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Jours tranquilles à Paris
16 février 2019

Nicolas Guérin (photographe) avec entre autres Pauline Moulettes

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16 février 2019

Une journée d’« hommage aux victimes du terrorisme » instaurée le 11 mars

Cette décision « répond aux demandes exprimées par de très nombreuses victimes et associations ». La première cérémonie sera organisée en 2020.

Le président de la République Emmanuel Macron a décidé d’instaurer, le 11 mars, une Journée nationale en hommage aux victimes du terrorisme, a annoncé l’Elysée, vendredi 15 février. La date choisie fait écho à la Journée européenne qui commémore l’attentat djihadiste le plus meurtrier sur le Vieux Continent, à Madrid, le 11 mars 2004 (191 morts), un symbole de « la communauté de destin qui unit les Etats membres de l’Union européenne [UE] face au terrorisme ».

« Cette décision répond aux demandes exprimées par de très nombreuses victimes et par les associations qui les accompagnent et les représentent », précise la présidence dans un communiqué. La date a été préconisée par un comité ad hoc, qui a rendu ses conclusions en septembre 2018. La première cérémonie sera organisée en 2020, a précisé l’Elysée.

Le 11 mars correspond aussi au premier des attentats perpétrés par Mohamed Merah en 2012 à Toulouse et à Montauban. Ce dernier avait abattu de sang froid trois militaires, un enseignant et trois enfants d’une école juive avant d’être tué par la police.

Ces assassinats, premiers attentats djihadistes commis en France depuis ceux du Groupe islamique armé (GIA) algérien en 1995, ont marqué l’avènement d’une nouvelle forme d’attaques qui a fait 258 morts dans le pays, notamment en janvier 2015 à Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le 13 novembre à Paris et Saint-Denis et le 14 juillet 2016 à Nice.

Emmanuel Macron avait promis l’instauration de cette Journée nationale lorsqu’il avait participé, le 19 septembre 2018, à la cérémonie d’hommages organisée par l’Association française des victimes du terrorisme (l’AFVT) et la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac).

« Le 11 mars symbolisera l’unité »

Mais le choix de la date ne faisait pas l’unanimité. Si le comité chargé par le gouvernement de réfléchir à cette commémoration plaidait pour cette dernière, les associations souhaitaient, elles, le maintien du 19 septembre jusqu’alors retenu. Celle-ci correspond à l’attentat à la bombe commis en 1989 contre un DC-10 français de la compagnie UTA, qui avait fait 170 victimes, dont 54 Français, au Niger.

« Ce n’est pas la date que l’Association française des victimes du terrorisme proposait », se rappelle Guillaume Denoix de Saint Marc, directeur de l’AFVT, qui se dit toutefois « satisfait » de la création d’une telle journée.

« Ça fait vingt ans que cet hommage avait lieu [le 19 septembre], porté par les associations sans être pleinement officiel. Maintenant on passe à une autre dimension, avec une journée nationale. C’est un moment qui pourra être utilisé par tout le monde à la fois sur le plan mémoriel et éducatif. »

« Nous allons travailler pour donner un [fort] retentissement à cet événement. La dimension scolaire sera particulièrement importante », a-t-il ajouté, imaginant « des évènements multiples, plus seulement à Paris, mais au plus près des victimes sur tout le territoire ».

« A partir de 2020, le 11 mars symbolisera l’unité » avec un rayonnement européen, « de tout un pays face au terrorisme », a salué de son côté la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs.

16 février 2019

BIENTÔT....MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE = REN HANG

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EXPOSITION

06.03.2019 - 26.05.2019

MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE

REN HANG

LOVE, REN HANG

L’exposition « LOVE, REN HANG » présente pour la première fois en France l’œuvre d’un des artistes chinois les plus influents de sa génération.

Avec une sélection de 150 photographies issues de plusieurs collections d’Europe et de Chine, l’exposition « LOVE, REN HANG »  occupe tous les espaces du deuxième étage de la MEP.

Composée essentiellement de portraits – d’amis, de sa mère ou de jeunes chinois sollicités sur internet –  mais également de paysages et de nus, l’œuvre de Ren Hang est immédiatement reconnaissable. Ses photographies, si elles semblent mettre en scène ses sujets, sont pourtant le fruit d’une démarche instinctive. Leur prise de vue, sur le vif, leur confère légèreté, poésie et humour.

À travers une approche chromatique, l’exposition propose une plongée dans les différentes constellations oniriques de l’artiste : la présence du rouge, les couleurs acidulées, une salle consacrée à sa mère, une autre, plus sombre, dédiée à des prises de vue nocturnes. Enfin, une dernière salle rassemble ses travaux plus « osés », sur le corps, créant un lien, fort et organique, entre l’érotisme et la nature.

Ren Hang questionnait, avec audace, la relation à l’identité et à la sexualité. Artiste homosexuel, particulièrement influent auprès de la jeunesse chinoise, son ton considéré comme subversif ou qualifié de pornographique, représentait vis à vis d’un contexte politique répressif, l’expression d’un désir de liberté de création, de fraîcheur et d’insouciance. Sa vision, unique, faisait référence au « réalisme cynique » (mouvement artistique chinois né des événements de Tian’anmen en 1989).

Présentés en regard de cet important corpus photographique, de nombreux écrits de Ren Hang, qu’il partageait régulièrement sur son site internet, témoignent de son combat contre la dépression. « Si la vie est un abîme sans fond, lorsque je sauterai, la chute sans fin sera aussi une manière de voler ». L’artiste s’est donné la mort en 2017, à l’âge de 29 ans. Il avait été exposé dans de nombreuses galeries à travers le monde, et était régulièrement publié dans des magazines de mode tels que Purple et Numero.

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16 février 2019

Laetitia Casta, femme rock'n'roll et accomplie pour IKKS

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par Helena Ergisi

C'est officiel, Laetitia Casta est le nouveau visage d'IKKS. Pour célébrer son vingtième anniversaire, la marque française est bien décidée à marquer les esprits avec cette égérie au parcours unique et hors norme.

Pour sa campagne Printemps/Eté 2019, IKKS met tout le monde d'accord en choisissant une égérie de taille qu'on ne présente plus : Laetitia Casta. Actrice, muse, comédienne et mannequin, elle incarne aujourd'hui la femme française dans toute sa splendeur. A 40 ans, elle est libre, affirmée et rayonnante. Trois adjectifs qui collent parfaitement à la marque française, qui célèbre cette année son vingtième anniversaire. Des podiums aux planches, des paillettes au 7ème art, sur écrans ou derrière la caméra, Laetitia Casta ne s'essouffle jamais et elle est bien décidée à maintenir son statut d'icône de mode. Plus rock'n'roll et assumée que jamais pour IKKS, la Française ne cesse de nous surprendre.

Spontanément passionnée et naturellement engagée, les valeurs de Laetitia Casta résonnent parfaitement avec l'ADN d'IKKS. Sous l'oeil du photographe australien Chris Colls, l'actrice française s'adonne à un exercice qu'elle maîtrise sur le bout des doigts et le résultat est à la hauteur de nos attentes : moderne et envoûtant. Véritable mix & match des iconiques de la marque, les huit looks dévoilés collent aussi à la personnalité de cette femme belle et rebelle à la fois. Smoking, perfecto en cuir noir, mini-short en jean... Stylistiquement parlant, la femme française selon IKKS n'a peur de rien et s'assume complètement. Une vision de la mode qui fait du bien et qu'on approuve totalement.

16 février 2019

Helmut Newton

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16 février 2019

« Grâce à Dieu » : la présomption d’innocence au cœur du débat sur le report du film de François Ozon

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Par Pascale Robert-Diard

Le film, qui traite de la pédophilie dans l’Eglise et du silence de l’institution catholique, doit sortir en salle mercredi. Une demande de report était examinée vendredi.

Ce n’est pas à l’appréciation des critiques de cinéma mais à la décision d’un juge que le film de François Ozon, Grâce à Dieu, a été soumis, vendredi 15 février. Agissant au nom de Bernard Preynat, le prêtre accusé d’agressions sexuelles par plusieurs anciens scouts de la troupe de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), entre la fin des années 1970 et le début des années 1990, Me Emmanuel Mercinier a sollicité, selon la procédure d’urgence du référé, le report de la sortie en salles de ce film, prévue mercredi 20 février.

Présenté comme une « fiction basée sur des faits réels », Grâce à Dieu retrace l’histoire de ces jeunes gens, depuis les confidences livrées à la hiérarchie de l’église catholique, dont le cardinal Philippe Barbarin, à leur décision de porter l’affaire en justice à la fois contre l’ancien aumônier scout et contre le silence de l’Eglise.

Le film met surtout en valeur le rôle joué par l’association La Parole libérée. Si les patronymes des anciens scouts ont été modifiés, le cardinal Barbarin et Bernard Preynat sont nommés sous leur véritable identité. Or, ce dernier n’a pas encore été jugé pour les faits qui lui sont reprochés et qui sont présentés comme avérés dans le film, ce qui, selon sa défense, constitue une atteinte au principe de la présomption d’innocence.

Conscients des risques juridiques encourus, le producteur et le distributeur avaient pris quelques précautions : la mention « fiction inspirée de faits réels » figure en ouverture du film et un « carton » rappelle en générique que le cardinal Barbarin – dont le jugement pour « non-dénonciation d’atteintes sexuelles » sera rendu le 7 mars par le tribunal correctionnel de Lyon – et Bernard Preynat sont présumés innocents.

« Ce film sera mort »

A l’audience, leurs avocats ont fait valoir plusieurs arguments, parmi lesquels le débat d’intérêt général que représente le sujet du silence de l’Eglise sur la pédophilie, sa très forte médiatisation depuis que l’affaire lyonnaise a éclaté, et les aveux directs ou indirects passés par Bernard Preynat lui-même. « Voilà quelqu’un qui se reconnaît coupable et demande le respect de sa présomption d’innocence ! », s’est étonné Me Paul-Albert Iweins.

La défense du producteur et du distributeur a insisté sur les enjeux financiers que représenterait un report du film, dont les copies ont été livrées dans 307 salles et pour lequel une vaste campagne de promotion a été engagée. « Si vous faites droit à cette demande, ce film sera mort. Il serait ainsi la dernière victime de Bernard Preynat », a observé Me Iweins.

« Si j’aime le cinéma, j’aime encore plus la justice », a répliqué Me Emmanuel Mercinier à l’appui de sa demande de report de la diffusion du film. « La liberté d’expression n’est pas absolue. Elle est insérée dans des limites, dont le droit à la présomption d’innocence », a-t-il poursuivi, en rappelant que Bernard Preynat est pour l’heure mis en examen pour atteintes sexuelles et témoin assisté pour d’autres faits. « On nous dit que c’est une fiction ? Le nom de Bernard Preynat est prononcé plus de cent fois ! Après deux heures de film, a-t-on la conviction que Bernard Preynat est coupable ? Oui. A-t-il déjà été jugé coupable ? Non. Et il ne le sera sans doute pas pour la totalité des faits qui lui sont reprochés. Dès lors, l’atteinte à la présomption d’innocence est caractérisée », a déclaré Me Mercinier.

« Je vous demande de faire preuve de courage »

En réponse à l’argument selon lequel l’histoire des anciens scouts lyonnais a déjà fait l’objet de reportages, de livres et d’articles de presse et d’un débat public à l’occasion du procès de Philippe Barbarin et d’autres responsables de l’Eglise devant le tribunal correctionnel de Lyon en janvier, Me Mercinier a souligné qu’en droit, l’atteinte à la présomption d’innocence résultant d’un film est « distincte et beaucoup plus grave ». Elle ne saurait être compensée par les mentions écrites qui figurent au début et à la fin du film, a-t-il ajouté.

Alors que Grâce à Dieu est actuellement présenté en compétition au festival de Berlin, Me Mercinier a souligné : « On nous met devant le fait accompli. On exerce une forme de pression en évoquant une presse extatique et en nous disant que c’est trop tard et trop cher. Mais peu importe ce que diront les festivals, ce qui compte, c’est le droit. Nous voulons que ce film sorte après que Bernard Preynat a été jugé. Je vous demande de faire preuve de courage en prenant une décision qui va déplaire », a-t-il conclu.

Le jugement sera rendu lundi 18 février.

Le même jour, le tribunal de Lyon sera saisi en référé d’une autre procédure intentée par Régine Maire, ex-bénévole laïque du diocèse de Lyon, qui est elle aussi incarnée dans le film et qui avait demandé en vain au réalisateur de ne pas être désignée sous son vrai patronyme.

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L’« ambassadeur » du pape en France, Luigi Ventura, visé par une enquête pour « agressions sexuelles » Des « mains aux fesses assez poussées » : l’ambassadeur du pape en France, Mgr Luigi Ventura, est l’objet d’une enquête à Paris pour des « agressions sexuelles » qui auraient été commises en janvier lors d’une cérémonie des vœux à l’Hôtel de Ville. La révélation de cette affaire intervient alors que l’Eglise catholique est touchée dans de nombreux pays par de multiples scandales d’abus sexuels entachant sa crédibilité. L’enquête a été ouverte le 24 janvier par le parquet de Paris, a appris Le Monde. La mairie de Paris avait signalé au parquet, en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, qu’un jeune cadre municipal s’était plaint d’attouchements répétés du nonce apostolique, un prélat italien de 74 ans, lors d’une cérémonie le 17 janvier, selon des sources concordantes.

16 février 2019

Dita von Teese

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16 février 2019

7 morts sur ordonnance

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16 février 2019

Chevènement : « Il faut retrouver l’esprit de la Ve République, le sens de l’intérêt public »

Par Sylvia Zappi - Le Monde

Alors qu’il publie un livre sur ses cinquante ans d’engagement politique, le président de la fondation Res Publica et ancien candidat à la présidentielle de 2002, analyse la crise que traversent actuellement la France et l’Europe.

Président de la fondation Res Publica, Jean-Pierre Chevènement a publié, le 14 février, Passion de la France (Robert Laffont, 1 568 pages, 34 euros), un ouvrage dans lequel celui qui a été ministre de l’éducation nationale, de la défense comme de l’intérieur, revient sur les moments forts de ses cinq décennies d’engagements.

L’ex-candidat à la présidentielle de 2002 parle des thèmes qui lui sont chers – la nation et la République, l’Etat et le citoyen, l’Europe et la relation franco-allemande – et livre son analyse de la crise politique actuelle.

Quel regard portez-vous sur la situation sociale créée par les « gilets jaunes » ?

C’est une crise française mais aussi européenne. Elle touche tous les pays engagés dans la mondialisation depuis près d’un demi-siècle. Il n’y a pas une nation européenne qui ne soit en crise. En France, celle-ci revêt des caractéristiques originales. Les « gilets jaunes » s’inscrivent dans une tradition de jacquerie, d’émeute populaire.

On pourrait évoquer le sans-culotisme. Encore que ce dernier débouchait sur un projet républicain, plus ou moins illuministe, au sens des Lumières, ou égalitariste, au sens du babouvisme. Rien de comparable avec les « gilets jaunes ». Mais nous constatons, à l’aune de cette crise, une fracture sociale, territoriale, démocratique, institutionnelle et européenne qui vient de loin.

C’est-à-dire ?

La fracture sociale est l’effet d’une désindustrialisation consentie depuis quarante ans par nos classes dirigeantes : la part de notre industrie dans notre production est passée de plus de 20 % à 10 %. Les classes moyennes inférieures sont socialement les plus touchées, en France comme dans les pays les plus anciennement industrialisés.

Vient ensuite la fracture territoriale : treize trop grandes régions et le relèvement à 15 000 habitants du seuil des intercommunalités. On en est même venu à vouloir élire leurs présidents au suffrage universel ! C’est le meilleur moyen de délégitimer les maires et de saper la commune en tant qu’échelon de base de la démocratie.

A quarante ou cinquante communes, les décisions ne sont plus prises par les maires mais par le directeur général des services !

A cela s’ajoute une crise de la démocratie représentative…

Le sentiment que tout est permis et qu’il n’y a plus de règles de vie collective s’est banalisé. Le déclin du civisme ne peut nourrir que l’extrême droite.

La crise est aussi institutionnelle. Le quinquennat a excessivement durci les institutions de la Ve République : les députés, élus dans la foulée de l’élection présidentielle, apparaissent comme les agents du gouvernement et non plus comme les représentants du peuple. Il faudrait revenir sur cette mesure qui, à l’usage, comporte plus de défauts que d’avantages. Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron, cette démocratie corsetée éloigne les citoyens du politique.

Le gouvernement envisage une réforme des institutions comme réponse à la crise actuelle. Est-ce pertinent ?

L’actuelle proposition de révision des institutions doit être revue. La réduction du nombre de parlementaires est difficilement compatible avec l’introduction d’une dose significative de proportionnelle. La prise en compte du vote blanc, à laquelle je suis favorable, ne changera rien à l’essentiel. Ce qui serait fondamental, c’est la déconnexion de la durée des mandats présidentiel et parlementaire. Cela ferait respirer la démocratie.

On pourrait aussi rendre le référendum obligatoire sur certains sujets comme les réformes constitutionnelles ou les transferts de compétence à l’échelon européen et même aller dans le sens d’un référendum partagé. La rénovation de la démocratie représentative me paraît plus judicieuse que l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC). Il faut qu’un pays comme la France soit gouvernable. Mais ce qui compte avant tout, c’est la restauration du civisme, il faut refaire un peuple de citoyens.

« RESTE QU’EMMANUEL MACRON A UN PROBLÈME : LE DÉGAGISME DONT IL A PROFITÉ ET QUI LE FRAPPE AUJOURD’HUI. IL DOIT EN COMPRENDRE L’ORIGINE »

On est confronté à une crise du politique et d’un système de pensée installé depuis des décennies…

Les leviers de commande échappent aujourd’hui aux responsables élus. La droite et la gauche, les partis dits « de gouvernement », n’ont adapté leur fonctionnement aux institutions de la Ve République que pour en trahir l’esprit. Ils ont été solidaires des mêmes engagements qu’ils ont défendu ensemble – l’Acte unique, le traité de Maastricht, le traité de Lisbonne, le pacte budgétaire européen (TSCG). Ils ont fini par faire la même politique. Donc les électeurs se sont de plus en plus désintéressés du jeu politique.

Regardez la montée de l’abstention ou celle des votes extrêmes ou alternatifs depuis au moins deux décennies. Les partis dits « de gouvernement » (Les Républicains et le Parti socialiste), à la dernière élection présidentielle, ont totalisé 26 % des voix seulement.

Reste que le président Emmanuel Macron a un problème : le dégagisme dont il a profité et qui le frappe aujourd’hui. Il doit en comprendre l’origine. Il devra alors en tirer les conséquences. Il le sait parfaitement, d’ailleurs : lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre 2018, il a dit lui-même que nous approchions de la fin du cycle néolibéral.

Ce cycle, il faut le clore à moindres frais, en rebattant les cartes. C’est difficile, mais y a-t-il une autre voie ? Macron ne peut pas s’en sortir par une formule de type centriste, que les Français ont rejetée. Il faut retrouver l’esprit de la Ve République et le sens de l’intérêt public, sans opposer l’Europe et la nation. Sinon on fera le lit de l’extrême droite. Nous avons besoin de bâtir une alternative républicaine solide qui réponde aux besoins qu’ont les Français d’une meilleure sécurité économique, sociale, culturelle.

Il y a une grande méfiance envers les élus. Cela vous inquiète-t-il ?

Je rappelle qu’en 1982 et 1983, nous avions plafonné à 65 000 francs le salaire [21 0000 euros] des présidents des entreprises nationales. Aujourd’hui, au lieu de s’attaquer aux élites financières et à ceux qui vivent très grassement de leurs rémunérations, qui atteignent des niveaux affolants, on préfère pourfendre l’indemnité des parlementaires ! Mais c’est oublier que celle-ci a été faite pour libérer l’élu national des pressions excessives des lobbys.

Cette défiance populaire à l’égard des politiques vient aussi du fait qu’on a refusé de voir le gigantesque transfert de compétences vers des instances non élues et qui n’ont de comptes à rendre à personne.

C’est le cas de la Commission européenne. Celle-ci, sur la base de l’Acte unique, véritable passeport pour le néolibéralisme, a multiplié des centaines de directives dont celle, en particulier, qui a permis la libéralisation des capitaux à l’échelle mondiale, et avant même toute harmonisation de la fiscalité du capital. Tout le monde n’y a vu que du feu quand cet Acte a été présenté comme la perfection du marché commun. Les parlementaires n’ont pas compris qu’ils déléguaient un immense pouvoir à la Commission. Le peuple français a été pris par surprise et quand il s’est ravisé en 2005, en votant contre le traité constitutionnel européen, on lui a fait comprendre qu’il était trop tard.

C’est à vos yeux l’origine de la fracture européenne ?

Oui, mais elle a échappé à la plupart des citoyens. Le traité de Maastricht était censé arrimer l’Allemagne à l’Europe. En réalité, il a arrimé l’Europe au néolibéralisme et à l’ordolibéralisme allemand. Il faudrait remettre sur la table toutes les données de la construction européenne, réunir une grande conférence européenne et revoir les traités.

Comment jugez-vous la politique européenne d’Emmanuel Macron ?

Le pari initial qu’il a fait sur l’Allemagne de Mme Merkel débouche sur une impasse : la relance qu’attendait le président de la République à hauteur de plusieurs points de produit intérieur brut n’est pas du tout à l’ordre du jour. Il s’est mis dans les clous de Maastricht et Berlin n’a pas renvoyé l’ascenseur.

Il aurait fallu une politique contracyclique avec des investissements de plusieurs centaines de milliards d’euros programmés sur quelques années pour enclencher une véritable relance européenne, comme le font les Etats-Unis ou la Chine. Avec un gouvernement allemand demeuré totalement immobiliste, l’Allemagne a de fait manqué la chance qu’était pour elle l’élection d’Emmanuel Macron.

C’est cette politique qui nourrit la défiance des Français à l’égard de l’Europe ?

Les Français sont légitimement amenés à se poser la question de savoir ce que leur propose le gouvernement comme projet à moyen et long terme. L’Europe européenne est une bonne idée, mais il ne faut pas la confondre avec « la souveraineté européenne ».

Cette formulation entretient l’illusion supranationaliste d’un peuple européen, dont on sait bien qu’il n’existe pas. Je suis partisan d’un grand débat sincère où tout est mis sur la table. Prenons la mesure du temps long et des erreurs commises. Cela permettra les réorientations nécessaires.

16 février 2019

Un cœur géant s'installe porte de Cligancourt

L’œuvre signée Joana Vasconcelos, représentant un gros cœur rouge rotatif installé sur un mât de 9 mètres, a été inaugurée jeudi soir Porte de Clignancourt en présence notamment de Christophe Girard, maire-adjoint chargé de la culture. Et comme souvent, il y a ceux qui aiment, ceux qui n’aiment pas, et ceux qui trouvent ça trop cher. D’un coût de 650 000 € (dont 60% financés par la Ville et 12% par l’Etat), ce cœur s’inscrit dans le programme d’implantation de 24 œuvres d’art appelées à fleurir le long de la ligne du tramway T3.

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