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Jours tranquilles à Paris
15 mars 2018

Peter Knapp. Cite de la mode jusqu’au 10 juin

jusqu'au 10 juin, la Cité de la Mode et du Design met en lumière le travail de Peter Knapp, ce « faiseur d’images » qui a révolutionné l’histoire de la photographie de mode. L’exposition nous plonge dans cette période placée sous le signe de l’émancipation des femmes, dont le vestiaire opère un changement radical et vient marquer l’essor du prêt-à-porter.

1960-1970 : Deux décennies de l’histoire de la mode marquéesau fer rouge par un esprit impétueux, résolument moderne et épris de liberté. Témoinet acteur de cette période créative, audacieuse et parfois mêmeirrévérencieuse, Peter Knapp bouscule, bouleverse et redéfinit les codes de laphotographie de mode.

Désormais, la femme n’est plus un corps figé au service du vêtement,elle est avant tout femme. Décorsetées, délestées de toute contrainte, ivres deliberté, c’est sous l’œil malicieux du photographe que les silhouettesféminines se muent et prennent leur envol. Des pavés parisiens à la plage,glissées dans du Courrèges, du Yves Saint Laurent ou du Cardin, l’expo nousraconte leur émancipation à travers une centaine de photographies pour la plupartinédites.

« Je ne prends pas des photos, je fais des images », martèlePeter Knapp qui découvre la photo à l’école des Arts Décoratifs de Zurich. Son billeten poche pour Paris, il passe ensuite par les Beaux-Arts puis par l’AcadémieJulian, avant de devenir directeur artistique des Galeries Lafayette en 1953 etdu magazine ELLE, trois ans plus tard. C’est d’ailleurs dans ce contexte quel’artiste fait ses premières photos de mode et propose un nouveau langagevisuel où le mouvement fait désormais vivre le cliché, le modèle mais aussi levêtement.

Retraçant son œuvre sur deux décennies, l’exposition s’articuleautour de cinq thématiques : l’ivresse de la liberté, l’utopie photographique,la libération formelle, la volupté simple des corps et le temps de la mode. Cesthèmes sont mis en lumière grâce à une scénographie hyper esthétique où le noiret le blanc prédominent. Postées sur d’imposants totems architecturaux ornéseux-mêmes de grands cercles tronqués de différentes tailles, les photographiesde Peter Knapp, tirées de ses archives personnelles, nous immergent totalementdans son univers graphique, minimaliste et expérimental, teinté d’humour et desecond degré.

Si le rigorisme et la géométrie au cœur de l’œuvre du plasticiense prêtent parfaitement à l’architecture très contemporaine de la Cité de laMode et du Design, l’expo se prolonge également à Paris par un parcoursextérieur sur le parvis de la gare de Lyon.

Direction Saintes-Maries-de-la-Mer où l’on retrouve sur une premièresérie de clichés les modèles capturés par Peter Knapp sur la plage, avant dedécouvrir quelques images plus urbaines qui mettent en scène Paris avec deseffets de flou et de lumière. Voyage ludique au cœur de la capitale des années60-70 mais aussi d’une mode féminine, sensuelle et libératrice, l’expo est à nerater sous aucun prétexte.

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15 mars 2018

EVA - en salles actuellement...

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15 mars 2018

Bettina Rheims au Quai Branly : "Vous êtes finies, douces figures"

Femme photographe de la femme, dit-on souvent de Bettina Rheims. Des femmes est plus juste. De femmes qui ne se réduisent pas à une allégorie de la beauté ou du désir, comme on en a tant vu depuis l’invention de la photographie.

Les siennes guerroient contre la réduction du féminin à un corps contraint par des dogmes : Femen défendant leur liberté. Elles refusent que la distinction du féminin et du masculin ne puisse être transgressée : transsexuel (le)s des Gender studies. Elles s’échappent des imageries dans lesquels l’industrie du spectacle les fige : héroïnes qui ne cherchent pas à séduire, mais à s’affirmer pour celles qu’elles sont, chacune selon sa vie, son âge, son histoire. Ce sont des êtres de chairs et de sang, avec leurs regards et leurs signes distinctifs, et non des effigies ou égéries parfaites.

Bien que le titre de l'exposition lui soit emprunté, celle-ci ne célèbre pas le poète latin Pétrone. Cette phrase fatale est tatouée sur la peau de l’une des Femen que Bettina Rheims a photographiées pour sa récente série Naked War. Douces figures, celles-ci ? Héroïnes plutôt, pour reprendre d’une autre des séries de l’artiste, dont on verra ici la part secrète, les polaroïds encore jamais montrés. On y voit moins de douceur que d’intensité : des êtres terriblement vivants aux prises avec un lieu nu, une sorte de rocher et leurs propres corps.

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Série Héroïnes Shalom Harlow Polaroid No 1, février 2005, Paris © Bettina Rheims, courtesy Galerie Xippas

Femen et Héroïnes étaient donc vouées à se rejoindre, pour affirmer ensemble la force et la dignité du féminin – à ne pas confondre avec ce que l’on entend communément par la " féminité ", qui n’est qu’un stéréotype social et sexuel. Incarnées dans des corps et des visages sculptés, ces qualités sont aussi celles d’autres héroïnes encore : les œuvres africaines dont l’artiste a fait les compagnes des siennes, le temps de cette conversation entre photographies et sculptures.

Bettina Rheims se saisit des stéréotypes qui dominent la représentation des femmes, les déstabilise, les détourne et, pour finir, les détruit. Elle n’invente pas des icônes, comme on dit aujourd’hui, mais célèbre des êtres réels - aussi réels que ceux qu’ont fait surgir les artistes d’Afrique dont statues et masques les rejoignent ici : corps terriblement présents, visages intensément vivants. Le studio de la photographe, où les polaroids des Héroïnes ont été pris, est peuplé d’autres sculptures d’Afrique et d’Océanie, soeurs de celles qui sont ici. Car, ici, comme dans son atelier, des femmes du monde entier conversent librement entre elles.

Situé sur la mezzanine centrale du plateau des collections du musée, l’Atelier Martine Aublet est un espace de liberté au cœur du musée. Scénographié à la manière d’un cabinet de curiosités, il accueille trois fois par an des installations inédites qui mettent en lumière les nouvelles acquisitions du musée, la photographie contemporaine non-occidentale, une collection extérieure invitée ou une carte blanche à des artistes contemporains, des personnalités ou encore des institutions culturelles et scientifiques partenaires du musée. Ces projets spécifiques permettent de créer des événements inattendus.

La Fondation a été créée en 2011 par Bruno Roger pour prolonger l’action de Martine Aublet dans le domaine artistique et éducatif. L’art et la culture ont été toujours au centre de la vie de Martine Aublet. Une connaissance éclectique et un sens esthétique aiguisé l’ont guidée tout au long de son parcours riche en rencontres et en coups de cœurs. La Fondation Martine Aublet a financé la scénographie pérenne de l’Atelier qui porte son nom et aide au développement de chacune des installations qui y sont présentées.

Par ailleurs, la Fondation soutient des projets pédagogiques et de recherche, par le biais de bourses d’études en ethnographie, en ethnologie et en histoire de l’art, et d’un prix annuel récompensant un ouvrage ou une œuvre consacrée aux cultures non-occidentales.

Les installations de l’Atelier Martine Aublet sont conçues avec le soutien de la Fondation Martine Aublet, sous l’égide de la Fondation de France.

Exposition Bettina RHEIMS. "Vous êtes finies, douces figures" au musée du Quai Branly – Jacques Chirac du 20 mars au 3 juin 2018

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Commissariat : Bettina Rheims, photographe et Philippe Dagen, historien et critique d'art

Photo d’en-tête :  « Héroïnes » Renée Dorski, Polaroïd N°1, mars 2005, Paris - © Bettina Rheims, courtesy Galerie Xippas

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15 mars 2018

Les objets personnels de Frida Kahlo exposés au V&A Museum de Londres

Cet été, le Victoria & Albert Museum de Londres rend hommage à l'artiste mexicaine anticonformiste à travers une exposition d'envergure réunissant vêtements, archives et objets précieux issus de sa collection personnelle. De ses robes folkloriques en passant par son rouge à lèvres fétiche et son crayon à sourcils, l'exposition s'immisce dans le quotidien de l'une des plus grandes figures artistiques du XXème siècle. Un must see.

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15 mars 2018

In memorem - AUSCHWITZ

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Ces photos Czesława Kwoka prise dans le camp d'Auschwitz en 1943 ont été colorisée par l'artiste brésilienne Marina Amaral. — DR - Marina Amaral

Le 12 mars 1943, Czesława Kwoka, une adolescente polonaise de 14 ans a succombé, à Auschwitz (Pologne), à une injection de phénol dans le cœur. « Selon le témoignage d’un survivant [du camp de concentration et d’extermination], Wilhelm Brasse, (…) elle a été battue par l’un des gardes », précise le Mémorial d’Auschwitz qui a posté mardi sur Twitter, soixante-quinze ans après sa mort, des portraits de la jeune fille photographiée juste après qu’elle a été rouée de coups.

Une série de clichés qui a été colorisée par l’artiste brésilienne Marina Amaral. Cette dernière s’est également exprimée sur Twitter : « Czesława Kwoka avait seulement 14 ans, mais elle était plus courageuse que je ne le serai jamais. Si je me fais une petite coupure au doigt, c’est la fin du monde. Elle, a été tabassée par un kapo, mais elle a l’air si forte. Cela m’est apparu encore plus réel et puissant après que j’ai colorisé les ecchymoses et le sang sur son visage. »

Sur la version en couleur de l’image, le triangle cousu sur la tenue de la jeune fille est rouge. « Czesława était considérée comme une prisonnière politique car elle vivait à Zamosc. Elle est restée dans le camp seulement trois mois avant d’être tuée – moins d’un mois après sa mère, Katarzyna Kwoka, qui a connu le même sort », informe Marina Amaral.

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« Regardez les yeux de Czesława »

« Je crois fermement au pouvoir que revêt le fait de voir des visages comme celui de Czesława en couleurs, explique l’artiste. Comme je l’ai souvent dit, il est bien plus facile de s’identifier à ces personnes une fois que l’on comprend et qu’on les VOIT comme de vrais êtres humains. Cela peut paraître absurde. Mais s’il est nécessaire d’en passer par là pour apprendre quelque chose et se sentir plus intimement concerné, alors, qu’il en soit ainsi. (…) Cela n’a rien à voir avec moi ou mon travail mais avec le pouvoir qu’ont les couleurs de nous faire comprendre que ces gens qui vivaient des centaines d’années avant nous avaient aussi des familles, des amis et des rêves et ont vécu des moments difficiles – tout comme nous. Regardez les yeux de Czesława. »

Le tweet du Mémorial d’Auschwitz a suscité des centaines de commentaires, a été retweeté plus de 7.500 fois et "favorisé" par plus 36.400 personnes. Les réactions confirment ce qu’explique Marina Arabal. « Absolument déchirant », avance une internaute quand un autre compare ces images à celles, actuelles, « du génocide des Rohingyas, des crimes de guerre syriens, de la brutalité policière envers les Afro-Américains. Ce regard est obsédant.

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L’artiste signale que si elle a pu faire ce travail de colorisation, c’est parce que cette photo est tombée dans le domaine public et qu’elle ne réitérera l’expérience que si elle a la permission de le faire. Marina Amaral s’est fait une spécialité de faire passer à la couleur des photographies historiques, qu’il s’agisse d’un portrait de Lincoln ou d’images du Débarquement.

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14 mars 2018

Mort de Stephen Hawking

Astronomie - Nécrologie : Le physicien Stephen Hawking, auteur d’« Une brève histoire du temps », est mort à 76 ans

Par Pierre Le Hir, avec Pierre Barthélémy - Le Monde

Paralysé par une maladie dégénérative depuis les années 1960, le scientifique britannique, spécialiste des trous noirs, était le plus connu du grand public.

Il a quitté le fauteuil roulant où était cloué son corps souffreteux pour rejoindre, peut-être, une dimension de l’espace-temps où son esprit vagabondait avec une absolue liberté. Le physicien et cosmologiste britannique Stephen Hawking, le plus célèbre scientifique contemporain, est mort à 76 ans, a annoncé sa famille mardi 13 mars.

« Nous sommes profondément attristés par la mort aujourd’hui de notre père adoré. (…) C’était un grand scientifique et un homme extraordinaire dont le travail vivra encore de nombreuses années », ont écrit ses enfants Lucy, Robert et Tim dans ce texte publié par l’agence britannique Press Association.

Stephen Hawking était un paradoxe. Son nom est mondialement connu du grand public, alors même que ses incursions dans les méandres de la cosmologie – entre Big Bang, trous noirs et singularités astrophysiques – ne pouvaient être suivies que par une poignée de théoriciens de haut vol. Cette renommée, il la doit d’abord à un best-seller planétaire, Une brève histoire du temps, paru en 1988 et vendu à plusieurs millions d’exemplaires.

Une icone

Il la doit aussi au contraste, qui pouvait provoquer le malaise autant que la fascination, entre une terrible infirmité physique, qui l’avait réduit à ne plus pouvoir s’exprimer qu’à l’aide d’un unique doigt valide – puis d’une contraction de la joue – actionnant un synthétiseur vocal, et une exceptionnelle puissance intellectuelle, doublée d’un robuste sens de l’humour. Cette dualité, portée chez lui à son paroxysme, en a fait une icône. Le symbole de la victoire de la pensée sur la chair, à l’image de l’éclat d’un visage d’éternel étudiant que n’arrivait pas à flétrir le rictus de lèvres muettes.

Né le 8 janvier 1942 à Oxford, le jeune Stephen Hawking ne montre guère de prédispositions pour l’école, exerçant plus volontiers son imagination à inventer des jeux de société aux règles subtiles. Ce qui ne l’empêche pas de prendre goût aux sciences physiques, qu’il étudie à partir de 1959 à l’université d’Oxford.

Il y révèle une intelligence, mais aussi une curiosité et une ténacité hors du commun. « A la fin des trois années que nous avons passées ensemble, nous étions tous d’accord pour dire qu’il était la personne la plus brillante que nous ayons jamais connue, relate l’un de ses condisciples, Gordon Berry, professeur de physique atomique à l’université de Notre-Dame (Indiana). Un jour, nous nous aperçûmes à quel point nous étions ignorants en matière d’art. Une à deux semaines plus tard, il était devenu un expert. Sa chambre était remplie de livres empruntés à la bibliothèque. »

De Oxford à Cambridge

Pour le reste, « Steve » ne se distingue en rien des autres étudiants. Il consacre volontiers ses nuits au bridge et, dans l’équipe d’aviron universitaire, tient la place de barreur, sa constitution chétive l’empêchant de manier les rames.

En 1962, il part étudier la cosmologie à l’université de Cambridge, où il commence une thèse sur la relativité générale. C’est là que sa maladie, annoncée par des troubles moteurs croissants, est diagnostiquée : sclérose latérale amyotrophique, encore appelée maladie de Charcot. Une dégénérescence des neurones conduisant à la paralysie. Les médecins ne lui donnent pas plus de deux ou trois années à vivre.

Le jeune homme surmontera le choc et déjouera les pronostics. « Il me semblait un peu absurde de faire mon travail de recherche parce que je ne comptais pas vivre assez longtemps pour finir mon doctorat. Cependant, à mesure que le temps passait, la maladie semblait ralentir. (…) Je me suis fiancé à une jeune femme nommée Jane Wilde. Cela me donnait une raison de vivre, mais cela voulait aussi dire qu’il fallait que je trouve du travail si nous voulions nous marier », raconte-t-il dans son autobiographie, Qui êtes-vous Mister Hawking ?

Etude des trous noirs

Suivent des années d’une très grande fécondité. Avec son collègue Roger Penrose, il établit, dans un théorème qui porte leurs noms, que la relativité générale d’Albert Einstein implique que l’espace et le temps ont comme origine le Big Bang, et comme fin les trous noirs. Ce que les cosmologistes nomment des « singularités » : des points de densité et de courbure de l’espace-temps infinis.

Il concentre alors ses travaux sur les trous noirs, ces objets galactiques massifs dont le champ gravitationnel est si intense que, selon la mécanique classique, aucune matière ni aucune lumière, happées comme par un aspirateur géant, ne devraient pouvoir s’en échapper. En appliquant les lois de la mécanique quantique, il montre qu’en réalité, ces sombres béances peuvent émettre une radiation. Ce phénomène, baptisé « rayonnement de Hawking », ou encore « évaporation des trous noirs », sera l’une de ses percées théoriques les plus importantes.

 

La question de l’information portée par ce rayonnement reste l’une des grandes énigmes de la physique moderne. En 1997, Hawking prendra le pari, contre le physicien John Preskill de l’université Caltech (Californie), que l’information sur la matière avalée par un trou noir est irrémédiablement perdue. Sept ans plus tard, il reconnaîtra son erreur – si l’on attendait que le trou noir disparaisse, l’information sur la matière engloutie serait restituée – et il remettra à Preskill son prix : une encyclopédie du base-ball.

« Théorie du tout »

Entre-temps, il prend, en 1979 – trois siècles après Isaac Newton –, la chaire de mathématiques de Cambridge, qu’il quittera fin 2009. Et il travaille à une « théorie du tout », unifiant les grandes forces fondamentales et livrant la clé ultime de l’Univers. Tout en s’interrogeant sur la possibilité de voyager dans le temps et sur l’existence d’univers multiples.

Près de vingt ans après le foudroyant succès de sa Brève histoire du temps, sa fille Lucy le convainc, en 2007, de se mettre à la portée des enfants, en rédigeant, avec l’aide d’un de ses anciens thésards, un ouvrage d’initiation, Georges et les secrets de l’Univers, premier volet d’une trilogie.

Les distinctions pleuvent. Nommé Commandeur de l’Empire britannique en 1982, il reçoit, en 2006, la Médaille Copley, la plus prestigieuse distinction scientifique décernée par la Royal Society de Londres.

Au faîte de sa notoriété, Hawking affichait une distance lucide vis-à-vis du « battage » dont il était l’objet de la part des médias. « Je suis certain que mon handicap a un rapport avec ma célébrité, confiait-il sur son site Internet. Ils ont besoin d’un personnage à la Einstein auquel se référer. Mais, pour les journalistes, me comparer à Einstein est ridicule. Ils ne comprennent ni le travail d’Einstein, ni le mien. »

Une partie de poker avec Newton et Einstein

Et, à ces journalistes, il disait de sa voix métallique : « Partout dans le monde, les gens me reconnaissent et veulent être photographiés à mes côtés. Ils veulent un héros de la science, comme l’était Einstein. Je corresponds au stéréotype du génie handicapé dans le fait que je suis clairement handicapé. Mais je ne suis pas un génie comme Einstein l’était. »

C’est pourtant lui qui, dans un recueil de grands textes de physique et d’astronomie publié en 2003, Sur les épaules des géants, se posait implicitement en héritier de Copernic, Galilée, Kepler, Newton et Einstein. Lui aussi qui, dans un épisode de la série Star Trek, disputait une partie de poker avec Newton et Einstein. Peu avare de son image, il est également apparu dans plusieurs épisodes des Simpson. Et il a prêté sa voix, digitalisée, à la chanson Keep talking des Pink Floyd.

Célébrité trop envahissante ? Handicap trop lourd à supporter pour ses proches ? Son ménage n’y a pas résisté : en 1990, il s’est séparé de son épouse Jane et s’est remarié, en 1995, avec l’une de ses infirmières.

Quatre brèves minutes, Stephen Hawking avait pu, en 2007, s’évader de son fauteuil. Le temps de huit vols paraboliques en apesanteur, dans un avion spécialement aménagé. Il conservait des photos de cette échappée dans son bureau de Cambridge, en bonne place aux côtés d’un poster de Marilyn Monroe.

La même année, il s’était porté candidat à un vol spatial. « Il se peut que nous n’atteignions jamais la fin de notre quête, une compréhension complète de l’Univers », avait-il dit un jour. Ajoutant : « Dans un sens, je m’en réjouis. Une fois la théorie ultime découverte, la science ressemblerait à l’alpinisme après la conquête de l’Everest. L’espèce humaine a besoin d’un pari intellectuel. Cela serait ennuyeux d’être Dieu et de n’avoir rien à découvrir. »

14 mars 2018

Au cinéma...

14 mars 2018

LE PLUS GRAND MUSÉE DE STREET ART À BERLIN

Ich Bin ein Street Art ! 

De 1970 à 2018, il était grand temps de faire entrer l’histoire de l’art urbain dans un musée et ainsi lui apporter une reconnaissance aux yeux de tous. Dans le quartier de Schönenberg, Berlin peut se targuer d'avoir le plus grand musée d'art urbain du monde depuis le 16 septembre 2017 : le Museum for Urban Contemporary Art.

Sur deux niveaux, aussi bien sur les murs intérieurs que sur les façades extérieures, l’histoire du Street art, ses pratiques et son évolution sont expliquées. De jeunes pousses et grands noms tels que Shepard Fairey, Vhils, Felipe Pantone, Blek le rat, se partagent l’espace du musée.

L’initiative artistique revient à Urban Nation qui a réuni plus de 100 œuvres, afin de promouvoir la diversité artistique, mais aussi la préserver. Face à la commercialisation croissante de l’art urbain et son appropriation par la publicité et les marques, le musée souhaite protéger le courant artistique, tant pis si quelques voix ont pointé du doigt son installation permanente qui détruirait l’esprit premier subversif.

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14 mars 2018

Nécrologie : Le couturier Hubert de Givenchy est mort à l’âge de 91 ans

Par Carine Bizet - Le Monde

Hubert de Givenchy symbolisait l’élégance à la française. Avec lui disparaît un des derniers grands témoins de l’âge d’or de la haute couture.

L’homme le plus élégant de la mode française, Hubert Taffin de Givenchy, est mort à l’âge de 91 ans. « M. de Givenchy s’est éteint dans son sommeil le samedi 10 mars 2018. Ses neveux et nièces et leurs enfants partagent sa douleur », écrit son compagnon, le couturier Philippe Venet, dans un communiqué. Avec lui disparaît un des derniers grands témoins de l’âge d’or de la haute couture française, qui brilla dès la fin de la seconde guerre mondiale, ainsi que l’incarnation d’un style de vie privilégié et raffiné.

Hubert de Givenchy naît le 20 février 1927, à Beauvais, dans une famille protestante de la vieille noblesse française. Son père meurt alors qu’il n’a que 2 ans, et le petit garçon grandit en admirant sa mère, une belle femme élégante et sophistiquée dont il a hérité l’allure naturelle et un physique de star hollywoodienne.

Son grand-père, conservateur de la manufacture de Beauvais et de celle des Gobelins, collectionne des tissus et des costumes du monde entier qui fascinent l’enfant. Celui-ci doit décrocher de bonnes notes pour avoir le droit d’admirer ces trésors. Son goût des toilettes et des belles matières a donc tout le loisir de se développer, même si on le destine plutôt à une carrière d’avocat. Mais le jeune adolescent Hubert de Givenchy découvre l’œuvre impressionnante et sculpturale du couturier espagnol Cristobal Balenciaga et décide que là sera son destin. II fera même une fugue à Paris dans l’espoir de rencontrer son idole et de lui montrer ses dessins.

L’escapade n’atteint pas son but mais le jeune homme déterminé finit par vaincre les réticences familiales : à 17 ans, en 1945, il s’installe à Paris pour suivre les cours de l’Ecole des beaux-arts et trouver du travail dans les maisons de couture qui refleurissent dans la capitale libérée. Doué, élégant, cultivé et bien élevé, Hubert de Givenchy s’intègre vite dans ce milieu symptomatique d’une époque. La couture parisienne est alors un véritable bouillon de cultures et de pedigrees singuliers : aristocratie plus ou moins désargentée venue de toute l’Europe et de Russie, artistes, galeristes, illustrateurs, couturiers forment un microcosme plein de vie qui porte avec fierté mais discrétion les stigmates d’une histoire tumultueuse.

« Enfant terrible de la couture »

Le jeune homme rejoint successivement les ateliers de Jacques Fath puis de Robert Piguet et Lucien Lelong, autant de noms aujourd’hui relégués aux ouvrages d’histoire de la mode. En 1946, après l’Occupation, l’illustrateur René Gruau lui présente l’extravagante italienne Elsa Schiaparelli, la couturière liée au mouvement surréaliste de retour des Etats-Unis. Ils s’entendent à merveille et Hubert de Givenchy deviendra même le directeur artistique de sa boutique place Vendôme.

En 1952, voyant le succès de son ami Christian Dior, Hubert de Givenchy décide de lancer sa propre maison. Il a 24 ans. Sa première collection de haute couture est présentée en février de l’année suivante, ouverte par un top-modèle à la taille extrafine et à la chevelure d’un roux flamboyant : Bettina Graziani, qui restera une de ses mannequins fétiches.

La jeune femme apparaît dans une blouse de dentelles anglaises aux couleurs contrastées qui portera bientôt son nom et sera la première d’une série de blouses-signatures pour la maison. Avec cette collection, le couturier lance aussi sa grande idée : des pièces séparables que les femmes peuvent réassembler à leur goût, en fonction de leurs besoins. L’idée est simple mais moderne à une époque encore dominée par les silhouettes compliquées et corsetées.

Ce premier triomphe lui vaudra l’étiquette d’« enfant terrible de la couture », un titre qui peut faire sourire, d’autant que le but du jeune couturier n’est pas de jouer les rebelles mais simplement de veiller au confort de ses clientes tout en cherchant à les embellir. L’année 1953 est déterminante : Hubert de Givenchy rencontre deux de ses plus fidèles amis. L’actrice Audrey Hepburn entre dans sa vie et il la confond d’abord avec la grande Katharine Hepburn car on lui a simplement annoncé la venue de « Miss Hepburn ». La jolie brune à la silhouette déliée de ballerine est venue convaincre le couturier de l’habiller pour Sabrina (1954), de Billy Wilder, qu’elle s’apprête à tourner. Le couturier français ne résiste pas longtemps à celle qui devient sa muse.

Débute alors une relation amicale et professionnelle qui durera quatre décennies (jusqu’au décès de l’actrice en 1993). Ses robes à l’élégance simplissime vaudront un Oscar à Sabrina, remis à la costumière Edith Head, star de la discipline, qui avait refusé de voir le nom du couturier figurer au générique du film. Peu importe, celui-ci signera de fait bien d’autres tenues pour son amie, à la ville mais aussi au cinéma, dont la célèbre robe noire trois trous portée dans Diamants sur canapé qui deviendra une signature du style Givenchy comme du style Audrey.

La même année, Hubert de Givenchy rencontre, enfin, son idole : Cristobal Balenciaga qui devient bientôt son mentor et un ami proche, l’influençant sans doute dans son goût des architectures simples et souples qui jamais n’écrasent le corps. Quand Cristobal ferme sa maison de couture en 1968, il dirige ses fidèles clientes vers les ateliers du jeune Français. Hubert de Givenchy est alors une star : les années 1950 et 1960, avec leur goût du glamour raffiné, des « fêtes jet-set » où l’on veut briller mais pouvoir bouger, sont favorables au style qu’il impose.

Couture sophistiquée et moderne

Chez lui, on vient chercher de belles robes noires toutes simples ou d’opulents fourreaux aux couleurs puissantes et aux volumes fluides ; il emprunte volontiers les tissus des chemises d’hommes pour faire des blouses ou des robes mais il n’a pas peur des broderies et imprimés singuliers bien dosés, inspirés de sa grande culture de l’histoire de l’art. Givenchy est alors synonyme d’une couture parisienne, sophistiquée et moderne, que son auteur incarne également avec sa haute silhouette (il culmine à plus de 1,90 m) au style toujours aussi impeccable que ses manières.

Mais Hubert de Givenchy n’est pas qu’un homme du monde, c’est aussi un des créateurs les plus innovants de son époque. Il est un des premiers à se lancer dans le prêt-à-porter, à décliner des lignes de licences. Dès 1957, il crée un premier parfum, L’Interdit, dédié à Audrey Hepburn qui sera la première actrice à incarner une fragrance (gratuitement de surcroît). En 1986, venu chercher en Californie de nouveaux mannequins, en rêvant de beauté à la Veronica Lake, il est séduit par de jeunes modèles afro-américains qui présenteront sa collection de haute couture, malgré les doutes de certains membres de son entourage. Sur un vol du Concorde, il découvre une hôtesse qui défilera bientôt pour lui, puis pour Yves Saint Laurent : Mounia, une des premières top-modèles noires.

Quand il n’habille pas Audrey Hepburn, Jackie Kennedy, Liz Taylor, Farah Diba ou la duchesse de Windsor, il « habille » l’hôtel Hilton de Bruxelles ou l’intérieur de la Ford Lincoln Continental Mark V. Hubert Givenchy est un esthète, c’est un art de vivre autour du beau qu’il a construit, pas seulement une maison de couture.

De tout cela on est bien renseigné, mais la vie privée du maître, elle, est un mystère. Il ne s’est jamais marié, n’a pas d’enfants et l’ellipse sur le sujet est respectée comme rarement autour de ce personnage public. Sans doute son éducation est-elle contagieuse. En 1988, après plus de quarante-cinq ans de carrière, Hubert de Givenchy prend en tout cas une grande décision : il vend sa maison à ce qui sera bientôt le surpuissant groupe de luxe LVMH avant de prendre sa retraite en 1995. Jusque-là emblème d’un certain classicisme français, la griffe passe bientôt entre les mains des « enfants du siècle » qui la pousseront dans un nouveau cycle révolutionnaire : John Galliano, Alexander McQueen puis Riccardo Tisci façonneront Givenchy pour le nouveau siècle.

L’érudit

Un cycle naturel semble s’être achevé en douceur. Le fondateur de la maison, lui, peut se consacrer à ses domaines, ses collections, d’autres sources de beauté et d’intérêt jamais épuisées pour lui. Entre son domaine de Romilly-sur-Aigre dans le Perche, son manoir du Jonchet (Eure-et-Loir) et son appartement du 7e arrondissement à Paris, sont répartis de riches ensembles d’œuvres d’art et d’objets précieux, l’œuvre de son autre vie. Braque, Picasso, Giacometti, des meubles XVIIIe siècle composent le décor de la vie quotidienne d’Hubert de Givenchy l’érudit.

De 1997 à 2001, il devient président de la division française de Christie’s France. Il est aussi président et fondateur de la fondation Cristobal Balenciaga Museoa. La mode, elle, oublie un peu cet homme (trop ?) discret qui sort peu, s’exprime peu sauf quand c’est nécessaire, comme à l’occasion de la promotion de son livre To Audrey with Love, rempli de croquis de robes imaginées pour son amie, sorti chez Imagine Editions en 2014. Peu d’ouvrages lui sont consacrés : une seule vraie biographie par Jean-Noël Liaut (Grasset, 1999) et un documentaire en 2015 signé Eric Pellerin retracent son parcours.

En 2017, la Cité de la dentelle, à Calais, lui consacrait une rétrospective loin de la gloire parisienne. Cette forme d’éclipse ajoute un peu de mystère à la légende Hubert de Givenchy alors que l’époque est hypercommunicante. L’homme ne s’y reconnaissait pas d’ailleurs et déplorait poliment le laisser-faire de la mode d’aujourd’hui ainsi que le crépuscule de la haute couture telle qu’il l’a connue. Mais il n’y avait aucune amertume ni aucun regret chez ce gentleman, conscient des privilèges que lui a offerts la vie, et heureux d’en avoir joui.

14 mars 2018

Exposition de Lee Jeffries "Portraits" @ Galerie Mathgoth

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#Vernissage de Lee Jeffries "Portraits" @ Galerie Mathgoth #GalerieMathgoth #MathgothGalerie #Mathgoth @galerie_mathgoth #RueHeleneBrion # Paris13

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