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Jours tranquilles à Paris
festival de cannes
8 avril 2020

Coronavirus : les festivals de cinéma cherchent une issue

Par Jacques Mandelbaum

Face aux incertitudes concernant la reprise d’activité des salles et la sortie du confinement, les grands rendez-vous du 7e art tentent de trouver des alternatives.

Quel avenir pour la vie du cinéma ? Comment même l’évoquer, alors qu’elle est suspendue à l’extraordinaire incertitude du moment, dont on ne sait combien de temps elle nous confisquera, combien de morts elle enjambera avant de se dissiper.

Et pourtant. Confiné, sidéré, le milieu du cinéma n’en bruisse pas moins de mille préparatifs, de mille espoirs, de mille plans sur la comète d’une reprise – juin ? juillet ? – dont les conditions lui demeurent inconnues. A bas bruit, on se prépare. On voit les films. On communique discrètement. On fourbit ses armes pour le rush de la fin du confinement. Cela concerne, au premier chef, les sorties en salle. Mais aussi les festivals à venir, contraints aujourd’hui, grands ou petits, de se positionner, fût-ce dans le brouillard et la tourmente.

Trois solutions s’offrent à eux. L’annulation, le report, la conversion numérique. Le nombre de paramètres qui déterminent leur réflexion est suffisamment important pour qu’on s’interdise de les comparer terme à terme.

La taille du festival, son enjeu économique, sa situation géographique, sa chronologie rapportée à celle de l’épidémie, la présence ou non de sections compétitives, sa spécialisation éventuelle en termes de genre, sont des critères qui les distinguent.

Jouer la carte du numérique

On sait ainsi comment Cannes, le premier d’entre eux, mal placé sur le chemin dévastateur du Covid-19, a réagi, en misant sur un report à la fin du mois de juin. Si toutefois le ciel ne s’éclaircissait pas à cette date, quelle décision prendrait le festival ?

Thierry Frémaux, son délégué général, nous le précise : « En cas d’annulation, une conversion au numérique ne saurait être actuellement envisageable car les producteurs et auteurs eux-mêmes ne l’accepteraient sans doute pas. Le sens n’y serait pas : un festival comme Cannes est précisément un lieu où on se retrouve physiquement dans une salle avec les artistes, les professionnels et la critique. Wimbledon [la compétition de tennis], qui vient d’être annulé, ne peut pas se jouer dans des courts privés, match par match. »

A cet égard, Visions du réel, festival sis à Nyon, en Suisse, offre un exemple diamétralement opposé. Encore plus directement menacé que Cannes en raison de sa date (il devait se tenir du 17 avril au 2 mai), cette manifestation, l’une des plus importantes dans le domaine du documentaire, a très rapidement décidé de jouer la carte du numérique.

Sa déléguée artistique, Emilie Bujès, s’en explique : « Nous avons estimé, eu égard à la détresse qui s’est emparée du milieu et à l’embouteillage qui sera fatal au moment du déconfinement pour les nombreux films en attente, que nous devions jouer notre rôle en montrant ces films coûte que coûte. Nous saisissons ce moment comme un challenge et une opportunité de toucher plus de gens de par le monde, aussi bien pour les films que pour le marché. »

« En phase d’imagination »

Entre ces deux exemples opposés, le nuancier est varié. Le Festival de La Rochelle (26 juin-5 juillet) – l’un des plus enthousiasmants, agréables et généreux qui soient – fait ainsi l’objet d’un confinement d’une extrême cruauté.

Datation improbable. Report impossible eu égard aux manifestations qui se succèdent dans la ville et à la saison touristique. Conversion numérique inepte pour une manifestation non compétitive qui se veut par excellence un lieu de rencontres et de débats. Il n’est pas jusqu’à la maigre possibilité de se tenir aux dates dites qui ne soit par avance ruinée par le report annoncé de Cannes à la même période, qui priverait ipso facto la cité charentaise des professionnels (projectionnistes, régisseurs, attachés de presse, et même cinéastes) indispensables à sa tenue.

Sylvie Pras, codirectrice artistique de la manifestation, a bien de la philosophie à dire : « Nous travaillons évidemment à la tenue du festival, mais notre choix est en quelque sorte un non-choix. Outre la question du calendrier, qu’en sera-t-il de la possibilité de tenir une manifestation qui réunit 80 000 spectateurs dans des salles ? Ou de la possibilité de voyager des professionnels venant d’outre-Atlantique ? Nous devons regarder en face l’hypothèse d’une annulation. »

Moins contraint a priori, le FID Marseille (7-13 juillet), festival pointu et aventureux, s’apprête par la voix de son délégué général, Jean-Pierre Rehm, « à remplir ses obligations à l’égard des tutelles et des spectateurs, sachant que tout raisonnement ne peut se tenir que “pour l’heure”. Nous essayons par ailleurs de réfléchir à l’accueil solidaire de manifestations antérieures qui n’auraient pas pu se tenir. Il faut être prêt, au cas où cela serait possible ».

Même état d’esprit, même tentative « d’inventer des solutions » à Locarno, en Suisse, festival de premier rang international ouvert au plus large public (150 000 entrées) et dirigé par la Française Lili Hinstin. « Je parle énormément aux professionnels, dit-elle. J’envisage des hypothèses non encore soumises à mon conseil d’administration. Nous sommes en phase d’imagination. Le basculement numérique intégral ne me paraît pas pour autant la solution pour notre festival qui défend la matérialité de la salle et la puissance sensorielle de la grande image. »

Lucidité

A priori plus à l’abri sur le plan calendaire, le Festival du cinéma américain de Deauville (Calvados, 4-13 septembre) n’en partage pas moins les sueurs froides de ses collègues, eu égard au déplacement différé de la pandémie outre-Atlantique et aux réponses possiblement incertaines à une invitation au voyage.

Son directeur, Bruno Barde, dit cependant travailler « d’arrache-pied et comme si de rien n’était ». L’hypothèse que le festival ne puisse se tenir en septembre l’oblige toutefois à la lucidité : « Cela voudrait dire que cette pandémie se sera avérée une catastrophe économique, sociale et humaine considérable : on peut se poser la question de savoir qui, dans ces conditions, voudra participer à une fête du cinéma ? »

Question dont on ne sait comment y répond pour sa part Alberto Barbera, délégué artistique de la Mostra de Venise (2-12 septembre), tant, sous une enveloppe aussi aimable qu’élégante, l’homme pratique sur le terrain sémantique la même défense que l’équipe nationale de football sur celui des stades.

On voit bien pourquoi. Dans un pays très durement atteint par la pandémie, Venise a tout à gagner au cas où Cannes serait contraint de jeter l’éponge, et tout à perdre si la situation persistait et si, notamment, l’industrie américaine, qui privilégie la plate-forme vénitienne pour le lancement de la course aux Oscars, lui faisait faux bond.

« Il est trop tôt et la situation est trop compliquée pour envisager quelque scénario que ce soit, même si l’idée d’un report est envisageable, dit Alberto Barbera.. Nous y verrons plus clair, je pense, au mois de mai. En attendant, on travaille et on attend. » (Télé)travailler et attendre : qui, fors les héros à pied d’œuvre de notre survie, n’en conviendrait ?

Visions du Réel, à Nyon, en Suisse (24 avril - 2 mai). visionsdureel.ch ; Festival de Cannes (12-23 mai) : festival-cannes.com/fr/; Festival La Rochelle Cinéma (26 juin - 5 juillet). festival-larochelle.org/; FID Marseille (7-13 juillet) fidmarseille.org/; Mostra de Venise (2-12 septembre) labiennale.org/en/cinema/2020 ; Festival du cinéma américain de Deauville (4-13 septembre) : festival-deauville.com/

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20 mars 2020

Festival de Cannes

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En cette période de crise sanitaire planétaire, nous avons une pensée pour les victimes du COVID-19, et nous exprimons notre solidarité avec tous ceux qui luttent contre la maladie.

Aujourd’hui, nous avons pris la décision suivante: le Festival de Cannes ne pourra se tenir aux dates prévues, du 12 au 23 mai prochains. Plusieurs hypothèses sont à l’étude afin d’en préserver le déroulement, dont la principale serait un simple report, à Cannes, fin juin - début juillet 2020.

Dès que l’évolution de la situation sanitaire française et internationale nous permettra d’en évaluer la possibilité réelle, nous ferons connaître notre décision, dans le cadre de la concertation actuelle avec l'État et la Mairie de Cannes ainsi qu’avec le conseil d’Administration du Festival, les professionnels du cinéma et l’ensemble des partenaires de la manifestation.

D’ici là, le Festival de Cannes joint sa voix à toutes celles et ceux qui demandent avec fermeté que chacune, que chacun, respecte le confinement général et fasse preuve de solidarité en ces moments difficiles pour le monde entier.

À très bientôt.

L’équipe du Festival de Cannes.

11 mars 2020

Festival de Cannes

festival cannes

On croise les doigts pour les organisateurs du festival de Cannes, qui doit se tenir du 12 au 23 mai, puisque selon Variety, ils n'ont pas souscrit d'assurance annulation en cas d'épidémie ou de pandémie, ce qui leur a été proposé il y a une dizaine de jours. En d'autres termes, si le gouvernement décidait par décret d'interdire les événements de l'ampleur du festival de Cannes, ses 20 millions d'euros de budget seraient pour la pomme des organisateurs.

12 novembre 2019

Récit - La première édition du Festival de Cannes voit enfin le jour, à Orléans, 80 ans après son annulation

Par Jacques Mandelbaum

Le festival de cinéma aurait dû débuter en 1939 et non en 1946, à l’initiative de Jean Zay. La guerre en a décidé autrement, et Jean Zay a été assassiné. L’événement Cannes 39, du 12 au 17 novembre à Orléans, le réhabilite.

Le Festival de Cannes n’est pas sorti tout armé de l’année 1946. Sa genèse, au risque d’écorner l’histoire heureuse de son avènement, date moins de l’après que de l’avant-guerre. A cet égard, deux récits rivalisent, sans nécessairement se contredire. Le premier, lapidaire et hégélien, va dans le sens de l’histoire. Philippe Erlanger, directeur de l’Association française d’action artistique à partir de 1938, puis premier délégué général du Festival de Cannes de 1946 à 1951, en est le talentueux mémorialiste.

Présent en 1938 au jury de la Mostra de Venise, alors discréditée par ses obédiences totalitaires, il revient de la lagune porteur de l’idée cannoise, destinée à allumer le contre-feu des puissances démocratiques. Prévue du 1er au 20 septembre 1939, la première édition du Festival de Cannes est annulée en raison de la guerre. On retrouve Erlanger à la manœuvre et aux manettes pour l’ouverture officielle en 1946 du festival, dont l’histoire commence dès lors de s’écrire.

L’autre approche est plus complexe, plus accidentée, plus douloureuse, moins tendue vers la légende dorée inscrite en 1946 au fronton de l’institution. Cette histoire, qui émerge du travail lent des historiens, un événement la raconte aujourd’hui, Cannes 39. Sous la houlette de l’historien Antoine de Baecque, la manifestation, organisée à Orléans, du 12 au 17 novembre, permet à la première édition du festival, piétinée voici quatre-vingts ans par Adolf Hitler, de voir enfin le jour. Thierry Frémaux, actuel délégué général du Festival de Cannes, déplore la tenue paradoxale de Cannes 39 dans la préfecture du Loiret : « C’est une formidable initiative, nous aurions été heureux de l’accueillir à Cannes, mais nous n’avons pas été sollicités. »

Les trente films sélectionnés en 1939 projetés

Présentés au public et à un jury dirigé par le réalisateur israélien Amos Gitaï, les trente films que comptait cette compétition mort-née y seront projetés, parmi lesquels ceux de la délégation américaine surpassent la concurrence. Avec entre autres, et pour mémoire : Seuls les anges ont des ailes, de Howard Hawks, Mr. Smith au Sénat, de Frank Capra, Le Magicien d’Oz, de Victor Fleming, ou Elle et lui, de Leo McCarey. Alfred Hitchcock y emmène quant à lui son dernier film sous pavillon britannique avant son installation aux Etats-Unis, La Taverne de la Jamaïque.

Côté russe, on note une comédie musicale kolkhozienne, Les Tractoristes, d’Ivan Pyriev, remplaçant à la dernière minute, sur ordre de Staline et de manière pas nécessairement avantageuse, Alexandre Nevski, de Sergueï Eisenstein. Un film tchécoslovaque, La Grande solution, de Hugo Haas, y représente un pays qui n’existe plus depuis mars 1939. Quant aux films français – ici représentés par des œuvres mineures telles que La Charrette fantôme, de Julien Duvivier, ou L’Homme du Niger, de Jacques de Baroncelli – les meilleurs d’entre eux (La Bête humaine, de Jean Renoir, La Fin du jour, de Julien Duvivier, Le Jour se lève, de Marcel Carné) ont rejoint la Mostra, par une prudence corporative et un aveuglement moral qui annoncent la politique nationale à venir.

Si l’événement est organisé à Orléans, c’est en hommage à l’un des principaux architectes du festival dont ce fut, à tous les sens du terme, la ville d’élection, Jean Zay. Il permet ainsi de rétablir la place éminente, mais longtemps occultée, qu’occupe cet homme, ministre de l’éducation nationale et de la culture du Front populaire, entré en 2015 au Panthéon, dans la création de la manifestation. Ainsi que le souligne Antoine de Baecque : « Alors qu’on retrouve mis à l’honneur, en 1946, les principaux collaborateurs de Zay, Philippe Erlanger et Georges Huisman, accompagnés d’Auguste Lumière qui devient la figure tutélaire du festival, Zay lui-même, du moins son rôle et sa mémoire, sont comme effacés de cette première édition, et le seront durablement par la suite ».

Justice rendue à Jean Zay

Version de l’histoire que, fermes sur leurs appuis, contestent de concert Gilles Jacob, l’ancien délégué général de la manifestation, et Thierry Frémaux, qui ne manquent pas de rappeler l’hommage rendu à Jean Zay en 2000, ainsi que la tenue en 2002 d’une mini-rétrospective de l’édition fantôme de 1939.

DÉGUISÉS EN RÉSISTANTS, CES HOMMES MITRAILLENT ZAY, LE DÉNUDENT, ET L’ENTERRENT DANS UN RAVIN QU’ILS FONT SAUTER À L’EXPLOSIF.

Toujours est-il que l’absence de Jean Zay lors de la renaissance du festival en 1946 résulte en premier lieu de son assassinat. Radical de gauche, d’origine juive et protestante, libre penseur et, au-delà, antifasciste et anti-munichois de la première heure, rare politique à refuser l’armistice proposé par le maréchal Pétain, il devient l’une des cibles favorites de l’extrême droite durant les années 1930 et l’une des premières victimes expiatoires du régime de Vichy. Accusé de « désertion » par des juges aux ordres, condamné à être déporté sur l’île du diable, en Guyane, à l’instar d’Alfred Dreyfus, finalement incarcéré dans la maison d’arrêt de Riom, il en sera tiré le 20 juin 1944 pour être assassiné, sur ordre du secrétaire d’Etat à l’intérieur Joseph Darnand, par un commando de miliciens. Déguisés en résistants, ces hommes mitraillent Zay, le dénudent, et l’enterrent dans un ravin qu’ils font sauter à l’explosif.

Arrêté en 1948 alors qu’il s’apprête à fuir en Amérique du Sud depuis l’Italie où il s’était réfugié, l’un des membres de ce commando, Charles Develle, permet enfin d’identifier le corps. Condamné en 1953 aux travaux forcés à perpétuité, l’homme sortira de prison au bout de deux ans. A l’heure où s’ouvre le Festival de Cannes en 1946, personne ne sait au juste ce que Jean Zay est devenu. Le silence se referme donc d’emblée sur lui, et ce n’est pas la révélation, deux ans plus tard, de l’assassinat commandité par l’Etat français acquis au nazisme, qui incitera à combler ce trou de mémoire.

Cependant, comme le rappelle l’historien Olivier Loubes, auteur de Jean Zay, l’inconnu de la République (Armand Colin, 2012) et de Cannes 1939, le festival qui n’a pas eu lieu (Armand Colin, 2016) : « Sans doute Philippe Erlanger signe-t-il de son nom l’acte de naissance du Festival de Cannes. Sans doute aussi, la création du festival ressemble-t-elle à un film choral de Robert Altman. Il n’en reste pas moins que l’homme majeur de cette histoire, pour moi, est Jean Zay. Il s’est battu pour l’imposer contre les Munichois du gouvernement, le ministre des affaires étrangères Georges Bonnet en tête. Et lorsque le président du Conseil Edouard Daladier, très tardivement, donne son accord au printemps 1939, Zay mettra tout en œuvre pour le réaliser en temps et en heure. »

Cannes 39. Orléans. Du 12 au 17 novembre. festivalcannes1939.com

11 novembre 2019

La "Festival de Cannes Film Week" au K11 Musea à Hong Kong : films & masterclasses

La “Festival de Cannes Film Week” au K11 MUSEA annonce les masterclasses et les films sélectionnés pour sa première édition à Hong Kong

Festival de Cannes Film Week à Hong Kong du 12 au 17 Novembre 2019 

Pierre Lescure, Président du Festival de Cannes, et Thierry Frémaux, Délégué Général du Festival de Cannes, se joignent à Adrian Cheng, fondateur du K11 Group, pour diffuser l’esprit du plus prestigieux festival du film au monde à Hong Kong.

La Festival de Cannes Film Week commence le 12 Novembre à Hong Kong avec sa soirée d’Ouverture et présente six films de la Sélection officielle du 72e Festival de Cannes, notamment les lauréats des Prix de la mise en scène, du scénario et du Prix Un Certain Regard.

Cet automne, la Festival de Cannes Film Week arrive à Hong Kong pour ses débuts en Asie au K11 MUSEA du 12 au 17 novembre 2019. Cette première édition présentera six films de la Sélection officielle 2019 du Festival de Cannes sur les écrans du K11 Art House. Aujourd’hui, la Festival de Cannes Film Week et K11 MUSEA sont heureux d’annoncer les films et les masterclasses de cet événement cinématographique incontournable dont la billetterie est ouverte au public.

La Festival de Cannes Film Week, moment phare pour la culture du cinéma en Asie, est présentée au Tsim Sha Tsui Waterfront de Hong Kong grâce à Pierre Lescure, Président du Festival de Cannes ; Thierry Frémaux, Délégué Général du Festival de Cannes ; et Adrian Cheng, Fondateur de K11 Group et Vice-président exécutif de New World Development. En lice pour devenir la semaine du film la plus iconique de la ville, la première édition de la Cannes Film Week à Hong Kong fait voyager l’essence du 72e Festival de Cannes et partage le travail des plus grands artistes au monde en déroulant le tapis rouge à la créativité et à la culture par le cinéma.

“Le monde entier nous rend visite chaque année au mois de mai à Cannes pour célébrer l’art cinématographique, découvrir les dernières œuvres des plus grands réalisateurs de notre époque, prendre le pouls du cinéma mondial. Aujourd’hui, nous souhaitons initier un mouvement différent. Ce rendez-vous, c’est avant tout une rencontre. Aller à la rencontre du public international, mais aussi de ceux qui, toute l’année, ici à Hong Kong, sont au cœur de cette industrie : cinéastes, comédiennes et comédiens, producteurs, distributeurs locaux que nous allons réunir pendant la durée de cette semaine inédite. Hong Kong est le lieu idéal. Des cinéastes comme Wong Kar-wai, Johnnie To, Ann Hui, Tsui Hark ont contribué à la légende de Cannes, nous sommes honorés d’être à notre tour accueillis ici” - Pierre Lescure & Thierry Frémaux, Président & Délégué Général du Festival de Cannes

“Nous avons créé K11 MUSEA pour que cette destination inspirante, le « Waterfront », puisse nourrir nos communautés d’événements culturels internationaux. Nous sommes donc ravis de pouvoir travailler aux côtés de Pierre, Thierry et leur équipe pour accueillir cette Festival de Cannes Film Week dans la lignée de la philosophie de la « Silicon Valley de la Culture » que nous essayons de construire pour tous. Au-delà du divertissement, cet événement inspirera la prochaine génération et permettra d’établir les bases d’un dialogue culturel entre tous les amateurs d’art et de culture. Et nous nous réjouissons déjà de présenter à l’avenir d’autres manifestations culturelles de cette envergure pour notre public international.” - Adrian Cheng, Fondateur du K11 Group et Vice-président exécutif de New WorldDevelopment.

SIX FILMS DE LA 72e SELECTION OFFICIELLE

La Festival de Cannes Film Week permettra au public de découvrir six films de la Sélection officielle du 72e Festival de Cannes, encensés en mai dernier et qui seront présentés en avant-première à Hong Kong par Thierry Frémaux. Issus de la Compétition seront projetés : Le Jeune Ahmed de Jean-Pierre et Luc Dardenne, Prix de la mise en scène ; Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, Prix du scénario ; et Il Traditore de Marco Bellocchio. Issus de la sélection Un Certain Regard, seront projetés : La Vie Invisible d’Euridice Gusmão, lauréat du Prix Un Certain Regard ; The Climb, couronné du "Coup de Cœur” du Jury Un Certain Regard ; et Chambre 212 (On A Magical Night), pour lequel Chiara Mastroianni a reçu le Prix d’interprétation Un Certain Regard. Avec ces films qui représentent des cinématographies du monde entier (française, italienne, belge, brésilienne et américaine), la Festival de Cannes Film Week rend compte du pouvoir créatif de cinéastes à la renommée mondiale confirmée ou en devenir et qui portent l’ambition de l’industrie cinématographique de demain.

Festival de Cannes Film Week in Hong Kong

TROIS MASTERCLASSES

Le public de la Festival de Cannes Film Week pourra également assister au K11 MUSEA à trois masterclasses inédites. Le 13 novembre avec un invité « surprise » ; le 14 novembre avec la première visite à Hong Kong des réalisateurs Jean-Pierre et Luc Dardenne – qui font partie du club très restreint des 8 cinéastes au monde doublement primés de la Palme d’or – ; et enfin, le 15 novembre, avec Thierry Frémaux pour une évocation de l’invention du Cinématographe Lumière.

FESTIVAL DE CANNES FILM WEEK

#cannesfilmweek #Cannes2019

Website: www.festival-cannes.com

Facebook: facebook.com/festivaldecannes/

Instagram: instagram.com/festivaldecannes/

Twitter: twitter.com/Festival_Cannes

Fidèle à ses principes fondateurs de révéler des œuvres pour servir le développement de l’industrie du film dans le monde entier et célébrer le 7e art à l’international, le Festival de Cannes voyage à Hong Kong à travers son émanation, la Festival de Cannes Film Week, un événement intime et cinéphile favorisant la rencontre des cinéastes et des amateurs de cinéma.

K11 MUSEA

18 Salisbury Road, Tsim Sha Tsui, Hong Kong

Website: www.k11musea.com/

Facebook: facebook.com/K11MUSEA/

Instagram: instagram.com/k11musea/

Au coeur de Victoria Dockside, K11 MUSEA est une destination culturelle et commerciale internationale caractérisée par des expériences d’immersion pour le public d’aujourd’hui. Le projet a reçu deux certificats pour ses valeurs écologiques en réduisant l’impact de la construction sur l’environnement (LEED Gold et Hong Kong BEAM Plus Provisional Assessment) marquant ainsi son statut de leader international en termes de culture et de commerce.

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9 juin 2019

« Parasite » : infiltration dans l’espace domestique

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Palme d’or 2019, à Cannes, Parasite marque le retour de Bong Joon-ho en Corée du Sud, dont il est originaire, après dix années de tribulations internationales. Force est de constater que le cinéaste ne s’est jamais montré plus mordant et incisif qu’à domicile, dans un pays dont il s’est plu dès ses débuts à brocarder les travers et les inégalités sociales. C’est précisément de cela que parle Parasite, ne laissant à ce titre aucun doute sur le fait que Bong Joon-ho n’est pas seulement un styliste virtuose, mais un véritable réalisateur politique.

La première image du film, fortement significative, est celle de l’entresol miteux qu’habite la famille Ki-taek. Au chômage mais soudé, le petit clan vit d’expédients, jusqu’au jour où le fils se fait engager dans une grande propriété bourgeoise du dernier cri : chez les Park, jeune couple fortuné. Or, l’arrivée du jeune homme n’est en fait que la première étape d’une opération d’infiltration très discrète, qui va conduire les deux familles à vivre côte à côte, les uns devenant les serviteurs, mais aussi les doubles secrets de leurs maîtres.

Commençant sous les auspices d’une comédie menée tambour battant, le film impressionne par sa capacité à changer de braquet, virant à l’angoisse, puis à l’horreur dans un brassage de registres ébouriffant, en quoi le cinéma de Bong Joon-ho demeure fidèle à lui-même. Chaque nouvelle scène bouscule la précédente, la déborde et relance les dés d’un récit impressionnant par son génie polymorphe. Mathieu Macheret

« Parasite », film sud-coréen de Bong Joon-ho. Avec Song Kang-ho, Lee Sun-kyun, Cho Yeo-jeong, Choi Woo-sik (2 h 12).

4 juin 2019

L'excellent "Parasite" du Coréen Bong Joon-Ho, Palme d'or à Cannes, sort mercredi (demain)

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Régulièrement à Cannes toutes sections confondues, le Coréen Bong Joon-Ho a remporté la Palme d'or samedi 26 mai avec "Parasite". Son film sort en salles dès le mecredi 5 juin.

Bong Joon-Ho était en compétition pour la deuxième fois à Cannes avec Parasite, après Okja qui avait fait couler beaucoup d’encre en 2017 comme première production Netflix en sélection officielle sur la Croisette.

Le réalisateur fait partie de ce que le cinéma coréen a de meilleur, aux côtés de Park Chan-Wook Hang San-So ou Kim Ki-duk. Flirtant avec le cinéma de genre (Memories of Murders - Grand prix du film policier de Cognac -, The Host et Snowpiercer, deux films de SF projetés à la Quinzaine des réalisateurs et à Deauville), Bong Joon-Ho a également réalisé le drame intimiste teinté de polar Mother, vu à Un certain regard en 2009 à Cannes.

Family life

La famille Ki-taek, composée des parents et de deux grands enfants, vit dans un quartier pauvre de Séoul. Tous au chômage, ils chapardent à droite, à gauche et vivent de petits boulots. Par relation, l’aîné donne des cours d’anglais à la fille de riches propriétaires de la capitale. Il s’emploie à faire embaucher sa sœur comme professeur d’art, celle-ci recommande son père comme chauffeur, qui convainc son patron de prendre sa femme comme gouvernante. Ils profitent de leurs nouvelles situation, jusqu’à ce qu’un incident fasse tout basculer dans l’horreur.

La famille est un des thèmes majeurs de Bong Joon-Ho qui valorisait ses valeurs de solidarité contre l’adversité dans The Host. Le réalisateur coréen y revenait dans Mother où une mère s’échinait à innocenter son fils d’un crime qu’il n’avait pas commis. La famille de Parasite pourrait être celle de The Host 14 ans plus tard. Mais le monstre apocalyptique de 2006, contre lequel s’unissait une famille débrouillarde, laisse place à la précarité économique contre laquelle l’union fait la force. La solidarité est la même et la complémentarité de chacun contre l’adversité demeure commune.

Le sens de l’image

Bong Joon-Ho pourvoit toujours ses personnages d’une humanité communicative. L’humour y fait pour beaucoup, et son acteur fétiche Song Kang-Ho aurait mérité le prix d’interprétation masculine cannois, tant il est à chaque apparition irrésistible.

Le cinéaste pouvait prétendre lui-même au seul prix de la mise en scène. Car Parasite est de ce point de vue remarquable, dans son écriture toute progressive, avec un coup de théâtre qui relance le film jusqu’à un climax violent et déroutant. Le film pourrait se résumer à l’expression d’une lutte des classes jusqu’à la mort. Quant à l’image, elle est d’une élégance de tous les instants. Tous ces atouts et différents prix potentiels ont contaminé le jury, puisqu'il a remis sa Palme à Parasite, avec mérite.

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L\'affiche de Parasite de Bong Joon-Ho.L'affiche de Parasite de Bong Joon-Ho. (Les Bookmakers / The Jokers)

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La Fiche

Genre : Comédie dramatique / Thriller

Réalisateur : Bon Joon-Ho

Acteurs : Song Kang-Ho, Cho Yeo-jeong, So-Dam Park

Pays : Corée du Sud

Durée : 2h12

Sortie : 5 juin 2019

Distributeur : Les Bookmakers / The Jokers

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis : La famille de Ki-taek est au chômage et vit d'expédients. Leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les très riche Park. C’est le début d’un engrenage infernal, dont personne ne sortira indemne...

31 mai 2019

Anja Rubik au Festival de Cannes

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26 mai 2019

Festival de Cannes 2019 : que change vraiment une Palme d’or pour un film ?

Au-delà du prestige pour le réalisateur qui la reçoit, la plus célèbre récompense du cinéma d’auteur a des conséquences très nettes sur la carrière du film primé.

Il y a vingt-cinq ans, en mai 1994, le réalisateur Quentin Tarantino faisait irruption au Festival de Cannes avec un film au rythme grisant : Pulp Fiction. Auréolé de la Palme d’or, le film est alors, de l’aveu de l’un de ses acteurs-phares, John Travolta, « propulsé à un tout autre niveau ». Il devient une œuvre culte des années 1990.

Mais au-delà de la notoriété qu’apporte le Festival de Cannes, quels sont plus précisément les effets de la Palme d’or pour un film ? Quelles conséquences sur sa valeur, mais aussi sur ses conditions de sortie en salle, et enfin, sur le nombre de spectateurs qui iront le voir ? Obtenir une Palme d’or est-il réellement une garantie de succès ? Nous avons rencontré des professionnels du cinéma pour mieux comprendre les enjeux économiques de la plus prestigieuse récompense du cinéma d’auteur.

Marc Bettinelli

26 mai 2019

Quentin Tarantino avec Brad Pitt et Leonardo di Caprio - Festival de Cannes

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