Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
reflexion
24 juin 2014

Espèces menacées...

60-seconds-gorilla

horloge-grizzli

pendule-phoque

Publicité
22 juin 2014

Selfie et autoportrait, d’un monde à un autre

Quoi, en apparence, de plus semblable aux «selfies», exécutés à l'aide de smartphones, que les traditionnels autoportraits auxquels se sont amplement adonnés les photographes après les peintres? Selon l'Oxford English Dictionary, qui a élevé le terme «selfie» au rang de «mot de l'année 2013», il s'agit d'«une photographie qu'une personne a prise d'elle-même, généralement au moyen d'un smartphone ou d'une webcam et téléchargée sur un média social».

Les similitudes sont évidentes: le selfie et l'autoportrait sont l'un et l'autre des représentations de soi par soi. Pourtant l'autoportrait, ancré dans la tradition argentique, s'oppose au selfie qui, lui, est apparu avec le numérique. Les selfies qui sont destinés à être «téléchargés sur un média social» planétaire et instantané, se distinguent encore des autoportraits de la photo-argentique qui ressortissent à l'ordre matériel de la chimie et du papier, qui reposent dans des archives privées telles que les albums, ou qui circulent dans les circuits lents et courts de la librairie, des galeries et musées. Tandis que les autoportraits sont arrimés à l'ici de leur production, ou très modestement nomades, les selfies sont au contraire aspirés vers l'ailleurs: aussitôt pris, aussitôt diffusés.

En somme, l'autoportrait est fait par soi et pour soi, ou presque, tandis que le selfie est destiné à un autre et à tous ces autres qui composent la communauté plus ou moins étendue des «amis» réels ou virtuels des réseaux sociaux.

Les matériaux, les surfaces d'inscription (le papier, l'écran), les vitesses et les audiences, ainsi que les protocoles de dialogues et d'échanges sont autant de points de différences par lesquels s'opposent en nature les autoportraits et les selfies, et se distinguent d'autant leurs esthétiques respectives.

L'autoportrait s'inscrit dans un dialogue de soi à soi qu'institue le photographe en quête d'une autre face de soi que l'image vise à atteindre et à exprimer. En tant qu'image de soi, par soi et pour soi (ou presque), l'autoportrait est circonscrit dans l'étroit périmètre d'une solitude ou d'une communauté restreinte. C'est une image à usage privé et intime. Une image dont le destin est l'archive parfois entre ouverte sur les circuits lents de l'édition et des expositions.

Cette expression refermée sur un soi, à circulation restreinte et lente, sans véritablement ailleurs ni autre, passe au contraire par des mises en scène de soi parfois très élaborées, avec décors, poses et audaces esthétiques nourries de solides références artistiques. L'autoportrait se situe ainsi hors de l'état présent du monde, dans un monde fictif construit par le modèle-opérateur-destinataire sans plus d'intention que de révéler ou de découvrir quelque chose de lui. De se connaître esthétiquement lui-même, ou de s'inventer un autre de lui-même.

Il en va tout différemment du selfie, de ses usages et de son esthétique. Alors que l'esthétique de l'autoportrait est en quelque sorte réflexive, immanente, agrégée au sujet et référée à une tradition, celle du selfie est totalement dialogique et transcendante. L'une est arrimée à l'ici du modèle-opérateur-destinataire; l'autre est aspirée et véritablement dynamisée par la présence virtuelle et réellement active des destinataires-«amis» possiblement nombreux, à la fois éloignés dans l'espace et présents synchroniquement.

Contrairement à l'autoportrait qui s'élabore à l'écart du monde dans l'espace fictif d'une mise en scène, le selfie se pratique dans le monde, dans le cours et le flux du monde à l'ère du numérique. Au pesant protocole de la photo-argentique qui exige un long détour par le laboratoire, et à l'immobilité congénitale de l'image sur papier, la photo-numérique mobile alliée aux réseaux sociaux substitue des images immédiatement et simultanément disponibles sur le lieu de leur production et en tous les points connectés du monde.

Et c'est précisément à tous les «amis» de réseau qui sont ailleurs — hors-là mais virtuellement présents — que s'adressent les selfies réalisés pour être partagés et établir des échanges. Cette haute puissance dialogique soumet les selfies à l'action des forces centrifuges qui font exploser les pratiques et les esthétiques photographiques traditionnelles.

Les clichés numériques, la mobilité des smartphones et la capacité de diffusion vertigineuse des réseaux ont constitué un alliage inédit sur lequel a vite prospéré la pratique du selfie: une image de soi totalement nouvelle traversée par la vitesse, l'immédiateté, le partage, la diffusion instantanée. Une image toujours faite à toute vitesse, inscrite dans les impromptus de la vie et de l'action, et captée au moyen de ce dispositif rudimentaire constitué d'un smartphone tenu à bout de bras, plus ou moins stable, ne permettant que des cadrages approximatifs, pointé sur le visage mais trop proche de lui pour ne pas le déformer.

Ce dispositif paradoxal qui associe la technologie la plus sophistiquée à un mode opératoire assez grossier met à mal les règles les plus élémentaires de l'esthétique classique que la photo-argentique documentaire, et en l'occurrence le portrait, ont peu ou prou scrupuleusement appliquées. Désormais, la composition géométrique et les lois de la perspective qui charpentaient les œuvres, la netteté et l'équilibre des proportions qui concouraient à la ressemblance de la représentation, sont mangées par l'action déstructurante de la vitesse, et cela d'autant plus que ni les jeux savants de la géométrie et des proportions, ni la netteté, ni la ressemblance, ni même la représentation, ne sont plus vraiment nécessaires pour des images-écrans qui ne sont fondamentalement pas faites pour être regardées mais pour faire signe. Pour communiquer.

Peu importe que je sois déformé par la trop grande proximité de l'appareil, que mon bras s'inscrive dans l'image, que le décor soit médiocre, que la lumière défigure, car le cliché n'est guère qu'un signe fugace, une trace fugitive, pour affirmer à d'autres — mes «amis» réels et virtuels — ma présence-là au moment présent, et pour enclencher avec eux des conversations qui se poursuivront peut-être de différentes manières (textes, sons, images et vidéos) sur les réseaux.

Le selfie, qui dynamise et chamboule les éléments, les propriétés et les notions canoniques de la photo-argentique, abolit ostensiblement l'espace illusionniste qui a été le sien. D'abord en faisant (souvent) apparaître l'appareil, ou en suggérant sa présence; mais encore en superposant, sous l'aspect de l'opérateur, le sujet voyant et l'objet vu que la conception euclidienne de l'espace illusionniste a toujours soigneusement distingués et ordonnés. Plus fondamentalement enfin, les photographes sont invisibles sur les images parce qu'ils sont situés derrière leur appareil, opposés au monde qu'ils scrutent au travers du cadre de leur viseur, alors que les réalisateurs de selfies sont, eux, bien visibles, dans le monde.

Le dispositif séculaire de la fenêtre ouverte sur le monde s'est effondré, le cadre-viseur de l'appareil photo a fait place à l'écran du smartphone. On est passé d'un espace illusionniste à un espace d'énonciation. D'un monde à un autre. Texte de André Rouillé.

18 juin 2014

Ai Weiwei

Ai Weiwei fait des émules. En postant sur Instagram une photo dans laquelle il tient sa jambe comme une arme lourde, le 11 juin dernier, l'artiste dissident a créé un mème – un phénomène repris massivement par les internautes – qui déferle sur le web chinois et s'étend désormais au niveau mondial.

Une vague dont l'artiste se fait lui-même le témoin, sélectionnant sur son compte Instagram les propositions de ses admirateurs.

Objectif : dénoncer "les abus de pouvoir" commis par les autorités chinoises au nom de la lutte antiterroriste. Compilation de ces œuvres partagées sous les mots-clés "gunleg" ou "leggun"

18 juin 2014

Amnesty International

17 juin 2014

Amnesty International

Publicité
17 juin 2014

Réflexion...

10259934_672900486109779_6027775258000071286_n

14 juin 2014

Réflexion...

10456021_1504420399787267_2608996074162465573_n

3 juin 2014

Une pensée pour Tian an men

C’est l’une des plus grandes places du monde, dominée par un obélisque et habitée par le mausolée de Mao dont l’ombre porte sur l’Histoire le souvenir de morts par dizaines de millions… Tian an men, à Pékin, c’est aussi depuis un quart de siècle un symbole de la liberté mise à mort… En 1989, le mur de Berlin allait tomber et une partie du monde ouvrir des portes… Mais cette année-là au printemps, voici donc vingt-cinq années, le 4 juin a connu un massacre : le vent de la liberté a été balayé par une tempête armée sur Tian an men. Les manifestants de la démocratie ont été écrasés. Et depuis ce funeste printemps raté, le gel permanent des droits de l’Homme est rouge du sang des martyrs. Évoquer cet anniversaire en Chine aujourd’hui, c’est prendre un billet pour la prison ! Les journalistes sont poursuivis pour troubles à l’ordre public. Les confessions publiques et la manipulation mentale nourrissent la propagande d’un régime autoritaire qui dirige les consciences. Depuis un quart de siècle, ni les Jeux olympiques de Pékin, ni les juteuses opérations commerciales de nos multinationales, ni les appels aux droits de l’Homme de nos politiques en villégiature, rien n’y a fait… Les Chinois restent sous la pression d’un appareil policier qui manie la censure avec un art consommé par des tyrans affirmés. Les arrestations de ceux qui prennent la parole, écrivains, artistes ou activistes des réseaux sociaux, en témoignent : la Chine est bâillonnée. Nous avons une pensée pour le militant des droits de l’Homme, l’écrivain Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix emprisonné, et une autre teintée d’amertume pour Mo Yan, prix Nobel de littérature, si décevant par son manque de solidarité et son silence politique. Le premier est un symbole de courage et l’autre montre la force du poids de la peur. Pour échapper à la prison, à la torture comme au désespoir qui en a poussé beaucoup vers le suicide, de nombreux écrivains, poètes, artistes ou dissidents de l’ombre sont, eux, partis en exil. Il faut la notoriété d’Ai Weiwei, architecte polymorphe connu dans le monde entier, pour que de temps à autre nos consciences soient interpellées. Car les quelque riches Chinois qui gonflent nos recettes touristiques masquent à nos yeux la réalité de ceux qui vivent sous le joug. Ayons une pensée aussi pour tous les rebelles inconnus comme cette silhouette dont l’image a fait le tour du monde : l’homme de Tian an men qui défiait les chars… C’était le 5 juin, au lendemain du massacre. Aujourd’hui, face au masque impassible du président Xi Jinping, c’est ce symbole qu’il faut conserver. Le vrai visage de Tian an men c’est le sien, celui de la dignité et du courage. Reporters sans frontières a lancé une pétition sur le net pour montrer aux Chinois qu’ils ne sont pas seuls. Source Ouest France.

1240551_325320710951860_7305323122983248420_n

31 mai 2014

Retrait de la publicité d’un joaillier : homophobie ?

La mairie de Pecq (Yvelines) a provoqué le mécontentement de l’association SOS homophobie pour avoir fait enlever des publicités pour le joaillier Chaumet de la place Vendôme. L’affiche, baptisée « Double je », met en scène le visage de deux femmes sur le point de s’embrasser. Il s’agit en fait d’une seule et même personne se regardant dans un miroir, référence au mythe de Narcisse. La mairie aurait reçu une trentaine d’appels d’administrés « choqués » et a demandé à l’afficheur JC Decaux de retirer la publicité, ce que ce dernier a accepté. Selon l’association, la mairie « pratique une censure qui traduit la hiérarchisation des couples et des personnes selon leur orientation sexuelle ».

Voir mon précédent billet

30 mai 2014

Reporters sans Frontières

Bonjour à tous,

Dans cinq jours, nous commémorerons un anniversaire tragique : les 25 ans du massacre de la place Tiananmen. Ce jour-là, Reporters sans frontières fera tout pour remettre la liste des signataires de sa pétition aux dignitaires du régime. 

Associez votre nom à cette pétition : plus nous serons nombreux à signer, plus la voix de la liberté portera et moins le régime chinois pourra faire la sourde oreille. Emprisonner un blogueur ou censurer un journal n'est pas tolérable !

A coups de censures et d'emprisonnements, le régime chinois piétine les principes de liberté pourtant prévus dans la constitution de la République populaire de Chine : l’article 35 de la constitution prévoit en effet que « les citoyens disposent de la liberté de parole, de presse, de réunion, d'association, de défilé et de manifestation ». Les droits des citoyens chinois doivent être respectés.

Rien ne justifie que les Chinois soient réduits à la propagande et au silence. Dites-le au président Xi Jinping en signant cette pétition.

A bientôt,

Christophe Deloire
Secrétaire général

Publicité
Publicité