Jean-Claude Brialy est décédé.
Biographie
Fils de colonel, Jean-Claude
Brialy vit son enfance au rythme des mutations paternelles. Après son
baccalauréat, il s'inscrit d'abord au Conservatoire de Strasbourg où il obtient
un premier prix de comédie, puis au Centre d'art dramatique de l'Est. En service
militaire à Baden-Baden, il est affecté au service cinéma des armées, qui lui
donne entre autres l'occasion de tourner dans son premier court métrage
Chiffonard et Bon Aloi. Il sympathise aussi à cette époque avec plusieurs
comédiens en tournée théâtrale, dont Jean Marais, qui l'encouragent dans sa
vocation.
Débarqué à Paris en 1954, il se
met très vite à fréquenter "la bande des Cahiers du Cinéma". C'est
Jacques Rivette qui l'engage le premier dans son court métrage Le Coup du
berger en 1956. Il tourne la même année L'Ami de la famille (Jacques Pinoteau),
qu'il considère comme son premier vrai rôle, et multiplie les apparitions,
notamment dans Ascenseur pour l'échafaud (1957, Louis Malle). La célébrité
arrive en 1958 avec les deux premiers films de Claude Chabrol : Le Beau Serge
et Les Cousins révèlent un acteur désinvolte et racé, qui emporte l'adhésion du
public. Dès lors la Nouvelle Vague ne le lâche plus et Brialy tourne avec
Jean-Luc Godard (1960, Une femme est une femme), François Truffaut (1967, La
Mariée était en noir) ou encore Eric Rohmer (1969, Le Genou de Claire).
En 1971, il réalise son premier
film, Eglantine, une évocation nostalgique de ses souvenirs d'enfance. Attaché
à cette période de la vie, Jean-Claude Brialy décide de mettre également en
images pour la télévision Les Malheurs de Sophie (1981) et surtout Un bon petit
diable (1983), avec Alice Sapritch en marâtre.
Boulimique de travail, tournant plusieurs films par an à moins qu'il ne
soit au théâtre, Jean-Claude Brialy touche à tous les genres. Bon copain dans
Christine (1958, Pierre Gaspard-Huit) ou débordé par les femmes dans La Chasse
à l'homme (1964, Edouard Molinaro) et Julie pot de colle (1977, Philippe de
Broca), il sait cultiver une image d'amuseur élégant. Mais la gravité fait tout
aussi bien partie de son jeu, qu'il exploite notamment dans les films noirs à
la française comme Mortelle randonnée (1982, Claude Miller). Préférant la
retenue à l'extravagance, Jean-Claude Brialy incarna souvent des personnages
tendres devenant avec l'âge de plus en plus paternels, voire patriarches, à
l'exemple de L'Effrontée (1986, Claude Miller) et La Reine Margot (1994,
Patrice Chéreau).
===========================================
PARIS (AP) - Le président Nicolas
Sarkozy a fait part de son "immense tristesse" après la mort de
Jean-Claude Brialy, décédé mercredi à son domicile parisien à 74 ans, saluant
"un humaniste gourmand et un mémorialiste inépuisable".
"Avec la disparition de ce
grand comédien, ce grand acteur, mais aussi cet entrepreneur, réalisateur,
directeur de salle et de festival, disparaît aussi un humaniste gourmand et un
mémorialiste inépuisable, une sentinelle de la nuit, de la fête et de la poésie",
déclare le chef de l'Etat dans un communiqué.
Pour Nicolas Sarkozy,
l'interprète du "Beau Serge" de Claude Chabrol "aura incarné la
Nouvelle vague et habité un demi-siècle de cinéma, imprégnant près de 200 films
de sa générosité, son humour, sa finesse et sa légèreté", conjuguant
"le cinéma d'auteur et le cinéma populaire".
"Par ses réalisations
cinématographiques et télévisuelles, il aura mis sa passion de l'histoire et de
la littérature au service du public le plus large", conclut le président.
AP