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Jours tranquilles à Paris
10 mars 2019

Venezuela. Juan Guaido annonce une marche sur Caracas

venezuela22

Alors que le Venezuela est toujours sans électricité, l’opposant Juan Guaido a annoncé une marche nationale sur la capitale, Caracas.

Le chef de file de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido a appelé samedi à une marche nationale sur Caracas pour pousser vers la sortie le président Nicolas Maduro, qui a dénoncé une « attaque cybernétique » à l’origine de la panne géante d’électricité qui entrait dans sa troisième nuit.

Aucun bilan officiel de la situation dans le pays, plongé dans le chaos, n’est disponible, mais au moins quinze patients souffrant de maladies rénales sont morts en 48 heures faute de dialyse, selon une ONG qui se consacre aux questions de santé, la Coalition des organisations pour le droit à la santé et à la vie (Codevida).

Selon son directeur, Francisco Valencia, « 95 % des unités de dialyse, qui pourraient atteindre aujourd’hui 100 %, sont paralysées en raison du manque d’électricité ». La plupart des établissements de soin ne disposent pas de générateurs, ou alors ils ne fonctionnent pas.

« Nous marcherons sur Caracas »

« J’annonce une tournée, ma tournée et celle de tous les députés (à travers le pays) pour vous faire venir à Caracas de manière définitive », a lancé Juan Guaido devant des milliers de partisans descendus dans les rues de la capitale. « Après la fin de cette tournée (…) nous annoncerons la date où tous ensemble nous marcherons sur Caracas », a-t-il ajouté, mégaphone en main, juché sur le capot d’un 4x4 : le président par intérim autoproclamé, reconnu par une cinquantaine de pays depuis le 23 janvier, était privé d’estrade sur intervention de la police qui a arrêté les trois personnes chargées de la monter, selon des députés de l’opposition.

Juan Guaido a répété qu’il était prêt à autoriser une intervention militaire étrangère, se référant à la Constitution - « L’article 187, lorsque viendra le moment », qui autorise « des missions militaires vénézuéliennes à l’extérieur ou étrangères dans le pays ».

« Intervention ! Intervention ! », a entonné la foule en chœur. « Toutes les options sont sur la table et nous le disons de manière responsable », a assuré Juan Guaido.

Les autorités vénézuéliennes ne fournissent jamais de chiffres concernant les manifestations.

« Une attaque cybernétique »

Simultanément, des milliers de partisans du régime, en rouge, écoutaient le président Nicolas Maduro, qui a dénoncé une nouvelle « attaque cybernétique » qui aurait empêché de rétablir l’électricité à travers le pays.

« Aujourd’hui, 9 mars, nous avions avancé à près de 70 % (dans le rétablissement de l’électricité) lorsque nous avons reçu à la mi-journée une autre attaque cybernétique visant une des sources d’énergie qui fonctionnait parfaitement. Cela a annulé tout ce que nous avions réalisé », a expliqué Nicolas Maduro, juché sur une estrade.

La quasi-totalité du pays est affectée et le courant revenu samedi matin dans la capitale Caracas avait de nouveau disparu dans l’après-midi. Selon le ministre de la Communication Jorge Rodriguez, la panne d’électricité a été déclenchée jeudi par une première « attaque cybernétique contre le système de contrôle automatisé » de la centrale hydroélectrique de Guri, dans le sud-est du pays, qui fournit au Venezuela 80 % de son électricité. Nombre d’experts attribuent la panne à un manque d’investissements du gouvernement dans l’entretien des infrastructures.

Les deux rassemblements se sont dispersés dans le calme et aucun incident majeur n’avait été rapporté jusqu’ici, malgré un imposant déploiement de policiers anti-émeutes aux abords de la manifestation de l’opposition.

Situation sanitaire problématique

L’absence de courant a créé par endroits une situation sanitaire problématique et provoqué des décès dans les hôpitaux qui ne sont pas équipés de générateurs. Cette panne soumet l’économie du Venezuela, déjà très fragile, et la population à de nouvelles tensions. Avec une inflation hors de contrôle, l’argent liquide est rare, faute de billets disponibles. Seules les transactions électroniques permettent de faire des achats, même pour du pain. Mais toutes ont été suspendues dès jeudi soir.

Le gouvernement, sous pression depuis des semaines, a affirmé qu’il fournirait à l’ONU « des preuves » d’une responsabilité de Washington dans cette panne géante, la pire jamais connue par le pays. Ces informations seront remises à une délégation du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme qui est attendue dans quelques jours à Caracas, a déclaré le ministre de la Communication.

Depuis le 23 janvier, le Venezuela compte deux dirigeants : Nicolas Maduro, qui a entamé un deuxième mandat présidentiel contesté en raison d’accusations de fraude qui pèsent sur sa réélection ; et Juan Guaido, président de l’Assemblée nationale, qui s’est proclamé président par intérim et est reconnu par une cinquantaine de pays.

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9 mars 2019

L’opposant algérien Rachid Nekkaz arrêté après avoir fait irruption dans l’hôpital de Bouteflika à Genève

L’opposant voulait vérifier la présence du président algérien dans l’établissement hospitalier. « Le monde entier, et l’Algérie toute entière, sait qu’il n’est plus de ce monde » a-t-il déclaré.

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Rachid Nekkaz devant les Hôpitaux universitaires de Genève où il a tenté de s’introduire vendredi 8 mars. FABRICE COFFRINI / AFP

L’opposant et homme d’affaires algérien Rachid Nekkaz, qui a tenté d’être candidat à l’élection présidentielle en Algérie, va être déféré samedi 9 mars devant un procureur à Genève pour « violation de domicile », après avoir fait irruption dans l’hôpital où est soigné le président Abdelaziz Bouteflika, a annoncé la police genevoise.

Rachid Nekkaz restera en garde à vue la nuit de vendredi à samedi. Il lui est également reproché d’avoir essayé de s’opposer à son éviction de l’établissement hospitalier, tout comme d’avoir fait fi de l’interdiction qui lui avait été signifiée d’entrer dans l’hôpital, a précisé la police.

La porte-parole de la police genevoise, Joanna Matta, avait expliqué un peu plus tôt que la direction des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) avait porté plainte après l’entrée de M. Nekkaz dans l’hôpital malgré plusieurs mises en garde.

Homme d’affaires né en France, Rachid Nekkaz, 47 ans, avait organisé en fin de matinée une manifestation avec des dizaines de ses partisans devant les HUG, où a été admis le 24 février le chef de l’Etat algérien âgé de 82 ans, pour des examens médicaux.

« Quarante millions d’Algériens veulent savoir »

« J’ai décidé de venir ici à Genève devant l’hôpital où est censé être hospitalisé le président et candidat algérien Abdelaziz Bouteflika (…) alors que le monde entier, et l’Algérie toute entière, sait qu’il n’est plus de ce monde », a-t-il affirmé. « Il y a 40 millions d’Algériens qui veulent savoir où est le président », a-t-il poursuivi. « Le peuple algérien ne veut plus être manipulé par un pouvoir mafieux qui instrumentalise le nom du président, qui instrumentalise l’image du président, pour pérenniser son pouvoir et pérenniser leurs privilèges. »

M. Bouteflika a subi un grave AVC en 2013 et est depuis très diminué. L’annonce de sa candidature pour un cinquième mandat a déclenché des manifestations de protestation dans toute l’Algérie.

Une marée humaine a ainsi de nouveau envahi vendredi les rues d’Alger et des grandes villes d’Algérie, demandant au président Abdelaziz Bouteflika de renoncer à ce cinquième mandat. A Alger notamment, la mobilisation a été très largement supérieure à celles des deux précédents vendredis, déjà très importantes.

M. Nekkaz, omniprésent sur les réseaux sociaux – il filme en direct sur son compte Facebook toutes ses interventions – avait annoncé la veille qu’il voulait aller se rendre compte lui-même de la présence du président algérien au huitième étage des HUG, réservé aux VIP. Vers 12 h 30, heure locale, il a brusquement quitté le groupe de ses partisans et s’est précipité à l’intérieur de l’hôpital, tout en continuant à se filmer. La vidéo s’est interrompue lorsqu’il s’est présenté à l’accueil de l’établissement.

Candidat à l’élection présidentielle via son cousin

L’homme d’affaires sulfureux, qui a fait fortune dans les start-up et l’immobilier, draine de jeunes enthousiastes partout où il passe en Algérie. Mais son dossier de candidature à l’élection présidentielle du 18 avril a été rejeté car il a possédé jusqu’à encore récemment la nationalité française. Or la loi prévoit notamment qu’un candidat ne doit jamais « avoir possédé une autre nationalité » qu’algérienne.

Il a trouvé un subterfuge en présentant à sa place son cousin mécanicien, qui vit en Algérie et possède les mêmes nom et prénom. Ce subterfuge passe mal et a écorné sa popularité, notamment parmi ceux qui lui avaient donné leur parrainage. Des manifestants ont hué son nom lors de récentes manifestations passant sous les fenêtres de sa permanence de campagne à Alger.

Rachid Nekkaz s’est dit vendredi confiant que « le pouvoir algérien et le Conseil constitutionnel vont réfléchir très sérieusement à l’idée de valider ou d’invalider la candidature du président Bouteflika ».

« Aucune inquiétude » pour le directeur de campagne de Bouteflika

Interrogé sur son propre avenir politique au cas où son cousin serait élu, il a expliqué que « le lendemain, nous créerons le poste de vice-président grâce à une assemblée extraordinaire ». « Je deviendrai donc vice-président, et le jour même le président élu démissionnera, me permettant ainsi de devenir le président de la République algérienne », a-t-il soutenu.

« Tout le monde sait qu’au minimum, (Bouteflika) est malade, et qu’au maximum il est mort, il est évident que c’est impossible de continuer de cautionner l’élection avec un candidat qui est mort », a poursuivi M. Nekkaz. « On a déjà vu des morts voter au Parlement. On n’a jamais vu un mort être candidat à une élection présidentielle. »

La santé du président algérien n’inspire « aucune inquiétude » et les examens médicaux périodiques pour lesquels il est hospitalisé « sont en voie d’achèvement », a rétorqué jeudi Abdelghani Zaalane, le directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika.

9 mars 2019

Victime d’une panne électrique historique, la situation du Venezuela s’assombrit encore

Par Marie Delcas, Bogota, correspondante - Le Monde

Le pouvoir chaviste a immédiatement dénoncé un sabotage tandis que le leader de l’opposition déplorait une tragédie et réitérait son appel aux forces armées. Sans avions, ni pompes à essence, ni banques, ni écoles, le pays est largement paralysé.

Au rouge depuis des mois, le Venezuela a sombré dans le noir. Le pays affronte depuis jeudi 7 mars 16 h 54, la plus grande panne d’électricité de son histoire. Vingt et un de ses vingt-trois Etats ont été touchés. Vendredi 8 mars au soir, le courant n’était que partiellement rétabli dans ce pays de 31 millions d’habitants. Les hôpitaux ont vécu des heures dramatiques.

Comme à l’accoutumée, le gouvernement a immédiatement dénoncé un sabotage. « La guerre électrique annoncée et dirigée par l’impérialisme américain contre notre peuple sera vaincue », a écrit, sur son compte Twitter, le président chaviste Nicolas Maduro.

Mais les experts de l’opposition attribuent de leur côté les défaillances électriques du pays – pourtant immensément riche en ressources énergétiques – au manque d’entretien des installations, au déficit d’investissements et à l’incurie de Caracas.

Le jeune leader de l’opposition et président autoproclamé, Juan Guaido, qui depuis un mois tente de contraindre Nicolas Maduro à la démission, a dénoncé « une tragédie ». Rentré au pays lundi après une brève tournée en Amérique latine, il a une fois encore appelé ses compatriotes à manifester massivement samedi 9 mars.

Reconnu par une cinquantaine de pays à travers le monde, Juan Guaido juge illégitime le deuxième mandat de « l’usurpateur » Maduro. « La fin de l’obscurité viendra avec la fin de l’usurpation », a-t-il ajouté, rappelant que le pouvoir avait, en 2009, déclaré « l’état d’urgence électrique » et annoncé un programme d’investissements sans précédent. « Ils ont investi 100 milliards de dollars [89 milliards d’euros], sans résultats. Ce sont des corrompus », s’est-il indigné à Caracas.

« Guerre électrique »

Sans télévision, ni Internet, ni téléphone portable, les Vénézuéliens ignoraient largement, vendredi soir, que leur pays venait d’être condamné par le tribunal d’arbitrage de la Banque mondiale à payer 8,7 milliards de dollars à la compagnie CoconucoPhilips.

Cette entreprise américaine avait été expropriée en 2007 par Hugo Chavez, le charismatique prédécesseur de Nicolas Maduro. Le Venezuela dispose des plus grandes réserves mondiales de pétrole brut mais, ruiné et endetté, il est incapable de freiner le déclin de sa production d’hydrocarbures. Les réserves internationales du pays s’élèvent aujourd’hui à 8,8 milliards de dollars, soit le montant de la somme à payer.

Selon le ministre vénézuélien de la communication Jorge Rodriguez, la panne est partie du système électronique du Guri, le barrage qui fournit plus de 70 % de l’électricité du pays. Il a accusé Washington et Juan Guaido de l’avoir provoquée. En dénonçant « une nouvelle attaque de la guerre électrique pour créer le chaos et déstabiliser un pays en paix », le ministre de l’énergie électrique Luis Motta affirmait de son côté, jeudi soir, que le courant serait rétabli dans les trois heures.

Mais, sans avions, ni pompes à essence, ni banques, ni écoles, le pays restait largement paralysé vendredi. A Caracas, les rues étaient vides. Le métro a cessé de fonctionner et l’immense majorité des bus sont restés au garage. Le gouvernement a décrété la fermeture des établissements éducatifs et des administrations publiques « pour faciliter le travail afin de rétablir la distribution d’électricité dans le pays ».

« Des centaines de tonnes d’aliments vont pourrir »

« Si cela dure, je vais devoir jeter tout ce qu’il y a dans mon congélateur », déplorait Julia, cadre à Caracas. Pour faire face aux pénuries d’aliments et tenter de déjouer l’hyperinflation, les Vénézuéliens qui en ont les moyens ont accumulé des réserves. Placards et congélateurs sont pleins. « Ce sont des centaines de tonnes d’aliments qui vont pourrir », pronostique Julia, en larmes. Elle est terrée chez elle depuis plus de 24 heures, par peur des voleurs et des pilleurs.

Faute de connexion à Internet, les distributeurs automatiques ne délivraient plus de liquide et les transactions électroniques ont été suspendues. Dans un pays où l’inflation quotidienne dépasse 3,5 % personne ne conserve chez soi d’argent liquide.

Sur les réseaux sociaux, circulaient les images de bébés en couveuses et de patients comateux maintenus en vie par des respirateurs manuels. « Tous les établissements hospitaliers ne disposent pas de groupes électrogènes, raconte un médecin de Caracas. Et ceux qui existent sont souvent hors service faute d’entretien. » Plusieurs hôpitaux ont été contraints de fermer les portes de leur service d’urgences. « Ma mère vient de mourir devant la porte de l’hôpital », écrit une internaute.

Médecin et député d’opposition, José Manuel Olivares assure que, entre le 1er novembre 2018 et le 28 février, les pannes d’électricité causé la mort de 79 personnes en milieu hospitalier.

Chroniques en province depuis cinq ans, les coupures et les rationnements de courant sont restés plus rares à Caracas. Le pouvoir sait que sa survie se joue dans la capitale. En 2013, Nicolas Maduro avait par ailleurs annoncé la militarisation des installations électriques.

Un ministre chaviste inculpé par les Etats-Unis

A Caracas Juan Guaido a également réitéré son appel aux forces armées de son pays. « Que vous faut-il de plus ?, a-t-il lancé aux militaires. Personne ne vous demande de vous soulever, seulement de respecter la Constitution. »

Mercredi, Washington avait annoncé que 77 Vénézuéliens proches du gouvernement de Nicolas Maduro – fonctionnaires ou parents - seraient privés de visa pour entrer sur le territoire américain.

Vendredi, le ministre vénézuélien de l’industrie et de la production nationale Tareck El Aissimi a été formellement inculpé par la justice américaine pour n’avoir pas respecté les sanctions qui lui avaient été imposées en février 2017.

A cette date, M. El Aissimi avait été inclus sur la liste dite Clinton – elle recense les personnes et les sociétés suspectes de liens avec le trafic de drogue – en raison de « son rôle important dans le trafic international de narcotiques ». M. El Aissimi, 42 ans, qui a été député, gouverneur de l’Etat d’Aragua, plusieurs fois ministres est un des piliers du pouvoir chaviste.

8 mars 2019

Algérie : un nombre inédit d'opposants à Bouteflika dans les rues pour ce troisième vendredi de manifestations

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A 82 ans et au pouvoir depuis deux décennies, Abdelaziz Bouteflika est candidat à la présidentielle algérienne, alors qu'il est très affaibli depuis un AVC en 2013.

Des centaines de milliers de manifestants, voire des millions ? Des opposants à Abdelaziz Bouteflika sont descendus dans les rues, vendredi 8 mars, en Algérie. A Alger, la mobilisation, immense et difficile à évaluer, est largement supérieure à celle des manifestations des deux derniers vendredis. A Oran et Constantine, respectivement deuxième et troisième villes du pays, la mobilisation est également très supérieure à celle des deux vendredis précédents. Suivez la situation dans notre direct.

 De nombreuses villes mobilisées. Des manifestations d'ampleur ont été signalées dans un grand nombre de villes à travers le pays, sans incident notable en province. A Alger, la police a fait usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes devant une artère remontant vers la présidence. Les autorités ne donnent aucune évaluation du nombre de protestataires.

 A Paris aussi. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, vendredi, devant la tour Eiffel à Paris, pour dire "non" à un cinquième mandat du président algérien, en soutien aux manifestations en Algérie mais aussi à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

 Rachid Nekkaz interpellé en Suisse. L'opposant algérien a été arrêté à Genève, vendredi, après avoir tenté de pénétrer dans l'hôpital où se trouve Abdelaziz Bouteflika. "Il y a 40 millions d'Algériens qui veulent savoir où est le président algérien", avait-il lancé, jeudi.

 Bouteflika refuse de céder. Jeudi, Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, hospitalisé depuis plus de dix jours et dont le retour en Algérie n'a toujours pas été annoncé, a agité le spectre du "chaos" et de la division et dénoncé, sans les nommer, les ennemis "insidieux" de "l'intérieur et de l'extérieur" et ceux "qui conspirent" contre l'Algérie.

 

8 mars 2019

Algérie : "Pas de révolution sans femmes"

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8 mars 2019

En Algérie, le front du « cinquième mandat » se fissure

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Par Amir Akef, Alger, correspondance - Le Monde

Anciens combattants, patrons, syndicalistes… Les défections se multiplient parmi les soutiens traditionnels du président Abdelaziz Bouteflika.

Les Algériens se préparent à manifester de nouveau, vendredi 8 mars, contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, absent du pays depuis le 24 février, et des défections significatives sont enregistrées parmi les organisations liées au régime. Les soutiens du chef de l’Etat, très présents au cours des derniers mois, font désormais profil bas ou quittent le navire avec fracas.

Le retournement le plus spectaculaire vient des rangs des anciens combattants de la guerre d’indépendance, qui, il y a encore quelques semaines, disaient leur soutien « indéfectible » à leur « compagnon d’armes ». La très influente Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a ouvert le bal, mardi 5 mars, en saluant des manifestations populaires au « comportement civilisé » et en dénonçant des institutions loin d’être « à la hauteur des aspirations légitimes de notre peuple ».

L’organisation a violemment chargé l’alliance « contre-nature » entre des membres influents du pouvoir et de « présumés investisseurs » à qui l’on a ouvert les portes « pour s’accaparer des deniers publics sous le prétexte d’encourager les investisseurs nationaux ». Des affairistes qui, « grâce à leurs liens au sein de la hiérarchie du pouvoir, ont pu accumuler des fortunes considérables en des temps records », a indiqué l’ONM.

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« Un système qui a atteint ses limites »

Les Algériens devinent sans difficulté que les anciens combattants visent des oligarques membres du Forum des chefs d’entreprises (FCE), organisation patronale dirigée par Ali Haddad, un proche de Saïd Bouteflika, le frère du chef de l’Etat.

Plusieurs patrons membres du FCE ont d’ailleurs annoncé leur ralliement à la contestation populaire. Neuf d’entre eux, qui se présentent comme le FCE « originel », dont deux prédécesseurs d’Ali Haddad, ont affirmé ne « pouvoir rester sourds à l’expression populaire à laquelle ils adhèrent complètement ».

Ali Haddad a fini par réagir jeudi en assurant que le soutien du FCE au cinquième mandat a été décidé « à l’issue d’une réunion du Conseil exécutif, cette position a été approuvée par l’Assemblée générale élective tenue en date du 15 décembre 2018 » et que « depuis aucune opposition ni réserve n’ont été enregistrées »

Une autre défection de poids est venue de l’association des anciens du ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG), l’ancêtre des services de renseignements algériens durant la guerre d’indépendance. L’association, dirigée par Dahou Ould Kablia, ministre de l’intérieur de 2010 à 2013, affirme que le peuple a « déjà voté le rejet pur et simple du cinquième mandat et de tout ce qui va avec ». « Il n’y a plus de place aux atermoiements et aux manœuvres dilatoires pour perpétuer un système qui a atteint des limites et qui risque de mener le pays à l’aventure et aux plus graves périls », a ajouté l’association.

Alors que la capacité du président Bouteflika à exercer la charge présidentielle est mise en cause, le conseil de l’Ordre des médecins a publié de son côté un communiqué pour mettre en garde contre la délivrance de faux certificats médicaux aux candidats à la présidentielle. Il a rappelé au Conseil constitutionnel que les auteurs de ces certificats doivent être inscrits au « tableau de l’Ordre des médecins, conformément aux règles de déontologie médicale ».

Même l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), syndicat totalement mis au service du cinquième mandat par son secrétaire général Abdelmadjid Sidi-Saïd, connaît des défections et des appels à soutenir la contestation populaire.

Disqualifier l’élection présidentielle

Ces revirements sont un signe que l’abandon de l’option de la candidature de Bouteflika commence à être envisagé au sein du régime. Le chef de l’Etat, toujours absent du pays, a affiché sa « présence » en faisant lire par la ministre de la poste, Houda Feraoun, une lettre à l’occasion de la journée des droits des femmes, dans laquelle il loue la « maturité » des manifestants sans aborder la cause de ces mobilisations. Le message évoque la manifestation prévue ce vendredi en mettant en garde contre une « éventuelle infiltration de cette expression pacifique par une quelconque partie insidieuse, de l’intérieur ou de l’extérieur, qui pourrait (…) susciter la fitna [discorde] et provoquer le chaos avec tout ce qu’ils peuvent entraîner comme crises et malheurs ».

Un autre passage parle des « haineux à l’étranger » qui n’auraient pas apprécié que l’Algérie « traverse paisiblement et sereinement, la déferlante du printemps arabe ». Ces cercles « n’ont jamais cessé de conspirer contre notre pays », a-t-il ajouté, assurant que ses « assertions » ne relèvent pas d’une « logique d’intimidation » mais d’un « sens des responsabilités ».

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Pour l’heure, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et vice-ministre de la défense, est le seul responsable à s’exprimer. Mardi, il a mis en garde contre « certaines parties » non identifiées qui cherchent, selon lui, à ramener le pays « aux années de braise et de douleurs vécues par le peuple algérien et au cours desquelles il a payé un lourd tribut ». Mercredi, il a assuré que l’armée et les forces de sécurité étaient « résolument engagées à garantir » la sécurité de l’élection présidentielle, le 18 avril.

Les observateurs relèvent que le chef de l’armée n’a pas, contrairement à son habitude, cité le « moudjahid Abdelaziz Bouteflika », mais qu’il a surtout mis l’accent sur la tenue du scrutin. Une insistance qui fait écho aux appels de l’opposition et de membres de la société civile à disqualifier l’élection présidentielle pour forcer le régime à négocier une vraie transition.

Le mouvement Mouwatana (« citoyenneté »), qui a accusé Ahmed Gaïd Salah de « se conduire comme un soldat au service d’un clan de prédateurs », a appelé mercredi à une transition pour préparer une nouvelle République et engager « des élections dignes de ce nom ». Dans un souci de donner une forme d’organisation à la contestation populaire, Mouwatana a appelé « toutes les corporations à se donner librement des représentants » et à créer des « coordinations ».

Une « situation révolutionnaire pacifique »

La pression s’accentue sur le général Ali Ghediri, seul candidat de poids à avoir déposé son dossier de candidature, pour qu’il se retire de la course afin de ne pas servir d’alibi. Certains l’accusent d’être devenu le « plan B » du régime, en remplacement de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika devenue « intenable ».

Ali Ghediri a annoncéqu’il ne compte pas se retirer de la course et qu’il ne sert aucun

« clan ». Ses soutiens l’abandonnent néanmoins. Zoubida Assou, qui, en se ralliant à sa candidature, avait provoqué une crispation au sein de Mouwatana – dont elle était la porte-parole –, a décidé de lui retirer son soutien.

La plus grosse défection vient de son directeur de campagne, Mokrane Aït Larbi, un militant respecté des droits de l’homme, qui a annoncé mercredi son retrait du processus électoral, tout en déclarant respecter le choix que fera Ali Ghediri.

L’avocat a estimé que le pays vivait une « situation révolutionnaire pacifique ». « Cette phase historique ne peut réaliser la rupture par la voie électorale, dont la fraude a déjà commencé au sein du Conseil constitutionnel, et devant l’opinion nationale et internationale », a-t-il commenté.

7 mars 2019

Algérie

algerie

7 mars 2019

La Chine interdit à 23 millions de «mauvais» citoyens de voyager

Par  Claudia Cohen  

La reconnaissance faciale n'est pas de la science-fiction en Chine

Depuis les fast-foods, les universités ou la lutte contre la criminalité, la Chine est à la pointe de l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale.

Dans le cadre de son système très controversé de «crédit social», l'Empire du Milieu a empêché 17,5 millions de citoyens «discrédités» d'acheter des billets d'avion et 5,5 millions d'acheter des billets de train, selon un rapport du Centre national d'information sur le crédit.

L'affaire fait penser à Black Mirror, cette série anglaise dystopique, dont un épisode dépeint une société où chaque interaction sociale est sujette à une notation. Depuis 2014, le gouvernement chinois peaufine un système de «crédit social», qui évalue le quotidien de ses propres citoyens afin de récompenser les «bons» sujets de l'Empire du Milieu, mais surtout d'octroyer des sanctions aux «mauvais». Des opinions politiques dissidentes au non-paiement d'impôts ou d'amendes, en passant par la diffusion de «fausses informations» et la promenade d'un chien sans laisse, les infractions relatives au «crédit social» s'avèrent bien nombreuses.

Des millions de chinois sur la liste noire du parti communiste

Puissant instrument de coercition sociale, qui s'appuie sur le big data pour la collecte de données, le système de notation chinois prive notamment les citoyens «discrédités», inscrit sur la liste noire du parti communiste, de contracter un prêt bancaire et d'acheter un appartement. Depuis mai 2018, les chinois mal notés dans le système ne peuvent plus acheter des billets de train ou d'avion, et ce pour une période d'un an. Selon le rapport du Centre national d'information sur le crédit, la Chine a empêché l'année dernière 17,5 millions de citoyens «discrédités» d'acheter des billets d'avion et 5,5 millions d'acheter des billets de train. En 2017, la Cour suprême de Chine avait affirmé que 6,15 millions de citoyens avaient été empêchés de prendre l'avion en raison d'infractions liées au crédit social.

Selon un document gouvernemental concernant le système datant de 2014, l'objectif est de «permettre aux personnes de confiance de se promener partout sous le ciel tout en empêchant les personnes discréditées de faire un seul pas». Ce système très controversé vise, selon le gouvernement, à améliorer le comportement des citoyens. Alors que les autorités utilisaient à l'époque des listes noires pour limiter les déplacements de certains citoyens, il semble que le système de crédit social ait étendu la pratique. L'an dernier, une centaine de chinois ont notamment été empêchés de quitter le pays à cause d'impôts impayés

Vers une interdiction des Transports en commun

Selon le rapport du Centre national d'information sur le crédit, les autorités ont collecté plus de 14 millions de données de «conduite non digne de confiance» en 2018, notamment des escroqueries, des emprunts impayés mais également l'occupation de places réservées dans un train. Les entreprises du pays sont également soumises au même système de notation, et celles figurant ainsi sur la liste noire se voient retirer le droit d'enchérir sur des projets ou d'émettre des obligations d'entreprise.

Par ailleurs, la Commission nationale pour le développement et la réforme de la Chine a récemment dévoilé son intention d'interdire aux citoyens chinois «discrédités» l'accès aux transports en commun, et ce pour une période d'un an. Les fonctionnaires, fidèles du parti communiste, affirment que ce système de notation fonctionne, puisque 3,5 millions de citoyens ou d'entreprises ont payé des impôts ou des dettes grâce au dispositif.

7 mars 2019

Algérie : liberté de la Presse ?

4 mars 2019

Le retour de Juan Guaido au Vénézuéla

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