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Jours tranquilles à Paris
18 janvier 2019

Alexandre Benalla en garde à vue dans l’enquête sur ses passeports diplomatiques

L’enquête a par ailleurs été étendue aux infractions de « faux » et « usage de faux » après un signalement de la présidence de la République.

Alexandre Benalla a été placé en garde à vue, jeudi 17 janvier au matin, dans l’enquête sur l’utilisation de ses passeports diplomatiques après son licenciement de l’Elysée cet été, a fait savoir le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.

Cette enquête, ouverte le 29 décembre, notamment pour « abus de confiance », « usage sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle » et « exercice d’une activité dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique », a par ailleurs été étendue mercredi 16 janvier aux infractions de « faux », « usage de faux » et « obtention indue d’un document administratif » après un signalement de la présidence de la République, a précisé le parquet.

L’ancien collaborateur du président Emmanuel Macron a déjà été à l’origine d’une tempête politique cet été, après avoir été identifié sur des vidéos en train d’interpeller violemment des manifestants à Paris le 1er mai 2018, alors qu’il était présent aux côtés des forces de l’ordre en qualité d’« observateur ». Pour ces faits, il a été mis en examen à deux reprises.

Soupçons de falsification

L’affaire Benalla avait rebondi en décembre, après les révélations de Mediapart et du Monde selon lesquelles l’ancien collaborateur de l’Elysée disposait toujours de passeports diplomatiques malgré son licenciement et qu’il effectuait des voyages d’affaires auprès de dirigeants africains. Ces informations ont conduit à l’ouverture d’une nouvelle enquête préliminaire fin décembre, et à la reprise des travaux de la commission du Sénat enquêtant sur cette affaire depuis juillet.

Mercredi, devant cette commission, le directeur du cabinet du président de la République, Patrick Strzoda, a affirmé qu’après son licenciement de l’Elysée M. Benalla avait utilisé une vingtaine de fois des passeports diplomatiques, entre le 1er août et le 31 décembre 2018.

M. Strzoda a également fait savoir que M. Benalla avait été en possession de deux passeports de service, le premier délivré en 2016, « bien avant » son arrivée à l’Elysée, le deuxième le 28 juin 2018. Tous deux ont été invalidés le 31 juillet 2018.

Le directeur du cabinet de M. Macron a ajouté que la demande du second passeport de service avait été faite par Alexandre Benalla au ministère de l’intérieur par une lettre à en-tête du chef de cabinet de l’Elysée, mais « dactylographiée » et non signée. En clair, « nous soupçonnons une falsification faite par M. Benalla », a affirmé M. Strzoda, avant de préciser que la justice avait été saisie.

Ces déclarations contredisent l’affirmation, faite par Alexandre Benalla lors de sa propre audition sous serment le 19 septembre, selon laquelle il avait laissé dans son bureau de l’Elysée les passeports diplomatiques après son limogeage. L’ancien chargé de mission doit être entendu à nouveau par la commission d’enquête du Sénat lundi 21 janvier.

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18 janvier 2019

Toilet Paper

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18 janvier 2019

Ren Hang

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18 janvier 2019

Deneuve par Saint Laurent, couture et sentiment

Par Caroline Rousseau - Le Monde

Le 24 janvier, Christie’s vendra aux enchères la garde-robe de Catherine Deneuve dessinée par Yves Saint Laurent pendant près de quarante ans.

Cela a failli tomber le même jour. Et puis les deux maisons se sont entendues. Le 23 janvier, Cornette de Saint Cyr mettra en vente cent pièces Yves Saint Laurent issues de la garde-robe de la femme d’affaires et mécène libanaise Mouna Ayoub, dans ses locaux du huitième arrondissement de Paris. Le lendemain, à deux pas de là, Christie’s proposera 270 lots signés du couturier et appartenant à Catherine Deneuve : 150 lots sous le marteau de la commissaire-priseuse Camille de Foresta, et près de 120 autres, enchérissables sur Internet uniquement, du 23 au 30 janvier.

En tout, près de 400 vêtements et accessoires du couturier, mort en 2008, qui racontent deux histoires très différentes. Mouna Ayoub a commandé et payé les pièces haute couture dont elle se sépare aujourd’hui. Elle les a portées, bien sûr, mais a surtout investi. Ces vestes précieuses sont aujourd’hui estimées à 30 000 euros – comme le célèbre modèle Iris, Hommage à Vincent Van Gogh, du printemps-été 1988, et ses milliers de paillettes repeintes une à une et brodées par Lesage qui restituent l’illusion des coups de pinceaux du peintre.

« Mouna Ayoub a choisi dans la haute couture Yves Saint Laurent les pièces les plus emblématiques de chaque collection, entre 1988 et 2001, et n’a acheté que du cocktail et du soir. Pour le jour, elle allait chez Chanel », explique Hubert Felbacq, directeur du département luxe et vintage chez Cornette de Saint Cyr. Une sorte de best of de la maestria d’YSL.

Ce qui se cache dans les plis des robes en crêpe doublé de satin de soie de Catherine Deneuve est d’une autre nature. On plonge étrangement dans le quotidien d’une star qui a toujours protégé jalousement sa vie privée, ainsi que dans l’intimité d’une femme sur plusieurs décennies. Les souliers disent qu’elle chausse du 37 ; un accroc reprisé dans un voile de mousseline chocolat témoigne qu’elle a dû y coincer son talon ; une bande de tissu noir ajoutée autour d’un zip dans le dos d’une robe tout en sequins a permis de gagner quelques centimètres de tour de taille ; cette robe colonne, si simple en apparence, qui, haute couture oblige, gaine le corps grâce à un corselet invisible de l’extérieur, est d’une sensualité affolante : le petit tube avec baleines s’arrête sous la poitrine pour laisser les seins libres au-dessus… Les centaines de vêtements (issus à 90 % des collections haute couture, pour ce qui est de la vente sous le marteau) et accessoires composent moins une collection qu’une vraie garde-robe personnelle.

Un vestiaire taillé pour séduire

La genèse de l’amitié entre Catherine Deneuve et Yves Saint Laurent a été racontée mille fois. En 1965, la jeune première de 22 ans s’apprête à être reçue au palais de Buckingham, et débarque rue Spontini, dans le seizième arrondissement de Paris, dans les locaux de la maison fondée par le couturier transfuge de Dior et son compagnon, Pierre Bergé (actionnaire du groupe Le Monde de 2010 à sa disparition, le 8 septembre 2017).

Dans ses mains, une page découpée dans Vogue montrant une robe de la collection de l’année précédente. C’est son mari, le photographe de mode David Bailey, qui lui a conseillé d’aller chez « le couturier qui monte ». L’année suivante, Yves Saint Laurent dessinera les ensembles, robes et manteaux qu’elle porte dans Belle de jour (1967), de Luis Buñuel, et qui jouent un rôle à part entière dans le film. Il ne cessera plus de l’habiller, jusqu’à ses adieux à la mode, en 2002.

MILLE HISTOIRES DE CINÉMA, D’AMOUR, D’AMITIÉ, AUSSI GLAMOUR QU’INTIMES, ÉMAILLENT CETTE VENTE.

Ce vestiaire, que le public peut découvrir pendant quelques jours chez Christie’s en janvier, est la synthèse du génie Saint Laurent : des tenues – tailleurs, blouses, vestes, trenchs, paletots – efficaces le jour et, pour la nuit, des pannes de velours lamées or, des broderies lumineuses, des motifs léopard, des noirs, des pastels, des verts profonds ou acides, des rouges incendiaires, des transparences, des fentes haut sur la cuisse qui ne s’ouvrent que quand on marche, des bustiers, des drapés-noués, des décolletés plongeant sur les reins, des smokings courts ou longs… tous taillés pour séduire.

La vente Deneuve-Saint Laurent est un millefeuille qu’on peut décomposer à l’envi – on ne sait d’ailleurs trop par où commencer. Elle doit sa saveur aux superpositions de couches différentes mais indissociables les unes des autres. Mille histoires de cinéma, d’amour, d’amitié, aussi glamour qu’intimes, émaillent cet événement, qui n’a lieu aujourd’hui que parce que le château de Primard, à Guainville (Eure-et-Loir), propriété de l’actrice dans laquelle elle stockait ces tenues, vient enfin de trouver preneur…

« Elle est notre plus grande star, il était notre plus grand couturier. Entre eux s’est tissée une relation qu’on ne peut à aucun moment comparer avec celles qui lient aujourd’hui les maisons de mode et les personnalités qui portent leurs vêtements », résume Dominique Deroche, qui travailla pendant plus de quarante ans aux relations presse d’Yves Saint Laurent et rappelle que, si « Mademoiselle Deneuve » n’a pas acheté ces vêtements, elle les a portés lors d’innombrables représentations officielles et, très souvent, dans sa vie personnelle, sans jamais être rémunérée pour le faire.

Encore aujourd’hui, le couple amical Deneuve-Saint Laurent incarne le tandem parfait de la star et du couturier, le maître étalon, toujours copié, jamais égalé. C’est à la fois le moule dans lequel toutes les marques voudraient fondre leur styliste et leur égérie, et le symptôme d’une autre époque, où tout semblait plus authentique, moins marketé… Epoque où ces deux monstres de provocation et d’élégance cultivaient une relation épistolaire d’un romantisme presque daté. À cet égard, le catalogue de la vente donne à voir quelques-uns de ces nombreux mots doux manuscrits.

Des tenues très cinématographiques

Cardigan et fourreau blanc lors du Festival de Cannes en 1994, au côté du président du jury, Clint Eastwood ; robe en mousseline noire et plumes d’autruches roses à la cérémonie des Oscars en 1993, l’année d’Indochine, de Régis Wargnier ; capeline en paille naturelle, portée dans La Sirène du Mississipi, de François Truffaut, en 1969…

« CES PIÈCES SONT DIFFICILES À ESTIMER, CAR ELLES SONT BIEN PLUS QUE DE LA COUTURE. » CAMILLE DE FORESTA, COMMISSAIRE-PRISEUSE

Le catalogue de Christie’s, très cinématographique, notamment avec quelques mots du cinéaste Jean-Paul Rappeneau (en plus des textes de trois costumières et du journaliste et documentariste Loïc Prigent), place souvent en regard la pièce en vente et une photo de Catherine Deneuve la portant. Par son estimation, le lot 12 se distingue : il s’agit d’une robe de soie courte, perlée mauve et cristal, brodée par Lanel, et affichée 3 000-5 000 euros. Le cliché noir et blanc qui lui correspond date de 1969 et montre Catherine Deneuve, avec Philippe Noiret et François Truffaut, lors d’une soirée au cours de laquelle elle rencontra Alfred Hitchcock…

Même sans être un expert, on se dit que les estimations sont étonnamment basses. Quand une robe courte neuve de prêt-à-porter coûte actuellement en boutique entre 1 200 et 2 000 euros, on parle ici de 600-800 euros pour le tailleur habillé de faille noire à pois blancs et tee-shirt de crêpe blanc, printemps-été 1986, porté par Deneuve le 6 mai 1986, quand elle découvre le nouveau buste de Marianne à son effigie aux côtés de François Léotard, alors ministre de la culture… Combien pour le long et savant travail des petites mains ? Combien pour ressentir le miracle de l’allure Saint Laurent, rendu possible par la précision d’une ligne d’épaules ? Combien pour le symbole républicain ? Combien pour endosser la veste d’une icône ? Impossible de savoir à quel montant partira l’ensemble de cette garde-robe.

« Il est très difficile de priser ces pièces [leur fixer un prix] qui sont bien davantage que de la couture par leur relation avec le cinéma et par la personnalité et la vie de mademoiselle Deneuve, explique Camille de Foresta. On a donc pris le parti de faire comme si les critères d’ordre sentimental n’entraient pas en ligne de compte. On a estimé les tenues d’un point de vue pragmatique, en fonction de l’année de création, de l’état du vêtement ou encore de la complexité technique de la robe, en gonflant un peu celles qui avaient été portées à Cannes ou aux Oscars… »

On sait aujourd’hui que Loulou de la Falaise, décédée en 2011, et proche collaboratrice du couturier, possédait d’innombrables pièces YSL, tout comme Betty Catroux, sa muse et amie, et que ces collections pourraient, dans les années à venir, faire l’objet de fabuleuses enchères. Car c’est une époque qui est en train de disparaître : les proches, les grandes clientes, les amoureuses de la première heure s’en vont ou ne portent plus ces pièces haute couture…

Si les maisons de vente identifient les collections de vêtements, c’est-à-dire qu’elles parviennent à savoir quelle cliente peut détenir des pièces intéressantes, personne ne pouvait deviner que Catherine Deneuve mettrait ses tenues aux enchères, ni quand elle le ferait. « Et l’on ne pouvait pas savoir véritablement ce qu’il restait chez elle… C’est très rare, une garde-robe complète comme celle-ci », ajoute la commissaire-priseuse, qui savoure encore la surprise de s’être vu confier cette vente par François de Ricqlès, président de Christie’s France pour quelques mois encore.

Cette vente aurait-elle d’ailleurs pu advenir du vivant de Pierre Bergé, mort en 2017 ? « Cela lui aurait déplu, confie avec un certain sens de l’euphémisme un ancien proche de l’homme d’affaires sous couvert d’anonymat. Que ces vêtements ne rejoignent pas les archives de la Fondation et aussi que Christie’s s’en charge… Après la fameuse vente de la collection Bergé-Saint Laurent de 2009 [orchestrée par François de Ricqlès], il s’était plutôt rapproché [du principal rival] Sotheby’s. »

Rien n’aurait évidemment été pareil du vivant de M. Bergé. On n’aurait certainement pas vu non plus se former le duo Dominique Deroche-Olivier Châtenet… La première est donc l’ancienne directrice de la communication du couturier, le second, consultant en patrimoine de mode, a cofondé la marque E2 à la fin des années 1990. Il a aussi accumulé plus de 3 000 pièces griffées Yves Saint Laurent, avec une passion assumée pour la ligne de prêt-à-porter Rive Gauche. Une (petite) partie de sa collection a d’ailleurs servi à habiller les comédiennes du film Saint Laurent (2014), de Bertrand Bonello, qui n’avait pas reçu l’aval de M. Bergé.

C’est Madison Cox (actionnaire du groupe Le Monde), président de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent et veuf de l’homme d’affaires, qui a fait appel, fin 2007, à leur science et leur enthousiasme pour organiser, enrichir et documenter le fond de la ligne Rive Gauche car la Fondation s’était jusque-là surtout préoccupée de ses archives haute couture. Puisqu’il était opérationnel, Christie’s a tout naturellement fait appel à ce tandem en tant que consultants.

Une éternelle fidélité

Mi-décembre, au Musée Yves Saint Laurent, avenue Marceau, à Paris, dans une pièce qui fut longtemps le bureau de Pierre Bergé, ils ont tellement à dire sur chaque vêtement, chaque coupure de presse retrouvée, chaque photo dénichée d’une robe portée, chaque souvenir ravivé, que leurs mots s’entremêlent.

« UN CRÊPE DOUBLÉ D’UN SATIN DE SOIE, C’EST UNE ARMURE INCOMPARABLE POUR AFFRONTER UN PUBLIC. » DOMINIQUE DEROCHE, EX-DIRECTRICE DE LA COMMUNICATION D’YSL

« Vous savez que Catherine s’y connaît vraiment ? Elle identifie les tissus, les matières, et elle est capable de vous dire si c’est du droit fil. Quand elle ne sait pas, elle demande, et elle retient », raconte Dominique Deroche, devant un Olivier Châtenet qui acquiesce : « Saint Laurent et Deneuve, c’est vraiment la rencontre de deux sensibilités et de deux intelligences. Deux curiosités, deux audaces. » « Oui, il a trouvé en elle la liberté qu’il aurait voulu avoir et elle a trouvé chez lui la carapace d’un vêtement qui la porte, précise Dominique Deroche. Vous savez, un crêpe doublé d’un satin de soie, c’est incomparable comme armure pour aller affronter un public. » On imagine.

La force qu’a donnée Saint Laurent à Deneuve à travers ce vestiaire sur mesure et la reconnaissance qui en découle expliquent en partie que l’actrice reste indissociablement associée à la maison. Même après la mort de son « cher Yves », et alors que le monde du luxe connaissait des mutations structurelles, l’actrice a toujours été aux premiers rangs des défilés de la marque, que le directeur artistique soit Stefano Pilati, Hedi Slimane ou Anthony Vaccarello. Il y a trois semaines, elle accompagnait ce dernier à New York pour la projection de la version restaurée de Belle de jour à l’occasion des 50 ans du film. La vente de sa garde-robe ne devrait rien changer à cette fidélité-là, qui semble transcender toutes les séparations.

Mais il n’est pas simple de renoncer à ce que l’on a tant aimé. La comédienne a ainsi eu quelques regrets et opéré de menus changements après avoir confié ses trésors à Christie’s. Elle a retrouvé au fond d’un tiroir le boa en plumes d’autruche qu’elle portait sur des photos prises au Cirque d’hiver en 1974 en compagnie de Marcello Mastroianni, complétant ainsi la longue robe de mousseline de soie imprimée mauve et vert (lot 28) et la pochette en python argenté (lot 27). Elle a repris telle autre pièce s’exclamant en la voyant photographiée « Mais je la porte encore, celle-là ! » et surtout voulu qu’on lui rende une petite veste des années 1970. « J’étais marrie, se souvient Camille de Foresta. J’ai un peu insisté pour savoir si elle était sûre et certaine… Elle a seulement dit oui. Elle a dû sentir ma déception et nous en a donné une autre de la même année pour me consoler. »

Personne n’a osé demander à Catherine Deneuve pourquoi elle tenait tant à cette veste. Quel souvenir lui était associé. Quel film, quel homme, quel moment, quelle personne n’a-t-elle soudain pas voulu quitter ? Quand bien même aurait-on sans délicatesse posé la question qu’on n’aurait certainement jamais su la véritable raison. Tel est le mystère insondable de ces centaines de vêtements qui ont accompagné l’actrice dans sa carrière et dans sa vie : ces films que l’on se fait sur qui les a touchés et sur ces kilomètres de soie qui l’ont touchée, elle, Deneuve.

Vente Deneuve et Saint Laurent chez Christie’s, 9, avenue Matignon, Paris 8e, le 24 janvier à 14 h 30. Il est possible de découvrir les lots mis aux enchères lors de l’exposition qui se tiendra du 19 au 24 janvier à midi.

18 janvier 2019

Pschiiiiit...

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18 janvier 2019

Helmut Newton

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18 janvier 2019

Brexit : les Européens redoutent un blocage total des négociations

Par Cécile Ducourtieux, Bruxelles, bureau européen

S’ils s’attendaient certes à une défaite de Theresa May, les Vingt-Sept ne l’imaginaient pas aussi cuisante. Au-delà des interrogations, c’est un sentiment de gâchis qui domine à Bruxelles.

Jean-Claude Juncker avait quitté précipitamment la séance plénière du Parlement de Strasbourg, mardi 15 janvier après-midi, pour regagner ses bureaux du 13e étage, à la Commission européenne. De retour de Gdansk, en Pologne, où il rendait hommage à un ami, le maire de la ville décédé à la suite d’une agression l’avant-veille, le président du Conseil Donald Tusk peaufinait déjà, de son côté, sa réaction sur Twitter.

Tout Bruxelles était sur le pied de guerre dans l’attente du vote historique des députés britanniques sur l’accord du Brexit.

Les Européens s’attendaient, certes, à une défaite pour Theresa May, la première ministre britannique, mais tout de même pas aussi cuisante. Le traité, ses annexes dont le fameux backstop sur la frontière entre les deux Irlandes, et la déclaration politique sur la relation future avec l’Union européenne (UE), tous ces textes ont été sèchement rejetés par 432 voix négatives, contre seulement 202 pour.

Dans une brève déclaration, mardi soir, M. Juncker a « regretté » le rejet d’un traité qualifié de « compromis juste » et de « meilleur accord possible » et il a pressé les Britanniques de « clarifier leur position le plus rapidement possible ». Car à, désormais, deux mois et demi du Brexit – le 29 mars à minuit heure de Bruxelles –, « le risque d’un no deal désordonné a augmenté après le vote de ce soir ».

« L’Europe restera unie »

Exactement sur la même ligne, M. Tusk a lui aussi alerté sur le risque « augmenté » de divorce « désordonné » du Royaume-Uni. Néanmoins, « nous allons poursuivre le processus de ratification de l’accord » qui « est et reste le meilleur et le seul moyen » d’assurer un Brexit ordonné, a ajouté l’ex-premier ministre polonais.

De son côté, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a mis en garde : « Il n’y aura pas de renégociation de l’accord. » « L’Europe restera unie et déterminée à trouver un accord », a réagi, pour sa part, Michel Barnier, le négociateur en chef pour l’UE, tandis que le gouvernement irlandais faisait savoir qu’il accélérait ses préparatifs en vue d’un no deal.

brexit impasse

Au-delà de ces réactions à chaud, c’est toute l’Europe qui entrait en territoire inconnu mardi soir. Ces dernières semaines, les négociateurs des Vingt-Sept avaient espéré qu’après une première défaite à la Chambre des communes, Mme May pourrait soumettre à nouveau leur accord commun aux députés. Quitte à lui offrir deux ou trois concessions supplémentaires mais symboliques sur la nature « forcément temporaire » du très décrié backstop irlandais.

Ce scénario du moindre mal était envisageable en cas de défaite limitée. Mais avec un tel écart de voix, leurs espoirs se sont en partie envolés mardi soir. Les 585 pages du traité, ayant nécessité dix-sept mois d’intenses négociations, sont-elles désormais périmées ? « C’est probable », estimait un diplomate. « Impossible de se contenter de petits aménagements », estime une autre source diplomatique. Réviser le backstop dans le sens que réclamait la première ministre britannique depuis des semaines, en s’engageant pour qu’il soit limité dans le temps ? Alors que jusqu’à présent, les Vingt-Sept ont clamé sur tous les tons qu’une telle option était inenvisageable ?

Extension de l’article 50 ?

Seules certitudes, mardi soir, du côté des Européens : d’abord, le risque du no deal est réellement monté d’un cran, comme l’ont dit MM. Juncker et Tusk. Non pas parce qu’une majorité de députés britanniques souhaiteraient ce scénario catastrophe, mais parce qu’aucune majorité pour une autre solution négociée – un nouveau référendum ou même des élections générales – n’a émergé, à ce jour, aux Communes.

L’hypothèse d’une extension de l’article 50 du Traité de Lisbonne, qui fixe un délai de deux ans pour la sortie de l’UE, est, désormais, dans toutes les têtes à Bruxelles.

La probabilité pour que le gouvernement May, acculé, en fasse la demande, a fortement augmenté. Car il va forcement falloir du temps, si Londres propose à Bruxelles de négocier un accord sur de nouvelles bases.

Or, l’extension de l’article 50 pose des problèmes considérables à l’UE ; si elle devait aller au-delà des élections européennes du 26 mai, le Royaume-Uni aurait l’obligation de participer à ce scrutin. A moins de changer les traités de l’UE dans l’intervalle, ce qui n’a quasiment aucune chance d’advenir.

Le président français Emmanuel Macron a été le premier, mardi soir, à évoquer publiquement cette hypothèse, suggérant que, « peut-être, les Britanniques vont vouloir prendre plus de temps, peut-être enjamber les élections européennes ».

Mardi soir, au-delà des interrogations, c’est un sentiment de gâchis qui dominait à Bruxelles. Le sentiment d’avoir consacré – peut-être en vain – une énergie collective énorme à boucler un accord de divorce le plus protecteur possible pour les Vingt-Sept. Un sentiment de frustration aussi, alors que l’UE, ses choix et son avenir, sont pris en otages par la politique intérieure britannique. « C’est un jour amer pour l’Europe », a résumé le vice-chancelier allemand, Olaf Scholz.

18 janvier 2019

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18 janvier 2019

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