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Jours tranquilles à Paris
28 mai 2020

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28 mai 2020

Étel - Musée des Thoniers : 90 ans de la tempête de 1930 et 170 ans d’Etel

Le musée des Thoniers est prêt à rouvrir, dès que les autorisations seront accordées. A priori, ce devrait être pour le 2 juin, avec les précautions sanitaires exigées. Mais la réouverture du musée sera surtout marquée par l’accent mis sur le 90e anniversaire de la tempête meurtrière de 1930. Drame demeuré très vif, cette tempête d’équinoxe avait balayé les flottilles de pêche, de la pointe bretonne jusqu’aux côtes charentaises, endommageant 400 unités, et entraînant la perte de 28 bateaux dont dix d’Etel, laissant 207 morts, 127 veuves et 191 orphelins.

Un film en avant-première

Pour marquer ces 90 ans, un film de 52 minutes, « 1930, Thoniers sous la tempête », réalisé avec Alain Pichon, de l’Université d’Evry-Paris-Saclay, associant musées, historiens, et collectivités de Douarnenez à La Rochelle, sera présenté en septembre. « Il intègre des images rares et inédites », précise Michel Le Leuch, président, « 80 tableaux de Jo Le Floch et des musiques de Didier Squiban et de Fabrice Lothodé ». Au centre de ce projet, le musée d’Etel conforte sa position de référence. 2020 coïncide aussi avec les 170 ans d’Etel. D’où la proposition du musée d’une expo sur le môle sur la ville-port hier et aujourd’hui. L’actualité du musée, c’est aussi le don d’une série de grandes maquettes réalisées par un spécialiste brestois. En revanche, les rencontres des écrivains de la mer ne pourront être organisées cette année.

Pratique

Facebook.com/MuseeDesThoniersEtel

28 mai 2020

Crazy Horse

crazy36

28 mai 2020

Anna Johansson et Miss Feifei

anna et lei (1)

anna et lei (2)

28 mai 2020

Un guide régional sur le street-art en librairie

De Grand-Champ à Nantes, en passant par Rostrenen, le streetart a fleuri sur les murs des villes bretonnes. La journaliste Violaine Pondard sort vendredi un guide, avec 300 photos et des cartes. Pour le concocter, elle a été, chaque fois, « accompagnée d’un artiste sur place ». Chacun lui a fait découvrir des spots et des artistes qu’il affectionne. Le street-art a dépassé le périmètre des grandes villes. « À Landerneau, Carhaix, Theix-Noyalo par exemple, des événements, des festivals font aussi vivre l’art urbain », note Violaine. La difficulté du guide ? Le street-art est par essence éphémère. « Mais les spots restent, cela permet quand même de découvrir des œuvres », relativise la journaliste. Street-art, les arts urbains en Bretagne, éditions Ouest-France, 23 €.

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28 mai 2020

Laetitia Casta

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28 mai 2020

Australie

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27 mai 2020

Jean-Marie Bigard, un "poivrot aviné" selon l'entourage d'Emmanuel Macron

bigart macron

Le récent échange téléphonique entre le célèbre humoriste et le président de la République a été mal vécu par certains proches de l'Élysée.

Jean-Marie Bigard commencerait-il à agacer l'entourage d'Emmanuel Macron ? Dans une vidéo postée le 11 mai dernier sur ses réseaux sociaux, le très populaire humoriste appelait le président de la République et son gouvernement à rouvrir au plus vite les bars et restaurants pour pouvoir "discuter le bout de gras" et retrouver "un peu de joie, un peu de bonne humeur", déplorant au passage d’être dans un pays dirigé par "des guignols".

Des déclarations percutantes accumulant rapidement plusieurs millions de vues et qui ont même été entendues jusqu'au sommet de l'État, puisque Bigard a affirmé ce week-end sur Sud Radio que le président himself lui a passé un coup de fil afin de le rassurer sur les échéances à venir :

"Il m’appelle pour me dire: 'vous avez raison'. Je trouve ça génial".

"Nous allons faire un putain d’échéancier, m’a-t-il dit. Comme je l’avais demandé, donc c’était assez mignon".

"Le président appelle qui il veut, quand il veut"

Mais si sa conversation avec le président de la République s'est avérée cordiale, Jean-Marie Bigard ne fait toutefois pas l'unanimité au sein du camp Macron. Comme le révèle un article mis en ligne par Libération ce lundi 25 mai, l'échange "sympa" entre les deux hommes aurait été très mal digéré dans l'entourage du chef d'État.

"Le président appelle qui il veut, quand il veut. Le problème, c’est de le voir répondre en direct à un poivrot aviné qui nous parle de ses couilles", regrette une parlementaire LREM. Mais pour d'autres, le chef d'État s'adonne là à un périlleux exercice de rassemblement, en vue de l'échéance 2022.

"Si on veut que les gens sensibles à ces personnes ne leur tombent pas dans les bras en 2022, il faut leur parler, leur manifester de la considération, montrer qu’on les entend", explique ainsi un conseiller. Un proche de l'Élysée abonde : "Il connaît très bien les codes de la culture de droite. D’où l’intérêt, parfois même la fascination, de ses interlocuteurs."

Virage à droite en vue de 2022 ?

Une stratégie qui explique sans doute les multiples appels du pied lancés par Emmanuel Macron à des personnalités (très) marquées à droite ces dernières semaines, précise Libération. Entre ses échanges plus si privés que ça avec Philippe de Villiers au sujet de la réouverture du Puy du Fou et son appel de soutien à Éric Zemmour, récemment agressé dans la rue, le chef de l'État, dont la popularité s'est fortement érodée au cours de la crise sanitaire, entendrait donc "lutter contre le populisme"... et pourquoi pas prendre un virage plus à droite en vue de 2022.

Par Tanguy Vallée

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27 mai 2020

Fanny Müller

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27 mai 2020

Revoir Michel Piccoli dans huit films et un documentaire

Dans « La Matinale », retrouvez la sélection des critiques du « Monde ». Retour sur la carrière d’un acteur légendaire du cinéma.

LA LISTE DE LA MATINALE

Mort le 12 mai à l’âge de 94 ans, Michel Piccoli a tourné avec les plus grands cinéastes et s’est essayé à tous les genres du cinéma. Le service Culture du « Monde » vous propose une sélection de films qui illustrent les multiples facettes de ce formidable acteur.

« Le Doulos » (1962), truand stoicien

Il n’y a pas, dans le cinéma de Jean-Pierre Melville, de bons ou de méchants, de justes ou de salauds, simplement des prédateurs vivant au-delà de toute morale. Michel Piccoli, dont ce sera la seule apparition dans un film de l’auteur du Samouraï, incarne dans Le Doulos un personnage de gangster, un propriétaire de night-club à l’exécrable réputation, Nuttheccio. « Ça ne m’empêche pas de penser que c’est la pire des ordures », déclare Faugel (Serge Reggiani) à l’évocation de son nom et après quelques minutes du film.

L’ambigu héros du film, Silien (Belmondo), projette de l’abattre au terme d’une mise en scène destinée à lui faire porter la culpabilité d’un vol de bijoux. Tenu en respect au bout du canon du revolver de Belmondo/Silien, Nuttheccio/Piccoli tente, avec un calme impressionnant, la voix infinitésimalement tremblante, le regard à peine traversé par l’incompréhension et la crainte de la mort, d’acheter sa survie en offrant de l’argent à son assassin. La négociation désespérée se conjugue adroitement avec un calme résigné qui à la fois contredit l’image initiale d’un personnage annoncé comme négatif et confirme le peu de gout de Jean-Pierre Melville pour l’émotion visible. Piccoli ou le truand stoïcien. Jean-François Rauger

« Le Doulos », film de Jean-Pierre Melville (1 h 44). 1 DVD Studio Canal

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« Belle de jour » (1967), sarcastique et doucereux

Une poignée de scènes et un par-dessus gris suffisent à Michel Piccoli pour camper son personnage inquiétant, cynique et manipulateur d’Henri Husson dans ce film vampirisé par la beauté froide de Catherine Deneuve.

En quelques répliques de sa voix chaude et ambiguë, mélange de caresse et de menace, il perce la frustration sexuelle et conjugale de Séverine (Catherine Deneuve) et, tel un passeur, lui désigne l’adresse du bordel où elle va finalement s’épanouir.

Ce rôle capital quoique bref témoigne de l’admiration réciproque que se portaient le réalisateur mexicain d’origine espagnole et l’acteur, après deux films ensemble (La Mort en ce jardin et le Journal d’une femme de chambre), et avant de prolonger leur compagnonnage dans quatre autres longs-métrages (La Voie lactée, Le Charme discret de la bourgeoisie, Le Fantôme de la liberté, Cet obscur objet du désir). Bunel disait de Piccoli : « J’aime son humour, sa générosité secrète, son grain de folie et le respect qu’il ne me témoigne jamais. » « Il est l’homme que j’aurais voulu être », lui renvoyait l’acteur.

A la fin de ce film étrange sinuant sur la frontière entre le réel et le phantasme, c’est encore Piccoli, sourire sarcastique et manières doucereuses, qui vient conclure l’histoire dont il était l’initiateur, en révélant la conduite de son épouse au mari avant que tout rentre de nouveau dans l’ordre immuable des vies bourgeoises. Philippe Ridet

« Belle de jour », film de de Luis Buñuel (1 h 41). En VoD sur Universciné, la Cineték, FilmoTV, Arte boutique

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« La Chamade » (1968), l’homme qui comprenait Deneuve

Michel Piccoli et Catherine Deneuve : onze films ensemble, c’est beaucoup, énorme pour deux acteurs. La Chamade d’Alain Cavalier est sans doute le film qui va le plus loin dans l’observation attentive, patiente et précise de ce duo.

L’histoire, tirée du roman éponyme de Françoise Sagan publié en 1965, tient sur un ticket de métro : Lucile (Deneuve) est l’amante de Charles (Piccoli), un riche industriel plus âgé qu’elle qui lui fait traverser les soirées mondaines du Paris des années 1960. Un jour, Lucile part rejoindre Antoine, un homme moins riche, plus libre, plus jeune.

Cavalier transforme cette simple histoire en poème entièrement dédié au spectacle de la beauté de Deneuve qu’il observe sous toutes les coutures (signées Saint Laurent). Ce que Lucile, qui ne veut rien faire de sa vie, nous dit de Deneuve, c’est qu’elle n’a pas besoin de faire, elle est, et ça suffit.

On pensait Charles disparu du film mais il revient, parce qu’il est le seul à comprendre intimement de quoi Lucile est faite : son oisiveté fait partie de sa splendeur. Sous le costume du grand bourgeois ennuyeux se révèle un homme sensible, fou amoureux. Sous le portrait de la femme se dessine en creux celui d’un homme qui sait regarder – et Piccoli devient le relais idéal de la mise en scène amoureuse de Cavalier. Murielle Joudet

« La Chamade », film d’Alain Cavalier (1 h 43). Disponible en DVD chez MGM.

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« Max et les ferrailleurs » (1971), le grand manipulateur

Le parfait salaud en complet gris, tel est Piccoli qui déploie ici toute sa réserve naturelle et sa duplicité diabolique face à Romy Schneider. Ancien juge d’instruction, traumatisé par l’échec de l’arrestation de malfaiteurs, Max est devenu commissaire de police : désormais sur le terrain, il est obsédé par l’idée du flagrant délit.

Retrouvant par hasard Abel (Bernard Fresson), un ancien ami qui survit de petits trafics avec sa bande en banlieue parisienne, il décide de le convaincre de braquer une banque en manipulant sa petite amie, Lily (Romy Schneider), une prostituée. Il devient un client peu habituel – qui ne couchera jamais avec elle – se fait passer pour un banquier et tire les ficelles à distance.

De ce scénario tout de même un peu gros, élaboré avec Jean-Loup Dababie (mort le 20 mai à l’âge de 81 ans) à partir du roman éponyme de Claude Néron (Grasset, 1968), Claude Sautet réussit un polar d’une splendide noirceur, formellement très abouti, où pointe déjà l’impasse sociale d’une société reléguée à la marge.

C’est dans un jeu subtil de rapprochement entre deux êtres que le film trouve son juste rythme et sa crédibilité : Max avance tout en silences troubles vers sa proie, tandis que les yeux de Lily trahissent son désir de vivre plus grand. Piccoli incarne un grand fou, de justice puis d’amour, redevenant « humain » dans un dernier geste. Clarisse Fabre

« Max et les ferrailleurs », film de Claude Sautet (1 h 40). En VOD sur la Cinetek, 2,99 €.

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« Themroc » (1973), la révolution anthropophage

Piccoli, calme élégance, fut aussi l’incarnation de tempêtes homériques. Jamais il n’alla sur ce registre aussi loin que dans Themroc. Réalisé en 1973, le film est une farce furibonde instituant le cannibalisme classe contre classe.

Claude Faraldo, qui le signe, est fils de prolo italien installé en France, venu en autodidacte à la carrière de réalisateur. Il en ressort ce film-monstre. Michel, tignasse rousse, virilité moulée en marcel, puissance tellurique, folie hallucinée au coin de l’œil, y interprète un ouvrier qui se sent un beau matin fondé à ne plus baisser la tête. La parole devient ipso facto inutile, le dialogue superfétatoire. Place au grognement, à l’éructation, à l’onomatopée sauvage.

Soulevé par l’anarchie et la pulsion régressive, notre héros emmure sa mère, couche avec sa sœur, détruit à coups de masse son appartement miteux, fait rôtir du CRS à la broche. On ne saurait plus élégamment exorciser l’échec de 68, avec le soutien concerné de la troupe du Café de la gare (Romain Bouteille, Miou-Miou, Patrick Dewaere, Coluche, Henri Guybet…). Jacques Mandelbaum

« Themroc », film de Claude Faraldo (1 h 40). 1 DVD, Tamasa/Arcadès ou sur la plate-forme MyCanal.

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« La Grande Bouffe » (1973), danse avec une tête de veau

Au seuil de la cinquantaine, il a tout connu. Tenu dans ses bras Catherine, Brigitte et Romy. Tourné avec Melville, Costa Gavras, Godard, Deville, Resnais, Sautet, Chabrol, Clément… Séducteur, veule ou ordinaire, il a peaufiné son profil d’acteur omniprésent dans le cinéma « de qualité ». Il veut rompre : l’occasion lui est servie avec la plus controversée des sept collaborations, entre l’acteur et le réalisateur italien Marco Ferreri.

Dans ce film dont la charge politique et provocatrice contre le consumérisme est aujourd’hui émoussée, il joue Michel, producteur de télévision qui, avec trois amis, décide de se suicider en mangeant. Pour la circonstance l’acteur compose un personnage efféminé, drapé dans un châle mauve, ensaché dans une djellaba, boudiné dans un sous-pull rose ou un juste- au- corps de danseur, cintré dans des vestes en panne de velours. Il danse avec une tête de veau. Ses lignes de dialogues sont plus rares que ses pets. « La purée de marron c’est un de mes vices », lâche-t-il entre deux flatulences avant de mourir dans ses déjections.

Le film évidement fit scandale à Cannes, ce a quoi il était destiné. Il obtint le prix de la critique et Piccoli ce qu’il voulait : « Je me suis régalé à jouer l’extravagance ou les délires les plus troubles, à casser mon image. » Curiosité : sa fille Cordélia et son père, Henri, participent à ce long-métrage que Piccoli coproduisit… Une provocation supplémentaire ? Ph.R.

« La Grande Bouffe », film de Marco Ferreri (2h10). En VoD sur La Cinetek.

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« Les Noces rouges » (1973), le bourgeois priapique

Parmi les traits de caractère de la bourgeoisie observée par le cinéma de Claude Chabrol, il y a la rétention. Rétention des sentiments, rétention des émotions, rétention des pulsions. Ce qui fait la matière même d’un grand nombre des films de l’auteur de La Femme infidèle est le moment où le couvercle explose, où le geste fatal et incontrôlable vient dérégler l’agencement d’un ordre social censé être immuable.

Le personnage incarné par Michel Piccoli dans Les Noces rouges incarne exemplairement une déflagration des sens et de l’esprit.

Inspiré d’un fait divers (deux amants diaboliques assassinent chacun leur conjoint respectif), le film met en scène deux êtres consumés par la frénésie sexuelle qui les ronge. Michel Piccoli et Stéphane Audran se sautent littéralement dessus et s’entre dévorent sexuellement. L’élégance et la classe du comédien est ici paradoxalement balayée par un priapisme incontrôlé, une énergie animale. Un jet de champagne, allégorie séminale, vient allégoriquement gicler sur une toile de maître au moment d’une scène particulièrement torride et transgressive. Les deux notables « s’envoient en l’air » dans un musée de province après la fermeture de celui-ci. Victime de son atavisme de classe, à jamais éloigné de tout rapport romantique à son existence, le personnage incarné par Piccoli n’aura pourtant jamais l’imagination de fuir sa petite ville de province avec sa maitresse. J.-F. R.

« Les Noces rouges », film de Claude Chabrol (1 h 35). 1 DVD Opening.

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« Rien sur Robert » (1999), la colère de l’intellectuel sectaire

Simple apparition pour Michel Piccoli dans ce film exhilarant réalisé en 1999 par Pascal Bonitzer, mais que la qualité de sa performance rend inoubliable. C’est encore une colère, relevant celle-ci de la pure pose germanopratine.

Un mot du contexte : Didier/Luchini en écrivain plombé par l’imposture s’y déchire entre une régulière lunatique (Sandrine Kiberlain) et une Italienne torturée (Valentina Cervi). Comédie de la névrose, rien ni personne n’y est jamais à sa place. Invité à dîner chez un universitaire renommé (Ariel/Piccoli) par le neveu de ce dernier, Didier s’y découvre importun, et finalement lynché par le maître de céans qui l’accable de son mépris devant une tablée tétanisée.

Péremptoire, pédant, colérique, d’une méchanceté crasse, le personnage que campe Piccoli a ceci de génial qu’il confère à une scène qui tire à l’évidence vers le cauchemar parabolique la vraisemblance d’un intellectuel dont l’essentiel du magistère tient sur le pouvoir de nuisance et la terreur qu’il inspire. J. Ma.

« Rien sur Robert », film de Pascal Bonitzer (1 h 45). En VOD sur La Cinetek, Univers Ciné, Canal VOD, Orange.

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« L’Extravagant monsieur Piccoli » (2017), portrait d’un homme qui ne voulait pas mourir

Une petite merveille de finesse et d’intelligence que ce documentaire d’Yves Jeuland qui trace le portrait de Michel Piccoli. Un portrait dessiné à partir de ses familles de cinéma. Et tout particulièrement, à travers les trois cinéastes devenus ses amis, avec lesquels l’acteur a le plus tourné, Luis Buñuel, Marco Ferreri et Claude Sautet.

Les images montrent Michel Piccoli sur les tournages des films qu’il a toujours choisis en fonction des scénarios et des metteurs en scène, jamais des rôles, comme il le confie. Homme de texte attaché aux troupes et aux bandes de copains, l’acteur à l’élégance bourgeoise a pourtant tracé sa carrière hors du confort, des conventions et des attentes du public. « Le désordre des choses est mon élément naturel, a-t-il un jour souligné auprès d’un journaliste. J’ai fait des films pas très aimables, je suis peut-être un peu vicieux. Mais je ne cherche pas tellement à plaire, plutôt à impressionner, c’est beaucoup plus orgueilleux comme but. »

Le verbe aussi juste et rigoureux que l’était son jeu à la première prise, Michel Piccoli, dans chacune des interviews qu’il a accordées avec la même grâce toute sa vie, parle de « cet étrange métier » qu’était le sien en des termes qui finissent par le définir lui-même, comme un homme intègre, engagé, attentif à l’autre au point de savoir le définir en deux phrases d’une parfaite acuité. Un homme dont Marco Ferreri a dit : « J’aime son humour, sa générosité secrète, son grain de folie et le respect qu’il ne me témoigne jamais ». Véronique Cauhapé

« L’Extravagant monsieur Piccoli », documentaire d’Yves Jeuland (55 min), Sur Arte.tv

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