers le monde : l’Afrique de l’Ouest, la Somalie, le Sinaï égyptien, la Libye, l’Afrique centrale, le Caucase et la Turquie.

Une nouvelle stratégie de globalisation

« Depuis un an, l’EI a commencé à se démarquer de son projet de proto-Etat en Syrie et en Irak. Cette vidéo tourne la page définitivement », estime l’expert Charlie Winter. Si le groupe représente toujours une menace en Syrie et en Irak, où des cellules dormantes mènent des attaques régulières, les attentats au Sri Lanka sont, estime-t-il avec le chercheur Aymenn Al-Tamimi, dans un article publié le 27 avril dans le magazine américain The Atlantic, la marque d’une nouvelle stratégie de globalisation de l’organisation qui, désormais revenue à la clandestinité, vise à perpétrer des attaques d’ampleur.

Abou Bakr Al-Baghdadi a pris beaucoup de risques pour délivrer ce message à ses partisans. L’homme, qui depuis 2014 présidait aux destinées de sept millions d’habitants dans de larges pans de la Syrie et près d’un tiers de l’Irak, est l’un des derniers chefs de l’EI à avoir survécu à la traque des forces de la coalition internationale et de leurs alliés locaux.

Sa tête est mise à prix à 25 millions de dollars (22 millions d’euros) par les Américains. En dépit de la chute du califat, défait en Irak en décembre 2017 et en Syrie en mars 2019, il pourrait toujours se trouver dans les territoires désertiques à cheval entre les deux pays, dans le désert syrien de la Badiya ou dans la province irakienne de l’Anbar.

« Nous contre le monde »

En réponse à cette vidéo, en cours d’authentification par la coalition internationale, le porte-parole du département d’Etat américain a assuré, lundi, que cette dernière se battra dans le monde pour « garantir la défaite durable de ces terroristes et que tous les dirigeants qui restent soient traduits en justice »

Alors que ce dernier estime que « la défaite territoriale de l’EI en Syrie et en Irak a porté un coup fatal stratégique et psychologique », la directrice de SITE Intelligence, Rita Katz, s’alarme du « danger sérieux que pose non seulement le fait que Baghdadi, le soi-disant calife de l’EI soit vivant, mais aussi qu’il soit capable de réémerger pour ses soutiens et réaffirmer le message du groupe “Nous contre le monde” après tous les progrès réalisés contre le groupe ».

15 mars 2019

La peur de l’Islam et la certitude d’une invasion musulmane du tueur de #Christchurch seraient nées lors de son voyage en France

5 mars 2019

Les forces militaires du Kurdistan iraquien ont ouvert un musée destiné à accueillir les explosifs capturés à #Daech

26 février 2019

Antiterrorisme, diplomatie : le pari irakien d’Emmanuel Macron

Par Marc Semo

Le pays, point d’équilibre dans une région tiraillée par les conflits et les rivalités de puissances, « a vocation à retrouver un rôle de pivot », selon le chef de l’Etat, qui accueillait lundi son homologue irakien.

Les autorités françaises misent sur l’Irak. Elles considèrent Bagdad comme un partenaire majeur aussi bien sur le terrain de l’antiterrorisme face à l’organisation Etat islamique (EI) que sur le plan diplomatique, pour revenir pleinement dans le jeu au Moyen-Orient. « Le relèvement de l’Irak est un signe d’espoir pour toute la région », a souligné Emmanuel Macron lundi 25 février dans une conférence de presse aux côtés de son homologue irakien Barham Saleh, à l’issue d’un déjeuner à l’Elysée.

Le président français avait prévu de se rendre en Irak en février ou début mars, projet renvoyé en raison de ses engagements dans le débat national. C’est donc son homologue, un Kurde dont les pouvoirs sont surtout symboliques, comme le prévoit la Constitution irakienne, qui s’est rendu à Paris avant une visite du chef de l’Etat « d’ici quelques mois ».

Comme pour souligner l’enjeu sécuritaire commun, le matin même du début de la visite, les autorités de Bagdad reconnaissaient le transfert dans leur pays de treize djihadistes présumés français capturés en Syrie par les Forces démocratiques syriennes (FDS), les partenaires de la coalition internationale. « Toute personne accusée d’avoir commis des crimes en Irak, contre le peuple irakien, contre les installations irakiennes, nous la recherchons pour la juger », a précisé Barham Saleh sans pour autant confirmer la nationalité des détenus.

A son côté, Emmanuel Macron s’est aussi refusé à tout commentaire sur leur nationalité ou leur identité. « Pour les Français majeurs détenus qui seraient transférés, il reviendra d’abord aux autorités irakiennes de décider souverainement s’ils doivent faire l’objet de procédures judiciaires sur place », a-t-il précisé. Le cadre ainsi fixé reste celui affirmé sous la présidence Hollande. En laissant quasiment carte blanche aux autorités irakiennes – sauf pour la peine de mort – il est suffisamment souple pour permettre le transfert, le jugement en Irak et l’incarcération de certains djihadistes français capturés en Syrie. Ils bénéficieront néanmoins comme tout citoyen français « du droit à la protection consulaire ».

Une pièce essentielle dans la lutte contre ce qui reste de l’EI

Le retrait américain de Syrie, même s’il sera plus limité qu’annoncé par Donald Trump en décembre 2018, avec le maintien sur place de 200 hommes, fait de l’Irak une pièce essentielle dans la lutte contre ce qui reste de l’EI. « La menace terroriste demeure et nous restons aux côtés des Irakiens aussi bien politiquement que militairement », a insisté le président français.

irak et france

Son homologue irakien a rappelé, aussi bien à l’Elysée que quelques heures plus tard devant l’Institut français des relations internationales (IFRI), la nécessité de « stabiliser et solidifier une victoire qui si elle est importante ne marque pas la fin de l’extrémisme et du terrorisme que nous avons connu ». Et d’insister en mettant en garde contre tout sentiment d’euphorie sur « la nécessité de ne pas crier victoire trop tôt » en affrontant maintenant « les causes profondes », notamment économiques et sociales du djihadisme.

« L’Irak a vocation à retrouver un rôle de pivot dans la région », a également encouragé Emmanuel Macron. Le pays est un partenaire clé, chez lequel la France peut bénéficier d’un terrain favorable. « Le refus, justifié, de participer en 2003 à l’intervention menée par les Etats-Unis qui a renversé Saddam Hussein a été un handicap vis-à-vis des autorités de Bagdad et de la majorité chiite, mais la guerre menée en commun contre Daech [acronyme de l’EI en arabe] a changé la donne », souligne un haut diplomate français. « Les Irakiens regardent vers la France aussi parce que l’Amérique n’est pas fiable, que les Russes n’ont pas grand-chose à apporter pour la reconstruction et que les pays du Golfe hésitent face à un pays à majorité chiite et gardant de bonnes relations avec l’Iran », renchérit une source proche du dossier.

De relativement bonnes relations avec tous les acteurs

« L’intérêt de l’Irak est d’être un point d’équilibre et de rester en dehors des querelles de nos voisins », a insisté Barham Saleh devant l’IFRI. Bagdad est en effet la seule capitale régionale à entretenir de relativement bonnes relations avec tous les acteurs, aussi bien l’Iran que le régime syrien mais aussi l’Arabie saoudite. Tout cela en restant lié aux Etats-Unis, qui maintiennent sur place quelque 5 000 hommes. Une montée des tensions entre Washington et Téhéran pourrait néanmoins tout remettre en cause, ce qui explique une très prudence des investisseurs occidentaux, dont les Français, même si Paris a accordé 1 milliard d’euros d’aides sur quatre ans pour la reconstruction.

Cet équilibre se retrouve aussi sur la scène politique intérieure avec une politique plus « inclusive » pour toutes les minorités. Le nouveau premier ministre, Adel Abdel Mehdi, francophone et francophile, nommé en octobre 2018 après un compromis entre les deux blocs chiites rivaux, en est le symbole. « La stabilité du pays passe par la capacité à construire des solutions politiques incluant toutes les composantes de la société irakienne », a souligné Emmanuel Macron, évoquant notamment les chrétiens et les Yézidis et en rendant hommage à cet égard aussi bien au premier ministre qu’au président irakien.

Celui-ci s’était rendu dans la matinée à l’Unesco, qui avait lancé il y a un an le projet « faire revivre l’esprit de Mossoul » la grande ville multiculturelle du nord dévastée par les djihadistes. Une manière de souligner l’importance de cet héritage commun.

16 février 2019

Une journée d’« hommage aux victimes du terrorisme » instaurée le 11 mars

Cette décision « répond aux demandes exprimées par de très nombreuses victimes et associations ». La première cérémonie sera organisée en 2020.

Le président de la République Emmanuel Macron a décidé d’instaurer, le 11 mars, une Journée nationale en hommage aux victimes du terrorisme, a annoncé l’Elysée, vendredi 15 février. La date choisie fait écho à la Journée européenne qui commémore l’attentat djihadiste le plus meurtrier sur le Vieux Continent, à Madrid, le 11 mars 2004 (191 morts), un symbole de « la communauté de destin qui unit les Etats membres de l’Union européenne [UE] face au terrorisme ».

« Cette décision répond aux demandes exprimées par de très nombreuses victimes et par les associations qui les accompagnent et les représentent », précise la présidence dans un communiqué. La date a été préconisée par un comité ad hoc, qui a rendu ses conclusions en septembre 2018. La première cérémonie sera organisée en 2020, a précisé l’Elysée.

Le 11 mars correspond aussi au premier des attentats perpétrés par Mohamed Merah en 2012 à Toulouse et à Montauban. Ce dernier avait abattu de sang froid trois militaires, un enseignant et trois enfants d’une école juive avant d’être tué par la police.

Ces assassinats, premiers attentats djihadistes commis en France depuis ceux du Groupe islamique armé (GIA) algérien en 1995, ont marqué l’avènement d’une nouvelle forme d’attaques qui a fait 258 morts dans le pays, notamment en janvier 2015 à Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le 13 novembre à Paris et Saint-Denis et le 14 juillet 2016 à Nice.

Emmanuel Macron avait promis l’instauration de cette Journée nationale lorsqu’il avait participé, le 19 septembre 2018, à la cérémonie d’hommages organisée par l’Association française des victimes du terrorisme (l’AFVT) et la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac).

« Le 11 mars symbolisera l’unité »

Mais le choix de la date ne faisait pas l’unanimité. Si le comité chargé par le gouvernement de réfléchir à cette commémoration plaidait pour cette dernière, les associations souhaitaient, elles, le maintien du 19 septembre jusqu’alors retenu. Celle-ci correspond à l’attentat à la bombe commis en 1989 contre un DC-10 français de la compagnie UTA, qui avait fait 170 victimes, dont 54 Français, au Niger.

« Ce n’est pas la date que l’Association française des victimes du terrorisme proposait », se rappelle Guillaume Denoix de Saint Marc, directeur de l’AFVT, qui se dit toutefois « satisfait » de la création d’une telle journée.

« Ça fait vingt ans que cet hommage avait lieu [le 19 septembre], porté par les associations sans être pleinement officiel. Maintenant on passe à une autre dimension, avec une journée nationale. C’est un moment qui pourra être utilisé par tout le monde à la fois sur le plan mémoriel et éducatif. »

« Nous allons travailler pour donner un [fort] retentissement à cet événement. La dimension scolaire sera particulièrement importante », a-t-il ajouté, imaginant « des évènements multiples, plus seulement à Paris, mais au plus près des victimes sur tout le territoire ».

« A partir de 2020, le 11 mars symbolisera l’unité » avec un rayonnement européen, « de tout un pays face au terrorisme », a salué de son côté la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs.

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