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Jours tranquilles à Paris
31 janvier 2020

Elections municipales : Edouard Philippe annonce être candidat au Havre en tant que tête de liste

edouard222

Le Premier ministre l'indique, vendredi, dans une interview au quotidien régional "Paris-Normandie". Toutefois, il affirme qu'il restera à Matignon s'il est élu et laissera sa place à une autre personne de la liste.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, annonce, vendredi 31 janvier, dans une interview au quotidien régional Paris-Normandie qu'il est candidat aux élections municipales au Havre (Seine-Maritime) en tant que tête de liste. "Ma décision est prise. Je l'ai mûrie comme toute décision importante. J'ai décidé d'être candidat à la mairie du Havre comme tête de liste (...) Dans une démocratie, le fondement de la légitimité, c'est l'élection", a déclaré le chef du gouvernement. Toutefois, il affirme qu'il restera à Matignon s'il est élu et laissera sa place à une autre personne de la liste.

Cette annonce n'est pas une surprise. Edouard Philippe a été maire du Havre entre 2010 et 2017. Et la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a déclaré, jeudi, qu'elle ne serait pas "étonnée" de voir le Premier ministre candidat dans la cité normande. "Il parle avec un amour immodéré de sa ville, où il a ses racines", avait-elle insisté. "C'est la ville que j'aime, c'est là que sont mes attaches", assure Edouard Philippe à Paris-Normandie. Il précise que des personnes l'ont encouragé à étudier des candidatures à Paris ou Bordeaux mais qu'il n'a "jamais envisagé un engagement politique ailleurs qu'au Havre".

Le chef du gouvernement a imposé aux membres du gouvernement la date limite du 31 janvier pour se déclarer candidat aux élections municipales.

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31 janvier 2020

Paris Match

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Il y a du panache dans ce regard d’ébène. Lorsque Rachida Dati s’engage dans la bataille, en novembre, son camp n’y croit déjà plus. La raclée macroniste aux européennes est passée par là. Mais la tranchante maire du VIIe ne s’avoue jamais vaincue. L’institut Odoxa lui promet désormais 20 % des voix, trois points de moins que la maire sortante, mais nettement plus que Benjamin Griveaux, le fidèle d’Emmanuel Macron. Elle a contre elle un parfum tenace de dilettantisme et une enquête judiciaire du Parquet national financier. Mais, à son actif, une envergure nationale et une combativité admirée y compris par ses détracteurs. Elle en aura besoin pour relever le défi qui l’attend : mettre fin à près de vingt ans de défaites de la droite à Paris.

29 janvier 2020

L'ÉDITO de Charles de Saint Sauveur

La longue marche d’Édouard Philippe         

La faiblesse des cortèges du jour, ce mercredi, pour la huitième journée interprofessionnelle contre la réforme des retraites, donne le top-départ symbolique à la candidature d’Édouard Philippe au Havre, qu’il doit annoncer sur place vendredi. Il ne s’agit pas de prétendre ici que la messe sociale est dite : c’est loin d’être le cas dans un pays où bouillonnent - et parfois débordent - en permanence la colère et l’inquiétude. Dans ce fleuve tout sauf tranquille, on peut reconnaître au Premier ministre de tenir la barre. Il a réussi à garder la main sur la réforme, en lâchant des concessions mais en préservant l’esprit de son projet. Le gros vent de la contestation semblant derrière lui, il peut désormais descendre plus tranquillement le cours de la Seine, de Paris au Havre. Ce faisant, il risque de voir sa campagne parasitée par le mouvement social. Mais le pari vaut sans doute le coup d’être tenté : s’il gagne et reçoit l’onction des Havrais, il en tirera un regain de légitimité. Et s’installera pour de bon comme l’héritier naturel - lui qui n’est même pas membre d’En Marche ! - d’Emmanuel Macron. Le Parisien

edouard

29 janvier 2020

Municipales 2020 : à Paris, “le Marais gay est en train de mourir”

gay marais elections municipales

Vu du Royaume-Uni

THE GUARDIAN (LONDRES)

Dans le quartier du Marais touché par la spéculation immobilière et le tourisme de masse, de plus en plus de petits commerces et de bars gays historiques sont forcés de mettre la clé sous la porte. En témoigne le départ de la célèbre librairie Les Mots à la bouche, s’attriste The Guardian.

Dans la vitrine de la plus célèbre librairie gay de l’Hexagone, au-dessus des livres d’art consacrés à Lucian Freud, des mémoires de Maria Callas et d’un ouvrage retraçant l’histoire du mouvement gay, une affiche en grosses lettres rouges proclame : “Patrimoine culturel en danger.” Sur la porte, une affichette implore : “Nous avons besoin de votre aide !”

Véritable institution parisienne depuis 40 ans, ‘Les Mots à la bouche’ est la première librairie LGBT de France et, dit-on, l’une des meilleures au monde – une adresse phare du Marais, le quartier gay de Paris. Mais, à l’heure où la spéculation immobilière bat son plein dans le centre de la capitale (à certaines périodes de l’année, on dénombrerait plus de locations Airbnb que d’habitants dans le Marais), la librairie se voit boutée hors du quartier par la hausse des loyers.

“Le Marais gay est en train de mourir”

Son départ est un coup dur pour la communauté gay de Paris, et les militants redoutent que le cœur de Paris ne soit en train de perdre son identité, à mesure que les boutiques de mode haut de gamme, ciblant les touristes fortunés, chassent les petits commerces, dont les bars gays.

Pour la vedette locale de cabaret, Yvette Leglaire, “le Marais gay est en train de mourir”. L’office du tourisme de Paris a beau vendre le quartier comme “un petit village authentique mais branché”, sa scène gay, qui date des années 1980, à l’époque où le quartier était encore ouvrier, miteux et bon marché, s’étiole peu à peu. Plusieurs bars gays historiques ont baissé le rideau ces dernières années, remplacés par des enseignes de mode comme Lacoste ou Chanel.

Le Marais juif, autour de la rue des Rosiers, n’est pas épargné, le montant des loyers commerciaux y ayant doublé entre 2012 et 2018. Certains craignent que, comme à Barcelone ou Venise, la spéculation immobilière et l’appât du gain né de l’afflux de touristes, ne dépossèdent le cœur de Paris de son originalité et de son attrait. Un habitant de vieille date déplore de voir l’invasion de boutiques de mode transformer peu à peu le Marais en “duty free géant en plein air”.

Sébastien Grisez, le gérant des ‘Mots à la bouche’, soupire :

La mairie de Paris vante l’histoire gay du Marais et a fait peindre les carrefours aux couleurs de l’arc-en-ciel, mais ça paraît absurde de ne plus avoir notre librairie ici.”

L’établissement, installé dans le Marais depuis 1983, est ouvert sept jours sur sept jusqu’à 23 heures et possède plus de 16 000 titres. Mais, comme bon nombre de bars gays historiques qui ont fermé sous la pression des loyers, il se voit obligé de trouver une nouvelle adresse à Paris, avant le mois de mars. Si l’on en croit la rumeur, c’est une boutique de chaussures Doc Martens qui prendrait sa place.

La fin d’une époque

Sébastien Grisez se souvient :

Il y a dix ans, il y avait bien plus de bars gays ici. Aujourd’hui, il n’en reste que quelques-uns. C’est vrai que la sociologie gay est en train de changer – les gens sont plus éparpillés. Comme on peut se rencontrer sur des applis, on ressent peut-être moins le besoin de se rencontrer dans les bars. Mais il n’empêche que les gens regrettent la disparition des lieux de rencontre du quartier.”

Alain Lesturgez travaille à la Fédération nationale des communes forestières et fréquente la librairie depuis vingt ans. Il explique : “Ce déménagement marque la fin d’une époque. C’est un endroit où le libraire prenait le temps de vous conseiller. Autrefois, ça grouillait de vie dans le Marais. Aujourd’hui, à cause des enseignes de luxe, le quartier ressemble à plein d’autres dans le monde.”

Le quartier perd son âme

À l’Open Bar, une adresse gay historique, Sébastien Fossa, militant des droits LGBT et patron des lieux, commente : “Le quartier perd son âme à vue d’œil. Au départ, c’était un quartier ouvrier. Petit à petit, l’arrivée des marques de luxe a cassé la dynamique qu’il y avait ici.”

Fayçal Khiatine, le patron du Cox, le bar gay voisin, renchérit : “Quand une librairie s’en va, c’est la vie quotidienne du quartier qui en pâtit.”

Christian Ducou, qui est né et qui a grandi dans le Marais ouvrier des années 1950 et 1960, avise par la fenêtre de sa cuisine une boutique Calvin Klein flambant neuve, sur deux étages. L’homme a connu l’époque où les enfants jouaient dans la rue et où la plupart des appartements avaient des salles d’eau communes sur le palier et pas de toilettes. “Le premier riche que j’ai vu, c’était le photographe Helmut Newton, quand il a emménagé ici”, se souvient-il.

Spéculation immobilière et tourisme de masse

Son épouse, Liliane, soupire :

Curieusement, ces boutiques de luxe sont souvent vides. C’est comme si elles avaient uniquement été ouvertes pour avoir une adresse dans le Marais. Le quartier n’a tout simplement pas l’air de convenir à ce type de boutiques. On a des petites rues étroites où les limousines ne peuvent pas se garer et ils mettent des boutiques hors de prix qu’on attendrait plutôt sur les boulevards, où les voitures avec chauffeur peuvent attendre dehors.”

À l’approche des municipales qui auront lieu au printemps, les politiques se demandent comment sauver l’âme du cœur de Paris de la spéculation immobilière et du tourisme de masse – à supposer qu’il soit encore temps.

La fin du cocon

Pour David Belliard, candidat écologiste, le fait que ‘Les Mots à la bouche’ soit obligé de partir du Marais montre bien que la capitale française se dénature et “ne s’adresse plus aujourd’hui qu’aux touristes”.

Le maire socialiste du IVe arrondissement a promis d’aider la librairie à trouver une nouvelle adresse mais, alors que la date butoir de mars approche, on ne voit toujours rien venir.

Comédien de profession, Sébastien Raymond témoigne : “Cette librairie a toujours fait l’effet d’un cocon. On savait qu’on serait accepté ici. On se sentait à l’abri.”

Angelique Chrisafis

Source

The Guardian

LONDRES www.theguardian.com

L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui abrite certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes. Orienté au centre gauche, il se montre très critique vis-à-vis du gouvernement conservateur.

Contrairement aux autres quotidiens de référence britanniques, le journal a fait le choix d’un site en accès libre, qu’il partage avec son édition dominicale, The Observer. Les deux titres de presse sont passés au format tabloïd en 2018. Cette décision s’inscrivait dans une logique de réduction des coûts, alors que The Guardian perdait de l’argent sans cesse depuis vingt ans. Une stratégie payante : en mai 2019, la directrice de la rédaction, Katharine Viner, a annoncé que le journal était bénéficiaire, une première depuis 1998.

28 janvier 2020

Municipales : la gestion chaotique du DRH Macron

Par Olivier Faye, Alexandre Lemarié, Solenn de Royer - Le Monde

De Paris à Biarritz, en passant par Lyon, le chef de l’Etat n’a pas tranché entre les candidats rivaux issus de son camp, laissant le champ libre aux luttes fratricides.

Comme souvent, c’est dans le bureau d’Emmanuel Macron que les affaires de la majorité se règlent… Ou ne se règlent pas. Dimanche 26 janvier, le chef de l’Etat convoquait à l’Elysée le dissident Cédric Villani pour tenter de le convaincre de se ranger derrière le candidat officiel de La République en marche (LRM) aux élections municipales à Paris, Benjamin Griveaux. En vain. En sortant de son rendez-vous, le mathématicien a déclaré maintenir sa candidature, actant « une divergence majeure » avec le chef de l’Etat. Un camouflet infligé en direct sur les chaînes d’information en continu. En réponse, le délégué général de LRM, Stanislas Guerini, a annoncé lancer une procédure d’exclusion du parti présidentiel contre le député de l’Essonne.

Enième épisode d’un psychodrame qui signe une gestion chaotique des élections municipales par les macronistes. En particulier de la part du président de la République, qui s’est impliqué à tous les niveaux de la chaîne de montage, téléphonant aux uns, recevant les autres, et appliquant une règle insécurisante pour tous : celle du darwinisme politique. Manière de laisser les concurrences s’échauffer et de voir qui tiendra debout à l’arrivée.

Une stratégie appliquée au cas parisien, jusqu’à ce que les sondages laissent apparaître, à moins de deux mois du scrutin, que la réélection d’Anne Hidalgo pouvait être en bonne voie. « L’exclusion de Villani, il aurait fallu la faire avant que cela ne fasse tache d’huile, regrette un député LRM. Le darwinisme, c’est une façon d’expliquer une mauvaise gestion de ces élections municipales. »

Dossier embarrassant pour la majorité

Car le scénario s’est répété à l’envi depuis des mois. A Biarritz, M. Macron laisse ainsi deux de ses ministres s’affronter sur deux listes différentes, et n’a toujours pas tranché. Après plusieurs semaines de flottement, le chef de l’Etat a reçu à l’Elysée des dirigeants du parti, le 17 janvier, pour tenter de clore rapidement ce dossier aussi sensible qu’embarrassant pour la majorité. Mais il a une nouvelle fois tergiversé.

Le bureau exécutif de LRM devrait prendre position, mercredi, en accordant un soutien au maire MoDem sortant, Michel Veunac, allié au secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne. Et ainsi opter en faveur de ce dernier dans le duel fratricide qui l’oppose au ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, qui a lancé sa propre liste.

« Le président procrastine toujours avant de décider », regrette un responsable de la majorité. Ce n’est pas faute, pourtant, d’avoir le dossier sur sa table depuis longtemps. « On est plusieurs à avoir dit depuis de longs mois qu’il se passe un truc à Biarritz. Chacun s’est dit que ça allait se régler tout seul, alors que, dès le départ, il y avait tous les ingrédients pour que ça mousse », s’agace un conseiller de l’exécutif.

Mais M. Macron n’a pas pour habitude d’empêcher les initiatives. « Il a un mal fou à dire aux gens d’arrêter de faire des choses dont ils ont envie, ça lui est personnellement coûteux », observe une ministre. Ce « fonctionnement libéral » a parfois « ses limites », regrette un familier du pouvoir : « Laisser les gens faire, c’est bien. Laisser le bordel s’installer, c’est moins bien… »

Affectif

Une dimension stratégique, qui s’accompagne d’un caractère affectif. « Le président déteste choisir entre les gens qu’il aime », explique un proche. Pendant des mois, M. Macron a eu par exemple toutes les peines du monde à mettre un terme au bras de fer opposant Gérard Collomb et David Kimelfeld pour la présidence de la métropole de Lyon, alors que tous deux font partie de la majorité. Il a finalement arbitré en octobre 2019 en faveur du premier, qui est l’un de ses soutiens historiques. Cela n’a pas empêché M. Kimelfeld de se lancer en dissident, malgré les multiples efforts du chef de l’Etat pour tenter de les rabibocher.

Macron avait ainsi reçu les deux rivaux à l’Elysée, le 18 juillet. Il avait proposé à Kimelfeld de laisser la métropole à Collomb pendant trois ans, avant d’en prendre les rênes à mi-mandat. Fin de non-recevoir de l’actuel patron de la métropole, qui s’est même payé le luxe de ne pas prendre le président au téléphone, alors qu’il se trouvait dans un TGV entre Paris et Lyon, le 16 octobre, à quelques heures de son premier meeting. Ce jour-là, M. Macron lui laisse un message : « De grâce, évitons les divisions qui conduiront à un immense gâchis. Il faut se remettre autour de la table. Je compte sur toi. » Encore une fois, en vain.

Cette incapacité à trancher certains cas stratégiques s’accompagne d’une propension à se disperser, et à s’attacher à des dossiers de moindre importance. « Il fait du micromanagement et s’occupe parfois de beaucoup de petites choses – en nous demandant par exemple de répondre à un maire d’une commune de 4 000 habitants – alors qu’on a un problème non résolu dans une grosse ville », soupire un stratège macroniste, au fait de la préparation des municipales. Ce souci de « s’occuper de tout » n’a pas empêché l’émergence de dissidences au sein de la majorité dans plusieurs villes, que ce soit à Villeurbanne, Annecy, Metz ou Besançon.

« Erreurs de casting »

Aux yeux de ses fidèles, les difficultés rencontrées par le chef de l’Etat dans la préparation des municipales illustrent une faiblesse de sa part dans la gestion des ressources humaines. « Il a beaucoup de qualités mais en tant que DRH, Emmanuel Macron n’est pas bon », estime une ministre. Depuis le début du quinquennat, ses propres troupes reconnaissent plusieurs « erreurs de casting » de sa part, comme le choix d’imposer Nathalie Loiseau en tête de liste aux élections européennes ou plus récemment, de proposer Sylvie Goulard au poste de commissaire européen. Outre une incapacité à anticiper les départs de certains ministres de poids, comme Nicolas Hulot et Gérard Collomb en 2018, le chef de l’Etat prend toujours beaucoup de temps pour remplacer les partants, lors des remaniements. Depuis 2017, seize ministres ont déjà quitté le gouvernement.

Au-delà d’un « problème de banc de touche », certains de ses proches évoquent un déficit d’expérience politique. « Le président n’a jamais été chef de parti, explique l’un d’eux. Contrairement à Sarkozy et Hollande, qui veillaient à placer leurs fidèles à la bonne place, Macron n’a jamais eu d’appétence pour les réseaux politiques constitués. Il n’a pas cette culture. »

La sienne, davantage héritée du monde de l’entreprise, consiste plutôt à jouer la concurrence interne. « Comme il n’a pas été formé dans les partis politiques ou dans des organisations de jeunesse qui lui auraient donné l’ADN de la gestion des conflits internes, il croit que chacun doit faire la preuve de sa propre force pour gagner », analyse un ministre. Au risque de distiller le poison de la division.

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27 janvier 2020

La une de Libération de ce matin

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27 janvier 2020

Elections municipales 2020 à Paris : le dissident Villani refuse de céder à la pression de Macron

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Par Denis Cosnard, Alexandre Lemarié

Après avoir rencontré le président de la République, le mathématicien a maintenu sa candidature à Paris, au risque de devoir quitter La République en marche.

Une vraie rupture. La rencontre entre Emmanuel Macron et Cédric Villani, dimanche 26 janvier, n’a pas permis la pacification espérée, loin de là. Le président de la République avait demandé à la vedette des mathématiques de passer le voir dans l’espoir de stopper la guerre fratricide entre les macronistes parisiens. Mais Cédric Villani est ressorti de l’Elysée comme il y était entré : bien décidé à maintenir sa candidature dissidente à la Mairie de Paris. Malgré la pression présidentielle, pas question de se rallier à Benjamin Griveaux, le candidat investi par La République en marche (LRM).

Juste après la rencontre, le scientifique a au contraire effectué une déclaration fracassante. « Aujourd’hui, j’acte une divergence majeure, a-t-il affirmé. Entre l’appartenance à un appareil politique et l’engagement pour la ville qui m’a fait, je choisis de rester fidèle aux Parisiens en maintenant ma candidature librement. » Quitte, donc, à devoir quitter son parti d’une façon ou d’une autre.

« On se doutait qu’il ne renoncerait pas à être candidat, mais on ne s’attendait pas à une telle déclaration, à fleur de peau, une sorte de gigantesque bras d’honneur fait au président », commente un habitué de l’Elysée.

Menace d’une dissidence

Les conséquences de ce geste risquent de dépasser les frontières de Paris. A l’Assemblée nationale, Cédric Villani va-t-il demeurer membre du groupe LRM, ou l’abandonner, comme une dizaine de députés l’ont déjà fait depuis 2017 ? S’il part de lui-même ou se trouve exclu, peut-il être suivi par d’autres élus ? Dans la majorité, certains redoutent déjà l’apparition de « frondeurs », comme ceux qui avaient perturbé le quinquennat de François Hollande.

Longtemps, Emmanuel Macron a laissé la querelle entre Benjamin Griveaux et Cédric Villani monter sans intervenir vraiment. Durant l’été, quand, après avoir été écarté par la commission d’investiture, l’homme à la lavallière a fait planer la menace d’une dissidence, il n’a pas cherché à l’en dissuader en lui proposant par exemple un siège de ministre. Puis, lorsque la menace a été mise à exécution, le chef de l’Etat s’est gardé de soutenir clairement Benjamin Griveaux ou Cédric Villani. Que le meilleur gagne !

Depuis quelques semaines, Emmanuel Macron a cependant pris conscience que la guerre entre ses deux députés menait droit à un échec retentissant. Un sondage réalisé du 14 au 23 janvier par Odoxa et publié dimanche par Le Figaro le confirme : alors même que plus de 60 % des Parisiens ne souhaitent pas qu’Anne Hidalgo soit réélue, elle a de fortes chances de l’être, à cause des rivalités entre ses opposants, à commencer par ceux de LRM.

Selon cette enquête, deux femmes effectuent désormais la course en tête : la maire socialiste sortante recueille 23 % des intentions de vote au premier tour, et Rachida Dati (Les Républicains) 20 %. Les rivaux macronistes se neutralisent : Benjamin Griveaux patine à 16 %, et Cédric Villani tombe à seulement 10 %. L’écologiste David Belliard tire, lui, son épingle du jeu, à 14,5 %. « Notre espace se réduit comme peau de chagrin, on a perdu le leadership et la dynamique de campagne est désormais du côté de Dati », se désole un cadre de LRM, chiffres en main.

L’entre-deux tours

Pour sauver ce qui peut l’être, Emmanuel Macron s’est mis à marquer son soutien à Benjamin Griveaux, notamment en autorisant plusieurs ministres, comme Marlène Schiappa, à figurer sur ses listes. Vendredi soir, il a aussi profité d’une remise de décoration au boucher Christian Le Lann, candidat sur la liste LRM dans le 20e arrondissement, pour saluer cet engagement « aux côtés de Benjamin ».

En parallèle, des messages ont été envoyés à Cédric Villani, en passant en particulier par François Bayrou. Dimanche, Emmanuel Macron a fini par demander lui-même au dissident « de se rapprocher de Benjamin Griveaux dans un esprit d’unité et de rassemblement afin de faire converger les projets », selon l’Elysée. Il aurait souhaité que les deux hommes se rencontrent dans la semaine, pour étudier un possible accord. « Comme il apparaissait quasi impossible de débrancher Villani avant le premier tour, le président voulait surtout lui parler de l’entre-deux tours, précise un dirigeant de LRM. Il souhaitait au moins le convaincre de s’allier avec Griveaux au deuxième tour, et pas avec Hidalgo. » Pas sûr que cette requête ait été entendue.

Pour l’heure, les deux frères ennemis vont continuer à croiser le fer. Comme dimanche, lorsque Benjamin Griveaux a proposé de déplacer la gare de l’Est, et Cédric Villani de supprimer le trafic international de la gare du Nord.

« Avec Benjamin, nous avons des visions très différentes de la ville, et de la mairie de Paris, plaide Anne Lebreton, l’une des têtes de liste de Cédric Villani. Nous proposons un projet écologiste et progressiste qui dépasse les partis, avec cette idée d’une “coalition climat” inédite qui pourrait nous rapprocher des écologistes. » Selon son équipe, le mathématicien reste le seul candidat qui, grâce à son image plus positive que les autres, peut réussir à mettre d’accord des élus de bords différents, et devenir maire de Paris.

Les partisans de Benjamin Griveaux, eux, veulent croire que la « rupture » intervenue dimanche va ouvrir une nouvelle phase. « Maintenant, les choses sont claires, et on va enfin pouvoir parler de Paris, autour des propositions de Benjamin, comme celle sur la gare de l’Est », affirme son entourage. Un meeting prévu lundi soir doit remobiliser les troupes et sera peut-être l’occasion de dévoiler quelques têtes de liste supplémentaires. Un accord avec le MoDem est aussi « sur le point d’être signé ». Cela peut-il permettre au candidat LRM officiel de remonter dans les sondages pour redevenir l’adversaire numéro un d’Anne Hidalgo ? Au sein même du parti, beaucoup en doutent.

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Municipales à Paris : le délégué général de LREM considère que Cédric Villani n'est plus "adhérent" du parti

Stanislas Guerini a annoncé, lundi, sur Radio Classique qu'il allait demandé mercredi au bureau exécutif du parti d'exclure le mathématicien.

La rupture est en marche entre Cédric Villani et LREM. Le délégué général du parti, Stanislas Guerini, a déclaré, lundi 27 janvier, qu'il considérait que le mathématicien, candidat à la mairie de Paris, n'était "plus adhérent" de LREM.

Il a précisé, au micro de Radio Classique, qu'il allait demander au bureau exécutif du parti de l'exclure. "Je demanderai mercredi au bureau politique de LREM d'acter son départ. Il l'a acté lui même hier. Je fais le constat qu'il s'est mis en rupture avec le président de la République et avec le mouvement", a déclaré Stanislas Guerini. Cédric Villani a maintenu, dimanche soir, sa candidature en dépit de la demande d'Emmanuel Macron de "rejoindre Benjamin Griveaux".

26 janvier 2020

Cédric Villani maintient sa candidature

Municipales à Paris : Cédric Villani maintient sa candidature en dépit de la demande d'Emmanuel Macron de "rejoindre Benjamin Griveaux"

Le candidat a fait cette déclaration quelques minutes après sa rencontre avec le chef de l'Etat à l'Elysée.

"Aujourd’hui, j’acte une divergence majeure." Cédric Villani ne renonce pas. Le candidat à la mairie de Paris a annoncé le maintient de sa candidature à la mairie de Paris, dimanche 26 janvier. Le candidat a fait cette déclaration quelques minutes après avoir rencontré Emmanuel Macron, qui lui a demandé de se rapprocher de Benjamin GriveauxEntre l’appartenance à un appareil politique et l’engagement pour la ville qui m’a fait, je choisis de rester fidèle aux Parisiens en maintenant ma candidature librement", a-t-il déclaré. "Ma campagne continue en toute indépendance."

cedric

26 janvier 2020

PARIS : Elections Municipales - Cédric Villani

ALERTE-Municipales-Paris: Emmanuel Macron demande à Cédric Villani de se rapprocher de Benjamin Griveaux (Elysée)

Emmanuel Macron, qui a reçu Cédric Villani (candidat dissident LREM à Paris) lui a demandé de « se rapprocher de Benjamin Griveaux » (candidat officiel LREM), fait savoir l’Elysée ce soir.

municipales paris

26 janvier 2020

Cédric Villani

villani

ALERTE-Municipales-Paris: Cédric Villani, candidat dissident LREM, sera reçu cet après-midi par Emmanuel Macron (BFM Paris)

Cédric Villani, sera reçu à 16h45 par Emmanuel Macron à l'Elysée, annonce BFM Paris, qui cite l'entourage du candidat dissident LREM.

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