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Jours tranquilles à Paris
20 janvier 2020

Municipales à Paris : Dati remplace Griveaux comme rival numéro un d’Hidalgo

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Anne Hidalgo et Rachida Dati

Par Denis Cosnard - Le Monde

Un sondage IFOP place la maire sortante en tête pour le scrutin de mars, suivie par l’ex-garde des sceaux. Le candidat officiel de La République en marche est à la peine.

Dehors, sur le boulevard Sébastopol, les touristes passent emmitouflés. A l’intérieur du petit local de campagne, c’est l’étuve. Ce samedi 18 janvier, les têtes de listes et de nombreux militants se sont amassés pour s’approcher de leur vedette, Rachida Dati.

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Rachida Dati

« Qui parle, là ? », demande une vieille dame chic, coincée au milieu de la foule. « C’est Rachida », l’instruit sa voisine. Avant d’entamer la galette, la candidate à la Mairie de Paris motive ses troupes. Certes, « il y a eu quelques états d’âme », reconnaît-elle. Mais les différends sont réglés, et « Paris, c’est vraiment à notre portée, vu l’équipe actuelle à la mairie », assure-t-elle. Soudain, un homme entonne une Marseillaise, reprise par tous. Une choriste de l’opéra rend le chant encore plus vibrant. Salve d’applaudissements.

Près de vingt ans après avoir perdu la Mairie de Paris, la droite peut-elle en retrouver les clés en mars, avec Rachida Dati ? Peu y croient vraiment. Le parti part de si loin…

Mais la galette est à peine finie que les chiffres du sondage IFOP à paraître le lendemain dans le Journal du dimanche (JDD) commencent à circuler, et à raviver l’espoir. Pour la première fois, la candidate investie par Les Républicains (LR) s’y retrouve à la deuxième place, avec 19 % des intentions de vote au premier tour. Certes toujours derrière la socialiste Anne Hidalgo (25 %), elle distance désormais le candidat de La République en marche (LRM) Benjamin Griveaux (15 %), l’écologiste David Belliard (14 %) et le macroniste dissident Cédric Villani (13 %).

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 Benjamin Griveaux

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Cédric Villani

« La peau de chagrin de la droite à Paris est finie »

Après la claque essuyée par LR aux européennes, certains considéraient les municipales parisiennes comme un combat perdu d’avance pour la droite classique, surtout avec pour figure de proue la tranchante Rachida Dati. La voici désormais concurrente numéro un de la maire sortante. Au moins, « la peau de chagrin de la droite à Paris est finie », juge le député Claude Goasguen.

L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy est d’autant plus satisfaite qu’après de multiples passes d’armes, elle dispose désormais de têtes de listes dans presque tous les arrondissements. Même le cas du 16e, « une affaire de famille très compliquée », dit-on à droite, a été résolu. La liste sera finalement conduite par Francis Szpiner, un avocat vedette.

Reste à trouver une solution dans le 15e, le plus grand arrondissement de Paris. Jugeant qu’elle a peu de chances de gagner seule, le maire LR sortant Philippe Goujon refuse de s’engager à voter pour Rachida Dati lors de l’élection du maire de Paris. Il veut pouvoir soutenir Benjamin Griveaux ou Cédric Villani si l’un d’eux est mieux placé pour battre Anne Hidalgo. Résultat : il risque fort de se voir opposer une liste « 100 % Dati » dans son arrondissement.

Sur le même boulevard Sébastopol, une autre équipe se réjouit. Celle d’Anne Hidalgo, qui a installé son siège de campagne à 200 mètres de celui de Rachida Dati. Le sondage du JDD fournit à la maire sortante trois motifs de satisfaction.

Une confrontation droite-gauche classique

D’abord, elle fait de plus en plus la course en tête. Son entrée en campagne tardive mais puissante a été bien perçue, grâce notamment à des promesses fortes : doublement du budget consacré à la propreté, 20 milliards d’euros d’investissement pour loger les classes moyennes, etc. Ensuite, elle creuse l’écart avec ses alliés écologistes. Après leur bon score aux européennes, ils rêvaient d’inverser le rapport de force avec elle. Cela s’annonce difficile.

Enfin, elle ne peut que voir d’un bon œil un duel avec Rachida Dati, une sarkozyste qu’elle respecte mais qui ne lui prend guère de voix ; cela permet de revenir à une confrontation droite-gauche classique. La grande crainte de son équipe était d’assister à une déferlante macroniste. La capitale n’a-t-elle pas voté à près de 33 % en faveur de la liste LRM aux européennes ? Cette fois-ci, les représentants d’Emmanuel Macron sont à la peine. En particulier Benjamin Griveaux.

Avec son patient travail de terrain, le renfort de plusieurs figures de la majorité, et le ralliement du député Pierre-Yves Bournazel, le candidat officiel de LRM pouvait espérer voir sa cote monter. C’est l’inverse.

Pour Benjamin Griveaux, la conclusion est claire : il faut d’urgence que Cédric Villani se retire de la course, pour éviter une dispersion des voix macronistes qui aboutirait à la réélection d’Anne Hidalgo. « Cédric Villani n’est plus dans le carré de tête, et ne peut plus prétendre l’emporter, commente l’entourage de M. Griveaux. Il doit prendre ses responsabilités. »

L’ex-mathématicien n’entend pas renoncer pour autant. « Griveaux plonge inéluctablement, juge un proche de M. Villani. Il n’a jamais été la solution, mais le problème dans cette élection. Le seul qui soit aujourd’hui encore capable de faire le pont entre les écologistes et les progressistes pour gagner, c’est Cédric. » Des tensions ravivées dont Anne Hidalgo et Rachida Dati ne peuvent que se délecter.

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19 janvier 2020

Elections municipales 2020 : à Paris, Benjamin Griveaux en passe d’intégrer Agnès Buzyn dans sa campagne

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Par Denis Cosnard

Des stars et des militants, des élus de droite et d’autres de gauche… Pour conquérir la mairie de Paris, le candidat officiel de La République en Marche développe sa propre version du fameux « en même temps ».

Elle sera en principe la prochaine grande figure à rejoindre la campagne de Benjamin Griveaux pour la mairie de Paris. Après la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa, le patron de La République en marche (LRM) Stanislas Guerini, puis le député (Agir) Pierre-Yves Bournazel, la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, est pressentie pour participer elle aussi à la bataille des municipales à Paris. Non pas à la place de Benjamin Griveaux, comme l’avait évoqué François Bayrou en octobre 2019. Mais en tant que tête de liste du parti présidentiel dans le très stratégique 15e arrondissement, le plus peuplé et celui qui envoie le plus grand nombre d’élus au conseil municipal.

« Elle en a très envie, et c’est en bonne voie », confirme un responsable du parti. Avant de boucler l’opération, Benjamin Griveaux voulait toutefois achever ses discussions avec le maire Les Républicains (LR) du 15e, Philippe Goujon, qui aimerait mener dans son arrondissement une liste de large rassemblement de la droite et du centre, et envisage déjà une alliance avec les macronistes au deuxième tour. Les deux hommes ont déjeuné ensemble lundi 13 janvier.

Agnès Buzyn est par ailleurs mobilisée par la crise des hôpitaux et la réforme des retraites. Deux dossiers sur lesquels elle est en première ligne, et qu’elle ne peut pas donner l’impression de lâcher. Pas d’urgence, donc, pour elle, à se déclarer. Elle a en tous les cas le feu vert du premier ministre. « On peut être ministre et mener une rapide campagne, indique-t-on à Matignon. Sinon, ce serait interdire aux membres du gouvernement de se confronter au suffrage universel. Or le suffrage universel est sain. »

Touche par touche, Benjamin Griveaux assemble ainsi le délicat dispositif dont il espère qu’il le conduira en mars à la mairie de Paris, malgré la concurrence du dissident Cédric Villani qui perturbe beaucoup sa campagne.

Adoucir son image

On le présente comme un homme d’appareil, parfois arrogant, sans grande vision ? Le principal rival d’Anne Hidalgo tente d’adoucir cette image qui lui colle à la peau depuis qu’il a été porte-parole du gouvernement. Il assume une campagne la moins idéologique possible en apparence, « au ras du bitume », comme il l’a répété jeudi 16 janvier, en dévoilant deux propositions destinées aux familles : un retour à la semaine de quatre jours pour les enfants de primaire, afin d’instaurer des « mercredis au vert », et la distribution gratuite d’un livre par trimestre à chaque élève, jusqu’en CM2.

Mais surtout, Benjamin Griveaux met en avant des candidats patiemment sélectionnés pour coller à leur arrondissement. C’est qu’à Paris, il n’y a pas une élection municipale, mais dix-sept scrutins simultanés, tenus dans chacun des arrondissements. Nouveau venu dans le paysage politique, LRM n’en détient aucun. Alors qu’Anne Hidalgo à gauche et Rachida Dati à droite cherchent en premier lieu à conserver les quartiers qu’elles contrôlent, tous constituent des terres de conquête pour le parti présidentiel.

Pour maximiser ses chances de succès, Benjamin Griveaux ajuste son offre à la demande. Des personnalités comme Agnès Buzyn pour séduire certains quartiers, des « marcheurs » moins connus ailleurs, tels qu’Olivier Rouxel dans le 19e. Souvent des candidats de gauche dans les arrondissements de gauche, et des personnalités de droite dans les quartiers aujourd’hui de droite. C’est la version parisienne du fameux « en même temps » d’Emmanuel Macron. « Il faut que chacun de nos candidats soit en résonance avec son arrondissement, qu’il puisse constituer un pont efficace entre les habitants et le maire de Paris », théorise le président de la commission d’investiture Patrick Levy-Waitz, discret architecte de cette construction.

Pour gagner sur les terres de droite, LRM aligne ainsi deux maires sortantes LR dans le 5e (Florence Berthout) et le 9e (Delphine Bürkli), et une adjointe LR (Hanna Sebbah) dans le 16e. Dans le 7e, face à la maire Rachida Dati, Benjamin Griveaux a choisi Alexandre Missoffe, un entrepreneur passé par un cabinet ministériel du temps de Nicolas Sarkozy, et qui est aussi le neveu de François Missoffe, ministre de Georges Pompidou, et d’Hélène Missoffe, députée et secrétaire d’Etat de Raymond Barre. Son nom parle pour lui.

Sur les terres de gauche, le parti présente symétriquement une maire sortante issue du Parti socialiste (PS) dans le 20e (Frédérique Calandra) et une ancienne députée socialiste (Sandrine Mazetier) dans le 12e.

Dans le 18e, le ralliement de Pierre-Yves Bournazel officialisé jeudi 16 janvier permet aussi à Benjamin Griveaux de s’appuyer sur un élu de terrain, un député ex-LR rallié à Macron, très ouvert sur les questions de société, et offensif contre la « bétonisation » de Paris. Bref, une personnalité susceptible de conquérir cet arrondissement frontière, mélange de quartiers populaires et plus bourgeois, aujourd’hui à gauche.

« J’y vais pour gagner »

Benjamin Griveaux espère faire de même dans le 17e, l’arrondissement en plein renouvellement où il sera lui-même tête de liste. « J’y vais pour gagner », dit-il. La tâche s’annonce cependant ardue face à un maire sortant LR solidement implanté, Geoffroy Boulard. Lors de ses vœux, mercredi soir, celui-ci n’a d’ailleurs pas manqué de railler « ceux qui ne vivent pas dans le 17e ou ne le connaissent pas » et prétendent pourtant s’y faire élire. « On ne s’improvise pas maire », a-t-il lâché, sous les applaudissements de la présidente (ex-LR) de la région Valérie Pécresse.

Benjamin Griveaux n’a pas tout à fait fini de peaufiner la liste de ses candidats. Plusieurs places stratégiques restent à attribuer. Elles pourraient notamment revenir à des représentants du MoDem. Le candidat LRM a proposé un accord qu’il juge particulièrement généreux au parti de François Bayrou. Celui-ci n’a pas encore donné de réponse définitive.

18 janvier 2020

L'ÉDITO de Didier Micoine

ministre interieur

Le grand escamotage ?         

C’est la polémique qui monte à deux mois des élections municipales. Alors que le gouvernement est encore englué dans les manifestations et les grèves contre la réforme des retraites, le voilà accusé de vouloir escamoter les résultats du scrutin des 15 et 22 mars ! La circulaire de Christophe Castaner, (photo ci-dessus) disposant que les candidats en lice dans les villes de moins de 9000 habitants ne se verraient plus attribuer de couleur politique, suscite un véritable tollé dans les rangs de l’opposition. Marine Le Pen dénonce une « manipulation minable ». Une volonté de « maquiller » les résultats, renchérit Olivier Marleix (LR). Côté gouvernement, on se défend évidemment de toute manipulation, soulignant que nombre de maires ruraux ne souhaitent pas se voir accoler une étiquette partisane. Certes, mais le changement de règle, qui concerne 96 % des communes et 54 % des électeurs, n’est pas neutre. Le vote pour La République en marche est plus fort dans les grandes villes que dans les petites communes, plus favorables à la droite ou au RN. De là à supposer que ce changement puisse permettre de limiter la casse dans la lecture des résultats d’un scrutin qui s’annonce calamiteux pour LREM… Et donc minimiser de bons résultats pour la droite et le RN. Lors de ses vœux à la presse, mercredi, Emmanuel Macron a affirmé qu’il ne s’engagerait pas dans cette campagne des municipales et qu’il ne tirerait pas de conséquences nationales d’un scrutin local. Dommage que cette circulaire de son ministre de l’Intérieur laisse entendre le contraire. Le Parisien

12 janvier 2020

Anne Hidalgo : «Je suis candidate à un nouveau mandat de maire de Paris»

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Anne Hidalgo annonce au Parisien - Aujourd’hui en France sa candidature à sa réélection. Son programme : une ville « 100 % vélo », pas d’arrêt des travaux, un référendum sur Airbnb… La bataille est lancée.

 Paris, mercredi 8 janvier 2020. « Je me présente dans le XIe arrondissement, en numéro 2 sur la liste de François Vauglin, le maire actuel », annonce Anne Hidalgo au Parisien.

Par Nicolas Maviel, Jannick Alimi, Christine Henry et Frédéric Michel

C'est boulevard Sébastopol, à quelques dizaines de mètres du QG de campagne de Rachida Dati (LR), qu'Anne Hidalgo nous a donné rendez-vous. Un peintre est encore à l'œuvre, le mobilier en bois recyclé sent encore le neuf, mais déjà une armée de petites mains est au travail devant des ordinateurs. La maire de la capitale n'a pas souhaité nous rencontrer dans son immense bureau de l'Hôtel de Ville, mais au cœur de ce qui va être le réacteur de sa campagne. Car oui, elle est bien évidemment candidate à sa propre succession. Le secret de Polichinelle est levé.

Sous la bannière de « Paris en commun »

Désormais tous les ténors de la politique parisienne sont sur la ligne de départ. Les LR ont confié la mission à Rachida Dati, LREM à Benjamin Griveaux, David Belliard et Cédric Villani (dissident LREM) cherchent à s'allier, Danielle Simonnet (LFI) sera de la bataille tout comme Pierre-Yves Bournazel (Agir), Gaspard Gantzer (Parisiennes-Parisiens) ou encore le trublion Marcel Campion et le RN avec Serge Federbusch.

Mais, si certains candidats arborent fièrement leur étiquette politique, Anne Hidalgo, elle, s'engage sous la bannière de « Paris en commun ». Il n'y aura pas de rose socialiste sur les affiches. La maire de Paris joue la carte du rassemblement. Les communistes et leur chef de file Ian Brossat ont rejoint les rangs avant même le début « officiel » de la campagne de la maire, tout comme le centriste Jean-François Martins et l'écologiste Christophe Najdovski.

Un second et dernier mandat

Ce dimanche, Anne Hidalgo va donc arpenter le pavé parisien avec l'étiquette de candidate. Elle pourra (enfin) confronter ses idées et son bilan avec les Parisiens et… ses rivaux.

Lundi, elle recevra sur la barge Fluctuart ses soutiens pour le lancement « officiel » de sa campagne qui doit la mener au soir du 22 mars à conserver son fauteuil pour un second… et dernier mandat. Elle le promet. Elle s'engage également à ne pas être candidate à la présidentielle de 2022.

SA CANDIDATURE. « Je ferai campagne sous les couleurs de Paris en commun »

Vous finissez votre mandat dans quelques semaines. Avez-vous l'intention d'en solliciter un second ?

Oui. Je suis candidate à un nouveau mandat de maire de Paris. C'est cette ville que j'aime, qui me passionne, à laquelle je consacre une grande partie de ma vie.

Vous estimez n'avoir pas achevé votre tâche ?

Je souhaite poursuivre l'action engagée en 2001 et amplifiée en 2014. Je veux continuer à apporter les transformations dont Paris a besoin. C'est désormais une course contre la montre. Nous avons dix ans pour agir face à l'urgence climatique.

Dans quel arrondissement allez-vous vous présenter ?

Je me présente dans le XIe arrondissement (NDLR : où se présente également David Belliard, le candidat EELV pour Paris), en numéro 2 sur la liste de François Vauglin, le maire actuel. C'est un arrondissement qui, pour moi, incarne très bien ce qu'est Paris. Le goût de la différence, de l'innovation, de la création, de la fête. Cet arrondissement a été particulièrement marqué par les attaques terroristes de 2015.

Ferez-vous campagne sous les couleurs du Parti socialiste ?

Je ferai campagne sous les couleurs de « Paris en commun ». Ce mouvement, que nous avons constitué, réunit à la fois des femmes et des hommes issus du PS, du Parti communiste, d'écologistes, de Génération. s, des centristes, des humanistes, mais aussi des Parisiennes et des Parisiens qui souhaitent s'engager.

Quelle sera la place des femmes dans les listes de « Paris en commun » ?

Je vous rappelle d'abord que je suis une femme et tête de liste parisienne. Avec Rachida Dat i (LR) et Danielle Simonnet (France Insoumise), nous ne sommes pas si nombreuses… Des femmes seront têtes de liste dans les arrondissements de conquête pour nous, comme le Ve, le VIe, le XVe et le XVIIe.

Au deuxième tour, pourriez-vous vous allier, à gauche, à la France Insoumise et aux écologistes, voire au macroniste dissident Cédric Villani ?

Avant de parler du deuxième tour, je m'intéresse au premier. J'ai envie de convaincre les Parisiens du rassemblement qui existe et qui est déjà très fort.

Est-ce que vous pouvez prendre l'engagement devant les Parisiens de ne pas vous présenter à la présidentielle de 2022 et de vous consacrer à votre mandat de maire jusqu'en 2026 ?

Évidemment oui ! Je ne serai pas candidate à la présidentielle de 2022. Mon ambition, c'est Paris. Maire de Paris, c'est le plus beau des mandats.

Quelles relations entretenez-vous avec Emmanuel Macron ?

Nous nous voyons régulièrement. Nos relations sont bonnes, fluides et directes. Ce qu'elles doivent être entre le président de la République et la maire de la capitale.

L'ÉCOLOGIE. « Le centre de Paris sera piétonnisé »

Le socle de votre campagne est l'écologie. Une première mesure ?

Sur le vélo, nous irons encore plus loin en faisant de Paris une ville « 100 % vélo ». De nouvelles pistes, faites pour le confort et la sécurité des cyclistes, seront aménagées dans tout Paris en gagnant sur les places de stationnement. Et des liaisons nouvelles relieront la capitale aux villes du Grand Paris.

Où se gareront les voitures ?

Il y en a déjà beaucoup moins et il y en aura de moins en moins. Il faut rappeler que, pour un air plus pur, nous mettrons fin au diesel en 2024 et aux moteurs thermiques à l'horizon 2030. Les véhicules, électriques pour la plupart, pourront stationner dans les parkings souterrains ou ceux de nos bailleurs sociaux où de nombreuses places sont disponibles. Mais ce qui compte, c'est toute la place que nous rendrons aux Parisiennes et aux Parisiens, qui sont avant tout des piétons.

Et du côté de la verdure ?

La ville sera plus verte avec ses forêts urbaines sur le parvis de l'hôtel de ville, à la gare de Lyon et derrière l'Opéra. Nous transformerons les abords de la tour Eiffel entre la place du Trocadéro et l'Ecole militaire. Nous poursuivrons nos grands projets en réaménageant notamment la place de la Concorde et celle de l'Etoile sur le modèle de celles de la Nation et de la Bastille. Les Champs-Elysées seront arborés. Le centre de Paris sera piétonnisé, et la circulation sera limitée dans les quatre premiers arrondissements aux riverains, aux taxis, aux navettes électriques, aux véhicules d'urgence et de livraison pour les commerces et les artisans et aux personnes à mobilité réduite… Enfin, deux nouveaux grands parcs sortiront de terre. L'un à l'Est, dans le XIIe, dans le nouveau quartier Bercy-Charenton, qui reliera le bois de Vincennes au parc de Bercy. L'autre à l'Ouest, dans le XVe, en remplacement de l'héliport.

Vous n'envisagez pas, comme votre concurrent Gaspard Gantzer, de supprimer le périphérique ?

Nous avons engagé depuis longtemps une réflexion avec les maires des communes voisines pour transformer le boulevard périphérique. Sur ce dossier, il faut avancer ensemble, comme sur le réaménagement des portes de Paris. Je veux transformer ces portes en places. Je commencerai par la porte de la Chapelle où les habitants ont été durement éprouvés ces dernières années. Je veux en faire une entrée dans Paris digne de l'esplanade des Invalides.

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Donc c'est reparti pour les travaux si vous êtes réélue ?

Il n'y aura pas de moratoire (rires). Paris est une ville dont les canalisations ont parfois 150 ans : le travail de modernisation est permanent. Je sais que cela a été difficile et j'en remercie les Parisiens. Nous hériterons des Jeux olympiques et paralympiques, de trois piscines sur la Seine au cœur de Paris. Imaginez. Ce sera une autre ville.

Vous voulez changer de modèle ?

La question est : comment veut-on vivre à Paris dans cinq ans, dans dix ans ? L'alimentation doit être plus saine dans nos assiettes. Les cantines seront 100 % bio comme nous l'avons déjà fait pour les crèches. Et pour poursuivre nos actions en faveur de l'agriculture urbaine - 100 hectares sont cultivés actuellement —, deux grands potagers seront aménagés dans les bois de Vincennes et de Boulogne.

LOGEMENT. « Maintenir l'encadrement des loyers, c'est un impératif »

Le logement est une préoccupation centrale. Quelle sera votre action ?

Clairement, la première des difficultés pour les Parisiens est de se loger, même si beaucoup a été fait depuis 2001. Nous étions alors à 13 % de logements sociaux. À la fin de mon mandat, nous serons à 22,6 %. Concrètement, ce sont 550 000 personnes, de la classe moyenne et des catégories populaires, qui peuvent continuer à vivre à Paris grâce à l'action de la municipalité.

Ça n'empêche pas la capitale de perdre 11000 habitants par an…

Nous allons porter à 25 % en 2025 la part du logement social et intermédiaire à Paris. Cela permettra de maintenir les familles et les catégories populaires à Paris à travers la production de logements. Et dans le secteur privé, je maintiendrai l'encadrement des loyers. C'est un impératif.

Comment allez-vous procéder pour mieux loger les Parisiens ?

Il faut de la construction de logements neufs et de la transformation de bureaux. Mais il faut aller beaucoup plus loin. Il faut intervenir très fortement contre les abus des plates-formes de location saisonnière du type Airbnb. Je ne parle pas du Airbnb qui permet d'arrondir ses fins de mois, celui de l'économie du partage. Je parle des 60 000 logements qui ont été retirés du marché locatif, bouleversant le visage de certains quartiers. Sur cette question, j'organiserai, avant l'été 2020, un référendum pour que les Parisiens puissent décider des règles du jeu.

On parle de la durée maximale de location ?

Oui, par exemple pour la baisser à 30 jours (NDLR : contre 90 jours actuellement).

Pourquoi un référendum puisque, au final, vous n'avez pas le pouvoir de décider le nombre de nuitées maximales ?

Pour permettre aux Parisiennes et aux Parisiens de s'exprimer. Leur voix fera bouger les choses. Airbnb ne pose pas les mêmes problèmes à Paris et dans une commune qui voit des touristes venir grâce à ce système.

D'autres mesures ?

On n'a pas encore tout tenté pour mettre fin à la logique de pure spéculation qui agite encore trop souvent ce marché. Je réunirai les banques, les assurances, les foncières et les grandes entreprises pour les embarquer dans la production de logement intermédiaire pour les classes moyennes. Mon idée est de leur dire : vous devez nous aider à créer du logement à des prix abordables, au moins 20 % en dessous du marché, avec deux ou trois chambres pour que les gens puissent y vivre en famille avec leurs enfants. On peut récupérer des bureaux vides, des garages ou des immeubles inoccupés.

LA SÉCURITÉ. « Il y aura 5000 agents de police municipale »

Où en êtes-vous de la police municipale ?

Je prends le pari qu'au lendemain de l'élection municipale, elle verra le jour. Il n'y aura plus aucun obstacle à consacrer le mot « Police municipale ». Aujourd'hui, nous avons 3400 agents, il y en avait 700 en 2014. Nous passerons à 5000 agents pour le second mandat. Cela correspond aux besoins d'une ville comme Paris. Cette police fera respecter les règles du jeu de la vie quotidienne. Elle sera équipée d'armes pour se protéger et intervenir, comme toutes les polices municipales. Mais pas d'armes létales. On ne va pas se substituer à la police nationale.

Comment ses agents seront-ils préparés à leurs missions ?

Nous allons créer une école de formation pour cette police. Mais le plus important à mes yeux, c'est que notre police sera paritaire, avec autant de femmes que d'hommes. Ces femmes dans la rue seront l'incarnation de la sécurité et de la tranquillité publique que nous voulons, pour lutter contre le harcèlement de rue, qui empêche encore beaucoup de femmes de vivre, de s'habiller ou de sortir comme elles le souhaitent en toute liberté. Dans l'école que nous allons créer, la formation permettra aux agents de lutter contre toutes les formes de discrimination : antisémitisme, racisme, sexisme, homophobie et transphobie. Cette police portera les valeurs de Paris.

LES FINANCES. « Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts »

Vous annoncez plein de nouvelles mesures, mais avec quel argent financer tout ça ?

Le budget sera détaillé en février lorsque je présenterai mon programme aux Parisiennes et aux Parisiens. Mais nous savons agir sous la contrainte financière. La Ville de Paris a un budget de 8 milliards d'euros et j'ai déjà dû faire face à des baisses de dotations extrêmement importantes, qui se sont élevées à quelque 4 milliards d'euros sur la mandature.

Vous allez devoir trouver de nouveaux financements…

Je présenterai un budget dans lequel il n'y aura pas d'augmentation d'impôts. Un budget dans lequel on ira chercher de nouveaux financements, comme avec les entreprises qui vont investir dans le logement, ou via des obligations vertes, un fond vert pour moderniser Paris. De nouveaux indicateurs, conçus avec l'OCDE et Positive Planet, seront aussi mis en place pour mesurer la dette écologique et prendre en compte ce que nous faisons en matière d'inclusion. Avec la crise climatique et le monde qui se désagrège, il nous faut tout repenser : la notion même de progrès, la prise en main par les habitants du destin de leur ville, notre responsabilité dans le modèle de société que nous voulons léguer à nos enfants. Ce sont ces idées que je porterai dans la campagne, pour bâtir un Paris en commun.

L'INNOVATION. Paris ou « la ville du quart d'heure »

Vous souhaitez recentrer la vie des Parisiens autour de leur quartier. De quoi s'agit-il exactement ?

La ville du quart d'heure, c'est tout ce qu'il y a, à un quart d'heure à pied, autour de chez soi. C'est la ville où l'on se connaît, où l'on se rencontre, où l'on vit ensemble et où l'on prend soin de son environnement et du bien commun. Dans cette ville, l'école est la capitale du quartier. Toute la vie d'un quartier, tout son rythme part de la vie des écoles. L'école sera le point d'ancrage de notre projet. Les cours d'école (maternelles, primaires et collèges) seront transformées et ouvertes aux habitants le week-end et pendant les vacances. Un lieu où vous pourrez vous reposer, lire si vous n'avez pas de parcs à proximité, faire jouer les enfants.

Y a-t-il d'autres domaines qui entrent dans cette « ville du quart d'heure » ?

La culture va aussi s'organiser autour des écoles. Les conservatoires, les bibliothèques, les centres d'animation, les maisons de pratiques amateurs vont être reliés à l'école, qui sera la capitale du quartier. De même, dans la ville du quart d'heure, on va faire en sorte que dans chaque quartier il y ait un gymnase qui devienne un « Social Sports Club ». Un lieu où l'on vient après le travail, après l'école, pour faire du sport mais aussi du soutien scolaire pour les enfants, à l'image de ce que fait la championne olympique Sarah Ourahmoune avec la boxe dans la Halle Carpentier. Elle accueille les mamans et il y a du soutien scolaire pour les enfants. C'est une initiative privée et nous l'avons accompagnée, comme nous l'avons fait avec Magali Munoz et son club de foot dans le XIVe. Elle aussi accueille parents et enfants.

LA PROPRETÉ. Un budget d'« un milliard d'euros par an »

Paris sera-t-il propre ?

Dans cette ville du quart d'heure, qui doit être beaucoup plus propre, je consacrerai un milliard d'euros par an pour la propreté, l'entretien et les petits travaux de nos rues, de nos trottoirs, de nos places, de nos jardins, de nos pieds d'arbre. Aujourd'hui, nous avons 500 millions pour la propreté. Là, nous passerons à 1 milliard pour répondre aux attentes des Parisiens, qui auront leur mot à dire sur ces sujets.

LES JO. « Les budgets sont discutés de façon serrée »

Les Jeux olympiques vont-ils laisser un héritage à Paris ?

Oui, bien sûr. Les JO, c'est demain une ville plus accessible pour les personnes en situation de handicap. Des lignes entières de métro seront accessibles. On travaille beaucoup avec l'Association des paralysés de France. Je soutiens leurs propositions. Il ne faut pas relâcher la pression.

Justement le budget des JO ne risque-t-il pas d'exploser ?

Certainement pas. Les budgets sont discutés de façon très très serrée, j'y veille personnellement. Côté infrastructures, nous sommes dans les temps, comme pour le village olympique ou sur l'Arena porte de la Chapelle.

11 janvier 2020

L’entrée en campagne d’Anne Hidalgo lance la bataille des municipales à Paris

Par Denis Cosnard

La maire socialiste sortante doit mettre un terme au faux suspense samedi 11 janvier, dans un entretien au « Parisien ».

Certains se sont dévoilés depuis près d’un an. Anne Hidalgo, elle, a choisi d’attendre le tout dernier moment pour officialiser sa candidature à la Mairie de Paris. A deux mois du premier tour, la maire socialiste sortante doit mettre un terme au faux suspense samedi 11 janvier, dans un entretien au Parisien. Face à l’urgence climatique, le mandat qui s’achève n’est que « la première ligne d’un nouveau chapitre de notre histoire », a-t-elle glissé, vendredi, lors de ses vœux aux élus de Paris.

Dès dimanche, ses militants vont diffuser un tract présentant l’ensemble de ses têtes de liste dans les arrondissements et rappelant ses priorités, l’écologie et le social. La candidate enchaînera ensuite interviews et débats, pour une campagne intensive, une « blitzkrieg » marquée par des déplacements dans tous les quartiers et sans doute plusieurs grands meetings. Objectif : convaincre les Parisiens de la réélire avec son équipe rouge-rose-verte, malgré le rejet très fort qu’elle suscite chez une partie des électeurs. A ce stade, le résultat de cette élection-clé, la plus scrutée de France, paraît incertain comme jamais. « Cette fois, c’est rock’n’roll », résume Jérôme Dubus, un élu macroniste de Paris, ancien de l’UMP.

L’entrée en lice d’Anne Hidalgo, dernière à se déclarer, marque le vrai coup d’envoi de la campagne des municipales à Paris. Pendant des mois, l’identité même des têtes d’affiche est restée confuse. En particulier à La République en marche (LRM). Après l’investiture accordée à Benjamin Griveaux, l’entrée en dissidence de son rival Cédric Villani a suscité le doute. Et si l’un ou l’autre se retirait, voire les deux, sous la pression d’Emmanuel Macron ? Et si Edouard Philippe, Agnès Buzyn, voire Jean-Louis Borloo les remplaçaient ? A droite, la candidature de Rachida Dati a aussi soulevé des interrogations, compte tenu des ennemis qu’elle compte dans son propre camp, et de la menace d’une mise en examen dans le cadre de l’affaire Renault-Nissan. Quant aux candidats décidés à se lancer hors des partis traditionnels, comme Pierre-Yves Bournazel, iraient-ils tous au bout de leur démarche ?

Six hommes, trois femmes

A présent, « on connaît à peu près les candidats sur la ligne de départ », estime un proche d’Anne Hidalgo. Sous réserve que le ralliement envisagé de Pierre-Yves Bournazel à Benjamin Griveaux se confirme, neuf personnalités – six hommes, trois femmes – semblent déterminées à présenter des listes dans tous les arrondissements de Paris, ou presque. Cinq d’entre elles sont créditées de plus de 10 % d’intentions de vote au premier tour par les récents sondages : Anne Hidalgo (Parti socialiste), Benjamin Griveaux (LRM), Rachida Dati (Les Républicains, LR), David Belliard (Europe-Ecologie Les Verts) et Cédric Villani (dissident LRM). Les quatre autres espèrent créer la surprise, qu’il s’agisse de Danielle Simonnet pour La France insoumise, de Serge Federbusch avec le soutien du Rassemblement national, de Gaspard Gantzer, ancien conseiller de François Hollande, ou du forain Marcel Campion.

Qui l’emportera ? Deux favoris se dégagent : Anne Hidalgo et Benjamin Griveaux. Sur le papier, le président de la République Emmanuel Macron avait un boulevard devant lui pour qu’un de ses fidèles remporte la très symbolique bataille de Paris. La gauche, au pouvoir dans la capitale depuis 2001, n’est pas au mieux de sa forme. De Vélib’ à Autolib’ en passant par les polémiques sur la saleté des rues ou la dette qui s’envole, Anne Hidalgo a connu des années difficiles, qui lui ont laissé une image dégradée. Son parti n’est plus que l’ombre de lui-même. Ses alliés écologistes, très critiques, rêvent de s’émanciper d’elle, au point d’envisager un rapprochement concurrent avec Cédric Villani.

A droite, les macronistes bénéficient aussi d’un terrain favorable : Rachida Dati mène une campagne classique, axée sur l’ordre, qui parle à ses électeurs traditionnels mais laisse de l’espace plus au centre. Son parti est lui aussi très affaibli. Si elle est connue, l’ancienne ministre sarkozyste est, en outre, pénalisée par son image volcanique et les relations tendues qu’elle entretient au sein de son parti. Dans le 15e et le 17e, deux arrondissements-clés, les maires LR sortants refusent de lui prêter totale allégeance. Mercredi, elle a violemment critiqué la direction de LR qui veut lui forcer la main. « A partir de ce jour, je reprends toute ma liberté », a-t-elle déclaré théâtralement. Vendredi, elle a toutefois annoncé aux membres de la commission d’investiture qu’elle les retrouverait mercredi 15 janvier pour s’entendre sur les dernières têtes de liste en débat.

Arrogance

Face à des concurrents chancelants, le parti présidentiel apparaissait jusqu’à l’été comme la force montante. Depuis trois ans, Emmanuel Macron a obtenu d’excellents scores à Paris : 35 % dès le premier tour de l’élection présidentielle, 13 députés sur 18 aux législatives suivantes, 33 % des voix aux européennes de mai 2019. La sociologie parisienne, avec son mélange de gagnants de la mondialisation, de bourgeois éclairés, de professions intellectuelles, colle si bien à la promesse macronienne de progrès et de dépassement des anciens clivages… En quelques années, LRM s’est en outre constitué dans la capitale une petite armée de militants prêts à se mobiliser.

Pas sûr, pourtant, qu’Emmanuel Macron récolte le trophée parisien qu’il espère. Une question de casting, avant tout. Benjamin Griveaux n’a pas réussi à faire l’unanimité dans son camp. Pour certains, cet ex-socialiste incarne tous les travers de la macronie : arrogance, manque de vision, recyclage de l’« ancien monde ». Même brouillonne, la candidature dissidente de Cédric Villani lui complique la vie. Il se retrouve au sein de son propre parti avec un adversaire très médiatique, qui décoche des flèches de plus en plus acérées contre le « candidat de l’appareil ».

Face au scientifique un peu décalé, Benjamin Griveaux joue la carte de l’homme de terrain et de seul vrai représentant du président. « Certaines rumeurs disent que l’Elysée soutiendrait en cachette Cédric Villani : c’est faux », a assuré dans Le Parisien la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa, qui figurera sur les listes Griveaux à Paris, de même que Stanislas Guerini, le patron de LRM. « Le problème, c’est qu’à coller ainsi à Macron, Benjamin va prendre sur lui le mécontentement des Parisiens à propos des retraites et des grèves », s’alarme un de ses partisans.

Surtout, Benjamin Griveaux va désormais avoir face à lui une « machine Hidalgo » lancée à pleine vitesse. « On va cogner sur Griveaux et Dati, en les mettant dans le même sac, promet un lieutenant de la maire. Soit on avance avec Hidalgo, soit on revient en arrière avec eux, notamment en matière de lutte contre la bagnole. » Retour à un affrontement gauche-droite, en quelque sorte.

Hidalgo, Griveaux, ou un troisième nom ? Compte tenu du mode de scrutin parisien, avec 17 élections distinctes dans les arrondissements, le résultat final se jouera peut-être sur quelques quartiers susceptibles de basculer d’un camp à un autre, comme le 12e ou le 14e. Certains évoquent même l’hypothèse d’un conseil municipal si émietté au soir du deuxième tour que tout se déciderait ensuite, lors de l’élection du maire, au terme d’alliances imprévisibles.

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23 décembre 2019

A Paris, Villani et Belliard à la recherche de la combinaison gagnante pour les municipales

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Par Denis Cosnard

En disant se rapprocher des écologistes, le dissident macroniste « est en train de rompre avec La République en marche », estime le candidat à la Mairie Benjamin Griveaux.

En septembre, David Belliard, le chef de file des écologistes à Paris, se définissait comme l’« anti-Villani », et disait ne pas souhaiter d’alliance avec un candidat issu de La République en marche (LRM), au regard de tous les sujets de litige avec le gouvernement : le glyphosate, la chasse, les migrants, la régulation du marché immobilier…

Trois mois plus tard, voici qu’il propose au même Cédric Villani, toujours député du parti présidentiel, d’entrer dans une « large coalition » en vue des élections municipales. Et que celui-ci se dit prêt à un tel rapprochement. « Cette coalition, faisons-la ! », déclare le mathématicien au Parisien du vendredi 20 décembre.

Pour l’heure, les contours de cette hypothétique alliance demeurent flous. Ni David Belliard ni Cédric Villani n’ont envie de se rallier l’un à l’autre avant le premier tour du scrutin prévu le 15 mars 2020. Ils restent en concurrence directe pour le fauteuil de maire de Paris.

Quant à la « coalition » qu’ils évoquent d’une même voix, en la justifiant par l’urgence climatique, leurs définitions diffèrent.

David Belliard suggère un arc qui irait « de Cédric Villani à Danielle Simonnet » (La France insoumise), et inclurait les socialistes et les communistes auxquels les écologistes sont alliés à l’Hôtel de ville depuis 2001. Cédric Villani, lui, propose un rassemblement plus centriste, destiné au contraire à écarter du pouvoir parisien Anne Hidalgo et sa majorité de gauche. Celui-ci irait « de l’écologie sociale à la droite progressiste ».

« Une maladresse »

Le rendez-vous prévu bientôt entre les deux hommes ne sera pas de trop pour clarifier la situation. D’autant que cet improbable pas de deux entre écologistes et macronistes suscite des remous. Le nouveau secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, a évoqué « une maladresse ». « Incompréhensible pour moi », a commenté l’eurodéputé Damien Carême. « Je ne me retrouve pas là-dedans », confie également une figure écolo parisienne.

Vendredi soir, David Belliard a tenu à souligner que sa main tendue ne marquait pas un virage à droite, et incité Cédric Villani à avancer, lui, vers les positions des Verts. « Les petits pas ne suffisent pas, il faut des actes forts, à l’opposé de la politique menée par le gouvernement d’Emmanuel Macron, anti-environnementale, et renforçant les inégalités », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le député de l’Essonne, qui revendique en permanence sa fidélité au macronisme originel, peut-il effectuer le grand pas demandé ? Peu probable.

« Cédric Villani est en train de rompre avec LRM, estime néanmoins Benjamin Griveaux, le candidat officiel du parti. Il discute avec des gens qui n’ont approuvé aucune des transformations lancées dans le pays depuis deux ans, sont contre les Jeux olympiques, contre la police municipale, contre l’ouverture des magasins le dimanche, pour la décroissance, et qui pensent que la laïcité est liberticide. Cela clarifie sa position, mais les “marcheurs” sincères qui l’ont suivi vont se sentir un peu trahis. »

A trois mois du scrutin, l’affaire révèle un phénomène frappant : l’éclatement de l’offre politique à Paris est tel que de nombreux candidats anticipent des résultats très émiettés au soir du premier tour, et préparent déjà des jeux d’alliances pour le second tour. Voire pour le troisième, c’est-à-dire la désignation du maire de Paris par les conseillers élus dans les arrondissements.

Tractations

En 2014, la campagne était encore dominée par le clivage gauche-droite. Ensemble, Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet avaient réuni 70 % des suffrages dès le premier tour. Cette fois-ci, les sondages n’accordent qu’un total de 35 % à 40 % des intentions de vote de premier tour à Anne Hidalgo et Rachida Dati. C’est que la maire socialiste sortante est rejetée par de nombreux Parisiens, et que sa rivale du parti Les Républicains est elle aussi clivante.

Surtout, les succès électoraux d’Emmanuel Macron à Paris ont suscité pas moins de trois ou quatre candidatures macronistes ou « macroncompatibles », dont deux – celles de Benjamin Griveaux et de Cédric Villani – ont clairement émergé dans les enquêtes d’opinion.

Résultat : à ce stade, aucun des candidats ne paraît en passe de rafler d’emblée la mise. Cinq d’entre eux (Anne Hidalgo, Benjamin Griveaux, Rachida Dati, David Belliard et Cédric Villani) peuvent espérer jouer un rôle-clé. Et plusieurs imaginent se trouver en position suffisamment centrale au soir du premier ou du second tour pour réunir une majorité dans le cadre d’alliances, éventuellement originales.

Quelle sera la combinaison gagnante ? Le jeu des tractations n’est pas fini.

19 décembre 2019

Patrick et Isabelle Balkany renoncent aux élections municipales à Levallois-Perret

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La nouvelle a été annoncée dans un communiqué mercredi soir, à l’issue d’une journée de réquisitions sévères lors de leur procès en appel pour fraude fiscale.

Fin de partie pour les époux Balkany. Condamnés en première instance pour fraude fiscale et blanchiment, Isabelle et Patrick Balkany (Les Républicains, LR) ont finalement décidé de se retirer des prochaines élections municipales – elles se tiendront en mars 2020 – ont-ils annoncé dans un communiqué publié dans la soirée de mercredi 18 décembre sur Twitter. La nouvelle avait été révélée un peu plus tôt par l’hebdomadaire Marianne.

« Le suffrage universel des citoyens français et des électeurs levalloisiens est volontairement confisqué par la justice », est-il écrit dans ce communiqué signé des deux époux.

Ils y annoncent la nomination de deux proches, Agnès Pottier-Dumas et David-Xavier Weiss, pour conduire la liste de la majorité aux municipales, que « nous soutiendrons », disent-ils.

Quatre ans de prison ferme requis

Investie par LR pour les législatives de 2017 dans les Hauts-de-Seine, en remplacement de Patrick Balkany, Agnès Pottier-Dumas avait, à l’époque, été déclarée inéligible en raison d’un non-respect de procédure dans sa démission du conseil régional.

Patrick Balkany, incarcéré depuis le 13 septembre à la prison de la Santé, à Paris, est hospitalisé depuis six jours et était absent, mercredi, de son procès en appel.

Dans la journée, les réquisitions du procureur sont tombées, plus sévères que lors de leur premier procès pour fraude fiscale : quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt pour Patrick Balkany et quatre ans dont deux ans avec sursis pour Isabelle Balkany. L’application provisoire d’une peine de dix ans d’inéligibilité chacun a également été requise.

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4 décembre 2019

Elections municipales : Patrick et Isabelle Balkany seront candidats à leur réélection à la mairie de Levallois-Perret

En dépit de son incarcération pour fraude fiscale et blanchiment, Patrick Balkany sera candidat, au côté de son épouse, première adjointe.

Par Julie Carriat 

Mettant fin à un faux suspense, les époux Balkany ont annoncé, lundi 2 décembre, dans la soirée, leur candidature aux prochaines élections municipales de mars 2020, sur une liste conduite par Patrick Balkany, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

Lundi soir, lors d’une réunion a priori consacrée à la préparation du budget en vue du prochain conseil municipal du 9 décembre, Isabelle Balkany a réservé un moment aux seuls élus (les directeurs techniques étaient absents) pour les prévenir : le couple sera candidat à sa réélection et entrera en campagne dès janvier. « J’avais confirmé à huis clos qu’il y aura une liste de la majorité municipale et que Patrick souhaite la conduire ! », s’explique Isabelle Balkany sur Twitter.

Une source proche de la majorité analyse : « Sentant du flottement dans sa majorité, Isabelle avait pris l’initiative de verrouiller toute ambition personnelle. »

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« Ils ont leur schéma, leur plan B »

Plus tard dans la soirée, la maire par intérim et son mari se sont appelés. Patrick Balkany dispose d’un téléphone fixe dans sa cellule, fait savoir le conseiller municipal délégué au sport et aux professions médicales, Philippe Moisescot, et il arrive à son épouse de le mettre sur haut-parleur à la fin des conseils et des réunions. Ce fut le cas lundi.

« On a parlé de choses toutes bêtes, il nous a demandé ce qu’on allait manger, nous a dit qu’il avait mangé deux œufs et des pâtes toutes froides », ajoute le conseiller municipal, tout en démentant, comme Isabelle Balkany, que Patrick Balkany ait confirmé sa candidature au téléphone, comme l’a révélé le magazine Marianne. Deux sources proches de la majorité affirment cependant au Monde qu’il a bien confirmé au passage son souhait d’être tête de liste.

Dès janvier, donc, la campagne pour leur réélection devrait commencer. « Ils ont leur schéma, leur plan B, ils font leur liste jusqu’au bout et le jour où le jugement tombera, ils se retireront au bénéfice de quelqu’un qu’ils auront choisi », estime un proche, à l’heure où les rumeurs enflent concernant l’éventuel intérêt du sénateur Roger Karoutchi. Ce dernier n’a pas souhaité faire de commentaires.

3 décembre 2019

ALERTE-Balkany-Municipales: Depuis sa cellule, Patrick Balkany annonce sa candidature à Levallois-Perret en mars 2020

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Depuis sa cellule de la prison de la Santé, Patrick Balkany annonce qu'il sera candidat à sa réélection dans son fief de Levallois-Perret, annonce Marianne.

3 décembre 2019

A Paris, la saleté des rues au cœur de la campagne

Par Denis Cosnard

Plus de monde dehors, plus de déchets à ramasser : la capitale est confrontée à un défi que la maire Anne Hidalgo n’a pas su résoudre complètement.

A l’Hôtel de Ville, c’est l’angoisse du moment : comment faire en sorte que Paris reste propre, si la mobilisation contre la réforme des retraites bloque durablement les transports ? Les éboueurs habitent en grande partie en banlieue. S’ils ne peuvent venir nettoyer les rues, la capitale risque de prendre vite des allures de dépotoir. « Nous préparons un plan pour assurer la continuité de ce service public, et des autres, en cas de grève durable », indique-t-on à la Mairie. Objectif : tout faire pour éviter une nouvelle polémique sur la saleté de Paris, à trois mois des élections municipales.

Certains aimeraient parler de culture, d’intelligence artificielle, de la ville de demain, mais à Paris, l’élection du maire en mars 2020 pourrait bien se jouer au ras du bitume, sur la question des poubelles, et de ces rues que la Mairie n’arrive pas à rendre longtemps propres. Un thème ultra-classique à droite. Rachida Dati en a fait le premier sujet de sa campagne pour Les Républicains. « La lutte contre la saleté des rues de Paris représente une urgence absolue », martèle le parti. Le macroniste Benjamin Griveaux ne dit guère autre chose. Serge Federbusch, le candidat soutenu par le Rassemblement national, fustige, lui, « une ville sale où la délinquance explose »..

La gauche aussi a compris qu’elle ne pouvait faire l’impasse sur le sujet. Malgré plusieurs plans d’action consécutifs, « la situation n’est pas encore satisfaisante », a admis Anne Hidalgo dans Le Journal du dimanche en septembre. Et la maire socialiste de reprendre une piste avancée de longue date par l’opposition : « Il faut maintenant décentraliser l’organisation de la propreté de Paris vers les mairies d’arrondissement. »

Même les écologistes se sont emparés du dossier. Eux analysent le problème sous un angle social. « La situation s’est améliorée dans certains quartiers, dégradée dans d’autres, plus populaires, si bien que les inégalités se sont creusées, juge David Belliard, la tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts. Regardez porte de la Chapelle ! » Un quartier, en lisière du périphérique, où se concentrent toutes les difficultés : des camps de migrants qui resurgissent sitôt démantelés, des poubelles éventrées, des rats, sans oublier la « colline du crack » où se retrouvent des drogués…

De plus en plus de monde

Paris, ville sale ? « Oui, Paris est plus sale », tranche Mao Péninou, ancien adjoint à la propreté d’Anne Hidalgo, qui soutient désormais le macroniste dissident Cédric Villani. « La ville est beaucoup plus salie… et de plus en plus nettoyée », nuance son successeur, le socialiste Paul Simondon. La ville qui, au XIXe siècle, a remporté une bataille de l’hygiène en inventant les poubelles, est aujourd’hui confrontée à un nouveau défi, celui d’un espace public hypersollicité. Dans cette petite capitale d’une densité extrême, il y a de plus en plus de monde dehors, et de déchets à ramasser.

La population parisienne, pourtant, n’a pas augmenté. Mais Paris accueille chaque année plus de touristes : pas moins de 24,5 millions d’arrivées ont été enregistrées dans les hôtels à Paris et de la petite couronne en 2018, un record absolu, à l’issue d’une hausse de 11 % en huit ans. Ces dernières années ont aussi été marquées par d’importantes vagues de migrants dans le nord-est de la ville, et par l’accroissement du nombre de sans-abri : 3 600 selon le comptage effectué en février 2019.

Surtout, les comportements changent. Depuis 2008, l’interdiction de fumer dans les lieux collectifs, notamment les bars, a incité jeunes et moins jeunes à se retrouver ailleurs, devant les cafés, dans les squares, au bord du canal de l’Ourcq, etc. Et la Mairie elle-même donne chaque année plus de place aux piétons. Quelque 220 rues ont été piétonnisées. Les trottoirs de 150 autres ont été élargis. Le réaménagement des grandes places fait aussi la part belle aux piétons.

C’est désormais dans ces espaces anciens ou nouveaux qu’on fait la fête, qu’on fume, qu’on pique-nique, qu’on boit… mais aussi qu’on laisse des mégots, des restes de sandwichs, et que les hommes urinent dans le moindre renfoncement. A cela s’ajoutent les milliers de chantiers à travers la ville. Un reflet de la transformation de Paris, et de son embourgeoisement. « A Belleville, ça se boboïse, les gens cassent tout, changent le mobilier, et mettent les gravats dans la rue, constate un éboueur du 11e arrondissement. Ce matin, dans une impasse, on a récupéré 5 mètres cubes. » En quatre ans, les volumes de déchets occasionnels collectés, dont les encombrants, ont bondi de 38 % pour atteindre leur plus haut niveau historique. Une fois sur trois, les vieilles armoires et les pots de peinture en cause sont déposés de façon sauvage.

Autre effet des travaux, les vibrations du sol dérangent les rats et les poussent à sortir de leurs terriers. Si bien qu’on les voit davantage. « L’année 2019 est la première où l’hiver a été tellement chaud qu’il a permis aux colonies de rats d’avoir une portée supplémentaire », soulignent en outre les soutiens d’Anne Hidalgo.

Poubelles anti-rats

Face à cet accroissement de l’espace public à nettoyer et à cet afflux de déchets, la Mairie a-t-elle mis les moyens suffisants ? C’est toute la question. Accusée d’avoir taillé dans ce budget, l’équipe de la maire sortante assure qu’elle l’a au contraire accru, qu’elle a recruté 240 agents supplémentaires et investi dans de nouvelles bennes et autres engins. Un renouvellement effectué non sans heurts. « On a voulu sortir du diesel alors que les fabricants n’étaient pas prêts, reconnaît l’adjoint Paul Simondon. Si bien qu’on a dû pousser les derniers appareils jusqu’au bout, et qu’ils tombaient souvent en panne. C’est derrière nous. »

Depuis qu’en décembre 2017, un rapport des élus de tous bords a montré les faiblesses du dispositif municipal, la Mairie a lancé quelques initiatives supplémentaires. Environ 4 000 poubelles « anti-rats » coffrées de métal ont été installées, ce qui représente 10 % des corbeilles de rues. Des poubelles qui compactent les déchets sont en test. Quelques « uritrottoirs » – des pissotières écolos – ont aussi vu le jour, une expérimentation sans grand succès ni lendemain. A la place, il est prévu d’accrocher des urinoirs extérieurs à une cinquantaine de sanisettes, notamment dans les zones festives. Enfin, la Mairie a créé des équipes « urgence propreté », chargées dans chaque arrondissement de nettoyer les lieux qui posent particulièrement problème.

Des efforts jugés insuffisants par beaucoup. « Le problème clé, c’est le management des services de la propreté, où les syndicats sont puissants et l’absentéisme important, juge un élu de La République en marche. Mais Anne Hidalgo n’a jamais voulu s’attaquer à la CGT. » Une version contestée à la Mairie. « De 13,1 % en 2016, le taux d’absentéisme des éboueurs est retombé à 12,1 %, plaide Paul Simondon. Nous avons inversé la tendance depuis trois ans, grâce à des mesures de management, et à l’achat d’équipements qui rendent le travail moins pénible. »

Pour la suite, l’idée de transférer en partie la gestion de la propreté aux maires d’arrondissement est évoquée à droite comme à gauche. « On pourrait aussi confier la collecte des ordures ménagères au privé ou à la métropole, pour que les équipes de la ville se consacrent au nettoyage des rues », avancent plusieurs élus de centre droit. Autres pistes : l’achat de poubelles high-tech supplémentaires, et l’organisation de campagnes de sensibilisation, afin que les Parisiens arrêtent de salir les rues.

Mais si cela ne suffit pas, Anne Hidalgo est prête à manier le bâton. Uriner dans la rue ou y laisser de vieux meubles est aujourd’hui puni d’amendes de 68 euros. « Un montant sévèrement revu à la hausse les rendrait plus dissuasives », glisse son entourage.

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