du mercredi 11 septembre 2013 au dimanche 6 octobre 2013
"Sous le soleil exactement" chantait Anna Karina dans cette comédie musicale aux paroles et musique signées Gainsbourg. Cécile de France reprend le rôle d'Anna au Rond-Point dans une mise en scène d'Emmanuel Daumas.
Du "théâtre musical pop" nous promet-on. Petit aperçu avec la bande-annonce du spectacle :
paroles et musique Serge Gainsbourg d’après le film éponyme, réalisation et scénario Pierre Koralnik collaboration au scénario Jean-Loup Dabadie adaptation et mise en scène Emmanuel Daumas composition musicale et arrangements Guillaume Siron, Bruno Ralle avec Cécile de France, Gaël Leveugle, Grégoire Monsaingeon, Florence Pelly, Crystal Shepherd-Cross direction musicale et clavier Philippe Gouadin guitare Benoît Chanez basse Dayan Korolic batterie Jacques Toinard assistante à la mise en scène Manuella Mangalo chorégraphie Pierre Rigal, Mélanie Chartreux scénographie Saskia Laward, Katrjin Beaten lumière Bruno Marsol costumes Alexia Crisp-Jones assistante aux costumes Sarah Dupont vidéo Romain Tanguy graphismes et images animées Mrzyk & Moriceau (avec Mathematic) collaboration artistique Olivier Marty, Géraldine de Margerie réalisation studio Baloo productions
Le mur de l'ancienne résidence de Serge Gainsbourg, récemment restauré, est recouvert par une fresque réalisée par le graffeur Anthony Lemer, rue de Verneuil à Paris, en juillet 2013.
Clip et photos pris ce soir, rue de Verneuil avec mon IPhone
par le QUARTET GEVREY CHAMBERTIN au Théâtre de l’EUROPEEN jusqu'au 29 Juin 2013 à 19 H.
Mise en scène Guillaume Barbot
Création lumières Timothée Horvais
Avec
Zoon Besse/chant, Pierre Marie Braye Weppe/violon et guitare,
Dany Rizo/Contrebasse, Gaetan Pantanella/guitare
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Nul doute que là où il se trouve, GAINSBOURG aspire encore des chansons dans les nuages, heureux de se découvrir si nombreux sur terre. GAINSBOURG n’était pas seulement uncompositeur de charme, c’était aussi un accordeur de mots, très sensuel, qui savait mesurer l’effet dévastateur d’un mot sur l’épiderme d’une femme. Il est toujours en train de faire l’amour en quelque sorte avec une certaine idée de la femme, aussi bien ouvert à sa respiration musicale, qu’à ses silences. Quel plus beau cadeau, offrir à une femme qu’une chanson. Gainsbourg, c’est l’habilleur de l’être féminin en chansons, quitranspire avec juste quelques notes et quelques mots pour lui dérober sinon un regard, sinon une parcelle de ses rêves.
Dans le spectacle riche coloré et varié que nous offre le quartet Gevrey Chambertin, il suffit de quelques chansons en courants d’air pour mettre les voiles. Le vent devient musique, les soupirs des mots, et soudain s’incarne à flanc de navire, éclaboussé par quelques flammes amoureuses, ou par quelque amertume, le capitaine chanteur Zoon BESSE, en Gainsbourg bon vivant, familier et tendre, impétueux.
Quel bonheur que ceconcert sur l’eau ! C’est le jeu du violon de Pierre-Marie Braye Weppe qui vient tirer la robe de mariée d’une chanson, d’un petit rien en effluve, en bonheur, en délicatesse. C’est la contrebasse magnifique de Dany Rizo qui gronde, très suggestive. C’est la guitare de Gaetan Pantanellaqui ruisselle en marchant.
Car les quatre artistes sont de véritables comédiens qui ne se contentent pas d’accorder leurs voix et leurs instruments. Ils s’amusent, ils font la fête avecdes partenaires invisibles mais bien présents, Gainsbourg et ses femmes, et ses états d’âmes, en leur manifestant leur propre folie, leur propre délire à fond d’âme.
La mise en scène donne un mouvement au plateau aussi halluciné que celui d’une calèche musicale à l’entrée et la sortie de chaque chanson.
Les arrangements dejazz accentuent l’ambiance quelque peu éclatée de l’univers musical de Gainsbourg dont le romantisme pudique transparait à travers des airs slaves et l’humour tapageur sous les airs de flamenco qui chauffe la salle. .
Gainsbourg était un esthète musical. Son génie c’est d’avoir su adapter ses ruminations ordinaires à un idéal toujours en alerte. Il fallait qu’il fonde en musique mais pas seulement en virtuose, mais en humain captif de sa propre humanité, la sienne et celle des gens qu’il aimait.
A travers les mots, il crée le langage qui convient à sa respiration. Il ne cherche pas tant les belles phrases que les bons mots capables de tomber dans la soupe, ou de tenir dans le creux d’une main, au bord d’une larme, autour d’un silence. Des mots simples juste pour rebondir, pour affréter un nuage, en escaladant des rêves-réalités qui dureraient le temps d’une chanson.
Car les mots pour parler d’amour,aussi aguerris que des chaussettes vieilles ou neuves sont des nuages de fumée. Il suffit de les voir bouger pour comprendre que Gainsbourg n’est pas si éloigné de Ronsard, ni de Richepin, ni de tant d’autres troubadours auxquels nous fait penser ce superbe quartet Gevrey de Chambertin.
Le spectacle « Gainsbourg moi non plus … » est une vraie bouffée musicale, d’une bonne humeur à faire frémir tous les grincheux. Musicalement parlant Gainsbourg, toi aussi !
Le quartet Gevrey-Chambertin joue les «vieilles canailles». Ces saltimbanques se réapproprient le répertoire de Gainsbourg et Gainsbarre avec entrain et humour, sans jamais tomber dans la copie. S’attachant à sa période jazz, ils enchaînent les grands classiques et les titres plus confidentiels du maestro. Réjouissant.
• Gainsbourg, moi non plus, jusqu’au 29 juin du jeudi au samedi à L’Européen, 3, rue Biot, Paris 17ème (01 43 87 29 89).